Les normes recèlent souvent des subtilités qui risquent d'échapper aux profanes, en particulier dans le domaine de la connectique. En substance, il convient de distinguer le connecteur, c'est-à-dire la forme de la prise, de l'interface, c'est-à-dire du protocole de communication.
Il faut dire que nous sommes les premiers, les médias spécialisés, à faire perdurer des abus de langage pour ne pas dérouter nos lecteurs. Ainsi, on parlait parfois de « port VGA », alors que les signaux VGA pouvaient emprunter un connecteur D-Sub DE-15, dans la plupart des cas, mais aussi parfois cinq fiches BNC. Plus contemporain : la notion de « HDMI » désigne à la fois le connecteur et l'« interface multimédia haute définition ». La sortie MHL de certains smartphones par exemple transmet un signal HDMI (entre autres) au travers de connecteurs USB.
USB Type-C n'est pas USB 3.1
Pour en revenir à l'USB, le Type-C ne désigne que le connecteur. Il a certes été conçu conjointement à l'USB 3.1, et par le même USB 3.0 Promoter Group, mais de nombreux appareils à ports USB C seront seulement USB 3.0 voire USB 2.0 ou même USB 1.1. Un DAC audio par exemple n'a pas besoin de plus.Le connecteur USB Type-C, de taille unique, succède aux trois tailles d'USB Type-A et Type-B (micro, mini et plein format). De taille comparable à un connecteur micro USB Type-A, l'USB C apporte donc un nivellement par le bas en termes d'encombrement. Il contribue ainsi à la conception d'ordinateurs portables ultrafins.
Il est aussi et surtout réversible : on peut le brancher indifféremment dans un sens ou dans l'autre. Il a en revanche toujours un genre, mâle ou femelle.
L'Alternate Mode, réservé à l'USB C
Le connecteur USB C comporte enfin plus de contacts, ce qui ouvre la voie à d'autres innovations.L'USB 3.1 entraîne effectivement une hausse de débit, mais on peut bénéficier de la bande passante portée de 5 à 10 Gb/s avec de traditionnels connecteurs USB Type-A à 11 broches. La nouvelle norme USB Power Delivery 2.0 quant à elle, qui porte à 100 W l'électricité qu'on peut délivrer en USB, s'accommode elle aussi d'un connecteur USB A. Elle rend par ailleurs l'alimentation électrique bidirectionnelle : un transformateur peut alimenter un ordinateur portable et un ordinateur portable peut alimenter un périphérique externe au travers d'un même port.
Mais la dernière innovation, la plus significative, réclame des broches supplémentaires. L'USB Type-C apporte l'Alternate Mode, qui permet de réattribuer les broches des quatre canaux d'un connecteur pour établir toutes sortes de liaisons. Il rend la connectique USB réellement universelle. À date, la VESA a officialisé le DisplayPort Alternate Mode, qui permet donc de diffuser un signal audio-vidéo sur un câble à connecteurs USB C.
Le piège de l'USB 3.1 Gen 1
Relevons pour conclure un piège potentiel, celui de l'« USB 3.1 Gen 1 », qui bénéficie de toutes les innovations précitées, mais qui exploite le même protocole de transfert de données que l'USB 3.0, et plafonne à 5 Gb/s.Le meilleur moyen d'identifier le débit sera de se référer à la terminologie suivante : SuperSpeed pour 5 Gb/s et SuperSpeedPlus pour l'USB 3.1 Gen 2 à 10 Gb/s.
Quoi qu'il en soit, l'USB reste fidèle au principe de rétrocompatibilité. Sur le plan logique on peut brancher un équipement USB 1.1 à une interface USB 3.1, mais sur le plan physique il faudra parfois utiliser des adaptateurs passifs pour passer de l'USB A à l'USB C. C'est néanmoins une première pour l'USB, créé il y a près de 20 ans (en 1996), et donc le début de la première phase transitoire de cette connectique, qui risque de s'étaler sur plusieurs années.
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