© AFP / Anne-Christine Poujoulat
© AFP / Anne-Christine Poujoulat

La scène française de YouTube est affectée par d'importantes turbulences depuis plusieurs semaines. En effet, des vidéastes sont visés par des accusations et autres plaintes pour des faits extrêmement graves…

Et Google n'est pas contre l'idée d'appliquer des sanctions à l'encontre des youtubeurs incriminés.

La parole se libère aussi sur YouTube

Depuis l'avènement du mouvement #MeToo (qui encourage les femmes à dénoncer les viols et agressions sexuelles dont elles ont été victimes) en 2007, les agissements de nombreuses personnalités aussi bien médiatiques que politiques ont été mis sur le devant de la scène. Cette prise de parole continue dans d'autres secteurs comme celui des créateurs de contenu sur YouTube.

En France, deux affaires ont été très médiatisées récemment : celle de Léo Grasset (connu pour sa chaîne DirtyBiology), visé par une plainte pour viol, et celle de Norman Thavaud (Norman fait des vidéos sur YouTube). Ce dernier a été placé en garde à vue ce lundi 5 décembre 2022 pour les motifs de viol et de corruption de mineurs. Une enquête préliminaire a également été lancée du côté de la brigade de protection des mineurs. Bref, autant dire que le paysage français de YouTube n'est pas très reluisant…

Des sanctions supplémentaires à prévoir ?

Jusqu'à aujourd'hui, la filiale française du site d'hébergement de vidéos était restée très silencieuse sur ces affaires. Pourtant, les deux créateurs cités précédemment font partie des plus suivis sur la plateforme. Contacté par Mediapart, un porte-parole du service s'est dit favorable à la mise en place de sanctions à l'encontre des youtubeurs. Et cela pourrait même aller plus loin, puisque les fameuses sanctions seraient appliquées lorsque « le comportement d’un créateur, sur YouTube ou en dehors, nuit à [leurs] utilisateurs, à [leur] communauté, à [leurs] employés ou à [leur] écosystème ».

Un positionnement fort et presque inattendu de la part de Google. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Ici, il ne semble pas être question d'une action radicale comme le bannissement temporaire, voire la suppression définitive d'une chaîne. Il s'agirait plutôt d'une suspension de la monétisation et d'une sorte d'invisibilisation du vidéaste. Ce dernier ne verrait par exemple plus ses vidéos apparaître dans les recommandations ou dans d'autres sections telles que les « Tendances » ou la page d'accueil. Pour faire simple, la personne serait toujours en mesure de poster des vidéos, mais ne pourrait potentiellement plus générer de revenus grâce à elles.

Toutefois, d'après l'article de Mediapart, YouTube ne veut pas se substituer à la justice et encourage les victimes à se manifester auprès des autorités en ce qui concerne les comportements en dehors de la plateforme. Une étude au cas par cas sera orchestrée par les instances de YouTube dans le but d'établir s'il y a matière à sanctionner un vidéaste ou non.

Source : Mediapart