L'iPhone 5s, ici en blanc
Les iPhone ont toujours été de bons photophones, en dépit de résolutions souvent inférieures à la concurrence. Pour son dernier rejeton, Apple a eu la sagesse de ne pas se lancer dans la surenchère, tout en faisant évoluer sa technologie. Et les modifications opérées sont plutôt bien senties : conservation d'un capteur CMOS rétro-exposé de 8 mégapixels, augmentation de la surface photosensible et accroissement de l'ouverture. Le tout, avec une vitesse de fonctionnement assez phénoménale ! Voyons tout cela plus en détails !
Quoi de neuf ?[/anchor]
L'iPhone 5 et le 5c, qui rappelons-le sont identiques en matière de dotation photo, cadrent à 33 mm avec une focale réelle de 4,12 mm. Un rapport de X8 entre ces deux valeurs qui nous renseigne sur la diagonale du capteur, d'environ 5,4 mm (soit un type légèrement plus petit que du 1/3,2"). L'iPhone 5s, avec la même focale réelle de 4,12 mm cadre plus large, à 30 mm en équivalent 24x36 : comme annoncé, le capteur est effectivement plus grand (environ 6 mm de diagonale). Il s'agit vraisemblablement d'une puce de type 1/3".Ce qui permet à Apple d'évoquer des photosites de 1,5 µ, plus grands que ceux de 1,1 µ du Lumia 1020 par exemple. Ce gain de taille (officiellement 15 %) favorise en théorie la dynamique ainsi que la montée en sensibilité.
Cette modification pertinente s'accompagne par ailleurs d'un nouveau bloc optique, ouvrant à f:2,2 (contre f:2,4 sur les iPhone 5 et 5c) donc plus lumineux. Les cinq lentilles sont protégées par une vitre en cristal de saphir, comme sur l'iPhone 5 (mais pas le 5c !). La combinaison des photosites plus grands et de l'ouverture plus généreuse assure un gain de sensibilité à la lumière de 33 %, promet Apple. Ici, pas de stabilisation optique comme sur le Lumia 1020, mais un procédé numérique, reposant sur la fusion de quatre vues prises en rafale. Impossible de réellement vérifier ce point, puisque le traitement est réalisé de manière automatique et totalement invisible.
Plus ostensible en revanche, le flash à double LED, une blanche, l'autre jaune. Dans sa communication, Apple évoque « plus de 1 000 combinaisons originales » d'éclair. Concrètement, l'iPhone 5s analyse la température de couleur de la scène à immortaliser et dose en conséquence la température du flash, plus chaude ou plus froide. Sur le terrain, ça rend effectivement mieux qu'une banale LED blanche, les teintes carnées apparaissent moins blêmes que d'ordinaire. Mais malgré un peu plus de puissance que sur l'iPhone 5c, ça reste de la LED qui ne porte pas loin, donc insuffisante pour déboucher un contre-jour ou pour éclairer une scène de nuit.
Prise en main et fonctionnalités[/anchor]
La prise en main ne diffère pas de celle offerte par l'iPhone 5 (ou même les iPhone 4 et 4s), le design de l'appareil étant identique. La seule ombre au tableau tient à la mauvaise interprétation des métadonnées d'image et de vidéo sur Windows : quand on utilise le bouton de volume + (ou - désormais) comme déclencheur avec l'index de la main droite, les photos et, c'est plus embêtant, les vidéos (sous Windows 7, mais pas sur Windows 8) apparaissent à l'envers dans l'explorateur. Les utilisateurs de PC doivent donc se méfier et bien penser à tenir l'iPhone 5s avec les boutons de volume vers le bas, pour déclencher avec le pouce gauche.Ce qui change en revanche, c'est iOS 7. Nous avons déjà bien détaillé les nouveautés de la couche photo dans notre test d'iOS 7, nous ne reviendrons pas dessus. Simplement, il nous faut constater que sur un iPhone 5s, la couche photo affiche une fluidité à toute épreuve ! La bascule entre les différents modes par un balayage sur l'écran ne souffre d'aucun ralentissement, les allées et venues entre la pellicule et la prise de vue s'opèrent en un battement de cil. Réactif, agréable, mais un brin dépouillé pour qui aime avoir la main sur les réglages.
Outre les effets photos, dont les possesseurs d'iPhone 5 bénéficieront aussi en passant sous iOS 7 et la panoramique à mains levées qui existait déjà, le cas précis de l'iPhone 5s intronise un mode ralenti à 120 im/s.
L'iPhone 5s filme alors en 720p. Une fois la séquence capturée, on peut depuis la pellicule déplacer les points d'entrée et de sortie du ralenti, sur l'intégralité du rush ou juste une partie, le reste tournant alors à 30 im/s comme la capture normale en 1080p. Très sympathique, sauf que le seul moyen de lire la vidéo au ralenti, outre sur l'écran de l'iPhone 5s, c'est de faire un envoi par email ou sur des services en ligne (Facebook, YouTube, Vimeo), moyennant dans tous les cas une compression destructive. Apple ne propose aucune solution d'export, la récupération de fichier sur ordinateur donne une vidéo à 120 im/s, lue en vitesse réelle par QuickTime, donc pas au ralenti et sans prendre en compte les points d'entrée et de sortie.
Cette lacune à l'exportation des ralentis est également valable pour les effets photo. Tous vos clichés pris avec amour (et filtres) apparaîtront dans l'explorateur de votre ordinateur dépourvus d'effet ! Sur PC, la seule solution c'est de s'envoyer les photos par email. Sur Mac, on peut via iPhoto récupérer les images de son flux iCloud (sous réserve bien sûr d'utiliser iCloud), avec les effets. Une solution qui ne fonctionne pas avec le tableau de bord iCloud sur PC. Ou alors, il faut appliquer les traitements non pas à la prise de vue, mais après coup, en modifiant ses photos. Vraiment déplorable comme fonctionnement...
L'iPhone 5s sur le terrain[/anchor]
Ce qui frappe tout de suite quand on manipule l'appareil photo de l'iPhone 5s, c'est la rapidité du terminal. Il faut dire que le processeur A7 explose tous les standards en termes de puissance (vous le verrez bientôt dans le test complet de l'iPhone 5s). La première photo est capturée dans la seconde qui suit la pression de l'icône appareil photo, la mise au point est actualisée à une fréquence démentielle (impossible donc de calculer sa vitesse, c'est quasi permanent), la latence au déclenchement est insignifiante (0,05 s) et la rafale accumule, tenez-vous bien, jusqu'à 440 photos en 44 s ! Oui, du 10 im/s mais avec un buffer monumental. Une fois la rafale exécutée, les photos sont empilées dans la pellicule. Pour accéder au détail, il faut aller dans Favorites..., et libre alors de sortir les bonnes prises de la pile.Que peut-on dire du nouveau module d'imagerie de l'iPhone 5s ? Du bien assurément. Du mieux en tout cas. Les progrès par rapport aux iPhone 5 et 5c qui partagent le même équipement sont significatifs. D'abord le niveau de piqué est meilleur, quelles que soient les conditions de luminosité. L'optique est probablement plus précise, le traitement d'image plus subtil. Par ailleurs, la taille supérieure des photosites confère à l'iPhone 5s une dynamique sensiblement plus grande. On découvre davantage de détail dans les zones d'ombre, et globalement une gradation de gris plus douce.
Combiné à l'ouverture accrue, la même scène (ci-dessus) ne sera capturée qu'à 32 ISO sur iPhone 5s contre 50 ISO sur iPhone 5c et le Galaxy S4. Avec ce dernier, l'iPhone 5s joue alors à armes égales en termes de qualité de rendu. Le S4 prend même de l'avance sur le plan des détails grâce à sa meilleure résolution. Dernière observation à formuler : la saturation des images a été minutieusement affaiblie, le rendu colorimétrique optimisé. Bref, c'est plus propre, réaliste et détaillé.
Par faible luminosité, ce n'est pas tant la différence de préservation des détails avec l'iPhone 5c qu'il faut noter que la bonne aptitude de l'iPhone 5s à restituer une scène lumineuse, malgré l'obscurité que nous avons simulée. Dans ce cas de figure, le Galaxy S4 est largué (il ne descend pas en dessous de 1/17 s). La contre-partie, c'est que les images produites par l'iPhone 5s sont alors bien bruitées : pas plus que les autres mais ça se voit davantage. Globalement, l'iPhone 5s rehausse donc la barre des smartphones standard, sans arriver pour autant à la cheville du Lumia 1020 en termes de détails et de traitement des hautes sensibilités. En revanche, et d'une manière générale, nous préférons le rendu plus réaliste de l'iPhone 5s à la colorimétrie saturée du Lumia 1020 et la dynamique plus généreuse proposée par Apple aux scènes contrastées façon Nokia.
Et pour ceux qui voudraient encore plus de dynamique, l'iPhone 5s propose toujours un mode HDR. Mode qui n'a jamais aussi bien fonctionné pour plusieurs raisons déjà évoquées, à savoir la rapidité d'exécution du smartphone (jamais de contours dédoublés) et la bonne dynamique de base. Un vrai plus par rapport au Lumia 1020 !
A gauche, une vue très contrastée sans HDR, à droite avec HDR
A gauche, une vue sur-exposée avec mise au point et mesure d'expo faite sur l'arbre, à droite la HDR
Et la vidéo ?
Sans égaler la qualité des vidéos du Lumia 1020, l'iPhone 5s se débrouille toujours très bien. Nous précisons « toujours très bien » parce qu'Apple n'a rien changé de ce côté-là. La seule nouveauté vidéo, c'est le mode ralenti déjà évoqué. Mais pour la capture normale, on reste en 1 920 x 1 080 pixels, à 30 im/s, avec un encodage en AVC/H.264 et de l'audio en mono. Les bitrates semblent avoir été baissés : lors de nos tests nous n'avons pas dépassé les 14 Mbps alors que l'iPhone 5 montait régulièrement à 17 Mbps. Mais ça ne se perçoit pas sur les rendus, c'est même plutôt le contraire. En revanche, Apple n'a toujours pas implémenté de mise au point automatique : c'est à l'utilisateur de toucher l'écran pendant le tournage des séquences pour mettre à jour l'autofocus.Conclusion sur la couche photo[/anchor]
L'iPhone 5 était un bon smartphone, simple et efficace. L'iPhone 5s trouve le moyen de s'améliorer significativement, sur le plan de la qualité d'image, mais surtout en matière de réactivité. Le trio capteur plus grand, luminosité d'objectif accrue et processeur A7 avec de l'énergie à revendre fonctionne parfaitement bien. Ceux qui se plaisent à pratiquer la photo sur smartphone pour capturer l'instant trouveront en l'iPhone 5s un allié indéfectible. La très instinctive couche photo iOS 7 colle on ne peut mieux au propos. On dégaine, on shoote et c'est beau : simple et efficace nous vous disons.En revanche, ceux qui cherchent un photophone singeant au plus près le comportement d'un compact évolué passeront leur chemin. Ici, pas de réglage d'ISO, ni de correction d'exposition ou de balance des blancs comme sur le Galaxy S4 ou le Lumia 1020 par exemple. Ce dernier est également le seul à proposer un zoom et une stabilisation optique, absents de l'iPhone 5s. Enfin on reprochera à Apple d'avoir cloisonné (une fois de plus) son appareil au point de ne pas rendre exportables ses vidéos ralenties et pire, ses effets photo ajoutés à la prise de vue. Horripilant, mais il est difficile de ne pas pardonner l'iPhone 5s, qui figure assurément sur une des trois marches du podium des photophones.
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