Avec le edge 30 Ultra, Motorola se hisse un peu plus haut dans le segment des smartphones haut de gamme en proposant la meilleure puce actuellement disponible sur le marché, à savoir le SoC Snapdragon 8+ Gen 1 de Qualcomm, et l’appareil photo doté de la meilleure résolution : 200 mégapixels. Le tout, pour un prix sous la barre des 900 euros. De quoi faire suer la concurrence ?
- Bel écran OLED 144Hz
- Excellentes performances
- Optimisé pour le gaming
- Capteurs secondaires
- Une partie audio maîtrisée
- Recharge rapide 125W
- Très bonne autonomie
- Face arrière anti-traces de doigts
- Capteur principal décevant
- Les selfies trop retouchés
- La position des boutons de volume
Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.
La série des edge 30 ne cesse de s’agrandir après la sortie du Motorola edge 30 sur le segment milieu de gamme et du Motorola edge 30 Pro qui titille le haut de gamme. En effet, en septembre, le constructeur lançait trois nouveaux modèles : le edge 30 Ultra, son smartphone le plus puissant à ce jour, et deux nouveaux modèles de milieu de gamme, les Motorola edge 30 Neo et Fusion. Aujourd’hui, nous nous intéressons donc au modèle Premium.
Motorola edge 30 Ultra : la fiche technique
Pour son smartphone haut de gamme, Motorola sort l’artillerie lourde et dégaine le SoC le plus performant de Qualcomm, à savoir le Snapdragon 8+ Gen 1. Loin de s’arrêter là, l’entreprise américaine propose également l’appareil photo avec la plus haute définition actuellement sur le marché : 200 mégapixels.
Fiche technique Motorola edge 30 Ultra
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Taux de rafraîchissement | 144Hz |
Mémoire interne | 256 Go, 128 Go, 512 Go |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go, 8 Go |
Capacité de la batterie | 4610 mAh |
Charge rapide | Oui |
Définition du / des capteur(s) arrière | 200 MP ; 50 MP ; 12 MP |
Système d'exploitation | Android |
Version du système d'exploitation | 12 |
Assistant vocal | Google Assistant |
Taille de l'écran | 6.67 pouces |
Type d'écran | P-OLED |
Définition de l'écran | 1080 x 2400 pixels |
Taux de rafraîchissement | 144Hz |
Densité de pixels | 395 ppp |
Écran HDR | Oui |
Mémoire interne | 256 Go, 128 Go, 512 Go |
Stockage extensible | Non |
Processeur | Snapdragon 8+ Gen 1 |
Finesse de gravure | 4nm |
Nombre de cœurs CPU | 8 |
Fréquence CPU | 3.2GHz |
GPU | Adreno 730 |
Mémoire vive (RAM) | 12 Go, 8 Go |
Capacité de la batterie | 4610 mAh |
Batterie amovible | Non |
Recharge sans-fil | Oui |
Charge rapide | Oui |
Puissance de la charge rapide | 125W |
Nombre de caméras (avant & arrière) | 4 |
Définition du / des capteur(s) arrière | 200 MP ; 50 MP ; 12 MP |
Définition du / des capteur(s) avant | 60 MP |
Enregistrement vidéo | 8K30fps ; 4K60fps |
Stabilisateur caméra | Optique |
Flash arrière | Dual-LED |
Flash Frontal | Non |
Taille des photosites objectifs arrière | 0,64 µm ; 0,64 µm ; 1,22 µm |
Taille des photosites objectifs frontaux | 0,61 µm |
Ouverture objectif photo arrières | f/1.9 ; f/2.2 ; f/1.6 |
Ouverture objectif photo frontaux | f/2.2 |
Zoom Optique | 2x |
Carte(s) SIM compatible(s) | Nano-SIM |
Compatible double SIM | Oui |
Compatible 5G | Oui |
Compatible VoLTE | Oui |
Wi-Fi | Wi-Fi 6E |
Bluetooth | 5.2 |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Infrarouge | Non |
Type de connecteur | USB Type-C |
Lecteur biométrique à empreinte digitale | Oui |
Capteur de reconnaissance faciale | Reconnaissance faciale 2D |
Acceleromètre | Oui |
Gyroscope | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Prise Jack | Non |
Nombre de haut-parleurs | 2 |
Hauteur | 161.76mm |
Largeur | 73.5mm |
Epaisseur | 8.39mm |
Poids | 198.5g |
Certification IP | IP52 |
Indice de réparabilité | 6.6/10 |
DAS tête | 0,890 W/kg |
DAS tronc | 1,260 W/kg |
DAS membres | 2,880 W/kg |
Dans la boîte du Motorola edge 30 Ultra
Pour ce nouveau modèle qui intègre la gamme des Motorola edge 30, le constructeur américain veut clairement faire passer le message qu’il adopte des pratiques plus vertueuses pour l’environnement.
Ainsi, l’emballage de ce modèle Ultra n’est plus teinté d’un bleu nuit puissant, mais arbore la couleur brute du carton recyclé. Et il se montre légèrement plus petit que la boîte du modèle Pro (alors que les deux smartphones disposent de dimensions similaires).
Certifiée “eco-friendly packaging”, la boîte et tous ses éléments en carton sont intégralement recyclables ; ils peuvent donc être placés dans le bac de tri. À l’intérieur de cet emballage particulièrement bien agencé, on trouve aux côtés du Motorola edge 30 Ultra :
- Un bloc de charge rapide de 125 W ;
- Un câble de recharge USB-C vers USB-C ;
- Une coque de protection en TPU ;
- Une clé d’éjection pour ouvrir la trappe double nano-SIM ;
- Un guide de démarrage rapide ;
- Un livre d’informations avec la carte de garantie.
Design "Ultra" haut de gamme
Nous avons vanté l’allure particulièrement réussie du Motorola edge 30 Pro, et avant lui, du Motorola edge 20 Pro, mais le modèle Ultra transcende ce que le constructeur américain nous a proposé jusque-là. Avec son écran aux bords incurvés, le Motorola edge 30 Ultra est (très) légèrement plus petit que les modèles cités précédemment ; Il mesure 161,76 × 73,5 millimètres, faisant alors économiser 2 mm en hauteur et en largeur, pour 8,39 millimètres d’épaisseur et un poids total de 198,5 grammes.
La prise en main est excellente : le smartphone adopte à l’avant comme à l’arrière une protection Corning Gorilla Glass 5 3D avec un revêtement anti-traces pour l’écran et un verre velouté AG pour le dos. Ce traitement pour la face arrière du smartphone permet d’offrir un toucher doux très agréable, tout en assurant un excellent maintien dans la main, car l’appareil ne glisse pas. L’ensemble est complété par un cadre en métal. Dans l’ensemble, le smartphone reste plutôt propre : il n’agrippe pas particulièrement la poussière, ni les traces de doigts.
Visuellement, le Motorola edge 30 Ultra ne laisse planer aucun doute : nous avons affaire à du haut de gamme. Il embarque toutefois un défaut que la série 30 semblait avoir corrigé jusqu’ici : l’îlot photo dépasse assez ostensiblement du dos de l’appareil. Ainsi, lorsque le smartphone est posé à plat, il est un peu bancal. Et d’ailleurs, le design de ce module rappelle la série 20, qui intégrait les capteurs dans un grand rectangle, là où la série 30 a largement arrondi les angles.
Entre l’aspect imposant du capteur principal, l’agencement des autres composants du module photographique et la finition mat du dos de l’appareil, le Motorola edge 30 Ultra affiche une allure très professionnelle. Une impression qui n’est pas gâchée par l’avant du smartphone et son écran infini de 6,67 pouces dont la dalle OLED propose une définition FHD+ (2 400 x 1 080 pixels) cadencée à 144 Hz, avec une résolution de 394 ppp. Comme d’habitude, le capteur selfie est intégré dans un poinçon central.
Par rapport au modèle Pro, le Motorola edge 30 Ultra dispose d’un meilleur ratio écran/corps : 91,12 % contre 88,5 %. Ainsi, les bordures qui encadrent la dalle sont moins épaisses et plutôt bien camouflées par les bords incurvés. Pour le reste, à savoir les tranches, le smartphone propose la même disposition que les autres modèles de la gamme edge 30. Ainsi, la tranche gauche - particulièrement fine - est nue, à l’inverse de la tranche droite qui propose les boutons de mise sous tension et de réglage du volume.
On peut noter que le bouton d’allumage est strié, et donc immanquable pour le pouce. Néanmoins, il est si fin qu’il ne fait pas office de lecteur d’empreinte digitale ; celui-ci est disposé sous l’écran. Quant aux boutons de réglage du volume, précisons qu’ils sont placés un peu trop haut sur la tranche pour être facilement accessibles aux petites mains. Alors, il faut faire une petite gymnastique pour les atteindre, mais le traitement du verre au dos de l’appareil assure une excellente prise en main pour éviter toute glissade pendant cet exercice.
La tranche supérieure affiche seulement un micro, ainsi qu’un premier haut-parleur stéréo camouflé derrière la fine grille qui sépare la dalle du sommet de l’appareil. Quant à la tranche inférieure, on y trouve l’emplacement double carte nano-SIM, le port USB-C, ainsi qu’un deuxième micro et le second haut-parleur stéréo du smartphone. Le Motorola edge 30 Ultra ne propose pas de port jack 3,5 mm pour brancher un casque ou des écouteurs filaires, mais il est compatible avec la technologie Bluetooth 5.2 pour utiliser des périphériques sans fil.
Enfin, précisons que ce modèle est certifié IP52, contre les éclaboussures, et que son score de réparabilité est de 6,6/10 ; une déception, car les scores des modèles Motorola ne cessent de chuter, passant de 7,4 pour le edge 20 Pro à 6,8 pour le edge 30 Pro. En parallèle, le Motorola edge 30 Ultra, livré avec Android 12, bénéficiera de la part du constructeur américain de trois mises à jour majeures d'Android et de quatre ans de patchs de sécurité.
Écran : une excellente dalle cadencée à 144 Hz
Le Motorola edge 30 Ultra nous gâte avec sa belle dalle OLED aux bords incurvés. Son écran de 6,67 pouces au format 20:9 propose une définition FHD+ (2 400 x 1 080 pixels) avec une densité de 394 ppp. Compatible avec la technologie HDR10+, la dalle dispose d’un certain nombre de certifications intéressantes : lecture HDR disponible sur Amazon et YouTube, lumière bleue réduite et faible flou de mouvement certifiés SGS.
Comme toujours, deux modes d’affichage sont disponibles : couleurs naturelles et couleurs vives, correspondant respectivement aux espaces de couleurs sRGB et DCI-P3. Avec sa luminosité maximale de 1250 nits, la dalle reste bien lisible lorsque le smartphone est utilisé en extérieur, même en plein soleil.
Globalement, l’écran embarqué par le nouveau flagship de Motorola est très confortable. Pour l’affichage, on doit évidemment remercier sa dalle OLED capable d’afficher des couleurs plus vives et des noirs plus profonds, ainsi que son système à 10 bits pour la profondeur de couleur, c’est-à-dire un milliard de nuances de couleurs qui permettent une lisibilité optimale de l’interface. La dalle se montre aussi réactive, avec un taux d’échantillonnage à 360 Hz.
Qu’on se le dise sincèrement : l’écran du Motorola edge 30 Ultra n’est pas le meilleur disponible actuellement sur le marché. Il n’empêche qu’il est très bon, notamment parce qu’il se montre polyvalent, et il se défend admirablement bien face à la rude concurrence qui se joue sur le segment haut de gamme. Rappelons aussi, à toutes fins utiles, que ce smartphone est commercialisé sous la barre des 900 euros.
Interface : Android Stock sublimé par Moto
S’il est une chose qui ne change pas, c’est la confiance de Motorola envers l’OS Android. En effet, le constructeur américain ne propose pas de surcouche pour personnaliser l’interface du système d’exploitation, la rebrander pour qu’elle semble provenir du constructeur lui-même. Le edge 30 Ultra est livré avec Android 12 Stock dont l’interface intuitive est facile à prendre en main.
Android 13 est en cours de déploiement auprès des constructeurs. L’occasion pour nous de rappeler ici que Motorola s’engage à prendre en charge 3 mises à niveau majeures d’Android (donc, jusqu’à Android 15 inclus) et quatre ans de patchs de sécurité. Précisons également qu’à la fin du paramétrage, après le premier allumage, aucun bloatware ne s’immisce sur l’écran d’accueil du smartphone, simplement quelques applications Google.
Le constructeur préinstalle tout de même l’application “Moto”, qui permet d’aller un peu plus loin dans la personnalisation de l’interface Android. Il est ainsi permis d’appliquer un thème prédéfini à l’interface, ou bien de paramétrer chacun de ses composants : la forme et la disposition des icônes d’application dans l’interface de l’écran d’accueil, les polices utilisées, le fond d’écran et les couleurs d’ambiance appliqués, etc.
L’application inclut un volet Conseil qui regroupe des informations, astuces et tutoriels pour prendre en main son smartphone. Ainsi, les nouveautés d’Android 12 sont expliquées, tout comme le fonctionnement de Ready For pour étendre l’affichage du smartphone sur un écran, ou encore les fonctions les plus utilisées, telles qu’allumer et éteindre la lampe torche d’un seul geste, ouvrir instantanément l’appareil photo avec des coups de poignets rapides, activer le mode “Ne pas déranger” en retournant le téléphone, etc.
Performances excellentes, optimisées pour le gaming
Le nouveau flagship de Motorola embarque la nouvelle superstar des SoC Qualcomm, à savoir la puce Snapdragon 8+ Gen 1. Côté RAM, ce sont 12 Go LPDDR5 qui soutiennent les performances du smartphone, et le modèle bénéficie de 256 Go de mémoire de stockage en UFS 3.1. Et quelles performances ! Sans surprise, le edge 30 Ultra n’a eu aucune peine à subir nos tests de benchmarks.
Sur AnTuTu et Geekbench 5, il obtient des scores remarquables. Ils sont équivalents, voire supérieurs, à ceux des smartphones gaming Asus ROG Phone 6 Pro et Nubia Redmagic 7S Pro. Toutefois, le test de stabilité de 3D Mark ne laisse planer aucun doute, malgré des performances tout à fait excellentes. Son score de 62,30 % au test de stabilité indique des difficultés réelles pour rester performant et fluide à mesure que la température monte.
Pour autant, le Motorola edge 30 Ultra ne souffre pas de thermal throttling. En réalité, le processeur déploie tout son potentiel exclusivement lorsque le Gametime, ou mode jeu, est activé. Notons au passage qu’en dehors des tests de Benchmarks qui peuvent se montrer gourmands et des jeux mobiles, rares sont les activités qui font vraiment chauffer le smartphone.
Au quotidien, l’appareil se montre fluide et particulièrement réactif dans toutes les situations. Nous l’avons évidemment soumis à l’impitoyable Genshin Impact, qui se lance par défaut en mode graphique Moyen à 30 images par seconde. Mais le smartphone n’éprouve aucune difficultés lorsqu’on pousse les FPS à 60, ni en passant le mode graphique à Haut.
Audio : duo de haut-parleurs stéréo solide
Le duo de haut-parleurs du Motorola edge 30 Pro n’était pas parfait, mais il était bon. Eh bien le modèle Ultra vient rebattre les cartes et montrer au reste de la gamme ce qu’est un vrai bon duo de haut-parleurs. Quelle claque !
Encore une fois, on peut compter sur la technologie Dolby Atmos pour améliorer la qualité sonore des contenus en cours de lecture. Mais le smartphone va plus loin en proposant, enfin, deux haut-parleurs capables d’atteindre le même niveau sonore. En effet, le haut-parleur caché sous la grille qui sépare la dalle de la tranche supérieure est capable de délivrer un son tout aussi fort et puissant que la grille principale au niveau de la tranche inférieure.
Alors, forcément, regarder des vidéos en mode paysage devient un réel plaisir. L’écoute de musique s’avère également très plaisante, même si, comme toujours, les basses manquent un peu de profondeur. Le Motorola edge 30 Ultra ne propose pas de prise jack 3,5 mm pour brancher un casque ou des écouteurs filaires, mais il est compatible avec la technologie Bluetooth 5.2 pour profiter de ses musiques préférées à travers une enceinte connectée ou des écouteurs true wireless.
Photographie : cruel manque de traitement
Motorola poursuit ambitieusement ses travaux pour améliorer les capacités photographiques de ses modèles. Plus tôt dans l’année, nous relevions déjà les grandes améliorations apportées aux premiers modèles de la série edge 30, par rapport à ce que proposait la gamme edge 20 l’année dernière. Pour tenter de s’élever au rang de véritable photophone, le Motorola edge 30 Ultra met toutes les chances de son côté : le SoC le plus puissant et le capteur doté de la plus haute définition disponibles actuellement sur le marché.
Alors, récapitulons, le dos du nouveau flagship de Motorola embarque :
- Un capteur grand-angle de 200 mégapixels (f/1,9 ; 0,64 µm) ;
- Un objectif ultra-grand-angle/Macro vision de 50 mégapixels (f/2,2 ; 0,64 µm) ;
- Un module portrait de 12 mégapixels (f/1,6 ; 1,22 µm).
Quant aux amateurs de selfies, ils ne risquent pas d’être déçus par la fiche technique du capteur frontal du Motorola edge 30 Ultra. En effet, le modèle est doté d’un appareil photo de 60 mégapixels (f/2,2 ; 0,64 µm) capable de filmer jusqu’en 4K, mais limité à 30 images par seconde.
Grand-angle
Le capteur principal du Motorola edge 30 Ultra est l’argument de vente n°1 du constructeur lorsqu’il communique sur son modèle. En même temps, il aurait tort de s’en priver, puisque son nouveau flagship est le premier smartphone à intégrer ce capteur de 200 mégapixels, doté d’une ouverture de f/1,9 et d’un format optique 1/1,22. Mais proposer la plus haute résolution disponible est-il synonyme de meilleure qualité photo ?
Globalement, les clichés sont beaux. Le résultat brut est excellent, et c’est d’autant plus vrai au niveau du rendu des couleurs qui se révèle particulièrement naturel. Les contrastes proposés sont également très bons, et permettent de détacher très naturellement les différents éléments qui composent l’image. Mais, il y a un mais.
Nous ne doutons pas des excellentes capacités du capteur 200 mégapixels, mais il y a clairement un problème au niveau du traitement logiciel de l’image. En pleine journée, on constate la présence de bruit dans les photographies, et parfois une perte de qualité assez importante par endroits. En effet, le capteur tente un peu trop fort d’éclaircir certaines zones sombres, en captant un maximum de lumière, alors qu’elles n’ont pas besoin d’être blanchies.
C’est bien dommage d’embarquer un SoC Snapdragon 8+ Gen 1 pour ne pas en utiliser le plein potentiel afin d’améliorer le piqué des images capturées… Cependant, notons que Motorola se montre très à l’écoute des retours des utilisateurs, alors on peut légitimement penser qu’une mise à jour arrivera prochainement pour bonifier le post-traitement des photographies et enfin déployer tout le potentiel de ce capteur 200 MP.
Zoom numérique
Le Motorola edge 30 Ultra n’embarque pas de téléobjectif, mais avec un son grand-angle doté d’une résolution de 200 mégapixels, on peut espérer réaliser des agrandissements assez larges dans l’image avant de perdre trop fortement en qualité. Précisons également que le capteur principal dispose d’une stabilisation optique, ce qui est un atout lorsque l’on essaye de zoomer d’une main tout en essayant de garder le smartphone à peu près fixe pour déclencher rapidement la capture.
L’interface par défaut propose le zoom 2x afin d’agrandir d’un seul geste l’image tout en conservant une bonne qualité d’ensemble. Toutefois, le Motorola edge 30 Ultra permet d’aller jusqu’à un zoom 16x qui, évidemment, fait saigner des yeux. Mais nous ne sommes pas naïfs, si le constructeur propose le zoom 2x par défaut, et pas plus, c’est notamment parce qu’au-delà, les images bavent énormément.
Ultra-grand-angle
Les capteurs secondaires au dos des smartphones sont souvent une très grande déception, alors qu’ils se tiennent aux côtés d’un capteur principal de grande qualité. D’autant plus lorsqu’ils servent plusieurs usages, comme ce capteur ultra-grand-angle qui fait également office de module Macro. Eh bien, oubliez tout : ce n’est pas le cas ici ! Oui, nous avons été plutôt bluffés par l’objectif de 50 mégapixels (f/2,2 ; 0,64 µm) doté d’un champ de vision de 114° qui fait office de capteur ultra-grand-angle et de module Macro.
Bien sûr, on se retrouve confrontés au même problème qu’avec le capteur principal, à savoir un manque de post-traitement des photographies. On ne demande pas à ce qu’une intelligence artificielle réalise une transformation complète de l’image, mais une petite analyse de l’ensemble avec, si nécessaire, quelques retouches pour ajuster les niveaux et révéler toute la beauté d’un cliché, on ne dirait pas non. Surtout, on se répète, avec un SoC Snapdragon 8+ Gen 1 à bord.
Le grand avantage du capteur ultra-grand-angle par rapport au grand-angle est qu’il force beaucoup moins à intégrer de la lumière sur les zones d’ombre. Elles sont conservées, et on peut alors profiter d’un piqué et d’un contraste encore meilleur. En parallèle, on notera que la déformation des angles est plutôt faible. On espère tout de même qu’une prochaine mise à jour améliorera quand même les angles : ce traitement est une broutille pour un processeur aussi puissant.
Macro Vision
Cela fait longtemps que nous n’avons pas vanté les mérites d’un module Macro ; il faudra cocher cette date dans le calendrier, car le capteur de 50 mégapixels qui sert également de capteur ultra-grand-angle fait tout simplement des merveilles pour capturer les petits objets de près.
Même quand on tremble un peu, même quand le sujet bouge (un peu), le résultat est net et agréable à contempler. Encore une fois, la colorimétrie est incroyable ; les couleurs sont identiques à ce que l’on voit à l’œil nu. En somme, nous n’avons pas de critique à lui faire, ce capteur performe très bien.
Photos de nuit
Lorsque la luminosité baisse, l’application photo active automatiquement le mode Vision de nuit pour le capteur principal et le mode ultra-grand-angle ; pas pour le mode Macro. Au besoin, il est possible d’activer ce mode de capture dans les autres modes proposés, aux côtés du Panorama et de Double capture.
Commençons avec le capteur ultra-grand-angle qui par nature absorbe moins de lumière que l’objectif principal. Il propose donc un résultat doté d’une ambiance plutôt sombre. Le niveau de bruit reste contenu, mais on note tout de même une perte de netteté et l’ajout de flou à certains endroits dans l’image, sans qu’on sache pourquoi.
Quant aux résultats du capteur principal, grand absorbeur de lumière, ils sont encore plus étonnants. On pourrait croire que ces images ont été capturées en fin de journée tant le résultat est lumineux. Mais clairement, c’est raté : notez l’abondance de bruit au niveau du ciel. Et les couleurs n’ont absolument rien à voir avec ce qui se jouait sous nos yeux.
Par exemple, ce chat est roux/blanc, alors que sur cette photo, il paraît presque crème/blanc. Vous pourrez comparer avec ses Portraits dans la partie suivante pour mieux visualiser ce glissement de couleurs.
Portraits
Le mode Portrait propose trois formats de capture : “Grand-angle” (35mm), “Normal” (50mm) et “Gros plan” (85mm). Pour chacun de ces formats, nous pouvons ajuster le niveau de flou d’arrière-plan. Puisque nous évoquions juste avant la catastrophe du mode nuit, commençons par Kernel, le chat, avec le mode Grand-Angle 35mm et le mode Normal 50mm qui propose un zoom léger sur le sujet.
Certes, la bête était immobile - parce que totalement happée par une longue sieste - mais il faut ici saluer le bon travail réalisé conjointement par le capteur principal et l’objectif portrait. Le flou progressif est assez juste, et les vibrisses généralement vite mangées par le floutage sont ici plutôt bien préservées. Bref, vous prendrez plaisir à photographier vos animaux de compagnie.
Évidemment, le détourage est encore meilleur pour les humains. Le capteur parvient encore plus aisément à détacher le sujet de l’arrière-plan et propose un découpage vraiment très propre. On notera d’ailleurs qu’en intérieur, il n’y a aucun problème de bruit qui s’immisce dans l’image ; la luminosité souffre moins de nuance.
Selfies
L’interface pour les selfies est un peu plus simple, puisque seuls deux choix sont proposés, représenté par deux icônes très simples : seul ou accompagné. Le mode “seul” applique par défaut un zoom 2 tandis que le mode “selfie à plusieurs” prend du recul. Pour rappel, le capteur proposé dispose d’une résolution de 60 mégapixels (f/2,2 ; 0,64 µm), ce qui est excellent sur le papier. Dans les faits, nous sommes moins convaincus.
Vous pouvez prendre le temps de rire, je le fais moi-même. Déjà, nous serons lissés, qu’on le veuille ou non. Globalement, on peut voir que plusieurs filtres de “beauté“ sont appliqués par défaut (et on ne peut pas les retirer), car les yeux sont légèrement agrandis et le contour du visage est lifté. Au point d’avoir du mal à se reconnaître…
Au-delà du traitement du visage, on peut également noter que le détourage manque de netteté et se révèle même flou par endroits. Pour le pompon du bonnet, c’est un exercice difficile pour lequel il est difficile de le blâmer, mais les contours de la veste sont plus difficiles à pardonner.
Rappelons à toutes fins utiles que, pour éviter ce désagrément, on peut retirer l’effet bokeh dans le mode Portrait ou bien passer par le mode “Photo” qui propose la même interface, sans l’option de flou d’arrière-plan. Passons désormais au positif, car il y en a quand même un peu, et pas des moindres.
Les couleurs sont très belles, et la saturation est même légèrement poussée pour offrir un résultat vif très agréable à l’œil. Il n’y a pas de bruit dans l’image et le piqué est excellent. Néanmoins, on espère vraiment une mise à jour pour qu’il soit possible de désactiver les filtres de beauté appliqués par défaut ; il y a des gens qui n’aiment pas ça, bon sang.
Vidéo
Le capteur grand-angle du Motorola edge 30 Ultra est capable de tourner des vidéos en 8K, mais limitées à 30 images par seconde et sans stabilisation de l’image. Qu’on se le dise : c’est très désagréable à regarder, et les mouvements de gauche à droite semblent par moment saccadés.
Pour réaliser des vidéos de bonne qualité et en mouvement, nous recommandons largement de passer en qualité 4K et de pousser à 60 images par seconde. D'autant que le capteur bénéficie de la technologie OIS qui se révèle très efficace pour compenser les vibrations dues à la marche.
Notez que la caméra principale permet également de filmer en 4K UHD HDR10+ à 30 fps. Quant au capteur ultra-grand-angle, il est limité à une qualité d’image FHD et à 30 images par seconde. La caméra selfie permet de son côté de filmer en 4K UHD, mais pas au-delà de 30 fps.
Autonomie
Le Motorola edge 30 Ultra embarque une batterie de 4 610 mAh, plus petite donc que celle du Motorola edge 30 Pro. Pourtant, son autonomie est encore meilleure ; la taille ne fait pas tout ! Et la recharge est encore plus rapide, puisque c’est un bloc de chargement de 125W qui accompagne le smartphone dans sa boîte. Il ne faut que 20-25 minutes pour passer de zéro à 100 % de batterie, avec une récupération de 50 % de niveau de charge en 10 minutes.
Revenons à l’autonomie. Nous avons tout d’abord soumis le smartphone au test d’autonomie de PCMark, qui simule une utilisation “normale”, avec du défilement d’images, du traitement, de la lecture de vidéos, etc. Il aura fallu 15 heures et 46 minutes au Motorola edge 30 Ultra avant de tomber à 20 % de batterie.
Nous avons également réalisé un test de lecture de vidéos HDR hébergées sur Prime Video pour voir en combien de temps la batterie passerait de 100 % de charge à un niveau de 15 %. La réponse est proche de 15 heures, avec une nuit de veille durant laquelle le smartphone n’aura perdu que 2 points de batterie. Et comme vous pouvez le constater : avec 15 % de batterie, le smartphone peut encore tenir 5 heures, à condition de ne pas le solliciter à outrance.
Prix et disponibilité
Commercialisé en France depuis septembre 2022, le Motorola edge 30 Ultra est disponible au prix public conseillé de 899 euros, en une seule configuration, à savoir 12 Go de RAM et 256 Go d’espace de stockage, non extensible via une carte microSD. Deux coloris sont proposés par le constructeur américain : Starlight White et Interstellar Black (notre modèle de test).
Avec un SoC Snapdragon 8+ Gen 1 sous le capot, le flagship de Motorola se rend disponible à un prix attractif vis-à-vis de ses concurrents dans le segment haut de gamme. Sans pour autant imposer de lourds compromis à son utilisateur.
Motorola edge 30 Ultra : l'avis de Clubic
Avec son modèle Pro, Motorola était peut-être un peu en retard : le constructeur adoptait tout juste le Soc Snapdragon 8 Gen 1 alors que ses concurrents commençaient à proposer le 8+ Gen 1. Voilà donc qui est corrigé avec le edge 30 Ultra qui propose, en plus, l’appareil photo doté de la meilleure résolution actuellement disponible sur le marché.
Le prix du smartphone grimpe de 100 euros par rapport au précédent flagship de la marque, mais il reste à déterminer si cela vaut le coup. Le capteur principal, argument de vente n°1 du constructeur, n’est pour l’instant pas à la hauteur ; on attend des mises à jour pour en exploiter le vrai potentiel. Les autres capteurs se montrent toutefois très satisfaisants et valent la peine qu’on s’y intéresse.
Par contre, sur le terrain des performances, notamment en jeu, il n’y a rien à critiquer.La puce la plus puissante du marché offre une fluidité extrême et une très grande réactivité au smartphone, qui bénéficie en plus d’un excellent écran OLED incurvé, d’un design très réussi, d’une bonne autonomie et d’une recharge hyper-rapide.
- Bel écran OLED 144Hz
- Excellentes performances
- Optimisé pour le gaming
- Capteurs secondaires
- Une partie audio maîtrisée
- Recharge rapide 125W
- Très bonne autonomie
- Face arrière anti-traces de doigts
- Capteur principal décevant
- Les selfies trop retouchés
- La position des boutons de volume