De manière assez surprenante et alors qu'il a proposé de très nombreuses manettes « officielles » sur la génération précédente, Thrustmaster se décide seulement maintenant - pas loin de cinq après la sortie de la PlayStation 4 - à commercialiser un gamepad estampillé PS4. Une manette donc reconnue par Sony qui compense cette arrivée tardive par un maximum d'options. Nous l'avons dit, la eSwap Pro Controller est chère, mais en permettant à peu près toutes les fantaisies, elle vient chasser sur les terres d'Astro et de sa fameuse C40 TR qui, comble du « hasard » vient tout juste de débouler dans l'Hexagone. Un match de titan qui s'engage ?
Fiche technique du Thrustmaster eSwap Pro Controller
L'idée de Thrusmaster dans la conception de ce nouveau gamepad est bien sûr d'offrir un produit haut de gamme - à plus ou moins 170 euros c'est la moindre des choses - mais aussi et surtout un produit modulaire capable de s'adapter à la majorité des situations gaming. De base, l'eSwap Pro Controller adopte ainsi une disposition classique « à la Sony », mais en un claquement de doigts, elle peut se changer en quelque chose de plus conforme à la philosophie Microsoft. Pourvu que vous vous laissiez tenter par un des packs d'accessoires, de nouvelles possibilités s'offriront à vous. Nous y reviendrons.Le Thrustmaster eSwap Pro Controller, c'est :
- Connexion : filaire, câble de 3 m
- Orientation ludique : polyvalente
- Nombre de boutons : 16
- Nombre de gâchettes : 2, analogiques
- Prise casque : oui, jack 3,5 mm
- Vibrations / Retour de force : oui
- Poids : 300 g
- Compatibilité : PC, PlayStation 4
- Prix et disponibilité : disponible, à 169,99 €
Contrairement à la majorité de ses concurrents les plus haut de gamme, l'eSwap Pro Controller est une manette exclusivement filaire. La Xbox Series v2 ou l'Astro C40 TR intègrent toutes deux une petite batterie de sorte qu'il est possible de jouer sans fil. À contrario, elles sont aussi un peu plus lourdes que le gamepad de Thrustmaster, même si cela se à joue à pas grand-chose pour l'Astro, environ 10 grammes.
Une modularité sans équivalent
Premier contact, première surprise. Malgré son positionnement résolument haut de gamme, l'eSwap Pro Controller ne dispose pas d'une petite boîte de transport comme on peut en avoir l'habitude, même sur des manettes un peu moins chères. En lieu et place de cet accessoire, Thrustmaster propose un sac certes de qualité, mais qui ne peut évidemment soutenir la comparaison et qui se montre bien trop petit pour stocker l'intégralité des modules dont on peut avoir besoin pour modifier sa manette en déplacement. En réalité, c'est d'autant plus dommage que Thrustmaster a fourni d'énormes efforts pour que cette modularité du gamepad ne soit pas qu'un gadget et qu'elle puisse se faire de manière très simple, très rapidement. Ainsi, le constructeur s'est montré bien plus inventif que son concurrent du moment - Astro et sa C40TR - en utilisant des blocs modules aimantés que l'on retire aisément, sans avoir besoin de dévisser quoi que ce soit.Comme sur la C40TR, il suffit ensuite de décider de la position de tel ou tel élément pour se retrouver en quelques secondes avec une manette à la disposition symétrique comme sur la Dual Shock 4 ou une organisation asymétrique à la mode Microsoft. La modularité façon Thrustmaster va cependant plus loin encore. En effet, le constructeur dispose de modules supplémentaires pour apporter quelques fonctionnalités nouvelles. Ainsi, le fighting pack est un petit ensemble facturé 30 euros - oui, c'est encore cela à dépenser en plus - qui regroupe un bloc avec un disque directionnel, un bloc deux boutons, deux nouvelles « poignées » et deux gâchettes « longues ». Grâce à ce module de nouvelles possibilités s'offrent aux joueurs qui peuvent échanger le revêtement extérieur des poignées afin de profiter d'une sensibilité / d'un grip un peu différent. Les gâchettes « courtes » livrées de base peuvent être remplacées - à condition de jouer du tournevis cette fois - par des modèles plus longs pour modifier la sensibilité.
Le plus intéressant dans ce fighting pack réside évidemment dans la présence des deux nouveaux blocs. Le disque directionnel permet de remplacer la croix par quelque chose de plus pratique aux yeux de certains alors que le module deux boutons est destiné à concurrencer les fighting pad comme le Razer Raion que nous testions il y a peu. En effet, on dispose alors de deux rangées de trois boutons directement sur le dessus de la manette... à la manière de ce que peuvent proposer les sticks arcade. Notons au passage que Thrusmaster propose à l'heure actuelle trois modules additionnels : le fighting pack donc, mais aussi un yellow pack et un silver pack. Facturés 30 euros pièce, ces deux derniers ne jouent pas que sur les couleurs des modules, ils apportent également un grip un peu différent, des gâchettes longues et la possibilité de personnaliser les mini-sticks : dôme concave ou dôme bombé, on se demande d'ailleurs pourquoi ce n'est pas quelque chose de disponible d'emblée avec l'eSwap Pro Controller, surtout vu son prix.
S'il n'est plus question de modularité, il nous faut tout de même évoquer la conception générale de ce gamepad à commencer par la présence, classique, d'un port jack 3,5 mm pour connecter un casque-micro. Chose intéressante, Thrustmaster intègre juste à côté un bouton pour mettre en sourdine le microphone. Pratique. De l'autre côté du connecteur jack, on trouve un bouton pour basculer entre les profils utilisateurs stockés sur la manette. Bien évidemment, sur le dessus se trouvent le pavé tactile de la PS4 ainsi que les boutons options / share / PlayStation, rien que de très classique. Plus original, en retournant la manette on remarque la présence de quatre boutons supplémentaires que l'on peut configurer au travers du logiciel maison, mais qui - nous le verrons très bientôt - ne sont pas aussi pratiques que des palettes.
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Et dans les jeux, ça donne quoi ?
Sans surprise, la modularité extrême de cette eSwap Pro Controller lui permet de s'adapter non seulement à tous les joueurs, mais aussi à toutes les situations... pourvu que vous ayez investi dans les packs additionnels. Ainsi, le fighting pack est vraiment efficace dans les jeux de baston. Ce n'est pas révolutionnaire, mais les changements constituent un vrai plus qui nous rapprochent des sensations d'un fighting pad comme le Razer Raion. Disposer de gâchettes plus longues est également un atout dans certains jeux et nous les avons trouvées particulièrement agréables dans les simulations automobiles. Enfin, c'est évidemment le choix d'organisation des mini-sticks qui apporte le changement le plus radical. Là, il n'est pas question de dire que telle ou telle organisation est plus adaptée à tel ou tel type de jeu : à vous de trouvez ce qui est le plus confortable pour vous.Puisque nous parlons de confort, soulignons que malgré ses nombreux accessoires et une modularité simplifiée par ses aimants, l'eSwap Pro Controller n'est pas une manette trop lourde. Elle l'est certes bien davantage que les officielles de chez Sony ou Microsoft, mais on reste sous le poids des autres pads haut de gamme (300 grammes)... ce qui n'est guère surprenant puisque Thrustmaster s'est contenté d'une manette filaire. Il convient aussi de noter qu'une partie du poids est orienté « vers » les poignées de sorte que celles-ci reposent plus volontiers dans les paumes de la main. Nous estimons que cela permet de jouer plus longtemps sans ressentir de fatigue, mais à vous de voir. Moins premium que le soft touch de l'Astro C40 TR, le revêtement Thrustmaster est plus brut, mais il reste confortable et le grip offert par les poignées standards est excellent. Il sera même peut-être un peu rugueux aux yeux de certains qui auront alors intérêt à opter pour le silver pack par exemple, avec des poignées plus « douces ».
Que l'on parle des blocs livrés en standard avec la manette ou en complément dans les packs additionnels, la précision est toujours de mise. Les mini-sticks sont d'excellente facture avec un retour au centre sec, sans flottement. Même son de cloche du côté de la croix ou du disque directionnel : la précision est excellente, les directions se trouvent sans difficulté. Du côté des boutons, le bilan est plus discutable : les boutons principaux sont irréprochables en revanche, les boutons au dos de la manette paraissent un peu trop sensibles au regard dans leur petite taille, Thrustmaster aurait gagné à employer de véritables palettes comme sur la Xbox Series v2. Enfin, un petit aparté sur le câble tressé qui a le bon gout d'offrir 3 mètres de longueur : ça ne remplace pas tout à fait une connexion sans-fil, mais apporte un surcroît de confort. Attention cependant, la prise s'enfonce solidement dans le connecteur de telle sorte qu'il n'y a aucune chance que cela se débranche si quelqu'un se prend les pieds dans le câble... avec les risques que cela suppose pour la console.
Thrustmapper : l'outil de configuration sous Unity
À la manière de ce que propose Astro avec sa C40 TR, Thrustmaster se devait de proposer un logiciel efficace pour aller encore plus loin dans la gestion, la personnalisation de sa manette. L'eSwap Pro Controller n'a pas nécessairement besoin du soft pour être fonctionnelle, mais en installant le Thrustmapper vous gagnerez en possibilités. Au premier lancement, on se dit que Thrustmaster a suivi la voie ouverte par Astro avec un logiciel on ne peut plus clair dans sa manière de présenter les choses : un cartouche dans le bas de l'application regroupe les principales rubriques aisément identifiables, « mappage », « ministicks », « gâchettes », « vibrations ». Remarquons de suite que le Français ne propose aucun réglage lié au son comme l'égalisation d'Astro. Dommage, mais rappelons que Thrustmaster intègre lui un bouton sourdine pour couper le microphone.Pour le reste, il n'y a finalement pas lieu d'épiloguer. Deux profils peuvent être définis puis stockés dans la manette et, enfin, rappelés au moyen du bouton physique présent à droite de la prise jack 3,5mm. La page mappage est logiquement dédiée à la configuration des touches et, comme chez la concurrence, on regrette qu'il ne soit pas possible de définir des macros, en particulier sur les touches additionnelles présentes au dos de la manette. Autre regret, impossible - même sur PC - de réassigner les fonctions de touches comme option ou share. Les pages ministicks et gâchettes se focalisent bien évidemment sur la sensibilité de ces différents contrôles avec la possibilité de définir efficacement des zones mortes. Enfin, sur la page éponyme, la puissance des vibrations peut être déterminée de manière différente sur la poignée gauche et sur la poignée droite.
Il est intéressant de noter que les deux profils que l'on peut définir via le logiciel sont stockés en interne sur la manette. Cela permet de les avoir toujours sous la main, même si on emmène son gamepad chez un ami par exemple. Mieux, les réglages de sensibilité d'un mini-stick prennent en compte une espèce d'identifiant du stick de sorte que si on le déplace - position symétrique / asymétrique par exemple - il conserve sa personnalisation. Bien vu. Enfin, il est également bon de souligner que contrairement à ce que propose Astro, Thrustmaster s'est arrangé pour que la configuration des blocs stick / croix puissent être modifiée à tout moment : que l'on soit en cours de partie ou dans les menus du logiciel, on peut toujours moduler son gamepad, les changements sont pris en compte en temps réel.
Thrustmaster eSwap Pro Controller : l'avis de Clubic
Pour se démarquer de la concurrence, Thrustmaster a joué la carte de la modularité. Pas de chance pour le Français, c'est aussi la voie retenue par Astro qui arrive sur le marché français plus ou moins en même temps que l'eSwap Pro Controller. Reste que dans les faits, la manette Thrustmaster pousse le concept de modularité beaucoup plus loin. L'organisation ou l'ergonomie de la manette changent du tout au tout en fonction des options retenues et le Français se montre plus convaincant, même s'il est aussi rapidement plus onéreux. De base, l'eSwap Pro Controller est déjà très chère - à 170 euros - mais pour profiter au mieux de la modularité de la manette, il faut au moins s'offrir le fighting pack - 30 euros de plus - et même le silver pack ou le yellow pack - encore 30 euros de plus. Exception faite des quatre boutons au dos du pad, nous ne questionnons pas le moins du monde la qualité de la manette, reste qu'avec un tel niveau de prix pour un produit exclusivement filaire, le public potentiel risque d'être limité.Acheter l'eSwap Pro Controller