Dans un entretien accordé aujourd'hui au Monde, Franck Esser, le PDG de SFR, revient pour la première fois sur le lancement de Free Mobile et les déclarations de Xavier Niel, qui sont selon lui à l'origine d'une vague de violence dans les boutiques des opérateurs concurrents. Franck Esser a également profité de l'occasion pour affirmer que SFR ne s'alignerait pas sur les prix de Free.
« Nous avons été choqués par la violence des propos de Xavier Niel, à la limite de l'insulte » explique Franck Esser dans le quotidien Le Monde daté du 26 janvier. « Cela a généré de la violence : dans nos boutiques, nos vendeurs se sont fait agresser verbalement ». Les propos du PDG de SFR recoupent ceux de Stéphane Richard, PDG d'Orange, qui avait déclaré dans le Journal du Dimanche que le lancement de Free Mobile avait entrainé « une vague de comportements agressifs » dans les boutiques de l'opérateur, les clients reprenant alors le terme de « pigeons » lancé maintes fois par Xavier Niel lors de sa conférence.
Par ailleurs, exactement comme Orange, SFR ne compte pas aligner ses tarifs sur ceux de Free Mobile : « Nous ne sommes pas un opérateur low cost : derrière les offres, il y a un accompagnement et un réseau d'infrastructure dans lequel nous n'avons pas cessé d'investir » a déclaré Franck Esser. Un constat qui met cependant de côté les offres « sans engagement » des opérateurs : à ce titre, SFR a bel et bien effectué une baisse des tarifs de ses forfaits RED, tout comme Orange avec Sosh.
Le PDG de SFR a également critiqué le forfait à 2 euros de Free : « Ce n'est pas en proposant des offres à deux euros qu'on finance un réseau de qualité » a-t-il argué. « Transporter de la voix, cela a encore un coût, malgré les affirmations de M. Niel » : des déclarations qui font échos à ceux du trublion du Net qui clamait, dans sa conférence de presse du 10 janvier dernier « faire encore de la marge » sur son forfait à deux euros.