Après son ZenBook Pro Duo et un premier essai transformé sur le secteur créatif / professionnel, ASUS décline au monde gaming son étonnant concept de PC portable à deux écrans. C’est donc la gamme ROG, qui se voit octroyer une nouvelle référence en la figure du ROG Zephyrus Duo. Un laptop étonnamment proche du ZenBook Pro Duo… mais qui en corrige déjà quelques défauts.
- Une belle prouesse d’ingénierie
- La qualité de conception du châssis
- Une partie son plutôt soignée
- L’écran principal IPS, lumineux et de qualité
- Le concept dual screen sur laptop reste intéressant
- Des performances appréciables pour jouer en 4K…
- … mais la concurrence fait un peu mieux
- Le clavier chiclet trop plat pour être plaisant en jeu
- Une chauffe marquée, perceptible au toucher
- L’écran secondaire manque de luminosité
- Autonomie ridicule
- Pas d'OLED pour l'écran principal
- Le prix… qui calmera toutes vos ardeurs
L’année dernière, à l’occasion de l’IFA 2019, ASUS lançait en Europe son ZenBook Pro Duo. Inhabituel, pour ne pas dire hors du commun au sens propre du terme, l’appareil arborait un écran OLED 4K de 15,6 pouces, doublé d’une dalle secondaire 4K elle aussi, positionnée juste au-dessus du clavier. Pratique, plutôt bien exploitée et surtout utile pour les activités demandeuses en espace d’affichage et en multitâche, cet écran secondaire avait su nous convaincre lors de notre test du PC en octobre dernier.
À peine 6 mois plus tard, ASUS revient à la charge. L’idée avec le ROG Zephyrus Duo n’est pas de remplacer le ZenBook Pro Duo, bien au contraire, mais d’en décliner l’essence au marché gaming, très friand des configurations à deux écrans sur bureau. Reste qu’au passage, le constructeur taïwanais en profite tout de même pour corriger quelques-unes des faiblesses de ce père spirituel, pour une recette conservée, mais à la fois perfectionnée en termes de conception et plus pimentée, plus piquante même, en termes de fiche technique.
Et sur le plan technique, effectivement, l’appareil ne manque pas de piquant. ASUS nous a d’ailleurs fait parvenir en prêt son modèle le plus performant (GX550LXS), dans sa déclinaison 4K. Prenons quelques instants pour en faire le tour du propriétaire. On y trouve :
- Un écran principal IPS de 15,6 pouces Ultra HD (3840 x 2160 pixels), avec une fréquence de 60 Hz. Cette dalle est certifiée Pantone et couvre d’après ASUS l’intégralité du spectre Adobe RGB. Il est enfin compatible Nvidia G-Sync.
- Un écran secondaire IPS de 14,1 pouces Ultra HD lui aussi (3840 x 1100 pixels « seulement » en raison de son format allongé), et tactile.
- Processeur Intel Core i9-10980HK (8 cores / 16 threads cadencés entre 2,40 et 5,30 GHz ; 45 watts de TDP ; 16 Mo de cache).
- Carte graphique Nvidia RTX 2080 SUPER, avec 8 Go de GDDR6 cadencée à 1330 MHz
- 32 Go de RAM (DDR4 à 3200 MHz)
- 2 SSD M.2 NVMe de 1 To (2 To en tout).
- 1 port USB 3.2 Gen 2 Type-C avec support DisplayPort 1.4 et prise en charge de l’alimentation jusqu’à 65 watts (Thunderbolt 3) ; 2 ports USB 3.2 Gen 1 Type-A ; 1 entrée USB 3.2 Gen 2 Type-A ; 1 sortie HDMI 2.0b ; 1 sortie micro / casque Jack 3,5 mm ; 1 entrée RJ45.
- Wifi 6 et Bluetooth 5.0
Annoncé en avril et lancé mi-mai, l’appareil que nous avons reçu en test est proposé au prix exorbitant de 4999 euros chez la plupart des revendeurs en ligne à l’heure où nous rédigeons ces lignes. ASUS propose d’autres déclinaisons (un peu) moins coûteuses. Le modèle GX550LWS-54T, se « contente » ainsi d’un Intel Core i7-10875H, d’une GeForce RTX 2070 SUPER pour un tarif de 3999 euros déjà très (trop) élevé. Ce modèle troque en revanche l’écran principal 4K / 60 Hz pour une dalle Full HD / 300 Hz, plus adaptée aux joueurs. À noter enfin qu’un modèle équipé d’un Core i7-10875H et d’une RTX 2080 SUPER est aussi proposé par ASUS, avec un écran 1080p / 300 Hz là aussi.
L’archétype du PC portable qui ne tiendra pas sur vos genoux
Si le ROG Zephyrus Duo est un appareil dispendieux, ce n’est pas vraiment par hasard. Au-delà de sa fiche technique de haut vol et de ses performances maousses (nous allons y venir), le nouveau fleuron d’ASUS profite d’un châssis particulièrement ingénieux. Véritable folie d’ingénieur en termes de conception, ce dernier s’avère en tout point convaincant et parvient même à corriger certains défauts du ZenBook Pro Duo, qui avait été le premier chez ASUS à accueillir un second écran… et à payer les quelques erreurs de jeunesse du concept. Ici, le principe reste peu ou prou le même, mais se perfectionne de manière globale pour permettre une expérience encore plus convaincante.
Et pour cause, d’une seule manipulation, déplier l’écran principal du produit aura pour effet de d’incliner automatiquement l’écran secondaire vers l’utilisateur jusqu’à ce que son inclinaison maximale soit atteinte. Une fois l’écran secondaire en place, la charnière (particulièrement bien pensée) laisse encore du champ pour permettre d’incliner la dalle principale à notre convenance. Si bien qu’une fois le capot ouvert et les deux écrans positionnés, nous avons vraiment l’impression d’avoir un espace d’affichage étendu vers le bas, avec deux écrans qui communiquent parfaitement l’un avec l’autre sur le plan visuel.
Au delà de son aspect esthétique soigné, le positionnement de ce second écran permet au travers d’une inclinaison généreuse de dégager un espace très commode pour la ventilation. Sous le second écran, ASUS a en effet choisi d’intégrer deux ouvertures pour ses ventilateurs, qui viendront y puiser l’air nécessaire à la dissipation des watts dégagés par le duo i9-10980HK et RTX 2080 SUPER. Une excellente idée puisque ces deux ouvertures sont totalement invisibles de l’utilisateur (à moins de se pencher pour les apercevoir depuis les flancs du produit).
Non seulement l’orientation de l’écran secondaire est pratique puisqu’elle permet une meilleure visibilité, mais elle est utile au système. Pour rappel, l’écran secondaire du ZenBook Pro Duo restait pour sa part complètement à plat au dessus du clavier. ASUS a amélioré le principe en le combinant, dans l’idée, à la base inclinable de laptops comme le ROG Zephyrus S (également testé par nos soins), mais en plus intelligent, plus robuste et surtout plus esthétique. Bien joué…
Notons d’ailleurs que c’est dans l’ensemble une belle sensation de solidité qui se dégage de notre ROG Zephyrus Duo. Épais juste ce qu’il faut, l’appareil profite d’une robe en alliage d’aluminium et de magnésium, qui lui permet d’allier robustesse et relative légèreté. Relative car en tout, le Zephyrus Duo pèse tout de même 2,4 kilos sur la balance. Un poids qui va de paire avec des dimensions pour le moins imposantes. Le PC n’est pas de ceux que vous poserez trop souvent sur vos genoux, avec 36 cm de large, 26,8 cm de profondeur et 2 cm tout rond d’épaisseur.
Un gabarit auquel vous pouvez rajouter environ 4 cm de profondeur une fois le laptop positionné sur un bureau. ASUS a en effet eu l’excellente idée de proposer un repose poignet souple avec son laptop. Une riche idée, qui rend instantanément la prise en mains plus agréable et surtout beaucoup plus confortable.
Connectique complète… clavier à revoir
Autre riche idée d’ASUS : regrouper à portée de doigt les principaux éléments de connectique. On retrouve ainsi deux ports USB Type-A sur le flanc droit, doublés d’un port Thunderbolt 3. Côté gauche, ce sont les ports micro et casque que l’on retrouve, avec le raccordement pour le (volumineux) adaptateur secteur de 240 watts. Notez bien qu’ASUS a prévu une alternative à ce gros bloc d’alimentation. Il est tout à fait possible de recharger le Zephyrus Duo avec un chargeur de 65 watts maximum. Nous avons essayé avec le chargeur 61 watts d’un MacBook Pro et tout fonctionnait au poil en branchant l’adaptateur sur le port Thunderbolt 3.
Attention par contre, impossible de se contenter d’un tel chargeur pour lancer les jeux les plus gourmands : il ne suffira pas à compenser la consommation énergétique requise à leur utilisation. Pour de la bureautique, du montage vidéo léger ou du gamin (très léger) la chose pourra néanmoins dépanner, surtout lors de déplacements.
Bouclons le volet connectique en évoquant rapidement l’arrière du châssis, qui regroupe cette fois le port Ethernet, la sortie HDMI et un dernier port USB Type-A. La connectique est donc très complète et intelligemment disposée.
Si jusqu’ici c’est carton plein pour le Zephyrus Duo, les réjouissances s’arrêtent là en termes de conception. On retrouve ainsi le trackpad vertical du ZenBook Pro Duo. Inchangé, ce dernier dépanne mais il est trop étroit pour être pratique ou vraiment utile. On utilisera très vite une vraie souris avec l’appareil, mais il est difficile de le reprocher à ASUS : impossible en effet de faire autrement compte tenu du design propre au son concept double écran.
Là où nous sommes en revanche un peu plus contrariés, c’est sur la question du clavier chiclet. Si une part de subjectivité réside dans le ressenti que l’on a à l’égard d’un clavier, il nous est avis que celui du Zephyrus Duo est bien trop plat pour être agréable en jeu. On cherche ses touches à cause du manque de relief et cela s’avère vite irritant lors de parties nerveuses.
Ce clavier a par contre pour lui de proposer une expérience de frappe plutôt plaisante en bureautique, avec des touches suffisamment espacées et un très grand silence à l’utilisation. On regrette tout de même le clavier du ZenBook Pro Duo, qui nous avait énormément séduits, y compris pour jouer alors qu’il ne s’agissait pourtant pas de la vocation première de ce produit… contrairement à d’autres.
D’ordinaire, c’est à peu près à ce moment d’un test que l’on râle sur la qualité médiocre de la webcam des PC portables gaming… Nous n’aurons pas le loisir de le faire ici puisque ASUS a décidé de ne pas en proposer. Une fort mauvaise habitude que le constructeur semble avoir prise avec ses produits gaming les plus récents. Une mauvaise habitude d’autant plus gênante au sortir du confinement et alors que la demande en la matière a littéralement explosé.
À défaut de pouvoir pester contre cette webcam aux abonnées absentes, indignons-nous, pour l’espace de quelques mots, sur l’absence toute aussi remarquée d’un capteur d’empreinte digital. Préparez-vous à taper des codes PIN pour vous identifier !
Deux écrans convaincants, malgré l’absence d’OLED !
Compte tenu du prix du ticket d’entrée pour l’expérience Zephyrus Duo, nous aurions (vraiment) aimé retrouver le superbe écran OLED du ZenBook Pro Duo, tout du moins sur le modèle de Zephyrus équipé (comme notre machine de prêt) d’une dalle 4K / 60 Hz. ASUS a préféré opter sur du tout IPS. C’est un peu dommage, mais il y a aussi un gros avantage à cette décision : limiter la différence entre les deux écrans en termes de qualité d’affichage.
En l’état, l’expérience est, il est vrai, plus homogène d’une dalle à l’autre. L’écran principal est de bonne facture, avec une luminosité maximale appréciable, une belle restitution des couleurs et un contraste au point. Il s’avère très plaisant en jeu et magnifiera sans mal les contenus vidéo diffusés. La définition Ultra HD suffit pour sa part à assurer une finesse d’affichage insolente en 15,6 pouces. Il est dans ces conditions difficile d’apercevoir le moindre pixel en se tenant à une distance normale de l’écran.
L’écran secondaire nous semble quant à lui être rigoureusement le même que sur le ZenBook Pro Duo. Cette autre dalle IPS est un peu moins lumineuse et ses couleurs se font moins éclatantes, la faute à un traitement anti-reflet plus agressif. Pour l’utilisation que l’on aura de cet écran secondaire, sa prestation est plus que suffisante. On pourrait par contre arguer qu’une dalle Full HD suffirait, d’autant qu’elle aurait probablement permis d’économiser quelques pourcents de batterie.
À la place, ASUS nous propose de baisser à la main la définition Ultra HD native, mais le résultat, trop flou à cause des l’upscalling, ne nous a pas convaincus. Notez qu’il est tout à fait possible de désactiver cette dalle secondaire. Une fonction pratique pour grappiller un peu d’autonomie et diminuer la fatigue oculaire lors de longues sessions de jeu.
Profitons-en pour faire un point sur la surcouche logicielle proposée par le fabricant pour faciliter l’exploitation de cette dalle numéro deux, tactile. On retrouve les grandes lignes de ce que proposait déjà ASUS avec son ZenBook Pro Duo, mais en mieux optimisé. Le passage d’un écran à l’autre peut se faire à la souris ou à l’aide d’un simple raccourci. Sur l’écran secondaire, une flèche (affichée sur la gauche) permet une nouvelle fois de dérouler un menu accordéon regroupant les principales fonctions permises par cet affichage étendu.
Quelques applications sont préinstallées (calculatrice, bloc note, annuaire de raccourcis, Microsoft Edge…). Armoury Crate est aussi proposé pour afficher en temps réel, et directement sur ce deuxième écran, l’utilisation du duo CPU / GPU, les fréquences et les différents modes de performances. Il faudra cependant passer par le Store d’ASUS pour télécharger d’autres applications. Elles sont peu nombreuses.
La principale nouveauté que nous retenons est l’apparition (fort pratique) d’une fonction permettant d’un clic de réafficher un ensemble de fenêtres préalablement enregistré sur le petit écran comme sur le grand. Pratique pour se remettre rapidement au travail avec ses logiciels préférés ou pour revenir d’un clic à son jeu du moment, et aux applications qui vont bien avec (par exemple un titre compétitif, couplé à Discord, Armoury Crate et pourquoi pas Spotify), le tout en une commande tactile et en moins de cinq secondes.
Comme sur le ZenBook Pro Duo, un overlay permet pour sa part de disposer à sa guise les fenêtres sur l’écran secondaire, de les épingler ou de les étendre en plein écran. Facile et efficace, ce système se rapproche de ce que Windows 10 propose déjà en termes de multi-fenêtres.
Les performances d’un géant, la chauffe d’un titan ?
Gros morceau que celui des performances du ROG Zephyrus Duo. Comme il était possible de l’imaginer à la lecture de la fiche technique, l’appareil est un monstre de puissance. Pour permettre d’exploiter au mieux la puissance de calcul du Core i9-10980HK et de la RTX 2080 SUPER, ASUS compte sur un système de budget TDP à géométrie variable. Pour faire simple, lorsque beaucoup de puissance CPU est demandée pour une application, la RTX baissera automatiquement ses fréquences (et sa consommation) pour permettre au Core i9 d’hausser les siennes. En jeu, c’est plutôt l’inverse, le surpuissant Core i9-10980HK a dans ce contexte tendance à baisser un peu la voilure pour laisser la puce de Nvidia tirer les draps à elles. Un système également proposé par AMD sous une forme à peine différente sur les machines équipées de puces CPU Ryzen et GPU Radeon.
Le constat, c’est que sur le Zephyrus Duo, la chose fonctionne bien… même si afficher de l’Ultra HD dans des conditions optimales reste encore laborieux sur laptop, et ce malgré l’apport indéniable de la RTX 2080 SUPER en la matière. Pour faire le point, nous avons lancé sur l’appareil deux jeux que nous avons l’habitude de tester sur l’ensemble ou presque des laptops que nous recevons en prêt : Shadow of The Tomb Raider d’une part et Control de l’autre. Les deux jeux prennent en charge des facettes différentes du ray tracing, ce qui est intéressant à observer, et supportent l’un comme l’autre le traitement DLSS proposé par Nvidia.
Commençons avec Shadow of the Tomb Raider. Si globalement Lara Croft se plait en 4K et que le titre s’y affiche sous son meilleur jour, il vous faudra faire quelques concessions en termes de réglages pour obtenir un framerate solide. Pour les besoins du test, nous avons lancé le jeu avec tous les réglages en ultra, les ombres par ray tracing (très gourmandes) activées et, dans un premier temps, le DLSS coupé.
Le résultat des courses est sans appel, le jeu est très demandeur en Ultra HD, même pour la RTX 2080 SUPER. Avec ces réglages, notre framerate se stabilisait aux alentours de 30-35 FPS en intérieur, contre 20 à 25 en extérieur… tout juste jouable. Heureusement, le DLSS permettait d’améliorer tout ça en nous faisant gagner une bonne dizaine de FPS sans baisser la qualité des effets, les ombres par DXR ou la finesse d’affichage. D’après nous, jouer à SotTR en Ultra HD sur laptop est donc tout à fait possible avec tous les réglages à fond, mais il faut vraiment se tourner vers le DLSS.
Sous Control les performances étaient moindres, avec à peine 10 FPS lorsque le ray tracing était activé en 4K, avec tous les réglages à fond et sans le DLSS. L’ensemble devenait jouable (40 FPS environ) en passant la résolution de rendu en Full HD. On perdait alors tout l’intérêt de l’Ultra HD en termes de finesses d’affichage. En remettant tout à fond (DXR compris), mais en activant cette fois le DLSS, nous pouvions compter sur 25 à 30 FPS. Tout juste jouable. Enfin, en désactivant le DXR sur Control, nous arrivions cette fois à atteindre les 55 à 65 FPS en 4K et en maintenant le reste des réglages à leur niveau le plus élevé.
Bien évidemment, dans le cas des deux jeux, il est tout à fait possible d’obtenir et de maintenir les 60 FPS (voire de les dépasser en Ultra HD), mais à condition de faire quelques coupes sombres dans les réglages. Dans l’ensemble, les performances permises par le PC d’ASUS sont donc satisfaisantes en jeu, mais le rapport performances / prix demandé reste discutable. Reste une question : qu’en est-il de la chauffe ?
De ce côté, le constat est peu glorieux. ASUS a beau permettre à sa machine d’affecter automatiquement le TDP là où il est le plus utile (tout en ayant repensé son système de dissipation pour permettre une meilleure prise d’air), le Zephyrus Duo chauffe comme une merguez sur un grill. Rien qu’au toucher, la chose s’en ressent très clairement. Après une bonne demie heure de jeu sous Shadow of the Tomb Raider en 4K, certaines zones de l’appareil devenaient brulantes, notamment à certains endroits du clavier et sur le bas de l’écran secondaire. Les côtés du châssis étaient aussi dans le même état, avec une chaleur plus que perceptible en y passant la main.
Nous nous sommes donc demandés comment l’appareil se comporterait en stress test sous AIDA 64. Et de ce côté, le bilan est assez clair : le Core i9-10980HK affichaitvite une baisse automatique de ses fréquences pour se protéger de la surchauffe. D’après nos observations, après une charge CPU à 100% de quelques minutes, le processeur d’Intel se stabilisait ici aux environs de 3,70 GHz (quelques baisses à 3,60 GHz de temps à autres). C’est assez bas, le MSI GE66 Raider de MSI (que nous testions récemment), se stabilisait pour sa part à environ 4,00 GHz le plus souvent, avec une configuration CPU / GPU rigoureusement identique. Le Zephyrus Duo paye probablement ici sa relative finesse et la disposition interne qu’implique la présence d’une dalle secondaire au dessus du clavier.
Cela nous amène tout naturellement à vouloir comparer les performances du Zephyrus Duo à celles du MSI GE66 Raider (équipé de la même configuration) sous Cinebench R20. Pour rappel, la machine de MSI et son Core i9-10980HK affichaient 4052 points en multi-core et 483 points en single-core. Avec le même processeur, nous sommes ici à 3365 points en multi-core et 440 points en single-core. La différence est assez probante en multi-core. Sur un seul coeur, la puce Intel du Zephyrus Duo parvenait par contre cette fois à atteindre les 4,60 GHz… et à les tenir sur la distance, ce qui explique l’écart raisonnable avec le GE66 en single-core.
Autonomie toute relative, mais bonne surprise sur l’audio !
La chose va sans dire, les PC portables gaming ne sont pas réputés pour leur autonomie. Si nous avons de temps à autres de bonnes surprises (comme avec le ROG Zephyrus G14, qui atteignaient par moment les 7 heures !), ces rutilantes bécanes ne tiennent le plus souvent qu’une petite poignée d’heures seulement sur batterie. Loin d’être un champion en la matière le GE66 Raider se contentait par exemple d’à peine plus de 4 heures en usage bureautique et multimédia. Nous en sommes loin avec le Zephyrus Duo malheureusement.
Pour vous donner une idée, sous Netflix (via Chrome), avec la luminosité de l’écran principal à 100%, l’écran secondaire désactivé, le rétroéclairage du clavier désactivé lui aussi et un casque branché avec le volume à 50%, nous avons pu tenir tout juste deux épisodes et demi de The Walking Dead avant d’aller chercher le chargeur. Au bout de deux heures à peine donc, la batterie était passée de 96% à moins de 10%. C’est là qu’utiliser un petit chargeur Type-C de 65 watts prend tout son sens pour pouvoir, quand même, employer l’appareil pour regarder des films ou travailler dans le train… si tant est qu’on ait vraiment envie d’emporter cette machine un brin voyante dans les transports en commun. Mais ça c’est une autre problématique.
Côté son, le laptop d’ASUS nous réserve en revanche une assez bonne surprise. Les hauts-parleurs ont beau être mal positionnés (sur le dessous du châssis faute de place disponible ailleurs), ils permettent de diffuser un son correct, bien que très centré sur les médiums. Pour faire court, les aigus ne sont — étonnamment — pas trop criards, et les voix ressortent plutôt bien. Les basses sont sans surprises presque complètement absentes, mais l’expérience globale reste convenable pour regarder un film sans écouteurs ou des vidéos sur YouTube.
Bien entendu, tout est naturellement plus alléchant pour nos esgourdes lorsqu’un casque de bonne facture est raccordé à l’engin. Le signal restitué par la sortie Jack 3,5 mm est de qualité et le volume maximal plus que suffisant. On regrettera juste une légère perte de précision à plein volume. Rien de méchant, d’autant qu’on utilisera jamais ou presque le volume à sa pleine capacité.
ASUS ROG Zephyrus Duo, l’avis de Clubic :
Le Zephyrus Duo est avant tout une proposition, une couteuse proposition. Mais aussi une démonstration technique confinant à la preuve de concept. S’agit-il d’un appareil utile pour les joueurs, leur apportant une réelle plus-value ? Difficile de trancher de manière universelle, mais nous serions tentés de répondre non. Là où, de par sa cible créative, le ZenBook Pro Duo donnait à son écran secondaire un vrai intérêt (tout particulièrement en montage vidéo), le ROG Zephyrus Duo nous paraît bien plus gadget pour le public qu’il vise.
Reste un laptop ingénieux et puissant, qui parvient à peaufiner son concept dual-screen d’un point de vue technique (voire mécanique, la charnière commune aux deux écrans est une belle prouesse), tout en proposant des mensurations tout de même un peu plus contenues que celles de son père spirituel.
Et si nous avons globalement apprécié la proposition d’ASUS, il faut néanmoins souligner quelques déconvenues, comme une chauffe marquée, des fréquences CPU qui peinent à se maintenir et un clavier finalement peu agréable en jeu. Des écureuils que nous avons du mal à pardonner sur une machine proposée à un prix aussi élevé et qui — fatalement — ne pourra toucher qu’une toute petite portion d’un marché gaming de plus en plus touffu.
Plaisant, original, puissant, le Zephyrus Duo souffre autant de la chauffe que de son placement tarifaire. Proposé à un prix prohibitif, l'appareil se destine à une toute petite fraction du marché. Une approche qui pourrait se défendre si l'appareil n'était pas impacté par quelques manquements irritants pour un appareil haut de gamme.
- Une belle prouesse d’ingénierie
- La qualité de conception du châssis
- Une partie son plutôt soignée
- L’écran principal IPS, lumineux et de qualité
- Le concept dual screen sur laptop reste intéressant
- Des performances appréciables pour jouer en 4K…
- … mais la concurrence fait un peu mieux
- Le clavier chiclet trop plat pour être plaisant en jeu
- Une chauffe marquée, perceptible au toucher
- L’écran secondaire manque de luminosité
- Autonomie ridicule
- Pas d'OLED pour l'écran principal
- Le prix… qui calmera toutes vos ardeurs