Bien connu pour ses drones, le constructeur chinois DJI s’illustre aussi sur le marché des action-cams. Après un modèle aux dimensions miniatures – l’Action 2 de 2021, qui nous avait laissé une impression en demi-teinte – le fabricant entend revenir en force avec la DJI Osmo Action 3, dont le design reprend celui, plus efficace, de la première mouture. En amont de son lancement le 14 septembre dernier, nous avons pu tester cette nouvelle caméra « sportive » : voici ce que nous en avons pensé.
- Le système de fixation polyvalent et ingénieux
- La qualité de stabilisation vidéo
- Le double écran tactile
- L’étui de charge externe (dans le bundle Adventure uniquement)
- La prise de vue de nuit
- L’exposition automatique, pas toujours optimale
L’Osmo Action 3 est disponible dans deux éditions :
- le pack « Standard » inclut l’action-cam, une batterie, un cadre de protection, un support de fixation et une base adhésive ;
- le pack « Adventure » comprend le même contenu, auquel s’ajoutent un étui de recharge externe, deux batteries et un support de fixation supplémentaire.
Fiche technique DJI Osmo Action 3
Définition du capteur | 12 Mpx 1/1.7" |
Fréquence d’enregistrement vidéo | 130 Mbit/s |
Autonomie annoncée | 160mn |
Certification IP | IP68 |
Type de capteur | CMOS |
Définition du capteur | 12 Mpx 1/1.7" |
Fréquence d’enregistrement vidéo | 130 Mbit/s |
Définition photo maximale | 4000×3000 |
Plage ISO Vidéo | 100-12800 |
Plage ISO Photo | 100-12800 |
Formats vidéo | MP4, H.264 |
Formats photo | RAW, JPEG |
Enregistrement 4K | 4K (4:3) : 4096×3072@24/25/30/48/50/60fps |
Ralenti | 4K : 4x (120 fps) |
Stabilisateur | Numérique |
Microphone intégré | Oui (Avec réduction de bruit) |
Écran arrière | 2.25 pouces 360 × 640 px |
Écran avant | 1.4 pouces 320 × 320 px |
Commandes vocales | Oui (Non français) |
Boîtier de protection fourni | Oui |
Wi-Fi | Oui |
Bluetooth | Oui |
GPS | Oui |
Mémoire interne | Non |
Stockage extensible | Carte Micro SD |
Capacité de la batterie | 1770 mAh |
Autonomie annoncée | 160mn |
Charge rapide | Oui |
Temps de charge | 50mn |
Batterie amovible | Oui |
Hauteur | 44.2mm |
Largeur | 70.5mm |
Épaisseur | 32.8mm |
Poids | 145g |
Certification IP | IP68 |
Étanchéité avec boîtier de protection | 60m |
Étanchéité sans boîtier de protection | 16m |
Température de fonctionnement | -20° à 45° C |
Une prise en main intuitive et un usage polyvalent
Notre premier constat, c’est que l’Osmo Action 3 ressemble fortement à la première Osmo Action, et c’est une bonne chose : son design est aussi efficace que pratique, tout en demeurant compact et léger. Cette troisième mouture de l’action-cam « made in DJI » nous a séduits par sa prise en main polyvalente et intuitive. Celle-ci est assurée par l’emploi d’un nouveau cadre de protection. Il vous suffit de glisser la caméra à l’intérieur de cette coque, puis de la verrouiller, pour préserver l’appareil en cas de chute… Mais pas seulement.
Outre la sécurisation de votre matériel, ce cadre vous permet en effet de monter aisément votre action-cam sur n’importe quel support : sur une base adhésive (fournie avec le produit), sur une perche à selfie, sur un casque de vélo, sur la plage avant d’une voiture… Pour ce faire, DJI inclut aussi dans la boîte de petits crochets magnétiques, qui viennent s’aimanter à la coque de protection — soit sur la partie basse, pour une utilisation de la caméra au format horizontal ; soit sur le côté droit, pour un usage en orientation verticale.
En effet, cette action-cam a bien conscience d’être née à l’ère des réseaux sociaux, vibrant au rythme des stories et des vidéos verticales. Aussi, l’interface bascule automatiquement en orientation paysage ou portrait, selon l’inclinaison de l’appareil. Cette polyvalence se retrouve dans l’intégration d’un double écran tactile : l’un à l’avant, l’autre à l’arrière, pour vous permettre de cadrer vos selfies en toute simplicité (une manœuvre testée et approuvée, bien que l’auteur de ces lignes préfère vous faire grâce du cliché en ayant résulté).
L’ensemble nous parait donc se prêter à un large choix d’usages et de configurations : que vous soyez sportif, baroudeur ou vlogueur, ce système magnétique et rapide de « clipsage » et « déclipsage » (deux mots dont nous doutons de l’existence, mais qui nous semblent indispensables ici) offre un vrai confort de prise en main. La caméra peut véritablement nous accompagner partout, et même sous l’eau, puisqu’elle est étanche jusqu’à 16 mètres, et jusqu’à 60 mètres moyennant l’achat du boîtier dédié.
Une autonomie satisfaisante et une connectivité séduisante
En raison du design modulaire adopté l’an dernier, l’Action 2 devait se contenter d’une petite batterie, et d’une autonomie décevante de 70 minutes. DJI revoit sa copie avec l’Osmo Action 3. Grâce à une batterie de 1 770 mAh, le constructeur annonce un temps d’enregistrement total de 160 minutes.
De notre côté, en alternant des séquences de prise de vue et de simple navigation, nous avons constaté que la caméra perdait environ 40 % d’autonomie en une heure d’utilisation continue, ce qui semble coïncider avec les estimations du fabricant (et s’avère franchement honnête). La batterie est rechargeable via un port USB-C, ce qui est toujours appréciable. Le processus est plutôt rapide — là encore, nos tests sont alignés avec la fiche technique de DJI : de 0 à 100 % en une petite heure de charge.
Mais ce qui nous a particulièrement emballés, c’est la présence d’un étui externe, permettant de transporter et de recharger jusqu’à trois batteries simultanément. Ce boîtier, qui se branche lui-même en USB-C, comprend en outre trois emplacements pour ranger des cartes MicroSD. Cet accessoire s’avère très pratique pour partir en voyage tout équipé, et il est donc dommage qu’il ne soit inclus que dans le bundle « Adventure », vendu cent euros plus cher que le modèle de base.
Profitons-en pour rappeler que l’enregistrement des photos et des vidéos sur l’Osmo Action 3 se fait via l’insertion d’une carte MicroSD (jusqu’à 256 Go). L’absence de mémoire interne est quelque peu décevante, quand on sait que la précédente Action 2 comportait 32 Go de stockage. Du reste, cette action-cam est compatible Bluetooth et Wi-Fi, et s’avère dotée d’une application compagnon, DJI Mimo, qui vous permet de commander l’appareil à distance, ou bien de télécharger, sur votre smartphone ou votre tablette (iOS ou Android) les clichés et films capturés par la caméra. Vous pouvez d’ailleurs rogner les vidéos, pour ne sauvegarder que la partie du fichier dont vous avez besoin.
Une qualité photo convaincante (tant qu’il fait jour)
Entrons maintenant dans le vif du sujet : la prise de vue, ça donne quoi ? Le capteur de 1,17 pouce permet d’enregistrer des photos au format JPEG ou RAW, en ultra grand-angle. Celui-ci offre évidemment l’avantage d’un cadre très large, voire panoramique, mais avec l’inconvénient d’une déformation des dimensions, particulièrement visible sur les côtés de l’image.
Quoi qu’il en soit, le résultat nous a semblé fort louable : en extérieur et de jour, l’exposition des clichés est équilibrée, les couleurs sont naturelles et les photos sont plutôt détaillées, même en zoomant. Bien entendu, les réglages automatiques, parfois imprécis, font le job pour le commun des mortels (dont fait partie votre humble serviteur), mais les plus calés en photographie préféreront sans doute jouer avec les paramètres « pro », pour des réglages d’exposition et de colorimétrie plus réalistes.
Il convient de préciser que le résultat est sans commune mesure avec les prises de vue d’un appareil photo classique, voire avec celles d’un smartphone haut de gamme. Ceci étant, attend-on vraiment des clichés de qualité professionnelle de la part d’une action-cam, dont la fonction première demeure une utilisation en mouvement ? À chacun d’en juger, mais de notre côté, nous avons estimé que les photos étaient bien assez qualitatives pour un usage personnel, premièrement destiné à une publication sur les réseaux sociaux.
Crédits photo : Nicolas Lafarge pour Clubic
En revanche, ces jolies performances nous ont paru fort compromises une fois la nuit tombée. Pour compenser le manque de lumière, et en l’absence de flash, les algorithmes de l’Osmo Action 3 traitent le cliché a posteriori, entraînant de ce fait une grande déperdition des détails. Malgré la présence d’éclairages publics, la photo de nuit nous a semblé extrêmement imprécise et largement surexposée. Certaines zones de l’image sont floues ; d’autres adoptent des couleurs trop vives. Le résultat devrait faire l’affaire pour un selfie rapide ou une photo souvenir, mais il s’avèrera décevant si vous espérez capturer un panorama nocturne pour le retoucher ou l’imprimer.
Crédits photo : Nicolas Lafarge pour Clubic
Un système de stabilisation vidéo impeccable sur tous terrains
Pour ce qui est de la vidéo, l’Osmo Action 3 vous permet d’enregistrer jusqu’en 4K à 120 ips. L’appareil prend aussi en charge la diffusion en direct via Wi-Fi, jusqu’en 1 080p à 30 ips. À noter que la caméra peut d’ailleurs être employée en tant que webcam, si toutefois vous avez l’âme d’un digital nomad (le mot à la mode pour « personne en télétravail »). Des modes « Ralenti » et « Timelapse » sont également de la partie, mais nous n’avons pas pu les tester de notre côté ; notre carte MicroSD étant insuffisamment véloce pour cette tâche. Pour cette même raison, nous ne pouvons vous présenter qu’un seul (court) extrait en 4K à 60 ips.
Là encore, il faudra composer avec une exposition automatique qui fait le job pour un usage personnel, mais qui trouve ses limites lorsque la météo est grise ou nuageuse (de l’avantage de faire tester une caméra à un rédacteur vivant en Normandie). Un contretemps qui ne nous empêchera pas de saluer la qualité d’enregistrement de cette action-cam, tant le système de stabilisation nous a conquis. Et en fait de système, au singulier, ce sont trois systèmes, au pluriel, qui sont employés en alternance : RockSteady, hérité des précédents modèles du constructeur et ici proposé en version 3.0, HorizonSteady et Horizon Balancing. Un réglage manuel permet de basculer de l’un à l’autre en fonction des besoins.
Pour tester cette stabilisation électronique, nous avons utilisé la caméra en la tenant d’une main, sur une perche à selfie : une première fois en intérieur, au cours d’une activité particulièrement sportive, la poursuite du chien Milo (qui, après avoir été effrayé par la caméra, a vite repris son activité normale de sieste dans le canapé) ; une seconde fois en extérieur, durant un footing (mais pas celui de l’auteur de ces lignes, qui est certes un testeur dévoué, mais pas assez pour mouiller le maillot). Dans les deux cas, l’image qui en résulte, présentée dans les vidéos ci-dessous, est aussi nette que stable, nous offrant de beaux travellings, et une compensation des mouvements véritablement bluffante.
Toutefois, les choses sont là encore moins séduisantes de nuit : là où, en photo, l’image nocturne est traitée pour apparaitre surexposée, elle demeure nettement plus sombre en vidéo, quoique plus réaliste. Milo, pris en flagrant délit de promenade, devient une ombre difficile à suivre dans l’enregistrement ci-dessous, réalisé au même endroit, et dans les mêmes conditions d’éclairage public, que les clichés nocturnes présentés précédemment.
DJI Osmo Action 3 : l’avis de Clubic
Rétropédalage gagnant pour DJI : l’Osmo Action Cam 3 renoue avec le design du premier modèle, tout en y ajoutant des accessoires malins et pratiques, permettant une fixation sur toutes sortes de supports, ainsi qu’une interface simple et polyvalente, facilitant une utilisation au format portrait ou paysage. La prise de vue, en photo comme en vidéo, fournit des images correctes, stables et réalistes, qui seront largement exploitables sur les réseaux sociaux, voire pour de menues retouches. Seule la capture de nuit laisse franchement à désirer, surexposée en photo et sous-exposée en vidéo. En somme, il s’agit là d’une action-cam équilibrée et agréable à prendre en main, qui offre un bon rapport qualité/prix pour un usage personnel et quotidien.
- Le système de fixation polyvalent et ingénieux
- La qualité de stabilisation vidéo
- Le double écran tactile
- L’étui de charge externe (dans le bundle Adventure uniquement)
- La prise de vue de nuit
- L’exposition automatique, pas toujours optimale