Le groupe d'électronique japonais subit de plein fouet la concurrence féroce sur le marché des smartphones. Selon deux sources proches de l'entreprise consultées le journal Nikkei et confirmées par Reuters, la firme pourrait retirer ses appareils du marché européen d'ici à six mois. Rappelons qu'au dernier trimestre, la branche communication de la société avait reculé de 10% annuellement.
Panasonic est confronté à la stagnation des ventes en Europe, affectées par le climat économique morose, et à une monnaie japonaise trop forte, minant ses exportations. La société nourrissait pourtant quelques espoirs sur le Vieux continent. Alors qu'elle avait arrêté de vendre ses smartphones à l'international en 2005, la firme avait annoncé, en mars, son premier appareil Android à destination des consommateurs européens, le Eluga, positionné sur le segment haut de gamme.
Toshinori Hoshi, dirigeant de la branche mobile de Panasonic, déclarait alors avoir « bien conscience de la présence de concurrents puissants » et ajoutait que « les parts de marché évoluent de façon radicale, et si nous nous lançons sur ce marché mouvant, nous pensons que nous avons une chance de réussir ». L'homme avait raison : les parts de marchés bougent, mais uniquement entre les acteurs de second plan, écrasés par Samsung et Apple qui s'arrogent la moitié du secteur au troisième trimestre, selon IDC. Les autres fabricants se partagent les miettes tout en perdant du terrain.
Panasonic visait l'objectif de 1,5 million de smartphones vendus sur l'année fiscale en Europe, et 9 millions en 2016 en plus du marché américain et asiatique. Selon les mêmes sources interrogées, la prévision pour 2012 « est loin d'être atteinte ». Même sur son marché intérieur, Panasonic aurait accumulé des retards et n'aurait pas atteint ses objectifs de ventes. Selon le journal Nikkei, le groupe aurait déjà commencé à se restructurer au Japon et délocalisé une partie de son activité mobile en Malaisie. Elle envisagerait en outre la formation de partenariats pour abaisser ses coûts opérationnels.
Afin de réduire ses dépenses, la société avait déjà annoncé en mai dernier qu'elle réduirait de moitié ses effectifs basés au siège social à Osaka, après avoir enregistré une perte record l'année passée. Ses résultats financiers du troisième trimestre seront publiés le 31 octobre et permettront d'en savoir davantage sur l'état de la société.