Fossil Q Founder en test : la Tag Heuer quatre fois moins chère ?

Aurélien Audy
Publié le 11 janvier 2016 à 17h00
La marque américaine Fossil, connue notamment pour ses articles d'horlogerie et de maroquinerie, franchit le cap du numérique avec une première montre connectée : la Q Founder. Elle reprend les codes traditionnels des modèles mécaniques mais se fie, pour la partie technique, à Intel Innovation et adopte Android Wear. Une concurrente à la Tag Heuer connectée, elle aussi partenaire d'Intel ?

Quel point commun existe-t-il entre la Basis Peak, la Tag Heuer connectée et cette Fossil Q Founder ? Derrière ces trois montres, on trouve la main d'Intel. Si la société Basis Inc. a été totalement absorbée par Intel, pour Tag et Fossil il s'agit en fait de partenariats chapeautés par la branche Intel Innovation.

Cette dénomination n'implique pas nécessairement la présence de processeurs de la marque dans les produits visés, mais plutôt la présence de technologies, autour de capteurs spécifiques, ou de la recharge sans fil par exemple. Une manière de mettre plusieurs pieds dans le milieu des objets connectés sans en fabriquer réellement. Avec Fossil comme Tag Heuer, Intel sert donc de gage high-tech pour accompagner ces deux marques dans la bascule numérique. Que vaut la Q Founder ?

Présentation de la Fossil Q Founder[/anchor]

Amateurs de consistance, la Q Founder est peut-être faite pour votre poignet. Tout en acier dans cette version (il en existe une autre avec un bracelet en cuir), la montre est robuste et rutilante... mais aussi lourde et épaisse. Fossil ne propose qu'une taille unique de boîtier en 47 mm : c'est plus grand encore que le format homme en 46 mm de la Moto 360, également déclinée en 42 mm. 42 mm correspondant au gabarit maximum de la Watch d'Apple, aussi proposée en 38 mm. Bref, 47 mm c'est considérable. Et avec 1,3 cm, la tranche apparaît massive, à plus forte raison sur un poignet menu. Une Moto 360 en 46 mm mesure 1,14 cm d'épaisseur : la différence se ressent. Sans compter que les 72 grammes ici ne passent pas inaperçus en bout de bras. Le poids de l'acier inoxydable...

La Fossil Q Founder sous différents angles
La Fossil Q Founder sous différents angles
La Fossil Q Founder sous différents angles
La Fossil Q Founder sous différents angles
La Fossil Q Founder sous différents angles

Mieux vaut donc bien l'ajuster pour éviter des ballottements douloureux. De toute façon, la longueur extrême du bracelet par défaut imposera à la plupart des morphologies d'ôter des maillons. Une étape relativement simple une fois qu'on a visionné un des nombreux tutoriels vidéo sur le sujet. Pour notre part, nous avons utilisé un accessoire d'ouverture de trappe à carte SIM afin d'expulser les tiges métalliques des maillons amovibles. Le bracelet à maillons est interchangeable, il mesure 22 mm de large. Le fermoir à triple charnière est classique, il se verrouille grâce à un bouton poussoir à ressort.

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Sur le plan technique maintenant, la Q Founder s'inscrit dans la tendance actuelle, sans esbroufe particulière : processeur Intel Atom série Z34XX (comme sur la Tag Heuer connectée), 4 Go de stockage, 1 Go de mémoire vive, Bluetooth 4.1 LE et Wi-Fi, accéléromètre et gyroscope chacun sur trois axes, microphone, étanchéité IP67 et batterie 400 mAh. Fossil fait donc l'impasse sur le GPS et le capteur de rythme cardiaque, mais en même temps, avec une autonomie estimée tenir la journée, la décision semble sage. Sur le plan technique, la Q Founder est donc quasiment identique à la Tag Heueur Connected Watch.

A cette différence près que l'écran de 1,5 pouce n'est pas parfaitement rond sur la Q Founder : le fameux « pneu dégonflé » critiqué sur la Moto 360 est présent ici aussi. Pour rappel, cette barre noire en pied d'écran abrite le capteur de luminosité ambiante. C'est donc à la fois un défaut (esthétique) et une qualité (adaptation automatique de la luminosité d'écran). La définition d'écran passe ainsi de 360 x 360 pixels sur la Tag Heuer à 360 x 326 pixels sur la Q Founder. Mais la résolution reste la même : 240 PPP. Il s'agit d'un écran LCD rétroéclairé, malheureusement pas - pour l'autonomie ou le confort - d'une dalle AMOLED. Il reste néanmoins agréable car bien lumineux et contrasté. Seulement à fond, l'écran draine rapidement la batterie et, au minimum, le rétroéclairage se voit toujours et dérange dans l'obscurité. Il faut alors effectuer deux pressions rapides sur le bouton latéral pour désactiver l'écran. Notez au passage que la couronne crantée est simplement décorative puisqu'elle ne tourne pas.

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Impossible pour conclure ces présentations de ne pas évoquer le chargeur de la Q Founder : un bloc écru avec coussinet en skaï qui régénère la batterie par induction. Il suffit alors de caler le dos de la montre sur la pastille en plastique transparent et de brancher le tout en USB. Soit. Mais d'une, ce chargeur est vraiment vilain et de deux, il est horriblement encombrant (environ 7 x 7 x 5,5 cm). Et malheureusement, il ne pourra pas vous quitter puisqu'il faut la recharger tous les jours.

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La Fossil Q Founder au quotidien[/anchor]

La Fossil Q Founder est une montre Android Wear avant tout. En cela, elle ne fait rien de plus ou de moins que les autres montres Android Wear, Google étant assez strict sur le cahier des charges de son système d'exploitation. Malgré tout, le constructeur a tenu à proposer sa propre application, Fossil Q, et force est de constater qu'il aurait presque pu s'abstenir... Mis à part proposer six cadrans Fossil et la possibilité de les personnaliser largement, l'application ne trouve guère d'utilité. A moins que vous n'ayez déjà rêvé de la « Curiosité Q », une sorte de... on ne sait pas trop justement... La fonction tient du réseau social, mais avec des mini objectifs à remplir tous les jours de la semaine. Peut-être que quelque chose nous échappe...

Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
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Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
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Interfaces des applications Android Wear et Fossil Q
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Pour le reste, tout passe par l'incontournable application Android Wear, laquelle permet d'accéder à tous les paramétrages de la montre et de décider du degré d'imbrication avec le smartphone : choix des cadrans (avec ceux de Fossil, mais aussi ceux de Google et d'autres à télécharger), action des applications de la montre, paramètres du (ou des) agenda(s), notifications et alertes, et fonction de partage de cadran Together. Une montre Android Wear en somme, avec ses atouts (notifications, simplicité) et ses faiblesses (beaucoup d'actions renvoyant vers le smartphone, intérêt de certaines applications, Google Now peu efficace en France).

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La couche tactile fonctionne parfaitement bien, l'interface est fluide à souhait et simple à appréhender, même quand on n'a pas trop l'habitude d'Android Wear. Mais l'autonomie, qui atteint péniblement une journée entière selon l'usage, constitue un véritable frein. Ce, sans même reparler du poids et des dimensions de la montre... La présence d'un retour haptique, comme sur la Tag Heuer, la Watch ou la Moto 360, aurait également constitué un plus. Et nous pensons qu'un écran AMOLED, sur ce genre d'appareil, est indispensable pour accroître l'autonomie, mais aussi pour être capable d'afficher des aiguilles blanches sur un fond noir parfaitement noir. Dans l'obscurité, c'est mieux.

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Dans le noir, on voit qu'il subsiste un rétroéclairage même quand la luminosité est au minimum

Conclusion[/anchor]

Pour une première montre connectée, Fossil s'en sort à peu près bien. Sa Q Founder est bien finie et malgré tout abordable (299 euros), son écran s'avère agréable - même si on aurait clairement préféré une technologie AMOLED au LCD - et l'interface profite d'une belle fluidité. Maintenant, ces atouts sont aussi valables chez les meilleurs concurrents de la Q Founder. Et comme Android Wear opère une sorte de nivelage des fonctionnalités, ce n'est pas sur ce point que Fossil peut se démarquer. La Q Founder ne fait donc pas mieux qu'une Moto 360 et même plutôt moins bien que les LG Watch Urbane, Samsung Gear S2 ou Huawei Watch - pour rester dans les rondes - qui disposent, elles, d'écrans AMOLED (ou POLED) et sans ce satané « pneu dégonflé » (bande noire en bas d'écran). L'autonomie est aussi particulièrement faible chez Fossil, la faute au LCD (encore !) et au SoC Intel Atom pas assez sobre. Les autres ne font pas beaucoup mieux mais elles passent au moins les 24 h sans broncher.

Malgré cela, la Q Founder vendue 299 euros demeure tout de même une bonne alternative à la Tag Heuer Connected Watch, qui n'offre rien de plus que du prestige et de la finition (encore que...) pour plus de quatre fois le prix. Reste qu'on lui préférera une Moto 360 ou une Urbane Watch, notamment si on n'a pas les poignets pour accueillir une montre de 47 mm. Vous pourrez vous la procurer directement sur le site de Fossil.

Fossil Q Founder

5

Les plus

  • Bonne finition - ressemble à montre classique
  • Ecran lumineux et lisible
  • Interface fluide et simple
  • Cadrans Fossil personnalisables

Les moins

  • Montre grosse et lourde - taille unique
  • Techno d'écran LCD - pneu dégonflé
  • Autonomie 24h max - pas de retour haptique
  • Chargeur induction ultra encombrant

Finition8

Fonctionnalités7

Ergonomie5

Autonomie4

Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif des meilleures montres connectées.

Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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