Quatre mois jour pour jour après le premier décollage de l'énorme lanceur de SpaceX, l'entreprise prépare sa nouvelle tentative. Le site de lancement a été réparé et amélioré, tandis que le booster SuperHeavy et son Starship se préparent pour leurs derniers tests. Pour, cette fois, atteindre l'espace ?
Il faudra également obtenir le feu vert des autorités américaines.
C'est nouveau, et c'est très gros
C'est un gigantisme qui vient rappeler l'échelle du SuperHeavy, le premier étage du lanceur superlourd de SpaceX. L'entreprise a partagé ce 18 août les clichés de l'installation de son dernier ajout, une structure interétage ouverte. Cette dernière devrait permettre au vaisseau Starship, après plusieurs minutes de vol, de se séparer de son étage « à chaud » en allumant ses moteurs avant que les 33 moteurs Raptors du premier étage aient terminé leur action et que la séparation ait lieu. Cette séquence sera complexe, mais si elle réussit parfaitement, elle pourra faire gagner quelques performances pour envoyer l'énorme et lourd véhicule Starship en orbite.
Un clone de cet interétage, qui fait désormais partie de SuperHeavy B9, a été testé à la pression sur un banc de test non loin de la Starbase au Texas. Après vérification de ses moteurs, le B9 devrait donc retourner dans les jours qui viennent sur le site de lancement, où les équipes de SpaceX l'assembleront avec le Starship SN25.
S'ensuivra alors une dernière séquence de tests, avec a minima un compte à rebours fictif et un remplissage des réservoirs avant la prochaine tentative de tir. Ce dernier visera une quasi-orbite, avec une vitesse qui suffira pour que Starship revienne dans l'atmosphère pour tenter de simuler une séquence d'atterrissage au-dessus de l'océan Pacifique, au large d'Hawaii.
Objectif : mieux que la dernière fois
Quatre mois après le premier essai, les équipes de SpaceX ont donc répondu aux énormes défis soulevés par cette tentative de décollage de Starship. Le 20 avril, le duo SuperHeavy-Starship (B7 et SN24) avait bien décollé malgré plusieurs pannes de moteurs au cours de sa montée. Il avait atteint 40 kilomètres d'altitude avant d'être détruit, sa trajectoire étant hors de contrôle. Cet échec avait tout de même pris la forme d'une victoire pour les équipes de l'entreprise et son patron, avec plusieurs éléments encourageants malgré des soucis de moteurs et d'importants écueils techniques.
Le Starship ne s'était pas séparé de son premier étage, et, plus ennuyeux pour cet essai, le site de lancement avait subi d'impressionnants dégâts. Au point de générer une véritable levée de boucliers de plusieurs associations de protection de l'environnement et de pointer du doigt les autorités qui avaient autorisé le tir. Ces dernières délivreront-elles le sésame à SpaceX pour un deuxième vol sans réclamer de nouvelles garanties ? Peut-être les améliorations de la table de tir (blindée et renforcée, cette dernière surplombe désormais un imposant système de plaque métallique refroidie par ce que l'on peut comparer à un déluge) suffiront-elles pour obtenir un nouveau feu vert ?
Pas encore de date officielle
Quoi qu'il en soit, du point de vue administratif, la Starbase semble se préparer activement à une nouvelle tentative, et les observateurs s'attendent à disposer prochainement d'une date pour se rendre à Boca Chica ou dans les environs pour suivre le vol de la plus impressionnante et de la plus puissante fusée en service. Une zone d'exclusion maritime correspondant à un tir a été émise pour le 31 août, mais la plupart des observateurs estiment que c'est trop tôt.
SpaceX est sous pression pour progresser rapidement sur ce projet en particulier. En effet, la NASA attend que Starship puisse servir d'atterrisseur lunaire pour le projet Artemis en 2025. D'abord, il faudra décoller, et décoller encore. Le site texan s'y prépare, avec également des améliorations du côté de la production et de nouveaux agrandissements de cette véritable « usine à Starship ».
Source : Wccftech