Considéré comme l'un des hommes les plus fortunés d'Amérique, Larry Ellison est un personnage haut en couleurs du monde de l'informatique. Il fait partie de ces dirigeants qui semblent mener plusieurs vies de front, dans des domaines aussi divers que variés. Le père d'Oracle se révèle également un entrepreneur redoutable qui n'hésite pas à « sortir son portefeuille » pour réaliser des acquisitions importantes.
Passionné d'œuvres d'art japonaises et de samurai, Ellison possède en Californie une propriété des plus surprenantes puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de la reproduction d'un village japonais médiéval. Très éclectique, ce père de deux enfants producteurs de cinéma, est également propriétaire d'une maison contemporaine dans le quartier de Pacific Heights à San Francisco.
Parmi ses multiples achats à titre personnel, l'entrepreneur est connu pour détenir de nombreuses villas, des avions, des yachts et pléthore de voitures de sport. En 2012, il a dépensé pas moins de 300 millions de dollars pour acheter l'île de Lanï, l'une des principales de l'archipel d'Hawaï.
Fou de voile, Larry Ellison a aussi massivement investi dans ce domaine. Il a remporté à deux reprises la prestigieuse Coupe de l'America avec l'équipe BMW Oracle Racing. Parmi ses multiples actifs, l'homme détient le tournoi de tennis d'Indian Wells (pour 100 millions de dollars)... Désormais crédité d'une fortune estimée à 54 milliards de dollars, Larry Ellison doit toutefois sa réussite à sa propre société, Oracle.
La "Team Oracle" en régate
Ampex, les débuts d'Oracle Corporation
Grâce à Oracle, dont il détient 26,9 % du capital, Larry Ellison fait incontestablement partie des hommes les plus riches du monde. L'homme a créé un géant, une multinationale qui emploie plus de 40 000 collaborateurs à travers le globe pour un chiffre d'affaires annuel de 9,5 milliards de dollars.Né en 1944 dans un quartier du Bronx à New York, Larry Ellison est élevé par la grand-tante et le grand-oncle de sa mère. Après avoir étudié les Sciences à l'université de l'Illinois, il intègre l'université de Chicago où il apprendra les bases de la programmation informatique. Il quittera par la suite le campus pour se rendre en Californie dès 1966. Larry Ellison occupe alors différents postes dans l'informatique, principalement dans le domaine de la sauvegarde de données.
Après huit ans passés à des postes divers, Larry Ellison rejoint le constructeur Ampex avant de contribuer à bâtir une base de données pour la CIA, dont le nom de code est « Oracle ». En 1977, Ellison et Robert Miner, son ancien supérieur chez Ampex, participent à la fondation des « Software Development Laboratories ». Rebaptisée Relational Software en 1979, la fondation connaît un nouveau changement de nom après qu'Ellison développe, à partir du langage SQL (Structured Query Langage), un système de gestion de bases de données (SGBD) compatibles à la fois avec les mainframes et les PC de bureau.
En 1983, la société prend le nom d'Oracle Corporation. En 1986, le groupe fait ses débuts à la bourse de Wall Street dans l'ombre du géant Microsoft. Les bases de données conçues par Oracle séduisent un grand nombre de clients, comme des centrales de réservations, des chaines de magasins ou encore, d'importants industriels (Wright Patterson Air Force Base, la CIA...).
A présent, Oracle va mieux dans son QG américain rutilant.
Malgré ces belles références clients, Oracle est en difficulté dès le début des années 1990. Du propre aveu de son cofondateur, l'entreprise vit alors une « expérience de mort imminente ». L'homme d'affaires s'attire même les foudres de la SEC, l'autorité de régulation des marchés, qui lui reproche de déclarer des recettes fictives.
Larry Ellison décide alors d'adopter une gestion plus « rationnelle » de ses actifs en rénovant le management de sa société, par l'embauche de dirigeants plus aguerris. En 1997, Larry Ellison choisit d'élargir son champ d'action dans les logiciels d'application, comme les logiciels de facturation et les outils bureautiques.
La démission d'Oracle
En janvier 2004, Larry Ellison démissionne de la présidence d'Oracle mais reste chef de la direction de l'entreprise. Il est remplacé par un duo composé de Safra Catz et de Mark Hurd, deux fidèles. Outre ses nombreuses acquisitions comme Bitzer Mobile, le géant s'offre Sun Microsystems, spécialisé dans le développement de projets open source (java, OpenOffice.org, MySQL), pour 5,3 milliards de dollars.Le 19 septembre 2014, Larry Ellison quitte son poste de PDG d'Oracle, mais demeure directeur de la technologie chez Oracle, et par ailleurs, il devient aussi président du conseil d'administration du groupe. Sous la direction de Safra Catz, l'éditeur de logiciels doit faire face à la concurrence de nouveaux acteurs, misant sur le cloud (informatique dématérialisée) et le streaming. Ces rivaux s'appellent Amazon, emmené par Jeff Bezos, ou encore Salesforce, fondé par Marc Benioff, un ancien haut dirigeant d'Oracle.
Une personnalité qui fascine
Larry Ellison n'est pas seulement connu pour avoir dirigé et bâti la société Oracle, mais aussi pour ses richesses en dehors de son travail. Son goût du risque et son côté extravagant fascinent la presse. Surnommé le « software's other billionaire » - « l'autre milliardaire du logiciel » en français), Larry Ellison fait partie de ces milliardaires américains qui, comme Bill Gates, ont cru au développement du logiciel.Larry Ellison est donc un personnage emblématique de la Silicon Valley ; l'un des derniers représentants d'une génération d'entrepreneurs qui avait fondé des sociétés avant l'émergence d'Internet. Sa démission surprise rappelle celle de Bill Gates en 2000, lorsqu'il avait décidé de laisser la direction opérationnelle de Microsoft à Steve Ballmer. Larry Ellison est également un véritable businessman dans l'âme qui sait jouer sur plusieurs tableaux. L'homme d'affaires va même jusqu'à interpréter son propre rôle au cinéma. En 2010, il fait une apparition dans le film Iron Man 2 réalisé par Jon Favreau.
Ce portrait fait partie d'une série portant sur les dirigeants importants de la sphère numérique. Retrouvez d'autres numéros :
- Marissa Mayer : une femme qui a toujours eu du nez
- Xavier Niel : du Minitel rose à Free Mobile
- Patrick Drahi : l'homme à la dette de 45 milliards d'euros
- Stéphane Richard : un dirigeant proche du "pouvoir"
- Michael Dell : l'homme qui valait 92 milliards
- Evan Spiegel : milliardaire à 24 ans grâce à Snapchat
- Elon Musk, quand "Iron Man" tombe le masque
- Mark Zuckerberg : le surdoué au milliard d'amis
- Gabe Newell : de Microsoft à Valve, une carrière au pied-de-biche
- Jack Ma : l'homme qui valait à lui seul 2,5% du PIB de la Chine