L'automobile et plus largement la mobilité sont en pleine mutation. Transition énergétique, économie du partage et saturation des réseaux poussent le marché à se transformer. Et les technologies vont jouer un rôle clé dans cette métamorphose. Peut-être plus encore que certains ne l'imaginent, et de manières parfois inattendues.
C'est du moins une vision partagée par certains acteurs des nouvelles technologies, et notamment par Qualcomm, qui intensifie son engagement dans le secteur de l'automobile. Le fabricant de puces est déjà numéro un en télématique et en connectivité embarquée, mais il ne compte pas en rester là.
La firme nous a présenté au MWC sa vision à long terme, et elle ne correspond pas à ce que nous imaginions, bien qu'elle tienne la route !
Des voitures ultralégères sans airbag
Qualcomm envisage de mettre en œuvre toute une panoplie de nouvelles technologies complémentaires qui, combinées, ouvrent la voie à des voitures complètement différentes de celles que nous connaissons.La voiture du futur sera naturellement autonome et offrira une expérience utilisateur digne d'un smartphone pour occuper ses passagers. Mais pas seulement. Volvo espère que les accidents ne seront plus mortels dès 2020. À plus long terme, les voitures n'auraient tout simplement plus d'accidents. Qualcomm compte pour cela sur la combinaison d'une part des latences réduites de la 5G et d'autre part des communications des véhicules entre eux (V2V) ou avec les infrastructures (V2I). Ce qui permettra d'anticiper les mouvements et d'assurer que des trajectoires ne se croisent jamais.
Lire : Volvo : à partir de 2020, les accidents ne seront plus mortels
La 5G et les communications V2X pourraient à elles seules révolutionner l'automobile. En effet, à quoi bon renforcer et équiper d'airbags des voitures à l'épreuve des accidents ? Ces technologies permettront de les délester considérablement, et donc de réduire d'autant le poids et les prix.
Vers des voitures électriques sans... batteries ?
Une autre innovation aura une influence bien plus importante qu'on ne l'imagine au premier abord : la recharge par induction. À ce stade on se réjouit à l'idée de ne pas avoir à brancher sa future voiture électrique après l'avoir garée. Mais à terme, l'induction pourrait purement et simplement éliminer l'opération de recharge, ou du moins la rendre invisible.Qualcomm imagine effectivement qu'on multipliera progressivement les zones de recharge, voire qu'on tendra vers une route entièrement à induction. Au fur et à mesure, on pourrait donc considérablement réduire la capacité des batteries, puisqu'il suffira d'emmagasiner assez d'énergie pour rouler jusqu'au prochain arrêt. On résoudrait ainsi la problématique du stockage de l'électricité, qui constitue à ce jour une part importante du poids et du coût d'une voiture électrique.
Et pour les longs trajets occasionnels, on pourrait tracter une batterie de grande capacité sur une remorque.
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Des voitures durables et évolutives
À l'instar des smartphones, avec des initiatives telles que Fairphone ou le projet Ara, l'automobile elle aussi pourrait embrasser la tendance du durable. Elle deviendrait pour cela évolutive, ce à court terme, au moins pour l'électronique embarquée.Qualcomm a effectivement présenté au CES le Snapdragon 820A, variante Automotive de sa puce très haut de gamme pour téléphones mobiles. Cette version automobile présente la particularité de se présenter sous la forme d'un module amovible et interchangeable, avec lequel les constructeurs pourraient proposer à leurs clients de profiter des dernières évolutions, en matière d'info-divertissement mais aussi de conduite et de pilote automatique, sans pour autant changer de voiture.
D'une manière générale, les voitures électriques bénéficient d'une conception beaucoup plus simple que les voitures thermiques. Pour schématiser, elles ne se composent plus que d'un châssis, d'une carrosserie, d'un habitacle, d'un moteur et d'une batterie. On peut donc imaginer que les constructeurs proposeront de mettre à niveau le moteur et/ou la batterie d'une voiture existante. C'est d'ailleurs déjà une réalité, avec le package Roadster 3.0 de Tesla.
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La fin de la voiture individuelle ?
Dernière tendance de fond pour la mobilité du futur : la fin sinon la réduction de la voiture individuelle, au profit de la démocratisation de l'auto-partage et même de l'inter-modalité, c'est-à-dire de la complémentarité des moyens de transports.Et ce n'est pas qu'une lubie d'écologistes démagogiques. En tout cas, même certains des plus grands constructeurs automobiles prennent ce virage. C'est notamment le cas de Ford, qui a démocratisé la voiture individuelle il y a 100 ans, tout un symbole ! Le numéro six mondial du marché de l'automobile compte bien élargir son domaine d'activité et devenir un acteur du secteur de la mobilité au sens large. C'est que ces deux secteurs représentent respectivement 2 500 et 5 700 milliards de dollars, et que l'écart se creusera inéluctablement.
Édition après édition du MWC, Ford matérialise un peu plus son ambition. Après avoir exposé le concept MoDe:Me l'année dernière, il présente cette année du concret. Il a effectivement annoncé le lancement prochain de FordPass, un service qui met en relation l'utilisateur avec une variété d'acteurs des transports : transports en commun, services de vélo ou de voitures en libre-service, d'auto-partage, de covoiturage, de taxis, de VTC... L'utilisateur choisira la combinaison de moyens de transports qui lui conviendront le mieux, en fonction de critères personnels (coût, rapidité, confort).
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