D'ici 2026, les batteries des voitures électriques devront en théorie avoir chacune leur propre passeport, pour une plus grande transparence sur le véritable cycle de vie de ces dernières.
La Global Battery Alliance (GBA) a annoncé, en marge du Forum économique mondial qui se tenait à Davos il y a quelques jours, avoir développé son concept de « passeport batterie » pour les véhicules électriques. Il devrait voir le jour d'ici 2026, année où l'Union européenne imposera la classe de performance énergétique sur les batteries et, probablement, le précieux sésame pour toutes les voitures neuves vendues dans la zone. La plateforme GBA, constituée d'entreprises, de gouvernements, d'organisations et d'industriels du monde entier, affirme que ce passeport devrait prendre la forme d'un QR code apposé sur la batterie.
Une carte d'identité de la batterie aux informations précieuses
« Les batteries sont la clé pour débloquer la transition énergétique », explique la Global Battery Alliance, avant d'immédiatement tempérer. « Dans le même temps, les batteries sont gourmandes en matériaux et en ressources, avec des impacts sociaux et environnementaux inévitables tout au long de la chaîne de valeur. Cela inclut les émissions de gaz à effet de serre lors de l'approvisionnement en matériaux, du traitement et de la fabrication des batteries ainsi que les problèmes de travail des enfants et de violations des des droits de l'Homme. »
La GBA veut donc contribuer à un véritable effort de transparence dans les chaînes de valeur des batteries. Et quoi de mieux que le passeport batterie pour y parvenir ? L'intérêt de cet outil est tout trouvé, d'autant plus que les membres de l'alliance (dont notamment Volkswagen, Audi, Tesla, CATL, BASF, Umicore et l'UNICEF) ont directement contribué, ces trois dernières années, à valider sa création.
Mais avant de revenir sur sa forme, un mot encore sur son utilité. Cette sorte de carte d'identité de la batterie permettra de collecter tout un tas de données sur l'instrument :
- L'historique complet de fabrication ;
- La provenance des matériaux qui ont servi à sa fabrication ;
- L'ensemble des acteurs impliqués dedans ;
- Ses performances en matière de durabilité ;
- Sa composition chimique exacte ;
- Son poids.
Une évolution des batteries des voitures électriques ces prochaines années sous l'impulsion de l'UE
Cette proposition de passeport batterie faite par l'alliance GBA entre pleinement dans le cadre de la feuille de route de l'Union européenne. Dès le 1er juillet 2024, les constructeurs automobiles auront l'obligation de délivrer des informations sur les batteries des véhicules commercialisés en Europe, avec une déclaration spécifique de l'empreinte carbone.
Moins de deux ans plus tard, le 1er janvier 2026, les batteries devront, comme votre réfrigérateur ou votre téléviseur, voir figurer sur leur face visible une petite inscription indiquant leur classe de performance énergétique. Il est fort probable à ce stade que les informations sur la batterie (citées précédemment dans notre article) soient ainsi directement accessibles à l'aide d'un QR code imprimé sur cette dernière.
En 2027, une nouvelle étape sera franchie, puisque des seuils maximum d'empreinte carbone seront fixés. Ils permettront de mettre fin à la vie des batteries qui polluent le plus. Puis, d'ici 2030, il sera directement possible d'intervenir dans la composition chimique de la batterie. Des proportions minimales de contenu recyclé seront d'ailleurs à respecter, avec un minimum de 85 % de plomb, 12 % de cobalt et 4 % de lithium et de nickel. Ces proportions pourront évoluer en 2035.
Sources : GBA, Caradisiac