Proposer ce qu’il sait faire de mieux en 2020 pour ses clients les plus avertis, c’est l’objectif clairement affiché par ASUS pour son nouveau ZenBook Flip S (UX371), un ultraportable convertible de 13,3 pouces qui arrivera sur le marché français fin novembre. Armé d’un écran OLED Ultra HD et d’un processeur Intel Core i7 de onzième génération (Tiger Lake-U), l’appareil ne manque effectivement pas d’atouts pour se faire aimer. Nous avons pu le tester pendant près de deux semaines, bien en amont de sa sortie française.
- L’infinie prestance d’un écran OLED 4K sur ultraportable
- Clavier réussi et trackpad aux dimensions généreuses
- Une connectique complète, avec Thunderbolt 4, USB-A et HDMI
- Châssis soigné, appareil élégant
- Concept convertible
- D’assez bonnes surprises sur l’audio
- La prestation mollassonne du Core i7-1165G7, surtout en jeu
- 8 à 9 heures d’autonomie maximum, on aurait voulu plus !
- Webcam médiocre
- Pas de prise casque (mais un adaptateur fourni et de qualité)
- Écran au format 16:9 et non 16:10 ou 3:2
Présenté pour la première fois lors d’un briefing en ligne organisé pour la presse, en août, et annoncé pour de bon quelques semaines plus tard, le ZenBook Flip S est la variante convertible du ZenBook S. Le premier hérite d’un concept convertible, avec un écran capable de se retourner par delà le clavier, tandis que le second se pare d’une dalle (OLED et 4K elle aussi) au format 16:10. Les deux ultraportables haut de gamme d’ASUS affichent pour le reste une fiche technique très semblable, avec tout ce qu’il faut pour mettre des paillettes dans la vie des amateurs de machines compactes et délicieusement faciles à transporter partout avec soi.
Mais au delà de son concept convertible, le ZenBook Flip S est l’un des premiers laptops à profiter du nouveau label Intel Evo. Si ce nom ne vous évoque rien, dites vous simplement qu’il s’agit de l’appellation commerciale d’un projet de certification de composants pour PC portables jusqu’à présent connu chez Intel sous l’alias de « Project Athena ». Un moyen pour la marque d’établir un cahier des charges stricte permettant au consommateur de savoir où il met les pieds lors de l’achat d’un nouveau laptop.
Et pour coller l’étiquette Intel Evo sur leurs appareils, les constructeur doivent proposer des machines disposant de spécifications bien précises. Le label Evo implique ainsi la présence d’au moins un Core i5, 8 Go de RAM et 256 Go de SSD, mais aussi d’un écran Full HD tactile de 12 pouces minimum et du duo Wifi 6 / Thunderbolt 4. Nous passerons sur les autres spécifications requises, car vous pouvez être assuré que le nouveau fleuron d’ASUS sur le segment ultraportable coche toutes les cases — et fait même beaucoup mieux, avec une fiche technique de haut vol. Prenons quelques lignes pour en faire l’inventaire.
Le ZenBook Flip S d’ASUS embarque :
- Un écran OLED Ultra HD (3840 x 2160 pixels) de 13,3 pouces au format 16:9.
- ASUS annonce une couverture à 100% de l’espace colorimétrique DCI-P3 et une certification DisplayHDR 500.
- Un processeur Intel Core i7-1165G7 de génération Tiger Lake (4 coeurs / 8 threads cadencés à 4,7 GHz maximum) comprenant une partie graphique intégrée Intel Iris Xe dotée de 96 unités d’exécution cadencées à 1,30 GHz.
- 16 Go de mémoire vive (LPDDR4x à 4266 MHz)
- 1 To de SSD
- 2 ports USB-C Thunderbolt 4 (jusqu’à 40 Gb/s), 1 sortie HDMI pleine taille, 1 port USB-A (jusqu’à 5 Gb/s). Pas de prise casque Jack 3,5 mm, nous allons y revenir plus bas.
- Wifi 6 / Bluetooth 5.0
- Batterie de 67 Wh
Dans la configuration qu’ASUS nous a fait parvenir en prêt, le ZenBook Flip S sera proposé à 1999 euros, pour une sortie fin novembre dans l’Hexagone. Un créneau de lancement que les porte-paroles français du groupe nous ont confié avoir bon espoir de respecter malgré la recrudescence de l’épidémie de COVID-19 et son impact sur la logistique. Si ASUS communique pour l’instant surtout sur la version la mieux équipée de l’appareil, le Flip S se déclinera néanmoins en versions plus abordables, dotées d’un écran Full HD IPS, d’un Core i5-1135G7 (disposant de la même partie graphique Intel Xe de nouvelle génération) couplé à 8 Go de RAM seulement et 256 à 512 Go de stockage. De quoi permettre au produit de concurrencer efficacement des appareils comme le XPS 13 2020 de Dell ou même certains MacBook Pro d’Apple.
Mise à jour 13/10 : ASUS France nous a fait savoir que les modèles Full HD / Intel Core i5 du ZenBook Flip S ne seront finalement pas commercialisés en France. La marque préfère donc se concentrer sur la mouture haut de gamme testée par nos soins pour le marché Hexagonal.
Un ultraportable haut de gamme, tout simplement
Avec des mensurations de 30,5 x 21,1 x 1,39 cm pour 1,2 kilos, le ZenBook Flip S est l’un des ultraportables les plus compacts et légers qu’ils nous a été permis de tester cette année avec le Dell XPS 13 2020 (mis à jour récemment) et l’ASUS ExpertBook B9 (destiné avant tout aux entreprises, et qui profitera sous peu d’une mise à jour matérielle). Avec ce produit, ASUS a tout misé sur le design, et il faut admettre que le constructeur nous livre effectivement un appareil racé, et qui ressemble d’ailleurs beaucoup au récent HP Spectre x360 13, dont la nouvelle version arrivera elle aussi sur le marché cet automne.
Le Flip S est entièrement drapé d’une robe en alliage métallique noire comme la nuit, rehaussée d’un biseau bronze qui souligne les bords du châssis et circuite sur les contours de l’écran. Sobre et particulièrement élégant, il est vrai, l’appareil est par contre très salissant malgré une partie intérieure mate. Pour faire court : vous prendrez vite l’habitude de passer le chiffon à lunettes pour redonner un peu d’éclat au noir profond choisi par ASUS, perpétuellement éteint par les traces de doigts…
De manière plus pratique et terre à terre, le ZenBook Flip S a aussi pour inconvénient de ne pas toujours être facile à ouvrir. Si une encoche est bien présente pour attraper du bout d’un doigt le sommet de l’écran lorsqu’il est replié, l’ouverture du capot nécessite systématiquement une seconde main pour tenir la partie clavier et l’empêcher de se relever. C’est un détail, mais au quotidien, devoir utiliser ses deux mains à chaque ouverture est parfois agaçant. Une batterie un peu plus lourde aurait sans doute permis de remédier au problème, moyennant en contrepartie quelques grammes de plus pour l’appareil au total.
Pour le reste, c’est un quasi sans faute. ASUS mise notamment sur une certification militaire (MIL-STD 810G) pour garantir la solidité d’un ensemble pourtant très fluet. Et de ce côté il faut admettre qu’à aucun moment on a l’impression d’avoir entre les mains une machine fragile. C’est un très bon point pour un produit qui a vocation à être avant tout nomade. On regrette par contre que la charnière soit un peu trop souple lorsqu’on souhaite retourner l’écran autour du clavier. Certaines positions auront ainsi tendance à lui donner trop de jeu.
Mais parlons justement du clavier. ASUS a là aussi soigné sa copie. En dépit de touches plus larges que hautes (il faudra s’habituer à ce format assez particulier pour taper du texte avec précision), la frappe est rapide et confortable grâce à une course courte et un retour onctueux. Le clavier a par ailleurs l’avantage d’être silencieux… À l’exception de la touche espace qui est étrangement bruyante et dont le ressenti fait tout de même très plastique. Un détail de plus, mais bigre ! Soyons tatillon, nous sommes sur du haut de gamme.
Côté trackpad, rien à redire par contre : le fabricant taïwanais a veillé a agrandir la surface de glisse et l’on se retrouve du coup avec un espace presque aussi imposant que sur un MacBook Pro 13. C’est donc un régal d’utilisation, d’autant que l’ensemble est intégralement cliquable et vraiment précis. On appréciera aussi la possibilité de convertir ce trackpad en pavé numérique grâce à la fonction NumPad. Nous sommes habitués chez ASUS, mais la chose est toujours aussi utile lorsqu’on branchera une souris sur l’appareil. Car oui, il est possible de brancher une souris très facilement sur le Flip S… et sans le moindre adaptateur.
La connectique du produit est en effet l’un de ses points forts, avec la présence d’un port USB-A (format traditionnel), mais aussi d’un port HDMI pleine taille pour brancher le Flip S à un projecteur dans un cadre professionnel, par exemple. Aux côtés de ces deux ports, on retrouve en outre deux entrées USB-C Thunderbolt 4. Ces dernières permettent des transferts rapides comme l’éclair de leur logo, grâce à un débit allant jusqu’à 40 Gb/s. Notez que ces ports prennent aussi en charge l’affiche en 4K sur deux écrans et la recharge. Ils peuvent également délivrer jusqu’à 15 W pour recharger certains appareils, comme un smartphone ou une tablette. Malin.
ASUS permet enfin la recharge, via ces deux entrées, par l'intermédiaire de simples batteries externes de smartphone. Nous avons essayé avec une modeste batterie de poche à peine plus grosse qu’un briquet… et ça marche. La recharge sera lente, mais cette fonctionnalité supplémentaire pourrait vous sauver la mise pour récupérer quelques pourcents de batterie en déplacement.
Quand ASUS met le Jack 3,5 mm au placard
Vous l’avez sans doute remarqué, le ZenBook Flip S ne dispose pas de sortie casque Jack 3,5 mm. C’est rare sur laptop… et c’est complètement idiot. ASUS se défend en insistant sur le fait que ses clients sont de plus en plus équipés de casques et écouteurs Bluetooth. Peut-être, mais la bonne vieille prise casque manque quand même dans bien des cas. Heureusement, le fabricant n’est pas radin : il fournit un adaptateur qui a par ailleurs le mérite d’intégrer un DAC. On perd donc en praticité ce que l’on gagne en qualité audio (en tout cas à condition d’être équipé d’un bon casque).
Sans transition aucune, nous avons procédé à notre traditionnel « démontage » de l’appareil — ou plutôt de la plaque inférieure de son châssis. L’occasion de nous trouver face à face avec le SSD M.2 choisi par ASUS. En l’occurrence, il est fourni par SanDisk. Nous verrons un peu plus bas ce qu’il permet en termes de vitesses de transferts. L’accès à ce SSD se fait sans encombre, en dévissant quelques vis Torx. L’affaire de 5 min. La batterie est elle aussi remplaçable facilement, mais sans surprise sur ce type de produit, la RAM est soudée à la carte mère.
Un mot sur la webcam 720p proprement médiocre qu’embarque le Flip S. Webcam de la honte en visioconférence (et c’est bien dommage par les temps qui courent), elle s’accompagne surtout de capteurs destinés à l’identification faciale qui, heureusement, fonctionne pour sa part à merveille pour déverrouiller le PC dès l’ouverture du capot avec l’assistance de Windows Hello.
Avant de passer à la suite, évoquons brièvement un ajout logiciel intéressant : la fonction ClearVoice Mic. Développée en interne et intégrée à l’utilitaire MyAsus, cette dernière s’inspire très fortement de l’utilitaire RTX Voice introduit par Nvidia au mois d’avril, en plein confinement.
L’outil d’ASUS permet lui aussi de filtrer tous les bruits de fond et les sons parasites lors d’échanges vocaux, mais aussi de normaliser les voix pour des échanges plus agréables lorsque plusieurs intervenants… interviennent. Parfait pour le télétravail, d’autant que ClearVoice est accompagné d’une fonction (TaskFirst) permettant de choisir comment répartir la bande-passante disponible pour donner, par exemple, la priorité aux appels vidéo ou au contraire à la navigation internet.
Une véritable machine de guerre pour regarder Netflix
La qualité d’image des meilleurs téléviseurs OLED, sur un ordinateur ultraportable de 13,3 pouces. Voilà comment décrire de manière probante ce que propose le ZenBook Flip S en termes d’expérience visuelle. L’appareil fait carton plein sur ce terrain, et il faudrait clairement être de mauvaise foi pour émettre un avis négatif sur la dalle OLED Ultra HD que l’on nous laisse ici contempler.
Sans sombrer dans un déluge de superlatifs, disons simplement que l’écran du Flip S est sans conteste l’un des meilleurs du marché, avec une luminosité maximale de 500 nits couplée à l’habituel contraste abyssal de la technologie OLED. Sur le plan colorimétrique, le bilan est là aussi très solide, avec des couleurs riches, vibrantes et surtout justes. Pour fignoler la chose, l’utilitaire MyAsus permet d’ailleurs de régler soi-même la température des couleurs selon différents modes prédéfinis, ou à la main, pratiquement comme on pourrait le faire sur un téléviseur. Un fonction permet également d’améliorer de manière dynamique la qualité de chaque vidéo diffusée, grâce à des algorithmes. À nouveau, ASUS s’inspire ostensiblement du marché TV pour cette technologie, dont l’efficacité est toutefois assez variable d’une source à l’autre.
Quant à la finesse d’affichage, inutile de préciser que 3840 par 2160 pixels disposés bien à l’étroit sur une toute petite diagonale de 13,3 pouces permettent une densité de pixels remarquable, qui atteint les 331 ppp. Tout est donc superbement net, mais l’on serait tenté d’arguer qu’une dalle 2K aurait déjà plus que suffi sur cette taille d’écran. Nous y reviendrons, mais cette définition Ultra HD a en effet un impact sur l’autonomie de l’appareil.
On regrette enfin qu’ASUS n’ait pas opté pour un ratio 3:2 ou 16:10 sur le Flip S. Le format 16:9 n’est pas toujours optimal en bureautique, d’autant plus lorsqu’on se restreint à 13,3 pouces. L’écran OLED de l’appareil a en outre pour (léger) inconvénient d’être souligné d’une large bordure inférieure. Une dalle au ratio plus haut et tout aussi large, comme sur le ZenBook S, aurait donc tout à fait pu profiter de cet espace perdu pour s’étirer vers le bas. C’est dommage, mais loin d’être rédhibitoire.
Tiger Lake promesses confirmées ou déception avérée ?
Dévoilés début septembre à l’occasion d’une conférence en ligne, les processeurs basse consommation Tiger Lake sonnaient comme un renouveau dans la bouche des représentants d’Intel. Soucieux de faire évoluer son image de marque, mais aussi et surtout de distancer de nouveau AMD en matière de performances sur ultraportable, après l’introduction des solides processeurs Ryzen 4000 au printemps dernier, Intel avait néanmoins surtout insisté sur le bond en avant des capacités graphiques de ses nouvelles puces grâce à l’architecture Xe. Loin des annonces marketing dithyrambiques, nous avons pu constater par nous même ce qu’il en est.
Le ZenBook Flip S est l’un des tous premiers ordinateurs portables à disposer d’un processeur Intel de 11ème génération. Comme évoqué en introduction, notre modèle de test était équipé d’un Intel Core i7-1165G7. Pour rappel, il ne s’agit pas tout à fait du modèle le plus puissant proposé cette année par Intel sur la lignée Tiger Lake (une place qui revient au Core i7-1185G7 avec ses quelques mégahertz de plus), mais on y trouve bien l’iGPU Xe le plus véloce de la gamme. Pour jauger ses performances, nous avons voulu tester trois jeux sur le PC d’ASUS : Fortnite, GTA V et Disco Elysium… pour des impressions très mitigées.
Notre expérience de jeu sur la nouvelle puce d’Intel a en effet été marquée par des performances décevantes. Il faut toutefois mettre deux choses dans la balance : le Core i7-1165G7 est limité à 12 watts de TDP sur Flip S (ce qui limite par essence les prestations tant CPU que GPU), mais doit aussi se contenter d’un système de dissipation ultra aminci, axé sur un seul et unique ventilateur. Logique compte tenu des mensurations de l’appareil. Nous ne nous attendions donc pas à une puissance de calcul ébouriffante dans ces conditions… et heureusement.
Commençons par GTA V. Il nous aura d’abord fallu passer par la case mise à jour de pilotes graphiques pour pouvoir lancer le jeu dans des conditions convenables. Au déballage de notre unité de test, notre expérience était en effet marquée par des crashs à répétition en cours de partie. Un problème réglé une fois les derniers drivers d’Intel en place. Ces derniers n’ont toutefois pas tellement permis de rehausser la fluidité du monde ouvert de Rockstar.
Avec des réglages élevés (moins quelques options en médium) et une définition 1080p, le framerate oscillait entre 20 et 30 FPS. Tout juste jouable en l’état. Il nous aura fallu passer en faible / médium pour rester au dessus de la barre des 30 images par secondes et limiter la chauffe (très marquée) du Core i7-1165G7 sur un Flip S aux abois. Pour rappel, nous avions réussi à tenir les 30 à 35 FPS constants en niveau de détail élevé et en 1080p sur le Ryzen 7 4800U (qui profitait toutefois d’un TDP plus élevé fixé à 25 watts). Le processeur d’AMD pouvait aussi compter sur des températures bien mieux gérées par le Lenovo Yoga Slim 7 sur lequel nous l’avions testé. L’appareil était en effet plus grand (14 pouces), moins compact et disposait d’un système de dissipation plus costaud, basé sur deux ventilateurs. Y'a pas de secret…
Sur Fortnite, en 1080p et avec un niveau de détail médium, nous ne parvenions que rarement à nous stabiliser à 20-25 images par secondes en mode Battle Royale. Impossible de jouer dans ces conditions. Nous aurions pour le reste beaucoup aimé vous parler de notre ressenti sur Disco Elysium (que nous avions aussi essayé en Full HD sur le Ryzen 7 4800U), mais nous n’avons pas pu jouer au jeu, puisqu’il crashait à chaque démarrage… malgré l’installation des derniers pilotes graphiques d’Intel.
En jeu, le Core i7-1176G7 affiche donc un bilan vraiment loin d’être mirifique en 12 watts. Nous nous attendions à mieux de la dernière génération de processeurs d’Intel. Donnons toutefois à Intel le bénéfice du doute, nous aurons prochainement l’occasion de tester un autre Core i7-1165G7, en 28 watts cette fois. Gageons que notre impression y sera d’une toute autre nature.
Pour avoir un aperçu des performances de la puce d’Intel sur le plan CPU cette fois, nous avons lancé un benchmark sous CineBench R20. Le score de notre i7-1165G7 12 watts était de 1427 points en multi-core, contre 480 points en single-core. À titre de comparaison, le Ryzen 7 4800U en 25 watts affichait 3542 points en multi-core et 467 points en single-core. Le Core i7-1065G7 12 watts (d’ancienne génération, testé il y a quelques mois dans nos colonnes sur le XPS 13 2020) pouvait pour sa part compter sur 430 points en single-core, contre 1665 points en usage multi-core. En clair, Intel progresse légèrement en calcul single-core, mais se prend pour l’instant les pieds dans le tapis en multi-core face à sa précédente génération.
On comprend peut-être mieux pourquoi la firme nous avait semblé assez discrète sur les performances CPU de ses nouveaux SoC lors de sa conférence de présentation des processeurs Tiger Lake. Si vous vous posiez la question : l’offre AMD Ryzen 4000 est donc toujours au niveau et parfaitement compétitive sur PC portable.
Clôturons cette partie du test avec un indice des performances du SSD SanDisk choisi par ASUS pour son ZenBook Flip S. Sous CrystalDiskMark, nous avons obtenu 3345,21 Mo/s en lecture, contre 3083,38 Mo/s en écriture. De bons résultats qui confirment notre impression de grande diligence des transferts de fichiers sur l’appareil.
Le DAC efficace d’un (tout) petit adaptateur, et une autonomie qui souffre de l’Ultra HD
Pour compenser l’absence de prise Jack, ASUS fournit un adaptateur USB-C vers Jack 3,5 mm, qui a pour particularité de faire un peu plus que de simplement vous permettre de brancher un casque au PC : il embarque en effet un DAC signé ESS. Ce dernier confère une belle signature sonore au Flip S, du moins lorsqu’on y raccorde un casque audio de bonne facture, et encore plus s’il est compatible Hi-Res.
Naturellement, la qualité audio de la source utilisée sera déterminante pour profiter de ce joli bonus, mais quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement saluer une prestation sonore de haute volée sur cet adaptateur Type-C, portée par un rendu global puissant, des grave soignés et des aigus cristallins. De manière générale, nous avons retrouvé une expérience proche de celle fournie par LG sur ses smartphones équipés de DAC (LG G6, G7 ou encore G8). En clair, c’est une bonne surprise, même s’il faut faire avec un adaptateur… dont on aurait aimé se dispenser !
Côté haut-parleurs, nous héritons de deux speakers placés sous les repose-poignets. En dépit d’un emplacement pas vraiment idéal, ces derniers s’en sortent plutôt bien. Le son émis est centré sur les médiums, et le tout est parfois un peu brouillon mais les basses ne sont pas totalement absentes et les aigus sont assez propres. On a vu bien pire. Attention par contre, si le volume maximal est important, les haut-parleurs du Flip S saturent vite. Pousser la musique à fond ne sera donc jamais une très bonne idée. Pour regarder un film ou une vidéo, le rendu général est en revanche plus que convenable.
Pour ce qui est de l’autonomie, enfin, l’appareil fait les frais de la présence d’un écran OLED 4K qui tire beaucoup sur la batterie. Si vous voulez maximiser l’autonomie, nous vous conseillons donc de vous contenter de la dalle IPS 1080p qu’ASUS propose par défaut sur les versions moins couteuses du Flip S. Notre modèle de prêt et sa dalle 4K parvenaient pour leur part à tenir un tout petit peu plus de 8 heures d’affilée sur batterie en lecture vidéo (Netflix via Edge, luminosité de l’écran à 80%, casque branché, volume à 50% et rétroéclairage du clavier coupé) avant de rendre les armes. Ce n’est pas si mal compte tenu de la définition affichée, mais l’on aurait espéré un peu mieux en termes d’efficacité énergétique pour la nouvelle génération de processeurs d’Intel.
Dans le cadre d’un usage varié mêlant bureautique avancée, surf sur le net et multimédia léger, nous avons cette fois réussi à tutoyer les 9 heures… mais jamais vraiment au delà, et ce malgré l’installation d’une mise à jour de BIOS recommandée par ASUS durant notre test de l’engin. Sans exploser les compteurs, tout cela reste tout de même satisfaisant. La recharge (de 0 à 100%) prendra pour sa part en un peu moins de 2 heures d’après nos observations.
ASUS ZenBook Flip S, l’avis de Clubic :
Avec son ZenBook Flip S, ASUS a de quoi concurrencer les ténors du marché en matière d’ultraportable haut de gamme. Le constructeur taïwanais délivre en effet une machine fichtrement élégante, dotée d’un écran OLED 4K providentiel et d’un clavier divin (qui nécessite toutefois un petit temps d’adaptation). L’appareil peut aussi s'enorgueillir d’une connectique complète en arborant des ports USB et HDMI pleine taille sans trop épaissir un châssis réussi de bout en bout. Véritable rareté sur laptop, il faut par contre faire sans prise casque, mais ASUS nous fournit un adaptateur de qualité pour se faire pardonner.
En réalité, si le Flip S n’a pas grand chose à se reprocher, son processeur Intel de 11ème génération n’impressionne pas. En dépit d’un nouvel affinage de la gravure en 10 nm et d’un nouvel iGPU (Xe), Intel se contente de performances justes correctes, voire même décevantes en matière graphique… tout du moins sur la version 12W de son i7-1165G7. Il nous faudra confirmer ou infirmer cette première impression en testant une variante 28W du CPU, mais quoi qu’il en soit AMD et ses puces Ryzen 4000 « Renoir » n’ont pas trop de mouron à se faire dans l’immédiat.
Le Flip S subjugue plus par le travail d’orfèvre délivré par ASUS que par la prestation tiède que nous soumet Intel avec son i7-1165G7. Le grand frisson des performances n’est pas vraiment là, mais l’attrait de l’OLED et le degrés de finition de l’appareil relèvent sans mal le niveau, à quelques exceptions près. Reste un prix élevé, mais justifié selon nous au regard de ce que propose la concurrence de HP, Dell ou même Apple.
- L’infinie prestance d’un écran OLED 4K sur ultraportable
- Clavier réussi et trackpad aux dimensions généreuses
- Une connectique complète, avec Thunderbolt 4, USB-A et HDMI
- Châssis soigné, appareil élégant
- Concept convertible
- D’assez bonnes surprises sur l’audio
- La prestation mollassonne du Core i7-1165G7, surtout en jeu
- 8 à 9 heures d’autonomie maximum, on aurait voulu plus !
- Webcam médiocre
- Pas de prise casque (mais un adaptateur fourni et de qualité)
- Écran au format 16:9 et non 16:10 ou 3:2