Pour l'Arcep, l'arrivée de Free a donc permis de relancer la concurrence dans ce secteur. Le président ajoute : « Si les grands patrons avaient pensé à passer un accord de full MVNO avec Free (avant que ce dernier n'obtienne une nouvelle licence, ndr) peut être que Free ne se serait pas posé les mêmes questions ». Le responsable ajoute que le marché a même connu une croissance puisqu'1 million de nouveaux abonnés sont arrivés depuis le début de l'année. « Il n'y a donc pas eu, à notre connaissance, de baisse du chiffre d'affaires ni des marges. Par contre, la situation est différente pour certaines entreprises », ajoute-t-il.
« Bouygues Télécom est la plus déstabilisée par l'arrivée de Free, les observateurs le savaient déjà. J'ai eu des échanges complet et courtois avec Martin Bouygues et il m'a toujours dit qu'il voulait un régulateur puissant notamment pour que des opérateurs alternatifs (autres de France Télécom, l'opérateur historique) puissent se développer » affirme le responsable. Celui-ci fait d'ailleurs directement référence à la lettre envoyée par Martin Bouygues, le p-dg du groupe Bouygues aux députés ainsi qu'aux sénateurs. Dans cette missive, le dirigeant critique la stratégie de Free Mobile et souhaite que les parlementaires et l'Arcep n'autorisent pas le renouvellement en 2018 du contrat d'itinérance signé entre Free Mobile et Orange. En outre, l'opérateur ne souhaite pas non plus que l'itinérance puisse être étendue à la 4G...
Free Mobile et les pertes d'emplois
Outre la question de la concurrence, celle de l'emploi fut au cœur du questionnement des députés. En effet, Bouygues Télécom a annoncé la mise en place d'un plan de départs volontaires touchant 556 personnes. De son côté, SFR a laissé planer le doute mais il a laissé entendre qu'un plan similaire pouvant toucher 1 000 personnes pourrait prochainement être déployé.
Confessant s'être « calé sur ce qu'il se disait sur le sujet », J.L Silicani fait alors un rapide calcul en fonction des plans plus ou moins annoncés par les opérateurs : « pour les emplois directs nous en sommes à 1 600 postes supprimés via des départs volontaires. Pour les emplois indirects, cela dépend des stratégies des opérateurs mais 1 500 emplois pourraient être touchés (entreprises de services ou centres d'appels) mais il faut savoir que les effectifs dans ces centres baissent tendanciellement depuis plusieurs années indépendamment de l'arrivée de Free ».
De son côté, Free aurait récemment crée 2 000 emplois notamment via le lancement de deux centres d'appels en région parisienne. Le dirigeant de l'Arcep en conclut : « en tout nous avons donc 3 000 en pertes et 2 000 en gains donc le solde est négatif de 1 000 emplois ». Il tempère néanmoins cette analyse à main levée en précisant que, selon des documents transmis par Free, l'opérateur devrait créer de nouveaux emplois d'ici la fin d'année.