Très haut débit fixe et mobile : les opérateurs ont du pain sur la planche

Ludwig Gallet
Publié le 18 avril 2013 à 16h09
Mercredi, l'Institut d'études Idate, en collaboration avec Huawei, présentait les résultats de son étude sur le déploiement du très haut débit fixe et mobile français. Avec un constat pas forcément reluisant...

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L'arrivée du très haut débit, fixe et mobile, est un véritable défi pour les opérateurs. Du fait de la concurrence exacerbée du marché, ils ont vu leurs marges chuter et se doivent de recréer de la valeur. Sauf qu'après la présentation du rapport de l'Idate, beaucoup de travail reste à accomplir.

La France à la traîne sur le fixe comme sur le mobile

La France est globalement en retard à l'échelle européenne. Il faut nuancer cependant ce constat selon l'échelle prise en compte. Pour la fibre par exemple, l'écart se creuse en considérant une Europe élargie. On voit alors des pays comme la Russie ou la Lituanie être largement en avance. « On peut expliquer cela par le fait que la qualité du cuivre utilisé pour l'ADSL était très mauvaise dans ces pays. La qualité de l'ADSL français est de bien meilleur qualité et a eu beaucoup plus de succès », explique Rolland Montagne, directeur de l'unité télécoms business à l'Idate. L'ADSL français permet il est vrai de proposer des offres Triple-play à un coût relativement peu élevé, ce qui n'était pas forcément le cas dans ces pays.

A l'échelle planétaire, on peut compter sur le Japon et les Etats-Unis en tant qu'exemple. 95% du territoire japonais est à ce jour couvert par la fibre. Parce qu'il a commencé très tôt à investir sur la technologie et n'a pas cru au succès de l'ADSL. Les Etats-Unis, eux, ont réussi à tirer d'énormes bénéfices du développement de la fibre. Les revenus moyens par abonnés atteignent les 150 euros « ce qui ferait rêver plus d'un opérateur français », relève Rolland Montagne.

Même constat pour le déploiement de la 4G LTE, qui n'en est qu'à ses prémices. Les opérateurs travaillent en ce moment uniquement dans quelques villes, sur les fréquences 2 600 MHz et 800 Mhz. En attendant l'arrivée en force de Bouygues, qui a obtenu l'aval de l'Arcep pour développer son réseau autour des fréquences 1 800 Mhz.

A ce constat, Frédéric Pujol ajoute que la 4G française en est encore à ses balbutiements en termes de terminaux compatibles. Il cite par exemple l'iPhone 5, qui n'était pas compatible à sa sortie mais le deviendra dès que Bouygues exploitera les fréquences 1800.

La 4G, une opportunité à ne pas louper

Pour Rolland Montagne, de l'Idate, l'intérêt de la 4G se situe dans le développement de services de plus en plus gourmands en ressources et en débits. On peut penser aux services de vidéos, à la généralisation de la haute définition, aux services d'appels visio, etc... On pourrait opposer à ces considérations des doutes sur le réel engouement des français pour ces services, du fait des contraintes imposées par le support mobile.

Toutes les offres 4G des opérateurs sont désormais connues. Plombés par la tendance de prix à la baisse du marché, ils espèrent bien reprendre une petite bouffée d'air frais avec le lancement de la 4G. Sauf que pour le moment, ils se sont montrés assez prudents, avec des prix d'appels qui n'ont pas non plus explosés. Pour Frédéric Pujol, responsable du pôle technologies radio et spectre à l'Idate, cela s'explique par le fait que le déploiement de la 4G est encore marginal en France. Dès que la couverture sera importante, les opérateurs devront pouvoir miser sur une vraie stratégie premium et des prix plus élevés.

Pour le moment, l'Idate se montre prudent quant à la réussite économique de la 4G. Frédéric Pujol rappelle ainsi que la hausse du revenu moyen par abonné a été très contrastée selon les pays lors du lancement de la LTE. Il cite les réussites en Corée du Sud et aux Etats-Unis, pays dans lesquels l'Arpu a gonflé de 5 dollars par mois. Mais en Europe, et notamment en Suède, il y a eu un phénomène de « commoditisation », avec des prix qui n'ont pas vraiment changés lors du passage de la 3G à la 4G.

La 4G peut donc potentiellement constituer une belle opportunité pour les opérateurs. A condition sans doute, de se montrer plus entreprenant et de miser sur une gamme de services à forte valeur ajoutée.
Ludwig Gallet
Par Ludwig Gallet

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