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Objet de toutes les rumeurs, au centre de bien des attentes depuis des mois, nous découvrions enfin le MacBook Pro de 14 pouces lors d’une Keynote spéciale organisée par Apple en octobre. Accompagné de son grand frère le MacBook Pro 16, l’appareil veut contribuer à redessiner la gamme d’ordinateurs portables d’Apple tout en marquant une rupture technologique face à la concurrence. Est-il à la hauteur de cette double ambition ? Réponse dans ce test.

Fantasme ambulant pour les disciples d’Apple, simple ordinateur hors de prix pour les autres, le MacBook Pro occupait depuis quelques temps une place inconfortable sur le catalogue du géant californien. Affublée de vieux processeurs Intel, sa version 16 pouces paraissait de plus en plus défraichie, tandis que le modèle 13 pouces, technologiquement plus à jour, peinait à se démarquer du MacBook Air — trop semblable esthétiquement et presque aussi bien équipé.

Les plus
  • Performances monstrueuses sur batterie
  • Un nouveau châssis réussi
  • Le superbe écran Mini-LED Liquid Retina XDR
  • Clavier délicieux, haut-parleurs bluffants
Les moins
  • Vilaine encoche (à laquelle on s’habitue)
  • Pas d’identification via Face ID
  • Pas de HDMI 2.1, ni d’UFS-III
  • Le prix exorbitant des options

Il va sans dire qu’Apple jouait gros lors de sa dernière Keynote. L’idée était de redonner au MacBook Pro ses lettres de noblesse, afin d'en refaire un produit au-dessus du lot, pensé par des professionnels pour des professionnels. Un enjeu qui nécessitait bien un changement complet de design et une double dose de puissance : c'est exactement ce qu’Apple nous délivrait le 18 octobre dernier, un MacBook Pro transfiguré et surpuissant grâce à l’introduction des nouvelles puces M1 Pro et M1 Max.

Dans sa grande mansuétude, Apple France nous a fait parvenir le nouveau MacBook Pro de 14 pouces, équipé d’un SoC Apple M1 Pro. Voici la fiche technique complète de l’appareil.

Fiche technique Apple MacBook Pro 14" (2021)

Résumé
ProcesseurApple M1 Pro
Taille de la mémoire16Go
Carte graphiqueiGPU
Taille de l'écran14.2 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
OS
Système d'exploitationMacOS
Processeur
ProcesseurApple M1 Pro
Type de processeur8 coeurs hautes performances / 2 coeurs haute efficacité énergétique
Finesse de gravure5nm
Mémoire vive
Taille de la mémoire16Go
Graphismes
Carte graphiqueiGPU
Max-QNon
VR Ready (réalité virtuelle)Non
Écran
Taille de l'écran14.2 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
Type d'écranLED
Résolution d'écran3K
Format de l'écran3/2
Dalle mate / antirefletNon
NVIDIA G-SYNCNon
Écran tactileNon
Stockage
Configuration disque(s)SSD
Disque principal1 To
Lecteur de carte mémoireCarte SD
Connectique
Connectiques disponiblesJack 3,5mm Femelle Stéréo, HDMI 2.0, Thunderbolt 4/USB-C
Réseau sans-fil
Version Wi-Fi6
Version Bluetooth5
Équipement
Haut-parleursIntégrés
ClavierAzerty
Clavier rétroéclairéOui - Couleur unique
Pavé numériqueNon
Lecteur d'empreinte digitaleOui
Caractéristiques physiques
Épaisseur31.26cm
Longueur22.12cm
Largeur1.55cm
Poids1.6kg

Notre modèle de prêt est proposé à 2 749 euros sur le magasin officiel d’Apple. L’appareil est toutefois disponible à un tarif de départ de 2 249 euros. On y trouve alors un processeur M1 Pro un peu moins puissant (limité à 8 cœurs CPU et 14 cœurs GPU « seulement »), 16 Go de mémoire unifiée et 512 Go de stockage. Ne nécessitant pas autant d’énergie que la version que nous testons aujourd'hui, ce modèle se contente par ailleurs d’un bloc 67 W pour la recharge. L’écran et le reste des spécifications restent toutefois communs aux deux versions du produit.

Notons enfin qu’il est possible de configurer son MacBook Pro 14 pouces pour lui ajouter un processeur plus puissant, plus de mémoire unifiée et une plus grande capacité de stockage. Au maximum, l’engin peut ainsi embarquer un processeur Apple M1 Max (CPU à 10 cœurs, GPU à 32 cœurs), 64 Go de mémoire unifiée et 8 To de SSD… pour un tarif qui s’envole à 6 659 euros toutes options comprises.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Design : un pas en arrière, un saut en avant

Fin 2016 la firme de Cupertino était fière de présenter le tout nouveau châssis de ses MacBook Pro : « les plus fins jamais créés », vantait alors Apple. Cinq ans plus tard, demi-tour droite, le changement est complet.

Plus question de miser sur la finesse et la légèreté à tout prix sur le MacBook Pro… Et c’est clairement pour le mieux ! L’appareil change de design, d’écran et même de clavier pour faire peau neuve. Si l’identité de la gamme est conservée, la rupture par rapport aux MacBook Pro lancés depuis 2016 est concrète. Apple semble même s'inspirer en partie de ses « vieux » modèles de 2015, plus trapus mais aussi plus fonctionnels en termes de connectique.

Au déballage, le MacBook Pro 14 paraît fatalement plus volumineux et légèrement plus lourd que l’ancien modèle de 13,3 pouces. Il reste toutefois raisonnable avec des mensurations de 31,26 x 22,12 x 1,55 cm, pour 1,6 kg sur la balance. Le format de l’appareil reste compact, et les quelques millimètres grappillés sont judicieusement utilisés : le clavier est un peu plus grand, les haut parleurs restent logés de part et d’autre de l'ordinateur et la surface gagnée par l’écran est exploitée à merveille par la nouvelle dalle Liquid Retina XDR. Nous y reviendrons.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté design, Apple fait, une nouvelle fois, carton plein. Le MacBook Pro 14 est un modèle d’élégance et de sobriété qui pourrait bien inspirer la concurrence. Les lignes de son châssis en aluminium (100 % recyclé) sont plus douces que par le passé, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On sent aussi qu’Apple a voulu se montrer plus généreuse concernant la ventilation. Si elles restent discrètes, les entrées et sorties d’air sont un peu plus larges, et le MacBook Pro 14, comme son grand frère en 16 pouces, repose sur quatre gros pieds permettant de laisser passer de l'air sous le châssis. Ces quatre patins circulaires nous rappellent vaguement ceux du Mac Pro, qui est lui aussi monté sur « pilotis ».

Sur les flancs aussi Apple revient aux fondamentaux en réintégrant un port HDMI pleine taille et un lecteur de cartes SD. Une prise casque (Jack 3,5 mm) et un triptyque de ports USB-C Thunderbolt 4 sont également de la partie. Tous trois supportent l’affichage en DisplayPort, les transferts de données (jusqu’à 40 Gbit/s) et prennent en charge l’alimentation.

Pour recharger le nouveau MacBook Pro et lui donner toute l’énergie dont son processeur a besoin, Apple choisit néanmoins de réinviter à la fête le port MagSafe, utilisé de 2006 à 2015.

Revêtant une forme nettement plus fine, cette troisième génération de MagSafe retrouve sa vocation sécuritaire : la prise se dégrafe toute seule si jamais vous tirez sur le fil par mégarde. Pratique pour éviter qu’une maladresse n’entraine votre Mac vers les abimes. Cette connectique remise au goût du jour sert aussi de vecteur à la nouvelle recharge rapide d’Apple. On notera néanmoins que si vous utilisez le bon chargeur, cette dernière est aussi accessible par l’intermédiaire des ports USB-C, puisqu’on ne dépasse pas les 96 W (contre 140 W en MagSafe sur le MacBook Pro 16 pouces).

Si cette connectique plus riche est appréciable au quotidien, on constate quand même qu'Apple fait un peu les choses à moitié. On comprend assez bien l’absence de prises USB-A, bien moins polyvalentes que les ports Thunderbolt 4, toutefois le recours à l’ancienne norme HDMI 2.0 passe un peu moins bien : elle autorise certes l’affichage en 4K, mais avec un rafraîchissement à 60 Hz « seulement ». Sur une machine à plus de 2b200 euros, nous aurions aimé qu’Apple passe au HDMI 2.1, qui permet pour sa part la 4K en 120 Hz.

Même logique pour le lecteur de cartes SD. Passé le plaisir de le retrouver, on est déçus qu'il ne soit compatible qu’avec les cartes allant jusqu’à la norme UHS-II (pour des débuts de 312 Mo/s maximum). Les vidéastes, photographes et créatifs les plus exigeants risquent de regretter l’absence d’UHS-III, permettant des débits de 624 Mo/s.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Revenons maintenant sur le nouveau clavier Magic Keyboard. Il occupe ici beaucoup d’espace et c’est tant mieux. Les touches sont larges, silencieuses et rebondies à souhait, profitant d'un retour ferme et d'une course plutôt onctueuse. La saisie de longs textes est un vrai plaisir sur ce nouveau Mac, même si les (rares) aficionados de l’ancien clavier papillon et de sa frappe extrêmement sèche et rapide pourront mettre un peu de temps à s’habituer. Ce fut le cas de votre serviteur, qui est maintenant conquis.

Difficile enfin de ne pas remarquer ce qui saute aux yeux : l’absence de Touch Bar, totalement abandonnée par Apple. Vivement critiquée pour son utilité toute relative, elle laisse la place à une barre de raccourcis physiques bien moins high-tech… mais finalement plus pratique. Seul bémol à ce volte face : l’espace utilisé pour ajouter ces nouvelles touches empiète un peu sur la place disponible pour le trackpad, qui perd quelques millimètres de surface par rapport à celui du MacBook 13 - mais reste toujours aussi agréable à utiliser.

Quoi qu’il en soit, la Touch Bar est complètement oubliée au bout de quelques heures d’utilisation à peine.

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Ce qu’on ne risque pas d’oublier par contre, c’est l’apparition d’une vilaine encoche sur l’écran. Bon an mal an, on s’en accommode, mais surtout parce qu’elle disparait dans un fond noir lorsqu’on affiche une application en plein écran.

Cette encoche, qui semble devenir une habitude chez Apple, permet aussi l’ajout d’une webcam 1080p (contre 720p auparavant). De meilleure qualité que ce que l’on trouvait jusqu’à présent sur les MacBook Pro, elle reste quand même loin de la netteté offerte par le simple capteur frontal d’un iPad Air (2020), par exemple.

Apple aurait pu en faire plus pour faire passer la pilule de l’encoche. On regrette d'ailleurs amèrement que cet ajout disgracieux et l’amélioration de la webcam ne se soient pas accompagnés d’un passage à l’identification faciale via Face ID.

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On suppose à ce sujet que des contraintes industrielles (potentiellement liées aux pénuries de composants) ont pu forcer Apple à ne pas ajouter FaceID cette année. Reste que l’encoche n’apporte aucune vraie valeur ajoutée à l’utilisateur, contrairement aux iPhone sur lesquels elle garantit actuellement le meilleur système d’identification faciale du marché. Le MacBook Pro, lui, doit se contenter d’un capteur d’empreintes classique, et de Touch ID. À l’ancienne.

Le démontage du MacBook Pro 14, enfin, ne présente pas grand intérêt pour l’utilisateur lambda : le SSD, et bien entendu le processeur et sa mémoire unifiée, sont soudés à la carte mère. Sans surprise aucune, ajouter de la mémoire vive ou du stockage par ses propres moyens reste donc impossible.

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Écran : le MacBook Pro invoque la technologie MiniLED

Pour ses nouveaux MacBook Pro, et comme sur les iPad Pro de 12,9 pouces, Apple choisit la technologie d’affichage Mini-LED. En attendant la démocratisation du Micro-LED, encore très marginal, le Mini-LED est la seule vraie alternative à l’OLED — notamment sur le terrain du contraste. Avec son écran Liquid Retina XDR, le MacBook Pro 14 met donc les petits plats dans les grands et multiplie les spécifications aguicheuses.

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L’écran de 14,2 pouces permet de profiter d’une définition 3K (3 024 x 1 964 pixels), pour une densité de pixels qui monte à 254 pixels par pouce. Nous y sommes habitués avec les dalles Retina récentes, mais la finesse d’affichage est une nouvelle fois excellente ici. Selon Apple, cet écran affiche une luminance générale de 1 000 nits, avec des pics de luminosité pouvant monter à 1 600 nits.

Notons que ces valeurs concernent uniquement les contenus HDR. En SDR, la luminosité est bien plus modeste : environ 500 nits. Nous sommes alors pile au niveau de ce que proposait l’ancien MacBook Pro de 13,3 pouces, mais c'est suffisant pour que l’écran reste lisible quel que soit le contexte d’utilisation.

Le contraste de cette dalle Mini-LED est pour le reste capable d’atteindre un ratio de 1 000 000:1, soit le seuil habituellement attribué à l’OLED. En d’autres termes, les noirs sont parfaits sur l’écran du MacBook Pro 14. Comme sur un écran OLED, ils confèrent une vraie impression de profondeur à l’image affichée. En revanche l’effet de blooming (halo lumineux résultant d’un trop grand écart entre les zones lumineuses et les zones noires de l’image) est régulièrement visible sur cette dalle Liquid Retina XDR.

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À l’œil nu, nous pouvons confirmer l’insolente qualité d’affichage proposée par Apple sur ce nouveau MacBook Pro. Son écran est tout simplement sublime, sa luminosité maximale, même en SDR, est excellente, et son contraste est infini. On apprécie aussi sa justesse colorimétrique par défaut. Les couleurs ne sont pas saturées et paraissent bien calibrées.

Apple évoque, enfin, une couverture à 100 % du spectre DCI-P3. Un atout de taille pour les utilisateurs créatifs et les professionnels de l’image, d'autant que, comme évoqué plus haut, on salue aussi l’espace gagné sur les bordures des anciens modèles. Le taux d’occupation de ce nouvel écran est réellement appréciable.

Toutefois la nouveauté que l'on estime la plus satisfaisante reste le passage à la technologie de rafraichissement adaptatif ProMotion. Elle permet de passer dynamiquement de 24 Hz à 120 Hz en fonction des utilisations et des contenus affichés à l’écran. L’impression de fluidité est vraiment grisante, mais les effets sur l’autonomie restent à prendre en compte. Cela dit, quelle que soit votre utilisation du MacBook Pro 14, l’écran Liquid Retina XDR saura toujours trouver le bon tempo, tout seul comme un grand.

Performances : de l’efficacité énergétique

Lors de sa dernière Keynote, Apple nous présentait en détail ses puces M1 Pro et M1 Max. À l’image du processeur M1 introduit en fin d’année dernière ce sont des SoC (System on a Chip) qui regroupent une partie processeur (CPU), une partie graphique (GPU) et de la mémoire unifiée (RAM) à laquelle le CPU comme le GPU peuvent avoir accès.

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Ce petit cocktail fonctionne une nouvelle fois grâce à l’architecture ARM qu’Apple a su dompter, tant sur le plan matériel que logiciel. Un design utilisé depuis des lustres sur les appareils mobiles, et notamment par nos smartphones, qui permet à Apple d’allier performances et grande efficacité énergétique sur ses MacBook, suffisamment pour donner un sérieux coup de vieux aux processeurs x86 de la concurrence.

Un an après les débuts de l’impressionnante puce M1, Apple ne cherche pas à rebattre complètement les cartes, mais plutôt à accroitre son avance sur Intel et AMD en nous proposant une débauche de performances. Malgré une finesse de gravure égale à celle de sa cousine M1 « classique » (5 nm), le SoC M1 Pro de notre MacBook Pro 14 se démarque par un die nettement plus grand. Cette surface accrue est loin d’être superflue, elle permet notamment d’accueillir un plus grand nombre de cœurs CPU et GPU.

La puce M1 Pro peut ainsi compter sur 6 ou 8 cœurs « hautes performances » (en fonction du modèle choisi), au lieu de 4 cœurs sur la puce M1. De quoi démultiplier la puissance disponible, y compris au niveau de la partie GPU qui profite d'un maximum de 16 cœurs graphiques, contre 8 sur la puce M1. La montée en gamme est donc palpable.

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Comparé à la puce M1, le nouveau processeur M1 Pro affiche jusqu’à 70 % de performances brutes en plus selon Apple. La marque promet surtout des performances accessibles tant sur secteur que sur batterie grâce à une grande efficacité énergétique. Pour rappel, la plupart des ordinateurs portables concurrents, cumulant processeur x86 et GPU dédié pour une puissance équivalente, ne peuvent déployer leurs pleines performances que lorsqu’ils sont branchés. La promesse d’Apple a donc de quoi intriguer.

Pour avoir une idée de ce que permet le nouveau SoC M1 Pro, nous avons lancé l’incontournable CineBench R23 sur batterie, puis sur secteur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : à quelques points près, les scores obtenus dans ces deux contextes d’utilisation sont identiques. En d'autres termes, l’appareil est bel et bien capable de délivrer un remarquable niveau de performances, qu’il soit sur secteur ou non. Une baffe pour la concurrence puisqu'aucun laptop actuel ne peut proposer une telle puissance de feu sur batterie, limités par l’efficacité énergétique des processeurs x86.

Apple est ainsi en avance sur son temps.

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Le MacBook Pro 14 pouces et sa puce M1 Pro parviennent en effet à cumuler 1 531 points en single-core et 12 269 points en multi-core sur CineBench R23, en fonctionnant sur batterie. À titre de comparaison, le gros Intel Core i7-11800H (8 cœurs / 16 threads, 45 W) monte à 1 509 points en single-core contre 13 991 points en multi-core… mais sur un Alienware X17 (17,3 pouces) branché à un gros chargeur 330 W, avec le mode performances activé et une ventilation à plein régime.

On peut raisonnablement dire qu’avec sa puce M1 Pro, Apple réussit à délivrer un niveau de performances CPU équivalent aux plus gros processeurs mobiles de la concurrence, mais avec une efficacité énergétique supérieure. Ces performances ne sont en effet pas conditionnées à un raccordement au chargeur et s’obtiennent dans un silence quasi complet.

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En utilisation intensive et prolongée, le système de dissipation de notre MacBook Pro 14 est en effet toujours resté assez discret (un léger souffle était parfois audible) et son châssis à peine tiède. Rien d'insurmontable pour l’utilisateur. Notons d’ailleurs qu’en utilisation bureautique et multimédia, les ventilateurs sont complètement coupés. On travaille alors sans autre bruit que le cliquetis du clavier.

Ces très bonnes performances s’étendent aussi à la partie graphique de l’Apple M1 Pro. Si le MacBook Pro 14 n’est pas une machine conçue pour jouer, nous avons tout de même lancé Shadow of the Tomb Raider (via Steam) afin de savoir comment les 16 cœurs graphiques de son SoC se comportaient face à un titre plutôt gourmand en ressources. Sur le soft de Crystal Dynamics, en définition 3K native (3 024 x 1 964 pixels) et avec les paramètres en preset « élevé », nous obtenons entre 25 et 30 FPS sans perte de fluidité.

Là aussi, nous avons utilisé le MacBook Pro 14 sur batterie, et sans constater de chauffe notable. Ce niveau de puissance graphique, équivalent à celui d’une petite carte graphique dédiée, type RTX 3050, sera précieux en montage vidéo ou pour les applications créatives tirant partie de l’accélération GPU. Le rapport performances / compacité qu’Apple nous propose ici est bluffant.

Sur le plan du stockage aussi la marque à la pomme fait fort : le SSD du MacBook Pro 14 est capable de monter à 6 476,08 Mo/s en lecture contre 5 865,04 Mo/s en écriture. Il s’agit des meilleures valeurs que nous ayons enregistrées cette année sur un ordinateur ultraportable.

Autonomie : du solide, sans miracles

Vous vous en doutez, la sobriété énergétique de la puce M1 Pro a une incidence positive sur l’autonomie. En utilisation courante, le MacBook Pro 14 peut se montrer increvable… suffisamment pour que vous soyez fatigués avant lui. Nous avons par exemple réussi à tenir une grosse journée et demie sur batterie avant que l’appareil ne demande à retrouver son chargeur. Nous nous limitions toutefois à une utilisation basique, mêlant bureautique sur l’application Pages, navigation Web via Safari et lecture vidéo. Dans ce contexte, on atteint facilement les 15 heures d'autonomie.

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Cette dernière a toutefois tendance à flancher beaucoup plus vite lorsqu’on utilise des logiciels gourmands en énergie. À titre d'exemple, 30 minutes de jeu sur Shadow of the Tom Raider, où les parties CPU et GPU de la puce M1 Pro sont fortement sollicitées, aura fait perdre pratiquement 20 % d’autonomie au MacBook. La puce M1 Pro a beau être sobre, elle n’est pas non plus miraculeuse : si vous utilisez le MacBook Pro 14 de manière intensive, sur des applications énergivores, vous aurez probablement besoin du chargeur au bout d'une poignée d'heures.

Le bloc 96 W fourni avec notre mouture du MacBook Pro 14 assure toutefois une recharge diligente. Comptez environ 1 heure 30 sur secteur pour passer de 10 à 100 % d’autonomie. Et comme promis ou presque, la charge rapide permet de regagner peu ou prou la moitié de la batterie en une demie heure (très exactement 49 % d’autonomie en 30 minutes de charge tout pile).

Audio : la cerise sur un très beau gâteau

Faire des compliments sur les haut-parleurs d’un laptop n’est pas chose courante. La plupart des constructeurs se contentent en effet du strict minimum, et on se retrouve souvent avec des haut-parleurs au mieux passables sinon médiocres. Sur ce terrain, Apple est un des rares à faire de véritables efforts et n’a donc aucun mal à s’élever au-dessus de la mêlée.

Sur l’ancien MacBook Pro, les haut-parleurs intégrés nous offraient déjà une qualité audio tout à fait convaincante, y compris sur le modèle de 13,3 pouces. Cette année, des améliorations supplémentaires ont été apportées à la partie audio, et Apple a réussi à loger six haut-parleurs dans ses nouveaux MacBook Pro pour un résultat probant. Les aigus sont clairs et précis, les médiums ne prennent pas toute la place, et les graves sont suffisamment présents pour conférer un vrai relief au son délivré.

Globalement, l’expérience audio offerte par le MacBook Pro 14 est sans commune mesure avec ce que l'on retrouve sur le marché. On a presque l’impression qu’Apple a réussi à loger une petite enceinte Bluetooth bien équilibrée dans le châssis de son ultraportable. Seul défaut à relever : une légère perte de précision à plein volume sur certains morceaux.

Si vous avez du matériel filaire de bonne qualité, la sortie casque fait quant à elle un boulot impeccable, délivrant un signal clair et puissant.

Prix : un Mac bien positionné… mais des options hors de prix

Nous l’avons dit en début d’article, le MacBook Pro 14 débute à 2 249 euros et monte à 2 749 euros dans sa meilleure version (hors options). À ce tarif, l’appareil est positionné sur le haut de gamme et n'est en rien abordable mais reste relativement bien placé face à la concurrence sur ce segment.

Plus puissant que la plupart des ultraportables, le MacBook Pro 14 se mesure en effet à des appareils de 15 pouces, équipés d’un gros processeur mobile et d’une carte graphique dédiée, comme le Dell XPS 15 ou le HP Envy 15.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur une configuration équivalente à celle du MacBook Pro 14 (Core i7-11800H, 16 Go de RAM, RTX 3050, 1 To de SSD et écran OLED 3,5K) le nouveau Dell XPS 15 s’affiche à 2 369 euros sur le site officiel de Dell. En face, le HP Envy 15 (en version i7-11800H, 32 Go de RAM, 1 To de SSD, RTX 3060 et écran OLED 4K) grimpe pour sa part à 2 500 euros environ.

Autre alternative, plus compacte et cette fois orientée vers le jeu, l’ASUS Zephyrus G14 2021 est proposé à 2 400 euros (avec un processeur AMD Ryzen 9 5900HS, 16 Go de RAM, 1 To de SSD, une RTX 3060 et un écran IPS QHD 120 Hz). On pourrait aussi citer le très bon HP Envy 14, vendu environ 2 000 euros dans sa version haut de gamme.

Vis-à-vis de ses concurrents, le MacBook Pro nous paraît donc compétitif… si l’on met de côté les options proposées par Apple. De fait, ces dernières sont tout bonnement hors de prix. À titre d’exemple, passer de 16 Go à 32 Go de mémoire unifiée impliquera de rajouter une enveloppe de 460 euros à l’addition totale. On ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer.

Apple MacBook Pro 14 (2021), l’avis de Clubic :

Conclusion
Note générale
9 / 10

C’est bien simple, le MacBook Pro 14 est, à date, le meilleur ordinateur ultraportable du marché. Non content d’améliorer pratiquement tout ce qui pouvait l’être par rapport au MacBook Pro 13, il fausse complètement compagnie à la concurrence en termes d’efficacité énergétique et de performances en situation de mobilité.

Avec une puissance de calcul aussi importante sur batterie que sur secteur, l'ordinateur de la firme de Cupertino va donner beaucoup de fil à retordre à ses adversaires. Le Macbook Pro 14 peut aussi compter sur une expérience d’affichage de haute volée, une autonomie généreuse et une qualité d’assemblage et de finitions infaillible pour s’imposer durablement sur le marché.

On regrette par contre qu’Apple ait manqué de perfectionnisme sur deux points : l’ajout d’une vilaine encoche sans la « compensation » d’un accès à FaceID, et l’absence des derniers standard HDMI 2.1 et UFS-III pour la connectique de ce nouveau MacBook Pro.

Les plus
  • Performances monstrueuses sur batterie
  • Un nouveau châssis réussi
  • Le superbe écran Mini-LED Liquid Retina XDR
  • Clavier délicieux, haut-parleurs bluffants
Les moins
  • Vilaine encoche (à laquelle on s’habitue)
  • Pas d’identification via Face ID
  • Pas de HDMI 2.1, ni d’UFS-III
  • Le prix exorbitant des options
Sous-notes
Design
9
Écran
9
Performances
9
Autonomie
8
Prix
8