Au Japon, le niveau élevé des escroqueries touchant les personnes les plus âgées pousse l'administration à envisager des solutions particulièrement radicales.
Les escroqueries au téléphone peuvent toucher tout le monde, surtout depuis l'émergence de l'IA et de ses capacités étonnantes à imiter des personnes que l'on connaît. Mais même si personne n'est à l'abri, certains sont plus fragiles que d'autres, à l'image des personnes âgées. Cela a poussé les autorités japonaises à réfléchir à de nouvelles mesures.
Trop d'escroqueries dans l'air
Les escroqueries visant les cartes bancaires des personnes âgées au Japon sont un phénomène inquiétant. D'après l'agence nationale de la police japonaise, rien qu'au premier semestre 2023, 15 milliards de yens (près de 100 millions d'euros) auraient ainsi été soutirés à des victimes à travers des vols liés à la carte bancaire.
Les escrocs jouent sur la fragilité de ces populations pour leur extorquer de l'argent au téléphone. Que ce soit en se faisant passer pour un employé de banque ou un proche qui aurait un besoin urgent de liquidités pour éviter de graves ennuis, les délinquants réussissent trop facilement à berner les seniors et à leur faire sortir leur carte en restant tranquillement assis à l'autre bout du fil. Les autorités n'ont donc d'autre choix que de réfléchir à des solutions.
Un retrait, mais à une condition
L'administration policière a ainsi émis une proposition qui pourrait étonner chez nous : supprimer la carte bancaire pour les citoyens de plus de 65 ans. Cette mesure radicale est tout de même assortie d'une condition. En effet, le gouvernement ne souhaite prendre cette disposition que pour les personnes âgées n'ayant pas utilisé leur carte bancaire depuis un an ou plus.
Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, la communication de cette idée n'a pas soulevé une immense polémique. Les avis seraient plutôt partagés du côté du Japon, si l'on en croit le South China Morning Star. Les oppositions à la mesure seraient par ailleurs plus d'ordre pratique que moral. La question notamment de l'accès à leur argent pour les Japonais vivant dans des zones où il existe peu de distributeurs de billets a été soulevée.
Source : GEO