© Gabriel Manceau pour Clubic
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Les observations du site AnandTech étaient exactes. Dans un communiqué, OnePlus confirme que ses derniers fleurons, les OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro, brident la cadence de leur processeur sur plus de 300 applications afin de « privilégier l'autonomie ».

Les performances du Snapdragon 888 seraient ainsi considérablement bridées sur de nombreuses applications populaires comme Chrome, Twitter ou WhatsApp.

Une tricherie... de bonne foi

Logiquement épinglé pour ces agissements, OnePlus ne se démonte pas et tente de justifier la manœuvre dans un échange avec le site XDA Developers. Selon le constructeur, le bridage du processeur (throttling) a été mis en place pour répondre à la demande de ses clients concernant l'autonomie de ses plus récents smartphones.

« Après le lancement des OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro en mars, certains utilisateurs nous ont entretenus des leviers que nous avions à disposition pour améliorer l'autonomie et la gestion de la chaleur [des téléphones]. Par conséquent, notre équipe de recherche & développement travaille depuis des mois pour optimiser les performances des appareils sur de nombreuses applications très populaires, notamment Chrome, en faisant correspondre la cadence du processeur à un niveau de performances jugé approprié ». Des optimisations qui, d'après OnePlus, ont porté leur fruit en aidant à délivrer une « expérience fluide tout en réduisant la consommation énergétique » desdits smartphones.

Dans le même échange, la marque confirme que ces ajustements faussent, de fait, les résultats obtenus par les OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro dans les applications de benchmarking habituelles (AnTuTu, Geekbench, 3D Mark...).

Geekbench voit rouge

Dont acte. À la lumière de ces révélations, Geekbench a annoncé il y a quelques jours que les OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro ne figureraient plus dans son classement des smartphones les plus puissants du marché. Une tromperie, estime l'entreprise, qui regrette une forme de « manipulation ». De plus, Geekbench va plus loin et annonce se lancer dans une batterie de tests en laboratoires sur d'autres appareils OnePlus afin de vérifier qu'ils ne versent pas dans la même filouterie. Le cas échéant, ils seront également retirés des classements de Geekbench.

Il est à noter que ce n'est pas la première fois que OnePlus se fait prendre en flagrant délit. En 2017, l'entreprise avait dû s'expliquer après qu'il a été découvert que le OnePlus 3T surcadençait artificiellement la puissance de son processeur lorsqu'il était soumis à des applications de benchmarking. Un comportement qui n'est d'ailleurs pas si extraordinaire dans l'industrie. Honor s'était lui aussi fait taper sur les doigts il y a quelques années pour les mêmes raisons.

OnePlus tente, certes, un rattrapage aux branches en sortant l'argument choc de l'autonomie (de loin l'une des préoccupations principales des possesseurs de smartphones), mais devra toutefois composer avec un déficit d'image déjà creusé par une suite de décisions qui, selon de nombreux fans, ont fait perdre à la marque son ADN originel.

Une impression visiblement partagée par un certain Carl Pei : le co-fondateur de OnePlus a quitté la société en début d'année pour fonder Nothing, une entreprise spécialisée dans les produits connectés qui présentera à la fin du mois ses premiers écouteurs.