Il y a quelques jours à peine, nous testions la ROG Gladius III Wireless. Nous sommes maintenant en mesure de vous proposer le test du clavier « compagnon » de cette très agréable souris. Le Claymore II est un modèle ambitieux, riche de multiples fonctionnalités originales qui est hélas commercialisé à un tarif pour le moins dissuasif. On n’a rien sans rien, paraît-il…
- Design modulaire bien pensé
- Filaire ou sans-fil RF 2,4 GHz
- Excellentes finitions, touches de grande qualité
- Contacteurs ROG red / blue précis et réactifs
- Très bonne autonomie sans rétroéclairage
- Tarification stratosphérique
- Touches ABS, à ce niveau de prix ?
- Pas de Bluetooth
- Repose-poignets étroit, pas adapté au format TKL
Commercialisé il y a un peu plus de quatre ans le ROG Claymore était un modèle résolument haut de gamme qu’Asus commercialisait la bagatelle de 230 euros. La douloureuse l’est encore un peu plus cette année avec le ROG Claymore II qui pointe donc à pratiquement 280 euros. Forcément, un tel tarif ne permet pas à Asus d’espérer toucher beaucoup de joueurs. Pour autant, faut-il d’emblée condamner le constructeur pour « facturation excessive » ? Bien sûr que non, le ROG Claymore II a effectivement de multiples atouts, à commencer par les qualités de son ancêtre – le pavé numérique détachable que l’on peut maintenant placer à gauche ou à droite du module central – auquel Asus ajoute la connectique sans-fil… pour le clavier le plus polyvalent qui soit ?
Fiche technique de l’Asus ROG Claymore II
Modulaire, le ROG Claymore II l’est à n’en pas douter et Asus n’a donc pas jugé bon d’en proposer de multiples variations. Tout au plus, précisons qu’il existe deux versions du clavier selon que vous optiez pour les contacteurs dits red ou les blue. Un choix important dans la mesure où même si les switches sont aisément escamotables, il ne sera pas évident de trouver l’autre version de ces ROG RX Optical Mechanical vendue à l'unité dans le commerce.
L’Asus ROG Claymore II, c’est :
- Type de clavier : AZERTY, 105 touches, en ABS
- Contacteurs : ROG RX Optical Mechanical (Red ou Blue)
- Anti-ghosting : oui, intégral
- Rétroéclairage : RGB, touche par touche
- Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
- Touches « bonus » : oui, 4 touches dédiées et une molette multifonctions
- Poids : 1 156 grammes
- Dimensions : 462 x 155 x 39 millimètres
- Interface de connexion : filaire (câble USB tressé 2 m) ou sans-fil RF 2,4 GHz (dongle fourni)
- USB pass-through : oui, si le clavier est en filaire
- Logiciel : oui, Asus Armoury Crate
- Garantie : 2 ans constructeur
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 279,99 euros
« À partir de 279,99 euros », nous vous avions prévenu, le ROG Claymore II est un produit très, très, très coûteux. Reste que la fiche technique semble à même de justifier au moins en partie ce tarif avec une impressionnante liste de fonctionnalités auxquelles rien ne paraît manquer… si ce n’est peut-être un mode sans-fil exploitant le Bluetooth. Reconnaissons que cela aurait parfaitement complété le tableau pour un clavier qui aurait alors pu prétendre à une polyvalence absolue. Tant pis.
Une merveille de finition
À la sortie du ROG Claymore premier du nom, nous avions été emballés par le niveau de finition qu’Asus avait atteint sur ce produit. Logiquement, le fabricant a été au moins aussi exigeant avec cette nouvelle version. Le ROG Claymore II est à ranger avec les modèles les plus ambitieux que nous ayons eu à tester… et ce n’est pas un mince compliment.
En premier lieu, en ouvrant son carton, on remarque le soin apporté à tous les détails. Le clavier est bien calé, enveloppé dans une petite housse noire du plus bel effet. Il en va d’ailleurs de même pour le pavé numérique qui dispose de sa propre petite housse et de son logement dédié.
Sous ces deux parties du ROG Claymore II, on retrouve divers emplacements pour les accessoires du clavier : le repose-poignets, le câble USB, le prolongateur pour le dongle RF 2,4 GHz et l’adaptateur USB-A / USB-C. Une espèce d’écrin, donc, pour ce produit qu’Asus a bichonné.
La housse retirée, on remarque que le clavier change sensiblement de la première version, même si les fondamentaux ont été conservés. Ainsi, la structure est conçue autour d’une base métallique « ouverte » ou frameless comme le disent les anglophones : l’idée est de ne pas encadrer les touches qui donnent l’impression d’être en lévitation au-dessus du clavier.
Asus a bien sûr gardé les multiples éléments métalliques pour assurer une base solide à son produit, mais il a ajouté quelques inserts en plastique pour certaines parties : la jauge de la batterie ou les caches latéraux dont nous verrons bientôt l’usage. La partie jauge de batterie est évidemment une nouveauté, le ROG Claymore premier du nom était un modèle exclusivement filaire. Ici, Asus laisse le choix des armes : connexion filaire via le câble USB tressé de 2 mètres fourni ou connexion sans-fil au travers du dongle USB 2,4 GHz que l’on range sur l’avant du clavier. Dommage en revanche que le Bluetooth ne soit donc pas de la partie.
L’autre grande caractéristique du ROG Claymore II est, comme sur le précédent modèle, la possibilité de détacher le pavé numérique. L’idée est bien sûr de pouvoir disposer d’un clavier sensiblement moins large (environ 38 centimètres) lorsque le pavé est inutile. Le système a été optimisé par Asus par rapport à la première version et si des aimants sont toujours de la partie, il faut faire coulisser le bloc pavé numérique dans le bloc central pour assurer la prise. De plus, on profite maintenant de caches en plastique de chaque côté du clavier pour masquer les connecteurs et il est possible de placer le pavé à droite ou à gauche du bloc central. Bien vu de la part d’Asus.
Pour ne rien gâcher, le fabricant a pensé à de nombreuses petites choses qui font les modèles de référence. On profite ainsi d’un port USB pass-through sur l’avant du clavier… à condition que celui-ci soit connecté en filaire et en USB 3.0. Des raccourcis multimédias sont disposés sur les touches F5-F12, quatre touches « bonus » sont présentes sur le pavé numérique et il dispose également d’une molette multifonctions. Hélas, ce dernier point vient aussi souligner quelques lacunes. Ainsi et alors qu’il y avait la place de la loger sur le bloc central, cette molette n’est plus accessible si le pavé numérique n’est pas employé.
Notons également que les quatre touches « bonus » peuvent paraître un peu légères aux habitués des 8 à 12 touches macros de certains concurrents, plus encombrants il est vrai. Un repose-poignets est de la partie, mais on regrette qu’il soit « pleine longueur » : si vous ôtez le pavé numérique, il dépasse logiquement. Enfin, si les touches sont bien pensées et très agréables, nous les trouvons un peu hautes pour une utilisation confortable sans le repose-poignets justement. De plus, elles sont en plastique ABS alors que tous les produits haut de gamme emploient du PBT, bien plus durable. Il aurait enfin été judicieux qu’Asus propose trois niveaux d’inclinaison : les pieds sont ici soit rangés, soit déployés.
Fonctionnalités en pagaille, confort remarquable
Ces derniers points – quoique parfaitement justifiés – ne doivent pas faire oublier l’exceptionnelle qualité d’ensemble du ROG Claymore II qui reste un modèle parfaitement conçu et ajusté. En retirant les touches du clavier, on se rend compte qu’Asus a soigné jusqu'à la fixation de ces dernières. Elles reposent effectivement sur un système à quatre points assurant une stabilité parfaite. En revanche, pas véritablement standard, ce système a les défauts de ses qualités : il ne sera pas possible de troquer un contacteur pour un modèle plus standard signé Cherry, Kailh ou Outemu par exemple, la touche ne pourrait alors s’y fixer.
Cela nous amène à évoquer la question des switches retenus par Asus. Nous l’avons dit, le constructeur laisse ici le choix entre deux versions de ses contacteurs maison, les ROG RX Optical Mechanical en red ou en blue. Attention cependant, le choix se fait au moment de l’achat et il ne semble pour l’heure pas possible d’acheter ensuite, à l’unité, un switch de l’autre couleur pour ajuster les choses. De manière assez classique, le blue est un contacteur dit « clicky » dont on entend bien l’activation. Celle-ci se fait relativement tôt : sur une course totale de 4 millimètres, le blue s’active dès 1,5 mm et une force de 65 g.
Proposée exactement au même tarif, la version équipée de contacteurs dits red est celle que nous avons reçue pour ce test. Nous avons une nette préférence pour ces switchs, des « linéaires » dont on entend peu l’activation ce qui, associé à la discrétion d'ensemble du ROG Claymore II, permet d'aboutir à un produit peu bruyant. L'activation intervient toujours à 1,5 mm sur 4 mm de course totale, mais la force nécessaire n’est plus que de 45 g.
Dans un cas comme dans l’autre, nous apprécions beaucoup la remarquable vitesse de retour à la position originelle de la touche : cela assure un véritable confort de frappe et une réactivité parfaite en cours de partie. Autre atout du ROG Claymore II : les quatre points de stabilité des touches évitent toute oscillation à l’usage. Agréable.
Bien sûr, l’utilisation sans-fil du clavier est un autre atout qui le rend très agréable… en particulier dans le salon alors que le RF 2,4 GHz ne souffre aucune critique (identification / stabilité / réactivité). Asus a équipé son bébé d’une batterie de 4 000 mAh qui offre une bonne autonomie. On trouve mieux sur certains modèles pour la bureautique, mais avec jusqu’à 144 heures rétroéclairage coupé, c’est déjà une belle performance.
Asus évoque 61 heures lorsque l’éclairage est à 50 % de puissance et encore 43 heures dès lors qu’il est positionné sur 100 %. Nous apprécions tout particulièrement la présence d’un indicateur fort bien vu au-dessus de la touche F2 : il permet de surveiller aisément le niveau de batterie et d’éviter la panne.
Asus a d’ailleurs installé un système de charge rapide qui permet de retrouver jusqu’à 18 heures d’autonomie en seulement 30 minutes de charge si le rétroéclairage est désactivé.
Nous n’arrêtons pas d’en parler depuis quelques lignes, le rétroéclairage est ici remarquable. En premier lieu, il est important de souligner qui n’a pas tendance à « fuir » par le dessous des touches, un problème régulier sur les modèles frameless. De plus, il illumine correctement l’intégralité de la touche de sorte que même les caractères secondaires sont parfaitement éclairés. Mieux, Asus s’est arrangé pour que les inscriptions présentes sur le devant de certaines touches soient elles aussi éclairées.
Bien sûr, le rétroéclairage peut être activé et réglé depuis le clavier, sans avoir besoin du logiciel Armoury Crate sur lequel nous reviendrons. Mieux, Asus s’est arrangé pour que de multiples contrôles puissent se faire via des combinaisons de touches : multimédia, bascule fast-charge / USB pass-through, changement de profil utilisateur… et même enregistrement de macros. Les combinaisons nécessiteront bien sûr un petit temps d’adaptation, mais c’est un bien mince sacrifice à faire. En revanche et alors que certains concurrents se sont mis en tête de booster la réactivité de leur clavier, Asus est resté sage.
On se contentera d’un polling rate, ou taux d’interrogation, limité à 1 000 Hz sur ce modèle qui préfère miser sur la qualité de ses switches, le confort de ses touches. Pour être honnête, la mission est accomplie. Exception faite de la hauteur des touches – nous avons une préférence pour les touches demi-hauteur – le ROG Claymore II est l’un des claviers les plus agréables et les plus confortables, et ce, que l’on parle de saisie au kilomètre, de jeu vidéo bien installé dans son siège gaming ou, au salon, dans le moelleux du canapé. C’est un quasi-sans-faute et seul le repose-poignets, un peu fin et en une seule partie, est critiquable.
Armoury Crate : le logiciel des gammes Asus
Comme nous l’avions fait avec la ROG Gladius III Wireless, nous terminons cet article par un petit tour du côté d’Armoury Crate, le soft imaginé par Asus.
Avant tout, notons que la présence de nombreux raccourcis et des fonctions directement accessibles sur le clavier rend Armoury Crate tout à fait facultatif. On peut faire sans donc, mais il n’en demeure pas moins que pour certains réglages, ce sera plus simple via l'interface. Elle est divisée en cinq parties qui ouvrent l'accès à un domaine particulier. En premier lieu, un onglet est dédié à la configuration des touches et à la mise en place de macros. Toujours pratique.
Un second onglet baptisé « Témoin lumineux » se focalise sur les quatre LED présentes au-dessus de la touche F2 : elles sont, au choix, associées au niveau de batterie ou liées au reste de l’éclairage, qui occupe le troisième onglet. Là, rien que de très classique. On peut synchroniser l’ensemble avec Aura, le sous-système Asus. On peut aussi choisir des animations spécifiques pour le clavier et, enfin, modifier le niveau d’intensité lumineuse.
L’onglet d’alimentation est là pour donner le niveau actuel de la batterie et définir quelques options comme le temps avant le passage en veille. Enfin, le dernier onglet est dédié à l’inévitable mise à jour du micrologiciel du ROG Claymore II : rien de très original.
Asus ROG Claymore II : l'avis de Clubic
Autant être clair, à plus ou moins 280 euros, il est difficile de conseiller l’achat du ROG Claymore II. C’est un investissement colossal que l’on a plus souvent l’habitude de concéder pour une carte mère ou un processeur… et encore, ce ne sera pas le cas de tous les utilisateurs, fussent-ils amateurs de jeux vidéo.
En augmentant le ticket d’entrée du ROG Claymore d’une cinquantaine d’euros, Asus se veut encore un peu plus sélectif. Et pourtant on a du mal à lui en vouloir. Le niveau de finition du ROG Claymore II d’abord est assez exceptionnel : le produit est élégant et proche de la perfection à tous les niveaux. Asus n’a négligé aucun de ces petits accessoires qui font la différence, depuis le port USB pass-through jusqu’au pavé numérique détachable en passant par le mode fast-charge.
Plus important, Asus est proche de la perfection sur les points essentiels avec des contacteurs – red ou blue à vous de choisir – d’une réactivité exemplaire et un confort qui ne se dément jamais. Pour que les choses soient parfaites, Asus devrait livrer un second set de touches demi-hauteur et revoir légèrement le repose-poignets. Il devrait surtout pencher pour des touches en PBT : l'ABS n'a rien à faire sur un modèle aussi onéreux qui ne justifie donc que partiellement sa tarification.
Bien trop cher pour la très grande majorité des utilisateurs, le ROG Claymore II constitue une espèce de « rêve de clavier », un modèle élégant, très agréable à utiliser et capable de se plier (presque) au moindre de nos désirs sur lequel on regrette toutefois la présence de touches en ABS.
- Design modulaire bien pensé
- Filaire ou sans-fil RF 2,4 GHz
- Excellentes finitions, touches de grande qualité
- Contacteurs ROG red / blue précis et réactifs
- Très bonne autonomie sans rétroéclairage
- Tarification stratosphérique
- Touches ABS, à ce niveau de prix ?
- Pas de Bluetooth
- Repose-poignets étroit, pas adapté au format TKL