C'est sous les ors de Times Square que Samsung a choisi de dévoiler ce jeudi 14 mars son prochain vaisseau amiral équipé d'Android, le Galaxy S4. Objet de nombreuses fuites et rumeurs, ce dernier ne recèle a priori plus guère de mystères, mais le sud-coréen pourrait avoir réussi à garder quelques munitions dans sa manche.
Un show à l'américaine
Samsung s'est offert les services de l'acteur et chanteur américain Will Chase pour introduire sa conférence. Le sud-coréen ne manque pas de faire remarquer que celle-ci est suivie dans le monde entier, via Internet, mais aussi à l'extérieur du théâtre new-yorkais qui l'abrite.
« Nous sommes engagés dans l'innovation. Nous écoutons les retours des gens du monde entier », clame ensuite JK Shin, patron de la division Samsung Mobile. Sans surprise, le constructeur reprend son mantra d'une capacité d'innovation centrée sur les « vrais gens », au service desquels doit se mettre la technologie.
En guise de hors d'oeuvre, il évoque un appareil doté de deux caméras, dont l'écran saurait défiler automatiquement en fonction du regard de l'utilisateur (une fonction qualifiée de smart scrolling qui confirme les rumeurs relatives à l'intégration d'un dispositif d'eye tracking).
Ladies and gentlemen, the Samsung Galaxy S4
La première présentation officielle du terminal, décliné en deux coloris (noir et blanc) valide le design révélé par les nombreuses fuites survenues ces derniers jours, assez proche de celui du S3. « Plus fin, plus léger et plus solide, simplement fabuleux », promet JK Shin, qui annonce un lancement fin avril, en versions 3G et 4G (LTE) chez 377 opérateurs dans 155 pays. Un lancement mondial, global donc, plus ambitieux que ce qui avait été fait en 2012 pour le S3. La version LTE arrivera toutefois plus tard dans l'année.
Ryan Bidan, directeur du marketing chez Samsung US, prend le relai pour détailler plus avant les fonctionnalités et caractéristiques de ce S4, qui accuse une épaisseur de 7,9 mm, pour un poids de 130 grammes. L'écran Full HD propose quant à lui une diagonale de 5 pouces (offrant donc 441 pixels par pouce) et fait appel à une technologie HD Amoled (et non à un LCD comme le laissaient entendre certaines rumeurs). Il serait par ailleurs manipulable avec des gants, comme le Lumia 920 de Nokia.
Le processeur sera bien comme prévu un Exynos 5 à huit coeurs (en réalité, deux fois quatre coeurs), cadencé à 1,9 GHz. Notons toutefois qu'il reste possible que la configuration diffère selon les marchés.
Compatible Bluetooth 4.0, le S4 adopte un contrôleur WiFi 802.11n mais aussi ac, ainsi qu'un capteur / émetteur infrarouge, dont on imagine qu'il prendra tout son sens avec les TV connectés du fabricant . Deux capteurs photo sont de la partie, avec un 13 mégapixels au dos et un 2 mégapixels en façade. 2 Go de mémoire vive sont proposés. Côté stockage, le S4 sera décliné en versions 16,32 et 64 Go, extensibles via carte micro-SD.
Samsung confirme par ailleurs la présence d'une batterie 2600 mAh qui, chose bien rare ces temps-ci, sera bien amovible.
La coque conserve le plastique cher à Samsung, mais le pourtour de l'appareil s'orne d'une bande métallique. Plutôt que d'insister sur l'extérieur, Samsung préfère toutefois mettre l'accent, dans un premier temps, sur l'interface utilisateur, qui profite une nouvelle fois d'une surcouche élaborée par ses soins.
Des vidéos avec deux capteurs, traduction vocale à la volée
Entre autres fonctions logicielles, Samsung propose la possibilité de réaliser des vidéos intégrant des images émanant des deux capteurs simultanément. Ainsi, il est possible de filmer une scène tout en intégrant une image de soi, prise via le capteur frontal, en vignette. Notons que LG prévoit de doter son Optimus G Pro de possibilités similaires.
Comme HTC avec son One, Samsung mise sur l'intégration d'autres fonctions spécifiquement liées à la photo. L'une d'elles, Drama Shoot, prend une centaine de clichés en rafale de façon à ce qu'il soit possible de sélectionner le meilleur. Une autre, plus impressionnante et baptisée Eraser, permet de supprimer des éléments (ou des personnes) d'une scène.
Samsung dévoile ensuite un module de traduction vocale instantanée, similaire aux systèmes sur lesquels planchent Google ou NTT Docomo. On peut donc parler dans une langue au téléphone, qui saura reproduire les propos dans une autre. Le S4 « parle » notamment français, anglais, chinois, japonais, ou allemand (9 langues au total). Une application équivalente est proposée mais à l'écrit cette fois, avec sélection de caractères via le capteur photo et traduction à l'écran.
Une autre application permet quant à elle de constituer des albums photo qui seront exportables sur Facebook et pourront ensuite être commandés sous forme d'albums physiques, pour un prix (aux US) variant de 10 à 30 dollars.
Samsung évoque également HomeSync, fonction de partage des contenus avec les autres appareils multimédias du foyer, via un apparairage simplifié en NFC si les autres équipements sont compatibles. L'ensemble est adossé à un service de stockage dans le cloud, qui offrirait jusqu'à 1 To de stockage (reste à voir quels seront les tarifs ?). Une fonction de partage simplifié, sans fil avec l'ordinateur, est également permise.
S Voice Drive, Samsung Knox
Connecté à la maison, le S4 le sera également à l'automobile, avec une fonction baptisée S Voice Drive, qui se présente comme un assistant personnel, capable par exemple de lire un message à voix haute lorsqu'il est reçu pendant la conduite. Siri n'est pas mentionné, mais la cible est toute désignée ! En mode S Drive, le téléphone dispense par ailleurs un affichage adapté à la consultation en voiture (avec des icônes et des polices de taille plus importante).
Samsung revient ensuite sur Knox (comme fort Knox ?), une nouvelle interface qui permet de séparer les aspects personnels des aspects professionnels de l'usage du téléphone. Un peu dans l'esprit de ce que Blackberry propose sur son Z10, l'idée est donc de disposer de deux environnements distincts, susceptibles d'être cloisonnés de façon à répondre à des exigences de sécurité.
Autre nouveauté, Group Play, qui permet de synchroniser des téléphones pour que ceux-ci jouent de la musique ensemble et donc que la puissance de leurs haut-parleurs s'additionne. Enfin, le S4 adopte un environnement baptisé S Health, destiné à accueillir et faire fonctionner es applications ou accessoires liés au bien être connecté.
Samsung présente encore une fonction de double appel vidéo, avec possible partage d'écran via ChatOn. L'interface se dote quant à elle d'un système de détection de mouvement, baptisé Air Gesture, qui permet de piloter l'écran (faire défiler un texte par exemple) en déplaçant sa main au dessus du terminal sans vraiment le toucher.
Le capteur en façade sait par ailleurs suivre le regard de l'utilisateur de façon à, par exemple, mettre en pause la vidéo en cours de lecture lorsque le regard de l'utilisateur se détourne.
Un concentré de fonctionnalités pour un téléphone de facture assez classique ?
Voilà pour ce premier tour d'horizon, qu'il conviendra évidemment de compléter par un test approfondi dès que possible (rappelons que la disponibilité commerciale est annoncée pour fin avril et plus précisément pour le 26 selon nos informations). Le téléphone en lui-même (le hardware) correspond à ce qui était attendu, avec un équipement très haut de gamme, mais relativement proche de ce que propose déjà la concurrence sur le plan du multimédia. Exynos 5, Wi-Fi 802.11ac et LTE sont tout de même de sérieux arguments.
C'est en revanche sur le plan du logiciel, de l'interface et des fonctionnalités intégrées que Samsung semble n'avoir eu de cesse de plancher. Le Galaxy S4 réunit la plupart des services introduits (parfois timidement) par la concurrence, tout en en ajoutant d'autres plus ambitieux : un véritable assistant personnel concurrent de Siri ; la traduction à la volée, à la voix comme à l'écrit, similaire aux projets développés par Docomo ces dernières années ; ou la séparation pro / perso qui permettra à ce nouveau porte-étendard de cibler administrations et entreprises.
Le Galaxy S4, qui sera vraisemblablement soutenu par l'impressionnant arsenal marketing que Samsung a les moyens de déployer, marquera sans doute les esprits. Reste à voir si les promesses seront bien tenues, quel sera son prix de vente final, et quelle sera la riposte de la concurrence... américaine notamment ! Nous vous donnons rendez-vous dans la journée pour de nouveaux retours plus complets.
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