Difficile de faire plus original que ce téléviseur The Sero, un véritable ovni dans le paysage télévisuel actuel. Avouez qu’un écran vertical, c’est tout de même assez curieux de prime abord. Heureusement, il se transforme en écran horizontal en un clic de télécommande. Vérifions à qui s’adresse cette proposition inédite et en quoi elle se compare à un téléviseur classique. The Sero est-il seulement un téléviseur d’ultra-niche ?
- Originalité, effet waouh
- Excellente luminosité
- Angles de vision
- Traitement de l’image de qualité
- Services connectés
- Idéal pour les accros au smartphone
- Smartphone Samsung plus que conseillé
- Contraste pas à la hauteur du Filmmaker Mode
- Couleur violette du téléviseur clivante
Samsung ose sortir des sentiers battus. C’est le seul à proposer autant de déclinaisons originales de ses téléviseurs avec The Sero, mais aussi les écrans tableaux The Frame et les téléviseurs design The Serif. A chaque fois, la référence débute par « The », histoire de dire que ces produits sont uniques. Ce qui est véritablement le cas, surtout venant d’un constructeur généraliste comme Samsung.
The Sero est le plus étonnant de cette série « Lifestyle ». Par son design tout d’abord, sous la forme d’un paperboard moderne. Par les couleurs employées que l’on n’a vraiment pas l’habitude de voir sur un téléviseur. Ou encore par son format mixte et la motorisation qui va avec. C’est un 43" qui est seul dans sa gamme. Si vous voulez cet écran vertical, il n’y aura pas de modèle plus grand, 43" étant actuellement une diagonale d’image somme toute modeste. Pour tout le reste, The Sero intègre les fonctions et les technologies déjà bien connues des téléviseurs Samsung.
Caractéristiques techniques générales
- Téléviseur LCD 4K au format portrait & paysage
- Référence : QE43LS05T
- Image : 43" (109 cm), 3840 x 2160 pixels, Micro Dimming Supreme UHD
- Connectivité : 3x HDMI dont 1x eARC, 2x ports USB, 2x tuners RF/satellite, WiFi, Bluetooth
- Traitement de l’image : Quantum Processor 4K
- HDR : HDR10, HLG, HDR10+
- Son : DD+, haut-parleurs 4.1, 60 Watts
- Smart TV : Tizen, SmartThings, Apple AirPlay, compatible Alexa & Google Assistant
- Prix public indicatif au moment du test : 1199 €
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate , une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Design : difficile de faire plus original
En développant The Sero, Samsung s’est dit que certains consommateurs étaient tellement accros à leur smartphone qu’il leur fallait un téléviseur représentant son miroir exact. Un grand nombre de TV permettent déjà d’afficher l’image d’un smartphone. Ces derniers étant au format vertical, leur image s’affiche au centre avec deux zones noires énormes perdues de chaque côté. Et si le téléviseur était vertical ?
Dans ce cas, l’image du téléphone colle parfaitement au format de la TV et rempli l’image entièrement. Comme si on avait cloné et agrandi son smartphone. Ce dernier devient alors la télécommande de ce que l’on affiche.
The Sero est donc un 43" entouré d’un cadre large et épais. Ce n’est pas gênant car cela colle plutôt bien avec le concept. Le choix du coloris est en revanche plus étrange. Une sorte de bleu-violet pas vraiment à la mode. Nous aurions plutôt vu du gris, du beige, du blanc, du bois….
La partie basse sous l’écran sert de caisse de résonance à la partie audio. C’est une bonne nouvelle car il sera compliqué d’associer une barre de son à ce téléviseur.
Connectivité : le strict minimum
Les connecteurs se retrouvent centrés en bas de la face arrière. Il y a trois entrées HDMI dont une avec eARC. C’est le strict minimum. Elles sont complétées par un double tuner et deux ports USB.
Il n’y a pas de sortie audio, ce qui vient confirmer le côté autonome du Sero. Il n’y a pas non plus de prise réseau. Cette TV est bien prévue pour être posée et mise en valeur comme un objet de décoration, plutôt éloignée des murs.
Il faut donc se rabattre sur le WiFi. Il est complété par le Bluetooth, pour la télécommande mais aussi pour d’autres types d’accessoires.
Un cache vient recouvrir toutes les prises. Quant aux câbles, ils passent à travers le pied où des rainures sont prévues pour les organiser proprement. Le tout est à nouveau recouvert par un autre cache.
Installation : l’originalité pèse son poids
The Sero est lourd, et même très lourd : 33,3 kg ! Il faut avoir des gros bras pour pouvoir le porter seul. Cela doit être l’unique téléviseur 43" impossible à sortir par soi-même du carton. Car il n’y a rien à assembler à part le pied arrière, lui aussi très lourd.
Heureusement, le pied se fixe via quatre vis sans avoir à sortir le Sero du carton. Ensuite, on est plus à l’aise pour le porter et le poser au sol sans craindre qu'il ne bascule.
La motorisation et l’ensemble en général semblent plutôt robustes est bien construits. C’est fait pour durer et ça se sent. Il faudra tout de même en prendre soin et ne jamais forcer manuellement sur l’écran.
Samsung prévient bien dans la documentation fournie de tenir le Sero par la partie basse fixe et non par l’écran. Et il ne faut pas le déplacer lorsque l’écran est en mode paysage.
Une fois posé, il est assez facile de le bouger en le faisant venir vers soi et en le pivotant sur l’un de ses trois pieds. Samsung a prévu en option une base sur roulettes au Sero s’il est prévu qu’il ait la bougeotte.
Ergonomie : univers Tizen, SmartThings et contrôle vocal
Comme nous le disions en introduction, malgré son design original à l'extérieur, à l’intérieur The Sero est un téléviseur Samsung quasiment comme les autres. La phase d’installation passe par l’application mobile SmartThings. Elle reconnaît automatiquement le téléviseur et propose son installation guidée.
L’installation débute en mode portrait, mais le Sero pivote très vite pour la suite des opérations. Il nous accompagne dans la connexion WiFi, les réglages du tuner TV, des entrées physiques, de l’intelligence artificielle pour le son et l’image ou encore dans le choix de l’assistant vocal.
A ce propos, vous avez le choix entre Bixby, l’assistant de Samsung, Google Assistant ou Amazon Alexa. Ceci peut bien entendu être modifié ultérieurement dans les paramètres. Le micro se trouve dans la télécommande.
Cette dernière est simplifiée comme Samsung a l’habitude de le faire. Elle nous amène à l’essentiel, sans aucune touche numérotée ou de lecture. Tout cela pouvant se faire à la voix si on le souhaite. Elle comporte une touche spécifique à The Sero : celle qui permet de modifier l’orientation de l’écran.
Une touche à l’arrière de l’écran sert à allumer et à éteindre l’écran ainsi qu’à changer de source et à modifier le volume. Il faut appuyer plusieurs fois pour changer de fonction.
L’interface Tizen avec son bandeau horizontal au bas de l’écran offre un accès rapide aux applications. Un petit coup vers la gauche amène aux sources, au magasin d’applications, à l’économiseur d’écran « Gallery » et aux réglages complets. On retrouve les applications habituelles comme Netflix, Amazon Prime, Apple TV, myCanal, OCS et même Salto depuis peu.
Et nous arrivons à la fonction tant attendue d’affichage du smartphone en mode portrait. Si vous possédez un modèle Samsung, ce sera très facile. Dans le menu de ce dernier, la fonction Smart View initie la recopie d’écran.
Si vous possédez un smartphone Android d’un autre fabricant, c’est un peu plus compliqué car rien n’est indiqué nulle part sur la façon de procéder. Dans la FAQ, Samsung indique pour ces téléphones d’installer SmartThings, et puis rien d’autre. Cela ne suffit pas pour le partage d’écran.
Après avoir longuement cherché, nous avons fini par trouver. Il faut utiliser la fonction « Duplication d’écran » du menu Android. Sauf que sur un modèle Sony Xperia par exemple, cette fonction n’est pas présente par défaut. Il faut aller la chercher dans les paramètres pour qu’elle s’affiche. Une fois fait, on peut enfin recopier l’image du smartphone sur le Sero.
La navigation est immédiate, les contenus vidéos s’affichent sans latence perceptible ni bug. Tout ce que l’on fait sur le téléphone est reproduit à l’identique sur le téléviseur. Cependant, il y a une différence de taille entre un smartphone Samsung et celui d’une autre marque. Lorsque l’on tourne un Samsung en mode paysage, The Sero pivote en correspondance pour toujours avoir la même orientation que le téléphone. Avec un autre smartphone, The Sero reste en mode portrait. Si l'on force The Sero en paysage, alors le smartphone Sony reste affiché au milieu à la verticale.
Quant à l‘iPhone, vous pouvez oublier : il n’est tout simplement pas compatible avec The Sero !
Traitement de l’image : Quantum Dot et Filmmaker Mode
The Sero est un téléviseur QLED avec Quantum Processor 4K accompagné de l’intelligence artificielle pour l’amélioration de toutes les composantes de l’image comme du son. La dalle est éclairée par l’arrière via différentes zones dont Samsung ne dévoile pas la quantité. Nous avons pu remarquer que le rétro-éclairage était d’excellente qualité, sans effet de vignettage ni aucun blooming visible.
Le HDR10+ est au rendez-vous, le Dolby Vision est absent, c’est le choix de Samsung. Nous retrouvons notre mode préféré Filmmaker que nous allons utiliser pour nos mesures. Un mode jeu permet de baisser l’input lag au maximum : il atteint les 25,5 ms.
Le Filmmaker associé aux couleurs chaudes nous semble un peu trop sombre par défaut. Tandis que le mode par défaut avec l’intelligence artificielle rend l’image vraiment trop outrancière à notre goût, peu naturelle, trop lumineuse, trop piquée. Ca passe sur la TNT ou du sport, mais il est a priori préférable de revenir au Filmmaker Mode pour les séances de cinéma.
Mesures : une dalle sans défaut
Le passage des mires et nos mesures confirme l’excellent travail effectué par Samsung sur cet écran. Il n’y a pas de problème de chroma upsampling ni d’overscan. Cependant, on remarque que le cadre autour de la dalle possède un léger jeu qui peut faire disparaître deux lignes de pixels selon le point de vue. L’anti-saccade est performant si vous souhaitez le convoquer, quasiment au niveau de ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Les effets de solarisation sont pour ainsi dire quasiment absents.
Il n’y a que sur la luminance où le Sero est un peu en retrait avec un pic maximal relevé de 504 nits. Elle plafonne à 150 nits en Filmmaker mode. Quant au contraste, il est assez faible dans la réalité. Poussé à fond par défaut, il écrase les blancs. En revenant à un réglage correct de 30/50 on récupère les détails dans les hautes lumières, mais l’ensemble reste en retrait dans les basses lumières.
Les couleurs sont bien respectées sans avoir à trop rentrer dans les réglages, même si la température de couleur est un peu trop froide, corollaire de cette image à l'esthétique sombre. Le DCI-P3 est couvert à 84% et le Rec.2020 à 62%, des chiffres très honorables. Quant au gamma, il ressort à 2.4 toujours dans le mode Filmmaker.
La consommation est assez élevée, surtout lorsqu’un smartphone est connecté en duplication d’écran. On monte alors à 100 Watts en moyenne, alors que la consommation n’est que de 65 Watts en lecture Netflix. L’économiseur d’écran paramétrable avec de nombreux fonds d’écrans en mode portrait consomme quant à lui 75 Watts.
Équipement sonore : comment se passer d’une barre de son
La large place disponible sous la dalle est dévolue au système sonore. Il comprend quatre haut-parleurs, incluant deux tweeters et deux médiums en mode stéréo, ainsi qu’un woofer à membrane plane en face arrière.
Le tout fonctionne donc en 4.1 avec un total de 60 Watts de puissance. Ce qui sera suffisant dans tous les cas étant donné que ce téléviseur monolithique est peu adapté à l’usage d’une barre de son.
Il n’y a pas de décodage immersif, seulement le support du Dolby Digital+. Le DTS n’est pas reconnu. L’intelligence artificielle règle automatiquement le son selon le contenu en lecture.
Analyse : agréable, mais un manque de contraste flagrant
A première vue, le Sero délivre une belle image lumineuse. Les couleurs sont belles et fidèles. Dans la jungle de Jumanji: Next Level, la végétation luxuriante se dessine avec précision et naturel. Dans le désert, la découpe entre le sable et le ciel est nette, bien que l’on n’ait pas l’effet de profondeur des téléviseurs les plus haut de gamme.
Tant que l’on reste sur des plans bien éclairés en plein jour, tout va bien. Le bât blesse dès que la nuit tombe. Il y a un manque criant de détail dans les zones sombres de l’image. Les noirs sont gris et on ne peut rien y faire. Le Filmmaker Mode n’est finalement pas adapté au Sero. Pour obtenir quelque chose de plus vivant, vous serez obligés de basculer sur des modes d’image moins naturels mais qui compenseront un peu ce manque de contraste.
C’est moins grave en utilisation smartphone, où l’on n’apporte pas la même attention à l’image que lors du visionnage d'un film. Toutefois, il faut bien rester en face en mode portrait car l’angle de vision est moins large dans cette position qu’en mode paysage. L’image dynamique et boostée est finalement bien adaptée à la diffusion de contenus et d’application venant d’un smartphone.
Du côté du son, le Sero est du genre vivant. Il a de la puissance sous le pied et ça se ressent. Autant qu’une barre de son moyenne gamme. Il tire toutefois un peu sur l’aigu avec un côté physiologique. Qui ira, une nouvelle fois, très bien avec les applications d’un smartphone type jeu ou vidéo en ligne. Le mode audio intelligent est plus lisse mais moins dynamique, avec moins d’impact dans le grave. Le son est plus étouffé mais plus facile à écouter sur le long terme.
Prix et concurrence : le seul de sa catégorie
Le Samsung The Sero n’a aucun concurrent car personne d’autre n’a osé se lancer sur ce créneau du téléviseur vertical. Toutefois, pour ceux cherchant absolument un affichage portrait, il existe des moniteurs professionnels qui fonctionnent dans ce format. Ils n’ont pas forcément la fonction de recopie d’écran sans fil du smartphone, mais un câble USB-C vers HDMI assurera ce service.
Le Sero se retrouve finalement en concurrence avec d’autres téléviseurs au design original, comme les Samsung The Frame ou encore certaines versions Bang & Olufsen avec motorisation du pied et des enceintes. Mais on parle ici de fonctions seulement, car niveau tarif, ces produits ne sont pas comparables.
L’avis de Clubic : un téléviseur d’ultra-niche
De par ses spécificités, ce téléviseur ne s’adresse pas à tout le monde. Il ne peut donc pas être comparé directement avec des téléviseurs classiques. Sa puissance de traitement est équivalente à celle des meilleures gammes Samsung, mais le contraste de la dalle est ici bien moins performant. Pour un usage purement cinéma, ce sera gênant. Mais comme ce n’est pas le but du Sero, ce n’est pas un argument négatif majeur. Dans un usage mixte avec smartphone et télévision, il joue très bien son rôle, à vous de voir les usages que vous en ferez. C’est aussi un écran au design original, qui pourra convaincre ceux qui ne veulent pas d’un téléviseur banal posé sur un meuble. La motorisation explique le prix élevé pour un 43", mais ça reste acceptable. Nous pensons simplement que Samsung aurait pu aller encore plus loin. En assurant toutes les fonctions de recopie d’écran avec tous les smartphones, iPhone y compris, et pas seulement pour les modèles Samsung. En proposant d’autres coloris et finitions. Et puis l’écran aurait pu être tactile, pour pousser le mimétisme du smartphone jusqu’au bout. Finalement, il fait plutôt très bien ce qu’il est censé faire, à vous de voir si vous êtes dans sa cible !
The Sero est un téléviseur Samsung qui s’adresse à la fois à ceux qui ne peuvent pas quitter leur smartphone et à ceux qui cherchent un téléviseur original pour leur décoration intérieure. Polyvalent et connecté, il lui manque du contraste pour bien faire en mode cinéma.
- Originalité, effet waouh
- Excellente luminosité
- Angles de vision
- Traitement de l’image de qualité
- Services connectés
- Idéal pour les accros au smartphone
- Smartphone Samsung plus que conseillé
- Contraste pas à la hauteur du Filmmaker Mode
- Couleur violette du téléviseur clivante