Dans une volonté de transparence, Apple dévoile pour la première fois le nombre précis de demandes de retrait d'applications émises par des gouvernements. Ces demandes concernent certaines versions localisées de l'App Store et ont été accordées dans la majorité des cas, note le média américain TechCrunch.
Sur la seconde moitié de l'année 2018 (soit entre le 1er et le 31 décembre), Apple a reçu 80 requêtes de suspension émanant de 11 pays. Ces dernières demandaient le retrait d'un total de 634 applications des versions locales de l'App Store, apprend-on d'un rapport publié ce mardi par la firme de Cupertino. Le groupe n'a toutefois pas donné la liste des applications ayant fait l'objet d'une demande de retrait, ni celle des applications ayant effectivement été retirées. Si toutes ces requêtes n'ont pas été honorées, Apple indique dans son document y avoir majoritairement donné une suite favorable.
Des demandes essentiellement chinoises
Selon le rapport, la Chine arrive en tête des pays les plus demandeurs, avec quelque 517 demandes de retrait d'applications pour l'App Store chinois. Ces applications tombaient notamment sous le coup des lois locales quant aux jeux de hasard ou de pornographie, lit-on de TechCrunch. Le Vietnam et l'Autriche ont eux aussi fait appel à la marque pour la suspension d'applications enfreignant leurs lois respectives sur les paris. Le Koweït, pour sa part, s'est tourné vers Apple pour le retrait d'applis violant sa législation en matière de respect de la vie privée.On découvre cependant que, dans une moindre mesure, l'Arabie Saoudite, la Turquie, le Liban, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse ont aussi émis des demandes de retrait à l'attention d'Apple.
Toujours dans ce souci de transparence, Apple promet de publier les recours reçus suite à ces sollicitations gouvernementales. Ces derniers doivent être dévoilés dans un autre rapport, dont la mise en ligne est prévue l'année prochaine.
Avec l'autorisation des autorités américaines, la firme a par ailleurs mis en ligne une lettre de sécurité nationale (NSL) reçue en 2017. Ces citations à comparaître, émanant directement du FBI, sont sujettes à controverses outre-Atlantique. Elles s'accompagnent souvent d'une obligation de silence, qui force les destinataires à garder secret la réception - et surtout le contenu - de ces missives.
Les requêtes d'accès à des appareils en baisse sur le second semestre 2018
Les demandes gouvernementales d'accès à des appareils sont quant à elles en baisse de 10 % par rapport aux mois précédents le second trimestre 2018 (au nombre 29 183 pour un total de 213 737 appareils).Sur ce terrain, c'est l'Allemagne qui est la plus demandeuse, avec 12 343 requêtes formulées pour obtenir l'accès à 19 380 terminaux. Apple explique que la plupart de ces requêtes interviennent dans le cadre d'enquêtes de police, notamment pour des appareils volés. Les États-Unis, second en la matière, ont émis 4 680 demandes pour 19 318 appareils.
Enfin, le rapport publié nous apprend que 4 875 demandes gouvernementales concernent cette fois des accès aux données contenus sur des comptes iCloud (22 503 comptes concernés). C'est 16 % de plus que par le passé, ajoute TechCrunch.
Source : TechCrunch