Orange, qui a augmenté ses tarifs mobiles et fixes, a assisté bien en peine à la fuite de certains de ses abonnés, en plus d'une baisse de ses revenus en France.
Ce n'est pas une débâcle, mais c'est tout du moins une sérieuse déconvenue, et un rappel à l'ordre quant à la sensibilité des consommateurs aux hausses de prix. Depuis le début de l'année, Orange n'a pas eu d'autre choix que d'augmenter les tarifs de ses forfaits mobiles, certains jusqu'à trois euros, et de faire grimper ceux des offres Livebox (fixes) de un à deux euros. Forcément, cela se ressent au moment de présenter son bilan trimestriel.
Des revenus en nette baisse en France sur ce début de l'année
Mercredi 26 avril, Orange a donc dévoilé les résultats financiers de son premier trimestre 2023. Et autant appeler un chat un chat : ils ne sont pas bons. L'opérateur historique l'explique d'ailleurs avec une certaine humilité. Si le groupe dans son ensemble va bien, avec un chiffre d'affaires en progression de 1,3 % sur un an à 10,62 milliards d'euros, les choses sont plus délicates dans l'Hexagone, son marché prioritaire.
En France, Orange fait état d'un chiffre d'affaires en net recul (-1,8 %) au premier trimestre, à 4,31 milliards d'euros. Sur un an, on observe une perte de 78 millions d'euros que l'entreprise attribue à « la baisse tendancielle du wholesale (ndlr : de gros) à son rythme attendu ». Elle a néanmoins pu légèrement le compenser avec ses récentes évolutions tarifaires.
Mais pour Orange, le vrai problème est ailleurs sur ces trois premiers mois de l'année.
Des clients qui boudent l'opérateur
Pour se rendre compte des difficultés d'Orange sur les trois premiers mois de l'année, prenons les résultats des trois derniers mois de 2022. Au quatrième trimestre, l'opérateur avait enregistré un gain net de 46 000 clients sur le fixe, avec 339 000 ventes sur la fibre optique.
Sur ce début d'année, Orange a enregistré 287 000 ventes sur la fibre. C'est correct, mais au moment de faire les comptes entre les nouveaux clients et ceux qui ont résilié leur abonnement, on se rend compte qu'Orange a perdu 21 000 clients sur le fixe. Si, pour l'instant, les hausses de prix (qui ne seront effectives en totalité qu'à partir du deuxième trimestre) n'ont pas de réelle conséquence positive sur les revenus, elles en ont déjà sur le nombre d'abonnés, et plutôt dans le sens inverse.
En ce qui concerne le mobile, les chiffres sont tout aussi parlants, avec seulement 3 000 ventes nettes au T1 2023, contre 144 000 ventes nettes au T4 2022. Orange estime avoir limité la casse sur le taux de résiliation des abonnés mobiles, qui atteint néanmoins 12 %, en hausse de près d'un point sur un an. « Les services de détail restent en progression et devraient réaccélérer à partir du deuxième semestre grâce aux récentes hausses de prix », estime, confiante, la patronne du groupe, Christel Heydemann.