Les AirTags avaient tout de l’arlésienne. Teasés depuis des mois et des mois par les informateurs habituels, ces petits boutons connectés ont finalement été officialisés par Apple fin avril. Dans la foulée, le constructeur à la Pomme nous a gentiment fait parvenir une poignée de ses nouveaux accessoires promettant de reléguer à un lointain passé ce moment embarrassant où l’on tâte, paniqué, ses poches à la recherche de son trousseau de clés.
Fidèle à lui-même, Apple signe avec ses AirTags un produit aussi simplissime que fonctionnel. Sans grande surprise, il est aussi plutôt cher, et doit s’accompagner de quelques accessoires pour livrer tout son potentiel. Apple dans ses œuvres.
- Simplicité d’utilisation
- Un réseau de localisation gigantesque
- 1 an d’autonomie et batterie remplaçable
- La précision de la localisation via UWB
- Rassurant, côté vie privée
- Passe-partout
- Obligation d’acheter des accessoires pour l’accrocher
- Pas de localisation en temps réel
- Incompatible avec Android
Les AirTags, qu’est-ce que c’est ?
Peut-être avez-vous déjà aperçu au porte-clés d’un ou d’une amie un étrange objet sans parvenir à l’identifier vraiment. Il y a fort à parier qu’il s’agisse d’un Tile, du nom du leader du secteur du tracker connecté. Une entreprise autrefois en situation de quasi-monopole, qui doit aujourd'hui claquer des genoux maintenant que l’ogre Apple veut se tailler une part de son gâteau.
Car il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures : l’AirTag d’Apple n’est ni plus ni moins qu’un tracker GPS. Appairez-le à votre iPhone, glissez-le dans votre portefeuille ou dans un sac à dos, et n’y pensez plus.
Non, le AirTag n’est certainement pas le produit le plus impressionnant d’Apple. Passée l’étape (rapide) de la configuration, ne vous reste plus qu’à oublier son existence… jusqu’à ce que vous ayez besoin de lui.
En effet le petit tracker est géolocalisé en permanence (nous y reviendrons) grâce à l’application Localiser de l’écosystème Apple. Vous pouvez ainsi remettre la main sur vos objets liés très facilement, et même faire sonner le AirTag si vous n’avez pas les yeux en face des trous.
Il est d’ores et déjà disponible à l’unité pour 35€, ou en lot de quatre pour 119€ (au lieu de 140€ si achetés individuellement). Le AirTag est compatible avec n’importe quel appareil Apple sous iOS / iPadOS 14.5.
Un « bouton » connecté qui manque d’accroche
À peine plus grands qu’une pièce de 2€, les AirTags sont — littéralement — des « boutons » connectés. Leur forme parfaitement ronde, et le capot arrière évoquent même carrément un pin’s. Dommage, il n’est pas question ici de les accrocher à votre veste… ni même de les glisser simplement dans la boucle de votre porte-clés.
Eh oui vous l’aurez remarqué, Apple n’a pas daigné poinçonner ses AirTags comme le fait pourtant Tile. Je vous le donne en mille : si vous souhaitez pendre un AirTag à un trousseau de clés ou l’accrocher n’importe où, il vous faudra passer par la case accessoires. Très Apple, encore une fois.
Pour l’exercice, la marque nous a justement fourni quelques lanières dans lesquels nous pouvons glisser nos AirTags. Il s’agit de modèles officiels, vendus sur le site d’Apple entre 35 et 45€ selon le matériau choisi. Mais le constructeur nous a aussi fait remarquer que de nombreux accessoiristes comme Belkin se sont déjà attelés à la tâche d’étoffer la gamme d’accessoires — et parfois à des prix plus abordables. Gardez donc toutefois en tête qu’un AirTag « nu » est assez limité dans ses possibilités d’attache.
Ceci étant dit, le format du AirTag est selon nous parfaitement calibré. Pesant 11 grammes et n’excédant pas 8 mm d’épaisseur (soit à peine plus que les iPhone 12), il saura se glisser absolument partout. L’objet comporte deux parties distinctes : la « bulle » blanche supérieure en plastique (laquelle peut être personnalisée via une gravure sur le site officiel — jusqu’à 4 caractères ou emojis), et le couvercle métallique qui recouvre… la pile CR2032. Vous avez bien lu : le AirTag est un produit Apple dont nous pouvons changer la batterie nous-mêmes. Une révolution ?
Blague à part, ce détail assure non seulement une belle endurance au tracker (la marque table sur une pile par an), mais lui garantit aussi une certaine durabilité. Ajoutons que les AirTags sont certifiés IP67 et peuvent donc résister à une immersion de 30 minutes dans un mètre de profondeur.
Comment ça fonctionne ?
Les AirTags empruntent aux écouteurs AirPods leur mise en route simplissime. Sortez-le de son écrin et approchez-le de votre iPhone pendant 5 secondes. Une pop-up s’affichera sur l’écran du smartphone, vous demandant si vous souhaitez configurer l’AirTag.
Ensuite, libre à vous de choisir un nom parmi la liste prédéfinie par Apple (porte-monnaie, clés, sac à dos, vélo, etc.) ou de lui donner un sobriquet de votre cru. L’idée étant de baptiser le tracker d’après le nom de l’objet qu’il est censé suivre à la trace.
Et après ? Eh bien c’est tout. Désormais synchronisé, et ajouté à vos appareils listés dans l’application Localiser (laquelle regroupe déjà normalement tous vos appareils à la Pomme), vous n’avez plus rien à faire.
Toute la gestion des AirTags s’effectue ensuite via cette application. En le sélectionnant, vous pourrez déclencher une alerte sonore sur le tracker pour aider à le localiser. Pour ce faire, le AirTag n’utilise d’ailleurs pas de haut-parleur mais sa membrane qu’il fait vibrer grâce à un aimant. Attention toutefois à bien tendre l’oreille car le volume sonore n’est pas très élevé.
Dans le pire des cas, vous pourrez utiliser la fonction « Localiser » qui tire parti de la puce U1 intégrée dans les iPhone à partir du 11 et donc dans ces AirTags. Grâce à la technologie ultra wide band, votre iPhone sera en mesure de vous guider très précisément en direction de votre bouton connecté. L’écran du smartphone devient alors une véritable boussole, et des vibrations vous indiqueront lorsque vous vous rapprochez de votre cible. Très efficace (et ludique).
Si vous ne disposez pas d’un iPhone dernier cri, la fonction « localiser » ne vous sera pas proposée. Vous pourrez toutefois traquer votre AirTag aussi précisément que n’importe quel appareil lié à votre compte iCloud. Suffisamment précisément, en tout cas, pour savoir si vous l'avez oublié au bureau, ou dans un parc. Une fois sur place, sortez votre loupe et votre plus bel impair pour remettre la main sur l’AirTag esseulé !
Enfin précisons que l'AirTag n’actualise pas sa localisation en temps réel. Il est dépendant du réseau d’appareils à proximité. Ainsi, il n’est pas recommandé de s’en servir pour traquer ses animaux qui pourraient s’enfuir dans des endroits vierges de toute présence d’Apple.
Que se passe-t-il en cas de perte ?
Tout l’intérêt d’un AirTag est de connaître à tout moment où se situent les objets qui lui sont liés. Mais leur portée est bien entendu limitée. Comme n’importe quel appareil Bluetooth, elle est de 100 mètres. Alors que se passe-t-il une fois cette distance entre vous et votre AirTag ? C’est là qu’entre en jeu le « mode perdu », activable via l’application « Localiser ».
Apple s’est assuré de faire de son appli un véritable réseau, émaillé par des dizaines de milliers d’appareils sous iOS, iPadOS ou macOS. Par conséquent, et même si votre tracker connecté est — pourquoi pas — dans un autre pays, il pourra être localisé grâce au concours (inconscient) de tous les utilisateurs et utilisatrices du réseau Localiser.
Par quel prodige ? Simplement via des requêtes invisibles transitant via Bluetooth avec les appareils à proximité du AirTag. En permanence, le bouton va interroger les iPhone, iPad et Mac à proximité pour tenter de récupérer des informations de localisation — anonymement, nous y reviendrons. Par conséquent, on serait tentés de dire qu’il est « impossible » de perdre la trace d’un AirTag, à moins que celui-ci se retrouve dans un endroit extrêmement reculé de la planète et qu’il ne croise la route d’aucun autre appareil Apple pendant une durée prolongée (ou que sa batterie soit retirée).
Notez que les personnes qui passent à proximité d’un AirTag en « mode perdu » ne sont pas notifiées. Aucun risque, a priori, de se faire voler ses affaires. Mais que se passe-t-il si quelqu’un tombe justement sur votre tracker abandonné ?
Le cas échéant, Apple indique sur sa page de support que n’importe quel smartphone permettant de lire les puces NFC peut scanner le AirTag afin d’obtenir quelques informations à son propos. En « mode perdu », vous avez la possibilité de laisser un message à destination de la personne qui pourrait retrouver votre objet. Il peut s’agir de coordonnées pour vous contacter par exemple. Ensuite, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour espérer être tombé sur quelqu’un d’honnête.
Quid de la confidentialité des données avec l’AirTag ?
Puisque l’on parle d’un appareil dont la fonction première est d’être géolocalisé en permanence, il y a de quoi s’inquiéter pour sa confidentialité — et c’est bien naturel. Toutefois, Apple a mis en place toute une série de garde-fous permettant d’éviter d’être suivi à son insu par ses trackers dernier cri.
D’abord, il faut rappeler que les AirTags utilisent le Bluetooth LE (low energy) et sont dotés d’un identifiant unique dynamique. En clair, celui-ci change régulièrement, et empêche ainsi des personnes mal intentionnées de le suivre contre votre gré.
Les « requêtes invisibles » dont nous parlions plus haut pour définir le réseau Localiser sont également chiffrées de bout en bout. « Personne, y compris Apple, ne peut connaître la localisation ou l’identité de tout individu employant le réseau pour participer à la recherche d’un AirTag égaré, ni même l’emplacement des appareils utilisés à cette fin », écrit noir sur blanc Apple sur son site dédié.
Mais que faire si une personne a discrètement glissé dans notre poche ou dans un sac un AirTag destiné à nous suivre en permanence ? Ce cas de figure a bien entendu été étudié par la firme. Si votre iPhone, iPad ou même iPod Touch est en contact prolongé avec un AirTag qui ne lui est pas lié, le message suivant s’y affichera « Détection d’un AirTag suivant vos déplacements ».
En touchant la notification, l’utilisateur accède à une interface lui permettant de faire sonner l’AirTag afin de le localiser, de désactiver ce type d’alertes dans le cas où ce serait simplement une personne de votre famille qui aurait oublié son AirTag dans vos affaires, ou enfin suivre une procédure conduisant à la désactivation du tracker.
Apple AirTags : l’avis de Clubic
Apple ne réinvente pas la roue avec son nouveau produit. Mais à la différence de Tile, ses boutons connectés profitent d’un réseau de localisation absolument massif. En effet le leader du marché ne peut compter que sur les seuls utilisateurs de son propre réseau pour aider à retrouver des objets perdus. Avec les AirTags, ce sont plus d’un milliard d’appareils à la Pomme qui œuvrent de concert pour trianguler en permanence (et anonymement) d’hypothétiques trackers esseulés.
Mais Apple fait du Apple. Son AirTag est cher (39€ contre 19€ chez Tile), et oblige à se doter d’accessoires tiers pour pouvoir ne serait-ce que l’accrocher à un porte-clés. De plus, certains aimeraient sans doute pouvoir opter pour un tracker plus fin, susceptible de ne pas épaissir inutilement un portefeuille par exemple.
Toujours est-il que les AirTags remplissent avec brio leur mission de géolocalisation et que, une fois n’est pas coutume, on peut remplacer soi-même la batterie de l’appareil pour en assurer une meilleure durabilité.
Les AirTags sont les produits les plus « Apple » qui soient. Chers par rapport à la concurrence, ils sont aussi très simples d’utilisation et font un travail remarquable pour vous aider à retrouver vos objets égarés. Dommage que l’achat d’accessoires soit presque obligatoire pour en profiter vraiment.
Comme plusieurs autres produits de la marque, les Apple AirTags s'intègrent parfaitement dans l'écosystème iOS grâce à l'application « Localiser », qui aura eu des années pour se bonifier avant son arrivée. Nous les recommandons ainsi aux utilisateurs d'iPhone et plus largement à toutes les personnes qui se sont bien intégrées dans l'écosystème d'Apple.
Le design est simple et épuré avec un capuchon en plastique blanc et un dos en aluminium surmonté de l'inévitable logo fruité. Notons la présence d'un haut-parleur pour faire sonner les Apple AirTags en cas de perte.
Au-delà du traçage de proximité à l'aide du Bluetooth, Apple met à disposition des possesseurs d'Airtags des millions d'iDevices qui pourront les aider à localiser de manière sécurisée et anonyme un objet hors de portée de leur propre connexion Bluetooth. Les possesseurs d'iPhone 11 et modèles sortis ultérieurement pourront grâce à la puce UWB bénéficier d'un tracking de précision par le biais de la réalité augmentée.
- Simplicité d’utilisation
- Un réseau de localisation gigantesque
- 1 an d’autonomie et batterie remplaçable
- La précision de la localisation via UWB
- Rassurant, côté vie privée
- Passe-partout
- Obligation d’acheter des accessoires pour l’accrocher
- Pas de localisation en temps réel
- Incompatible avec Android
Test réalisé sur des produits prêtés par le constructeur.