L’ONU a publié un rapport de 75 pages sur la production des batteries à destination des véhicules électriques. L’organisme interpelle sur les enjeux environnementaux, humains et économiques engendrés par ce secteur.
Plus de 40 000 enfants travailleraient dans les mines de cobalt, principalement en République démocratique du Congo.
Une demande en hausse
Avec l’essor des véhicules électriques dans le monde, la production des batteries est logiquement en hausse. La CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) prévoit la vente de quelque 23 millions de véhicules électriques au cours de la prochaine décennie, et estime que le marché des batteries, évalué actuellement à 7 milliards de dollars, il devrait grimper à 58 milliards de dollars d’ici 2024.
Avant d'établir la liste des ses mises en garde, le rapport souligne que le passage à la mobilité électrique fait partie des efforts entrepris pour diminuer la dépendance mondiale à l’égard des combustibles fossiles. Cela participe également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.
Des conditions de production polémiques
Toutefois, l’Organisation des Nations Unies s’attarde ensuite sur les enjeux sociaux et environnementaux de la mobilité électrique. Il existe en effet de nombreux problèmes liés à l’extraction des matières premières utilisées pour la production des batteries.
« On estime que jusqu’à 40 000 enfants travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses, avec un équipement de sécurité inadéquat, pour très peu d’argent, dans les mines du sud du Katanga. Les enfants sont exposés à des risques physiques et abus psychologiques en échange d’un maigre revenu destiné à subvenir aux besoins de leurs familles. » peut-on lire.
Le rapport de la CNUCED précise que les matières premières récoltées et utilisées sont par ailleurs fortement concentrées dans un petit nombre de pays (Congo, Chili…).
Et si l'humain est impacté, l’environnement n’est pas épargné. Des poussières toxiques composées d’uranium sont régulièrement libérées lors de l’extraction du cobalt. Au Chili, l’extraction du lithium requiert 65 % de l’eau de la région de Salar de Atamaca, une des zones désertiques les plus sèches du monde.
Aussi, l’ONU souhaite encadrer et améliorer les conditions d'extraction et de production liées aux batteries d'ici les prochaines années. De son côté, le gouvernement congolais a l'intention de faire disparaître le travail infantile d’ici 2025.