À peine sorti d'un procès contre Twitter, qu'il a finalement acheté, Elon Musk devrait rapidement retrouver le banc des accusés.
Le Department of Justice, équivalent américain du ministère de la Justice, l'accuse en effet d'avoir délibérément trompé les clients et les investisseurs de Tesla quant à la fiabilité de l'Autopilot de ses Tesla. L'enquête, ouverte il y a plus d'un an et révélée par l'agence Reuters ce 27 octobre, n'est pas la première du genre et fait suite à l'épidémie d'accidents mortels impliquant cette fonctionnalité début 2020.
Un pilotage automatique encore loin d'être au point
C'est pourtant la promesse de Tesla depuis des années, et sûrement l'une des raisons de la croissance importante de l'entreprise : un pilotage automatique qui vous conduirait d'un point A à un point B sans que vous ayez à regarder la route, ou presque. Pourtant, malgré sa commercialisation et des années de recherche et développement, ce qui tient aujourd'hui plus de l'assistance à la conduite qu'autre chose semble encore loin d'être au point. Lancée en 2020, cette fonctionnalité a été impliquée dans des centaines d'accidents de la route, dont au moins 12 mortels. C'est là un véritable problème pour Tesla car, selon la loi du pays où a lieu l'accident, le constructeur peut être jugé responsable, et donc poursuivi en justice.
Elon Musk lui-même est largement revenu, il y a une semaine, sur ses promesses de pilotage automatique total, en tout cas pour le futur proche. Cette annonce, assez peu surprenante au vu du manque de progrès en la matière de son entreprise ces derniers mois, s'explique sûrement par le procès qui guette son entreprise et qui porte notamment sur la communication de cette dernière.
La communication de Tesla mise en cause
Si Tesla peut effectivement être poursuivie si son Autopilot est impliqué dans un accident, ce n'est pas de cela dont il est question ici. Ce que la justice américaine reproche au constructeur, c'est son marketing qui semble justement déployer tous les efforts du monde pour masquer les défauts de ce système. À commencer par sa façon de le présenter. Ainsi, les voitures équipées d'Autopilot sont appelées « self driving cars » (qui signifie « voitures qui se conduisent toutes seules »). Ce terme est grossièrement exagéré, puisque lesdites voitures ont encore besoin, légalement mais aussi pour prendre le relais en cas de situation inhabituelle, que le chauffeur garde ses mains sur le volant.
Si l'entreprise rappelle qu'elle a toujours dit qu'il fallait que le chauffeur garde les mains sur le volant, l'administration américaine n'a pas l'air convaincue. Il faut dire que Tesla a toujours, même après de graves accidents l'impliquant, largement insisté sur la fiabilité de sa technologie. Elon Musk lui-même avait récemment déclaré que ses voitures pourraient bientôt se conduire sans que personne ne touche aux commandes. Il a depuis rétropédalé…