Après Fujitsu ou Sony, Gigabyte vient donc rejoindre le cercle des constructeurs arrivés un peu sur le tard sur le marché des ultrabooks. Une apparition tardive qui implique un positionnement différenciant de son modèle, afin de ne pas se trouver en concurrence avec des marques bien installées et qui proposent leurs secondes générations d'ultrabooks, comme Asus, Acer ou HP. Et alors que Fujitsu avait clairement fait le choix de l'orientation très « pro » de son U772, Gigabyte suit une tout autre voie, plus visible encore : celle d'un format très différent.
Et si le X11 de Gigabyte n'est pas le premier ultrabook à utiliser un châssis de 11,6 pouces, il devient en revanche l'un des deux modèles à passer sous la barre du kilogramme. Un format qui a de réelles implications à la fois sur l'ergonomie de la machine, sur le niveau de confort qu'elle apporte, mais également sur le refroidissement d'un PC aussi compact. Que vaut donc le premier ultrabook de Gigabyte ? Réponse dans ce test.
Présentation[/anchor]
Gigabyte X11 | |
Caractéristiques techniques | |
Réf. exacte | NC |
Ecran - Définition | 11,6 pouces 1 366 x 768 pixels |
Processeur | Intel Core i7-3667U (de 2,0 à 3,2 GHz) |
Nombre de cœurs | 2 (4 avec HyperThreading) |
Mémoire vive | 4 Go DDR3 1 333 MHz |
Carte graphique | Intel HD 4000 |
Stockage | A.Data XM11 128 Go |
Lecteur optique | Non |
Wi-Fi | 802.11 b/g/n |
Bluetooth | 4.0 |
Lecteur de cartes | microSD |
Connectique PC | 1x USB 3.0, 1x USB 2.0 |
Connectique A/V | Casque/micro, mini-DisplayPort |
Webcam | 1,3 mégapixel |
Clavier | 84 touches chiclet sans pavé numérique |
Touchpad | 106 x 58 mm multipoint |
OS | Windows 7 Home Premium 64 bits |
Garantie | 2 an |
Batterie | 4 cellules 48 Wh |
Dimensions | 298 x 193 x 16,6 (5) mm |
Poids | 0,99 Kg |
D'autant que ce format permet au X11 d'afficher un poids inédit sur la balance : avec ses 990 grammes, il passe sous la barre symbolique du kilogramme. Le X11 n'est certes pas le premier portable à faire tomber cette barrière. Les Sony Vaio G ou S101 d'Asus, en leur temps, l'avaient déjà fait. Sauf que l'on parle ici de produits relativement peu puissants, dont les performances ne sauraient être comparées à celles du X11 de Gigabyte. Certes, Nec a récemment fait mieux avec son LaVie Z, mais cet ultrabook n'est pour le moment disponible qu'au Japon.
De quels stratagèmes a donc usés le constructeur pour abaisser le poids de sa machine sous le kilogramme ? Le plus évident concerne le choix des matériaux : Gigabyte a opté pour la très légère mais aussi très résistante fibre de carbone sur l'ensemble de son châssis, un choix qu'a également fait Dell sur son XPS 13 ou encore Lenovo sur son X1. Seule la charnière de l'écran est constituée d'un alliage d'aluminium plus massif, un matériau qui apporte d'ailleurs une certaine rigidité à l'écran, ce qui n'empêche pas ce dernier de vibrer durant quelques secondes dès que l'on règle son inclinaison.
Le X11 de Gigabyte n'est en revanche pas le plus fin, le record en la matière restant détenu par le Samsung Series 9. Car si le modèle de Gigabyte ne mesure que cinq petits millimètres à l'avant, il atteint 16,5 mm à l'arrière. C'est donc davantage que les 13 mm du Series 9.
Si le format surprend, le design est en revanche tout à fait banal : la coque du X11 est recouverte d'un motif très passe-partout et le coloris noir ne sort pas de l'ordinaire, loin s'en faut. Quant à la coupe profilée de cette machine, elle rappelle furieusement celle d'un autre portable 11,6 pouces du marché, marqué d'une pomme. A ceci près que le portable d'Apple est plus anguleux et parait finalement plus fin, malgré des dimensions équivalentes. Il est un autre point qui différencie clairement ce X11 du MacBook Air : si le constructeur américain a prévu une encoche pour ouvrir simplement son portable, Gigabyte n'y a visiblement pas pensé. Conséquence : le X11 est très, très pénible à ouvrir.
Signalons également que du revêtement des touches à celui du touchpad (en fibre de verre) en passant par la finition de la coque, tout est sujet à retenir vos traces de doigts : ce X11 est plutôt salissant !
Terminons ce tour du propriétaire par l'écran de cet ultrabook. Les 11,6 pouces de diagonale n'empêchent évidement pas l'utilisation des traditionnels 1 366 par 768 pixels. La dalle est brillante, les angles de visions très moyens, mais globalement, l'image délivrée est plutôt bonne. Certes, cela nécessite une petite calibration, car par défaut, la colorimétrie tire un peu sur le bleu et l'écran est trop lumineux (375 cd/m²). En revanche et une fois calibrée, la dalle propose des prestations intéressantes pour un ultrabook : un DeltaE moyen égal à 1, et des noirs qui atteignent 0,37 cd/m² pour une luminance réglée à 200 cd/m². Le contraste est donc bon (pour un ultrabook), avec une valeur de 540:1.
Configuration matérielle[/anchor]
Le X11 en notre possession, un modèle de présérie, est donc pourvu d'un Intel Core i7-3517U. Un processeur de génération Ivy Bridge, gravé en 22 nm, et doté de 4 Mo de Smart Cache. Il fonctionne à 1,9 GHz par défaut, mais lorsqu'un seul de ses deux cœurs physiques est sollicité, cette fréquence grimpe à 3 GHz, via le Turbo d'Intel. La terminaison U de sa nomenclature oblige, il dispose d'une enveloppe thermique qui n'excède pas 17 W.
Ce processeur possède en son sein le HD 4000, dédié à l'affichage. Les performances graphiques ne sont évidemment pas celles d'un GPU d'entrée de gamme, mais une telle puce n'a de toute façon pas sa place dans une si petite machine. Et pour faire de la bureautique ou de la lecture vidéo, c'est largement suffisant.
Gigabyte associe 4 Go de mémoire vive de type DDR3 1 333 MHz (et pas 1 600 MHz, dommage) à ce Core i7-3517U. La partie stockage est plus intéressante : elle est prise en charge par un SSD de marque A.Data, le XM11 déjà présent dans le UX31E d'Asus, le premier ultrabook de la marque. D'une capacité de 128 Go, ce SSD fonctionne grâce au contrôleur SF2281 de SandForce (et donc en SATA 6 Gbps) et possède un format un peu particulier, sorte de modèle mSATA au PCB allongé. Inutile de vous dire que pour le remplacer par un modèle doté d'une capacité plus importante, ce sera compliqué, voire impossible.
Autre composant inamovible dont la capacité risque de faire défaut à cette machine, la batterie. On ne dispose que de 35 Wh, ce qui risque de pénaliser fortement l'autonomie de ce X11, surtout avec un Core i7 sous le capot. Côté connectique, Gigabyte se montre là encore assez peu généreux avec seulement deux ports USB, l'un au format USB 2.0, le second à la norme 3.0. Notez la présence d'un mini-DisplayPort, accompagné d'un adaptateur vers HDMI, et d'un étrange lecteur de carte au format microSD. Un tel dispositif convient bien lorsqu'il s'agit de transférer des éléments provenant d'un smartphone, mais pour un appareil photo...
Rien à redire au niveau de la connectivité, puisque le X11 gère à la fois le Wi-Fi 802.11n et le Bluetooth 4.0. Nous regrettons en revanche la très faible qualité des enceintes : c'est malheureusement monnaie courante sur ce type de machine, mais un MacBook Air parvient à faire légèrement mieux. De même, la webcam ne nous a pas franchement convaincus. Donnée pour 1,3 mégapixel, elle n'est parvenue à nous fournir que de mauvaises images en 640 x 480, soit une définition de 0,3 mégapixel. Un souci de notre modèle de présérie, d'après Gigabyte.
Image capturée par la webcam, avec éclairage puis sans
Enfin, notez que la ventilation de cet ultrabook s'effectue vers l'arrière de la machine et ce, de façon relativement bruyante en charge, compacité oblige. Le X11 est ainsi l'un des rares ultrabooks à ne pas être complètement silencieux au repos, sans que les nuisances sonores ne dérangent vraiment.
A l'usage, ergonomie[/anchor]
Nous l'avons signalé un peu plus haut, le X11 que Gigabyte nous a prêté est un modèle de préproduction. Ce qui nous a permis d'observer un élément intéressant, au niveau des touches de raccourcis : là où vous trouverez la mise en veille sur les produits finis, nous avions des touches de réglage de l'intensité du rétroéclairage du clavier. Gigabyte a donc abandonné cette idée en route, puisqu'au final, le X11 est dépourvu d'un tel raffinement.Du clavier justement, parlons-en. De type chiclet, il n'est clairement pas à notre goût. D'une part, la touche « Enter » est bien trop étriquée en hauteur et positionnée un peu haut, ce qui fait que l'on a tendance à appuyer accidentellement sur la touche « Maj ». La faute au clavier Qwerty ? Sans doute. En revanche, la trop faible taille des touches « Haut » et « Bas » du pavé directionnel ne peut être imputée au type de clavier. De même, la course trop faible des touches ou le revêtement glissant choisi par Gigabyte risquent fort d'être des défauts que l'on retrouvera sur les claviers azerty. Par conséquent, la frappe n'est pas des plus agréables et on passe un peu trop facilement d'une touche à l'autre sans le vouloir, quand on n'en loupe pas une au passage.
Enfin, le plus gros problème de ce clavier reste selon nous la position de la touche de fonction, la fameuse touche Fn, qui prend la place allouée traditionnellement à la touche CTRL. Du coup, le copier-coller a rapidement tendance à devenir un simple « c-v »...
Quelques bons points à retirer tout de même : la touche « Apps », tout d'abord, qui montre que Gigabyte a fait l'effort de rendre son ultrabook compatible avec le prochain OS de Microsoft (même s'il est évidemment livré avec Windows 7), ou encore les touches de raccourcis Wi-Fi et Verrouillage Maj, qui bénéficient d'une diode indiquant l'état du dispositif (activé ou non).
Quant au touchpad, le bilan est également très mitigé. Le dispositif est large, manque un peu de hauteur, mais reste précis et réactif tandis que les défilements à deux doigts (horizontal comme vertical) ou le zoom sont plutôt réactifs. Dommage en revanche que la gestion du multitouch se limite à deux doigts. Mais le principal problème concerne le clic de ce touchpad : il est beaucoup trop dur et pour être tout à fait honnête, c'est la première fois que nous avons choisi de brancher une souris USB sur un ultrabook. Opération qui, au passage, désactive le touchpad. C'est toujours ça... Ce problème existe-t-il uniquement sur notre exemplaire de test ? Espérons-le.
Enfin, notez que vous ne verrez pas dans ce test de paragraphe dédié à la suite logicielle fournie par Gigabyte, puisque que cette dernière... n'existe pas. Windows 7 Edition Familiale x64, et puis c'est tout !
Performances : les scores du Gigabyte X11 ![/anchor]
Notre avis[/anchor]
Ce X11 aura d'autant plus de mal à résister qu'il est, disons-le clairement, nettement perfectible. Certes, son châssis en fibre de carbone lui permet de proposer un poids ridicule, à défaut de garantir une résistance à toute épreuve. Son écran est satisfaisant et ses performances sont globalement à la hauteur des autres ultrabooks du marché.
En revanche, nous regrettons l'absence de rétroéclairage d'un clavier qui n'est, par ailleurs, pas exempt de tout reproche. La course trop faible, le revêtement glissant et salissant... Et pourquoi diable avoir mis la touche de fonction à la place du CTRL ? Le touchpad offre de plus solides garanties, si toutefois les modèles vendus dans le commerce ne souffrent pas du clic trop dur de notre exemplaire de test.
Finalement, c'est davantage le bruit de la machine, son autonomie trop faible et surtout son tarif qui grèvent la note. Car à plus de 1 300 euros (prix constaté) pour le modèle Core i7, et 1 129 euros (prix conseillé) pour la version Core i5, c'est certain, il y a mieux ailleurs, quitte à sacrifier trois ou quatre cents grammes.