Le nouveau venu se destine aux utilisateurs souhaitant acquérir un produit au prix raisonnable tout en sachant rester performant. Et ne s'encombrant d'une 5G pour l'instant indisponible en France. Mission accomplie ? Pour le savoir, nous l'avons passé au banc d'essai !
Fiche technique
Principales caractéristiques du realme 6 pro tel qu'il est disponible en France :- Processeur : Snapdragon 720G
- RAM : 8 Go
- Stockage : 128 Go UFS 2.1 (extension possible par carte micro SDXC)
- Carte graphique : Adreno 618
- OS : Android 10 + realme UI 1.0
- Écran : IPS LCD tactile 6,6'' format 20:9 ; couverture 84,7 % de la face avant ; 1080 x 2400 pxls ; 16 millions de couleurs ; densité 399 ppp ; rafraîchissement 90 Hz
- Protection : protection écran Gorilla Glass 5 de Corning
- Déverrouillage : lecteur d'empreintes sur la touche de mise sous tension, reconnaissance faciale
- Caméra frontaele : 16 Mpxl (1/3,1'', photosites 1 µm) ; objectif 26 mm f/2,1 ; 8 Mpxl (1/4'', photosites 1,12 µm) ; objectif 17 mm f/2,2
- Caméra dorsale : Module principal : 64 Mpxl (1/1,72 '', photosites 0,8 µm) ; objectif 26 mm f/1,8 ; autofocus à détection de phase ; Téléobjectif : 12 Mpxl (1/3,4'', photosites 1 µm) ; objectif 54 mm f/2,5 ; autofocus à détection de phase ; Ultra grand-angle : 8 Mpxl (1/4 '', photosites 1,12 µm) ; objectif 15,7 mm f/2,3 ; autofocus à détection de phase ; Macro : 2 Mpxl (1/5 '', photosites 1,75 µm) ; objectif 22 mm f/2,4
- Batterie : 4300 mAh ; charge rapide VOOC 4.0 30 Watts (avec le chargeur fourni)
- Audio : haut-parleur, certification Dolby Atmos
- Sans-fil : Wifi ac ; Bluetooth 5.1
- SIM: 2 x nano SIM
- Dimensions : 163,8 x 75,8 x 8,9 mm
- Poids : 202 g
- Prix : 350 € (8 Go RAM / 128 Go Flash)
Design & ergonomie
Affirmer que le 6 Pro est un modèle d'originalité en matière de design serait grandement exagéré : écran de 6,6 '' recouvrant l'essentiel de la face avant, touches de commandes mécaniques sur les flancs gauches et droits et module photo dorsal quad-objectifs. Signalons tout de même que l'écran (protégé par un verre Gorilla 5 de Corning) est poinçonné façon gélule afin de faire de la place aux deux caméras avant. La touche de mise sous tension logée sur le flanc droit abrite un lecteur d'empreintes. La face inférieure héberge le port USB-C ainsi qu'un jack audio devenu de plus en plus rare. Le tiroir pouvant accueillir deux cartes nano SIM ainsi qu'une micro SD se cache quant à lui sur le flanc gauche juste au-dessus des touches de commande du volume.Milieu de gamme oblige, realme a choisi d'équiper le 6 Pro d'un châssis en polycarbonate plutôt qu'en métal. Bénéficiant d'une belle finition brillante, il ne semble pas fragiliser le smartphone d'une façon ou d'une autre. Cela permet sans aucun doute de contenir son coût de fabrication sans toutefois lui conférer un aspect cheap. Afin de différencier (un peu) son produit de la concurrence, realme le décline en deux versions qui diffèrent par la couleur de la face arrière : bleu (pour le Lightning blue) et rouge (Lightning red, indeed). Toutes deux faites de verre, elles ont en commun de laisser apparaître un reflet en forme d'éclair selon l'angle de vision, justifiant ainsi l'appellation Lightning. Pourquoi pas, après tout.
Agréable à prendre en main, le 6 Pro pèse tout de même 202 grammes. Étonnamment, nous n'avons pas remarqué ce poids assez conséquent lors de nos tests, l'appareil semblant même plutôt léger. Lorsqu'il est tenu de la main droite, son lecteur d'empreintes tombe bien sous le pouce tout en s'avérant précis et rapide. On regrette tout de même l'absence de certification IP, qui aurait fatalement fait augmenter le prix (la fiche technique du 6 Pro n'affiche qu'une « résistance aux éclaboussures », sans plus de précisions). Autre petit reproche, le choix d'un vibreur bas de gamme qui tente sans gros succès de simuler un retour haptique. Vite énervant, nous l'avons désactivé au bout de quelques minutes de test.
Écran
Le 6 pro embarque une dalle LCD IPS 6,6 '' en format 20/9e affichant 1080 x 2400 pxls (densité de 399 ppp). Capable d'afficher 16 millions de couleurs, elle bénéficie d'un taux de rafraîchissement de 90 Hz afin de produire une image plus fluide. Il est toutefois possible d'abaisser la fréquence à 60 Hz, histoire de ne pas vider trop vite la batterie. On peut aussi opter pour le mode automatique (d'ailleurs actif par défaut) qui laisse l'OS sélectionner la fréquence la plus pertinente en fonction de l'application active.Comme souvent, les couleurs sont un peu boostées afin de rendre l'image plus flatteuse à l'œil. On pourra corriger cela dans les paramètres d'affichage en sélectionnant le mode d'affichage « doux » qui correspond en fait à l'espace colorimétrique sRGB (standard de fait dans l'affichage photographique).
Realme annonce une luminosité maxi de 480 nits, ce que nous croyons bien volontiers puisque l'écran reste lisible en plein soleil. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à un contraste démentiel ou à des noirs totalement noirs, mais l'image produite est à notre avis plus que satisfaisante compte tenu du positionnement du 6 Pro.
Audio
Équipé d'un seul haut-parleur, le 6 Pro fait de son mieux afin de produire un son correct et il ne s'en tire pas si mal que cela. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à des miracles : le son produit surreprésente les aigus et les médiums au détriment des basses. Si le phénomène est flagrant, il ne vire jamais au drame. On peut donc sans appréhension envisager l'écoute d'un peu de musique ou le visionnage de séries, surtout après avoir ajusté le rendu sonore dans les réglages (essentiellement le choix d'un profile d'écoute Dolby Atmos).Les amateurs de casques filaires apprécieront la présence d'un jack audio, devenu de plus en plus rare. Les autres tireront parti de la connexion Bluetooth 5.1. Malheureusement, realme n'a pas jugé pertinent d'implémenter les codecs aptX.
Performances
Le 6 Pro est motorisé par le SoC SnapDragon 720G de Qualcomm et sa puce graphique Adreno 618. Annoncé en début d'année, il est conçu pour animer les smartphones situés dans la partie haute du milieu de gamme, le suffixe « G » indiquant une prédisposition au jeu. Realme l'accompagne de 8 Go de mémoire vie et de 128 Go de stockage interne UFS 2.1 (le 720 G ne le prend pas en charge l'UFS 3.1). On pourra étendre cette capacité déjà confortable par l'ajout d'une carte micro SDXC au travers d'un emplacement dédié (et non pas au détriment de la seconde carte SIM).Cet équipement, en ligne avec le positionnement du 6 Pro, laisse entrevoir des performances brutes intéressantes. Au petit jeu des benchmarks, le 6 Pro est crédité de 286 338 points Antutu, 1750 points Geekbench (en multicœur, 568 points en monocœur) et 2673 points 3 D Benchmark. Ces scores confirment bien le positionnement en moyenne gamme du 6 Pro. Ils sont sans surprise amoindris par l'utilisation de RAM de LPDDR 4, de mémoire flash UFS 2.1 et du processeur graphique Adreno 618, fatalement moins performant que son pendant haut de gamme.
La puissance délivrée par le 720 G permet d'exécuter avec une fluidité satisfaisante Android 10 équipé de la surcouche maison realme UI 1.0 (aussi connue sous le nom de ColorOS 7.1 chez Oppo). On pourra bien entendu jouer aux jeux récents à condition de sacrifier un peu de la qualité 3D afin de conserver une certaine fluidité. Le multitâche ne pose guère de problème, les 8 Go de RAM autorisant un passage fluide d'une application à l'autre. En résumé, on retiendra que le 6 Pro ne réserve pas de mauvaise surprise (ni de bonnes, d'ailleurs) en termes de performances : il fait simplement le boulot pour lequel il a été conçu.
Nous ne reviendrons pas sur les fonctionnalités de l'interface maison, déjà détaillées lors des tests du X50 Pro 5G de realme et du Find X2 Pro d'Oppo. On se contentera de rappeler que la surcouche offre des fonctions utiles, des possibilités de personnalisation intéressantes et surtout reste fidèle à l'esprit d'Android Stock.
Autonomie
Le 6 pro embarque une batterie de 4300 mAh. Ou plus exactement, deux accumulateurs de 2150 mAh pouvant être rechargés en parallèle grâce à la technologie VOOC 4.0. Alimentée avec le chargeur 30 Watts fourni, la batterie passe effectivement de 0 à 100 % en 60 minutes de charge. Cette durée peut toutefois s'allonger un peu si l'on utilise l'appareil pendant l'opération. Notons au passage que cette performance n'est possible que si l'on utilise le chargeur et le cordon fournis, tous deux étant équipés de dispositifs de contrôle visant à ne pas endommager l'appareil. En utilisant un chargeur et/ou un cordon traditionnel, la puissance de charge plafonne à 10 Watts.Fidèle à ses habitudes, realme n'a pas intégré de charge par induction. Selon son mode de vie et l'utilisation faite de l'appareil, on sera totalement indifférent à ce manque ou on le regrettera (ce qui est notre cas). En incorrigibles optimistes, nous continuons à espérer que realme soit un jour ou l'autre touché par la Grâce et l'intègre alors à ses produits...
L'autonomie du 6 Pro s'avère très satisfaisante. En utilisation normale (Internet, multimédia, quelques appels, photos et quelques sessions de jeu) et en bloquant le rafraîchissement de l'écran à 90 Hz, on tient facilement une journée et demie. En activant le choix automatique de la fréquence de rafraîchissement, on frôle les deux journées, toujours en utilisation normale. En mode geek (beaucoup de jeu, notamment) il faudra se contenter d'une journée complète avant de passer par le chargeur.
Photo
La caméra frontale du 6 Pro se compose de deux modules : capteur 16 Mpxl et objectif 26 mm f/2,1 pour le principal, 8 Mpxl et objectif 17 mm f/2,2 pour le grand-angle. Tous deux trouvent place dans un poinçon en forme de gélule logé dans le coin supérieur gauche de l'écran. Ils autorisent bien entendu la réalisation de selfies, mais aussi la reconnaissance faciale. Les images produites sont de bonne qualité en luminosité correcte tout en restant exploitables lorsqu'elle baisse. La constatation vaut aussi pour le grand-angle. Le mode portrait fait ce qu'il peut pour produire un bokeh convaincant. Il y arrive généralement, avec parfois quelques petites bévues au niveau des détails fins. Comme toujours chez realme, on peut agir sur la profondeur de champ artificielle avant la prise de vue, mais pas après (la cartographie 3D de la scène ne semble pas être sauvegardée).Les choses sérieuses commencent avec la caméra dorsale, composée de quatre modules : principal (64 Mpxl objectif 26 mm f/1,8), téléobjectif (12 Mpxl objectif 54 mm f/2,5), ultra grand-angle (8 Mpxl objectif 15,7 mm f/2,3) et macro (2 Mpxl objectif 22 mm f/2,4). Cette nomenclature n'est pas sans rappeler celle rencontrée avec le X50 Pro 5G, quasiment identique sur le papier. Deux exceptions, toutefois : le capteur 2 Mpxl, monochrome sur le X50 Pro 5G et dédié au mode portrait (récupération d'informations sur la profondeur de champ). Sur le 6 Pro, il passe en RVB et se voit spécialisé en macro. L'ultra grand-angle bénéficie quant à lui d'une longueur focale plus importante (15,7 mm contre 13 mm sur le X50 Pro 5G) et perd la charge de la macro photographie (dont la distance minimale passe de 3 à 4 cm). Ces changements subtils s'accompagnent de l'abandon de quelques fonctionnalités que certains jugeront secondaires. C'est par exemple le cas du ralenti à 960 im/s ou l'adoption d'une stabilisation un peu moins performante. Il faut bien conserver quelques atouts exclusifs au haut de gamme !
Par défaut, le capteur 64 Mpxl enregistre des images 16 Mpxl en mettant en œuvre la technique du pixel binning (un pixel de l'image finale est composé à partir des infos recueillies par 4 photosites du capteur regroupés en matrice de 2x2). L'objectif est de produire des images de meilleure qualité même lorsque la luminosité baisse, quitte à sacrifier un peu en piqué. Dans les faits, le gain en matière de piqué est plutôt subtil, voire inexistant en basse luminosité. En 16 Mpxl comme en 64, l'image reste bruitée dès que la luminosité faiblit.
Le mode macro autorise la prise de vue à 4 cm du sujet. Avec un peu de patience (la mise au point s'avère parfois capricieuse) on arrive à réaliser des images convaincantes. Le mode portrait reste très correct, même si l'IA se laisse parfois berner par des scènes complexes, notamment par les feuillages des arbres ou les cheveux d'une personne.
Realme annonce un ambitieux zoom 20x en oubliant de préciser qu'il s'agit d'un grossissement numérique. Dans les faits, seul le zoom 2x (fourni par le 54 mm) est effectivement dépourvu de grossissement numérique, le 5x étant plus proche d'un zoom hybride que d'autre chose.
En bon éclairage, les images sont très correctes tant en grand-angle qu'en 2x ou en 5x. On note toutefois un piqué un peu limite du à une force compression JPEG. Au-delà, il ne faut pas être trop regardant sur les détails pour apprécier l'image produite. Elle reste toutefois acceptable pour une consommation immédiate (réseaux sociaux, partage d'instants entre amis).
En faible ou très faible luminosité, le mode nuit autorise la production d'images dont la qualité va de médiocre à juste correct (sans plus). À toutes les longueurs focales (grand-angle ou téléobjectif, donc) la reproduction des détails reste aussi approximative que le rendu colorimétrique. Seule solution, bien caler le smartphone avant une prise de vue puis activer le mode trépied. Dans ce cas, l'image est un peu meilleure, mais il faudra composer avec des temps de pose allant jusqu'à 30 secondes en téléobjectif.
Si dans l'absolu on aurait aimé obtenir de meilleures images, il ne faut toutefois pas perdre de vue le positionnement milieu de gamme du 6 Pro... et le prix qui va avec. Dans ces conditions, les images sont conformes à ce que l'on est en droit d'attendre.