La Radio Numérique Terrestre (RNT) est en quelque sorte à la radio ce que la TNT est à la télévision analogique. En quelque sorte seulement... En effet, comme le souligne le rapport de David Kessler (ancien directeur de France Culture) commandé par Matignon, si l'adoption de la TNT s'est montrée franche et « exclusive » (elle a chassé la télé classique), la RNT rencontre elle de nombreux obstacles à son développement. Après des essais non concluants menés à Paris depuis 2009 et un développement toujours en cours sur Nantes mais devant encore faire leurs preuves, les pouvoirs publics ont demandé au CSA de piloter cette expérimentation, un peu de la dernière chance, sur le Grand Lyon.
Etaient notamment présents à ce lancement Patrice Gélinet et Rachid Arhab, tous deux membres du CSA, Yannick André-Masse président du groupe VDL (Voix de Lyon, l'opérateur technique), Philippe Gault président du SIRTI (Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes) ainsi que plusieurs représentants des radios concernées.
Les intervenants, dont au centre Rachid Arhab, Yannick André-Masse et Patrice Gélinet
Concrètement, ce qu'il se passe
A partir d'aujourd'hui, au moins 75 % de la population du Grand Lyon va pouvoir capter 15 stations de radio, émises par deux émetteurs, gérés par la société VDL. Sur ces 15 stations, plus de la moitié ne pouvaient pas être diffusées dans la région en FM, faute de fréquences disponibles. C'est là tout l'intérêt de la RNT : proposer une alternative à la bande FM aujourd'hui arrivée à saturation. Le principe est simple, en numérisant puis en compressant les données à diffuser, on peut regrouper plusieurs radios sur une même fréquence. Ce procédé de multiplexage aboutis à la formation de bouquets radiophoniques, confiés à des opérateurs de multiplex. Le potentiel sur la région lyonnaise serait de 46 à 60 stations au maximum (3-4 bouquets). VDL est d'ailleurs épaulé par un autre opérateur, TDF, qui diffusera également huit autres radios commerciales. On ne connait pas la liste exacte des stations, mais ça en fera donc 23 au total. Par ordre alphabétique, les lyonnais pour désormais écouter Africa n°1, Cap Sao, France Maghreb 2, Impact FM, Latina FM, MFM, Radio Nova, Ouï FM, FG DJ Radio, Radio Orient, Radio Scoop, RCF, Sol FM, Sud Radio et TSF Jazz en numérique.
Pour capter cette RNT, c'est comme pour la TNT : il faut un récepteur adapté au signal numérique émis. Rassurez-vous en revanche, changer de poste de radio ne coûte pas aussi cher que de changer de téléviseur. Et les postes compatibles RNT sont aussi compatibles FM. Ce message a largement été martelé par toutes les personnes en présence de la conférence. On en trouve chez Sony, Pure, Revo, Dual ou encore Roberts. Cette nouvelle génération de poste profitera de la meilleure qualité audio de la diffusion numérique (nous testerons ça prochainement) mais également de fonctionnalités enrichies, via les données associées qui seront véhiculées soit sur les mêmes canaux que les stations soit via Internet pour les radios également compatibles IP (info sur l'artiste, pochette d'album, documents lors de débats...).
Quelques modèles de récepteurs numériques présentés à l'occasion avec notamment un des pionniers, l'anglais Pure. Beaucoup sont des postes très semblables aux traditionnels récepteurs FM
Quid de la norme de transmission ? La France a choisi en solitaire le T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting) alors que ses partenaires européens, pour certains largement expérimentés (Angleterre, Norvège, Belgique...) ont préférés le DAB/DAB+. Une norme soit disant moins qualitative mais qui permet de multiplexer davantage de station sur une même fréquence. Est-ce grave docteur ? On nous dit que non puisque les postes de radio pourront décrypter les deux types de signaux.