Impressionnant, déraisonnable et monstrueux ... Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le Neo G9 ! Deuxième version en date du moniteur de Samsung, il embarque comme nouveautés un rétroéclairage MiniLED et une connectique à base d'HDMI 2.1 ! Un écran PC gamer de l’extrême, au prix aussi monumental que ses dimensions : de quoi devenir le meilleur de sa catégorie ?
- Un écran MiniLED hors-norme …
- Expérience de jeu immersive et saisissante
- Luminosité et contraste excellents
- Des performances de pointe
- ... Tout comme son prix
- "Quantum HDR2000" ... Kézako ?
- Angles de vision médiocres
- Pied large et profond qui ajoute à l'encombrement
49 pouces pour une définition de 5 120 x 1 440 pixels au format 32:9, le tout avec une luminosité de pointe annoncée à 2 000 cd/m² et un refresh rate de 240 Hz ! Et alors, c’est tout ? Pas tout à fait. Samsung sort le (très) grand jeu avec son moniteur Odyssey, pour nous en mettre plein la vue.
Ajoutant à son format atypique, le Neo G9 arbore un rayon de courbure 1000R surprenant, et ce, bien que nous ayons déjà eu affaire à ce genre d’écran avec l’Odyssey G7. La grosse différence cette année entre le G9 et le Neo G9 réside surtout dans le rétroéclairage. Samsung poursuit avec sa dalle VA, mais opte cette fois pour le MiniLED afin d’illuminer son écran avec pas moins de 2 048 zones de gradation locale. Pour résumer, le constructeur propose des caractéristiques techniques impressionnantes pour un écran hors-norme.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique Samsung Odyssey Neo G9
Taille d'écran | 49 pouces |
Résolution | 5120 x 1440 px |
Format d'écran | 32/9 |
Type de dalle | VA |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync, Nvidia G-Sync |
Fréquence de rafraîchissement | 240Hz |
Temps de réponse | 1ms |
Type d'écran | LED |
Taille d'écran | 49 pouces |
Résolution | 5120 x 1440 px |
Format d'écran | 32/9 |
Type de dalle | VA |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync, Nvidia G-Sync |
Luminosité | 420 cd/m² |
Contraste | 1000000 /1 |
Profondeur de couleur | 10 bit |
Fréquence de rafraîchissement | 240Hz |
Temps de réponse | 1ms |
Type d'écran | LED |
Écran large | Oui |
Écran incurvé | Oui |
Sans bordures | Oui |
Compatible 3D | Non |
Écran tactile | Non |
Écran pivotable | Non |
Pied réglable en hauteur | Oui |
Pied amovible | Oui |
Fixation VESA | 100 x 100 mm |
Entrées vidéo | HDMI 2.1 x2, DisplayPort 1.4 |
Sorties audio | Prise casque Jack 3.5mm |
Connecteur(s) additionnels | USB 3.0 x2 |
Largeur | 1,149.5mm |
Hauteur | 537.2mm |
Profondeur | 418.3mm |
Largeur (sans pied) | 1,149.5mm |
Hauteur (sans pied) | 363.5mm |
Profondeur (sans pied) | 287.4mm |
Poids | 14.5kg |
Consommation | 55kW |
Alimentation interne | Oui |
Design et ergonomie
Le moins qu'on puisse dire c'est que le Neo G9 est un écran massif, difficile à intégrer à une configuration de bureau : outre ses 115 cm de long, l’écran et son pied occupent près de 42 cm de profondeur, l'ensemble pesant 14,5 kg sur la balance.
Réalisé en métal, le pied en impose et occupe pas mal de place sur le bureau. © Matthieu Legouge pour Clubic
Difficile de ne pas être ébahi une fois l’écran installé. La courbure très prononcée du Neo G9 procure une immersion sans commune mesure tandis que la généreuse diagonale offre un confort inégalé, finalement préférable à une configuration multiscreen. De fait, installer un Neo G9 sur son bureau équivaut à avoir deux écrans de 27 pouces côté à côte, en définition WQHD. Forcément une telle définition renforce la sensation d’espace, encore appuyée par le format Ultrawide, plus satisfaisant que le classique 21:9.
Performances, design, ergonomie… Samsung ne plaisante pas avec son Neo G9 et ne laisse rien au hasard. Le moniteur ne se distingue ainsi pas que par son format et ses dimensions atypiques : on apprécie les fines bordures de l’écran et son cadre noir discret, tout comme son esthétique moderne, presque futuriste.
Le moniteur est tout de blanc vêtu à l’arrière, tandis qu'une fine moulure chromée encadre son éclairage « Infinity Core » central. Une fois allumé, ce dernier ne permet pas vraiment d’entourer l’écran d’un halo lumineux, il se reflète toutefois contre le mur pour créer une ambiance de jeu agréable. La fonction Core Sync permet quant à elle de synchroniser les couleurs affichées à l’écran avec cet éclairage arrière, un petit plus certes, mais plutôt gadget : on reste loin d'un effet du style Ambilight.
Un large cache est fourni pour cacher les connectiques ; d'apparence assez fragile, sa manipulation demande de faire preuve de délicatesse. Le pied est recouvert d’un cache coulissant, un système de gestion de câble se trouve à l’intérieur. Il est possible d’y faire passer trois ou quatre câbles, mais leur passage n’est pas aisé. Enfin, le pied embarque un petit crochet rétractable pour y faire reposer un casque.
L’ergonomie est loin d’être mauvaise pour un moniteur aussi encombrant. Le Neo G9 autorise en effet le réglage en hauteur sur une amplitude de 12 cm, la rotation sur 15° à gauche comme à droite et l’inclinaison sur un angle allant de – 3° à + 13°. Logiquement, un tel écran ne propose pas de mode portrait.
Connectiques
Autre différence marquante cette année, Samsung propose désormais le standard HDMI 2.1 via deux entrées, assurant une compatibilité parfaite avec la PlayStation 5 et la Xbox Series X. Elles sont accompagnées d’un DisplayPort 1.4, d’une prise casque, d’un hub composé de deux ports USB 3.0, et d’un port USB-B qui permet la communication du hub avec le PC. L’alimentation est placée à l’intérieur de l’écran, le câble dédié venant se connecter sur la gauche. Notons que Samsung fait l’impasse sur l’USB Type-C et sur les haut-parleurs.
Ergonomie logicielle et paramétrages
La navigation au sein de l’OSD se fait via un simple joystick, accompagné de trois boutons, à droite sous le moniteur. L’interface est simple à utiliser, elle n’est cependant pas accessible en un seul clic puisqu’il faut d’abord passer par une roue de sélection, un peu longue à apparaître à l'écran.
Parfaitement lisible, l’OSD s’affiche dans une taille conséquente et des couleurs vives ; les principales options apparaissent en haut, difficile de se tromper ou ne pas savoir comment est configuré l’écran. Les trois boutons permettent de paramétrer trois modes d’images différents et agissent donc comme des raccourcis.
Samsung nous propose une dizaine de modes d’images, dont certains sont dédiés à des types de jeux (FPS, RTS, RPG, etc.). Les options sont nombreuses pour la plupart de ces modes, hormis le mode sRGB dont certaines valeurs restent grisées.
Cliquez sur les images pour agrandir © Matthieu Legouge pour Clubic
Une fois l’HDR activé, on peut choisir entre deux modes différents, à savoir « HDR Dynamique » et « HDR Standard ». Les fonctions sont ensuite assez classiques, laissant le choix du refresh rate, temps de réponse (overdrive), Adaptive-Sync, Black Equalizer et ainsi de suite. Nous apprécions la présence des fonctions PIP/PBP que nous jugeons indispensables sur un tel écran. Samsung fournit en outre le logiciel Easy Setting Box pour faciliter la disposition et la taille des fenêtres ; le paramétrage via l’OSD est possible, mais sans doute moins pratique.
Qualité d'image
Nous avons effectué nos mesures avec le mode sRGB pour analyser les capacités de cette dalle en SDR. Pour l’HDR, nous avons tenu à examiner les deux modes présents lorsque l’écran détecte un signal HDR.
Le mode sRGB se veut relativement fidèle, du moins en comparaison des différents modes dédiés au jeu qui, forcément, ne sont pas vraiment conçus pour se rapprocher de l’image la mieux calibrée.
Ce mode affiche une température de couleurs moyenne de 6 625 K, proche de la valeur cible de référence (6 500 K). La courbe RGB n’est cependant pas des plus stables, à l'instar de la courbe gamma. Avec un gamma moyen de 2,195, le mode sRGB affiche des scènes soit trop sombres, soit trop lumineuses. Passer par l’étape de calibrage ne devrait pas avoir de mal à arranger ces petites failles.
La colorimétrie n’est pas mauvaise, avec un Delta E moyen de 1,8. Quelques dérives chromatiques sont constatées, mais elles restent superficielles. L’espace sRGB est largement couvert, à plus de 110 %, ce qui explique une légère saturation des couleurs.
Le Neo G9 affiche une image homogène, grandement aidé par son rétroéclairage MiniLED. Pour en profiter, il faut toutefois veiller à activer le local dimming au sein de l’OSD. Le blooming est largement contenu dans ces conditions. Nous avons par ailleurs obtenu de bons résultats avec nos mesures d’uniformité, et ce, malgré la largeur de l'écran.
Enfin, la dalle VA assure un excellent contraste avec un rapport de 2 823 : 1. Cette valeur augmente considérablement en activant le local dimming avec un rapport de contraste mesuré cette fois-ci à 14 811 : 1.
HDR
En HDR, le Neo G9 s’en sort merveilleusement bien avec une courbe EOTF suivie sans trop d’imprécisions et un pic lumineux qui s’élève à 1 162 cd/m² dans le mode HDR Dynamic, sur une fenêtre de 10 %. On est loin, très loin, des promesses du fabricant qui s’appuie sur un écran soi-disant certifié HDR2000 alors qu’aucune certification de ce type n’a encore été annoncée dans le programme VESA.
Malgré cette maladresse marketing, nous avons affaire à l’un des meilleurs moniteurs gaming en matière de rendu HDR. Le mode HDR Standard est encore plus précis, avec une courbe EOTF montrant que certaines scènes sont moins lumineuse qu’elles devraient l’être. Nous y mesurons un pic lumineux de 1 023 cd/m².
L’ABL (Automatic Brightness Limiter) limite fortement la luminosité lorsqu’il s’agit de diffuser des mires de plus de 25 % de la taille de l’écran. Le pic lumineux descend sous la barre des 600 cd/m² sur une fenêtre de pleine taille. Il montre toutefois une belle stabilité dans le temps et maintient toute sa puissance après une longue série de mesures, une nouvelle fois sur une fenêtre de 10 %.
La colorimétrie en HDR montre une nouvelle fois des dérives chromatiques qui, heureusement, restent contenues. Le Delta E moyen est correct avec une valeur de 3,04.
Le moniteur couvre bien les différents espaces colorimétriques, notamment le DCI-P3 avec une couverture de 94,57 %. L’espace Rec. 2020, beaucoup plus exigeant et laissant de la marge pour les technologies futures, est quant à lui couvert à 73,68 %, l’une des meilleures valeurs que nous ayons relevées sur un moniteur dédié au jeu vidéo ; seul le MSI Optix MAG274QRF-QD fait mieux.
Performances
Une des premières questions qui se pose face à un tel écran est de savoir quels jeux sont compatibles avec ce très large format 32:9. De très nombreux titres sont désormais compatibles, notamment les derniers opus de la franchise Call Of Duty, Apex Legends, Fortnite, Forza Horizon 4 et 5, GTA, et ainsi de suite. Certains jeux continuent tout de même de faire de la résistance, et quand Death Stranding propose un affichage 21:9, d’autres se contentent du format 16:9.
Dans les deux cas, il faudra faire avec des bandes noires des deux côtés de l’écran. En revanche, c’est un pur délice de gouter au 32:9. L’expérience est on ne peut plus immersive et la vision élargie peut franchement aider, les amateurs de FPS apprécieront le gain offert sur l’adversaire.
Le Samsung Neo G9 est époustouflant en matière de performances, et autant dire qu’il est nécessaire de disposer d’une solide configuration pour pleinement exploiter cet écran et son refresh rate de 240 Hz ! Il convient toutefois de mentionner que ces 240 Hz sont uniquement accessibles via DisplayPort, les entrées HDMI se contentent d’un taux maximal de 144 Hz. Les deux types d’entrées sont toutefois bien compatibles avec le VRR, sur une plage de 20 à 240 Hz. L’écran est aussi certifié G-Sync par NVIDIA, et supporte le FreeSync. Nous avons effectivement pu vérifier que tout se passe sans accroc grâce à la démo Pendulum.
Les temps de réponse semblent rapides pour une dalle VA. On constate un léger reverse ghosting lorsque l’Adaptive-Sync est activé, que l'on retrouve une fois désactivé avec le paramètre d’overdrive réglé sur « Faster ». L’option « Standard » est sans doute la meilleure pour éviter l’overshoot, mais il est alors nécessaire de se passer de l’Adaptive Sync. Enfin, nous mesurons l’input lag à 16,3 ms à l’aide de notre sonde habituelle, une valeur dans les clous, ni plus ni moins.
Si les performances sont à la hauteur d’un écran à ce tarif, on ne peut que pointer du doigt certaines faiblesses qui influencent plus ou moins l’expérience en jeu. D’abord, la courbure très prononcée de l’écran force à en avoir un usage strictement individuel : même si cette pratique se fait rare de nos jours, il est bien difficile de partager l’écran pour un jeu multijoueur en local. D’ailleurs les angles de vision de cette dalle VA sont assez mauvais, classique avec cette technologie. L’image parait délavée dès lors que l’on se positionne de manière excentrée par rapport à l’écran.
C'est une habitude à prendre, et force est de constater que même pour un usage bureautique le Neo G9 a de quoi séduire avec une excellente densité de pixels et une définition avec laquelle le multitâche est un réel plaisir.
Consommation électrique
L'Odyssey Neo G9 est évidemment particulièrement énergivore. En suivant notre protocole habituel, nous évaluons sa consommation électrique à 135 W/m². Précisons que cette mesure a été obtenue en SDR avec le mode sRGB et la luminosité réglée sur 50 et à 144 Hz. Activer le HDR ou passer à un taux de rafraichissement de 240 Hz augmentera encore cette valeur.
Samsung Odyssey Neo G9 : l'avis de Clubic
L’Odyssey Neo G9 est bien plus qu’une simple mise à niveau du modèle précédent. Samsung ne s’est pas contenté d’améliorer son moniteur de l’extrême avec quelques ajouts anodins, les progrès sont flagrants, d'une luminosité mieux gérée, à un blooming contenu, en passant par un local dimming qui fait toute la différence. Le rendu HDR profite aussi largement de cette évolution, le rétroéclairage MiniLED offre un dynamisme fantastique à l’image, des noirs profonds et une belle précision dans la retranscription des effets lumineux les plus intenses.
Tout le reste n’est que démesure et il y a fort à parier que les joueurs les plus exigeants se tourneront sans problème vers cet écran hors-norme, tant par ses dimensions et ses caractéristiques techniques… que par son tarif. Malgré un prix démesuré, il faut souligner que l’expérience de jeu est saisissante, immersive, et que l’on aura bien du mal à se passer d’un tel monstre pour briller dans nos jeux préférés … ou pour afficher de multiples fenêtres et applications lorsqu’il s’agit de travailler !
- Un écran MiniLED hors-norme …
- Expérience de jeu immersive et saisissante
- Luminosité et contraste excellents
- Des performances de pointe
- ... Tout comme son prix
- "Quantum HDR2000" ... Kézako ?
- Angles de vision médiocres
- Pied large et profond qui ajoute à l'encombrement