Des trottinettes électriques en plein câlin, ici à Paris en janvier 2023 © Shutterstock
Des trottinettes électriques en plein câlin, ici à Paris en janvier 2023 © Shutterstock

Pointant un certain « laxisme », le ministre des Transports promet de rapidement légiférer si les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service ne durcissent pas rapidement leurs pratiques. Clignotants, âge minimum ou contrôles, tous les sujets sont sur la table.

Partout dans les grandes villes françaises, elles sont de plus en plus remises en question. À Lyon, les conditions d'utilisation ont été durcies. Même chose à Marseille, où les machines en libre-service provoquent une certaine anarchie. Et à Paris, la maire Anne Hidalgo n'en veut plus et propose à ses administrés de décider de leur sort à l'occasion d'un référendum local qui aura lieu dans moins d'un mois. Pour mieux contrôler le marché sur l'ensemble du territoire français, le ministre des Transports, Clément Beaune, essaie de reprendre la main.

Relever l'âge minimum à 14 ou 16 ans : l'une des idées du plan Beaune pour les trottinettes électriques

Dans le JDD, ce week-end, le ministre a fait part de son plan pour mieux réguler l'usage des trottinettes électriques, et tenter ainsi de diminuer le nombre d'accidents – parfois dramatiques – survenus envers ou à cause des petits engins à deux roues. Appelant les opérateurs à agir rapidement, il brandit même la menace d'une régulation par la loi, ou toute autre arme de l'arsenal législatif.

Du côté du gouvernement, les idées pour réguler l'usage des trottinettes électriques en libre-service ne manquent pas. Concernant l'âge minimum par exemple, celui-ci est aujourd'hui fixé à 12 ans. Le ministre des Transports souhaite que cet âge soit relevé à « au moins 14 ou 16 ans », avec l'idée de généraliser à tous les exploitants de trottinettes électriques un certain nombre de dispositifs de vérification de cet âge.

Sur la partie contrôles et sécurité, Clément Beaune ne propose pas encore l'adoption obligatoire du casque, évoquant la trop grande difficulté à contrôler le respect de celle-ci. En revanche, il prône l'obligation des clignotants sur toutes les machines, et souhaite doter chacune d'entre elles d'un numéro d'identification apparent. Le mécanisme de double béquille doit être généralisé, selon lui, pour éviter les empilements de trottinettes qui nous semblent aujourd'hui bien familiers. Même chose pour les emplacements de stationnement obligatoire, difficiles à faire cohabiter avec les autres modes de mobilité ou de transport.

Mettre fin au laxisme en faisant pression sur les opérateurs et sur les municipalités

L'idée donc, pour le gouvernement, est de reprendre un peu la main sur la régulation du secteur des trottinettes électriques en libre-service. Pas une mince affaire, puisque la loi sur les mobilités de 2019 avait octroyé de larges pouvoirs aux municipalités, pour qu'elles puissent contrôler la pratique localement.

Mais aujourd'hui, le « laxisme » pointé du doigt par le ministre des Transports a assez duré. Dans le Journal du dimanche, Mr Beaune a aussi évoqué l'idée d'un durcissement des contraventions pour les utilisateurs qui montent à deux sur un appareil. Si elles sont de 35 euros actuellement, le comportement des usagers de ces trottinettes n'est pas toujours exempt de tout reproche. « C'est interdit et c'est la cause d'un accident grave sur cinq », a-t-il rappelé.

Clément Beaune n'a pas manqué d'adresser un petit tacle à Anne Hidalgo, qui voit « un aveu d'échec et de faiblesse » dans la démarche de la dirigeante socialiste, qui s'en remet aux Parisiens avec ce fameux vote local du 2 avril. « J'irai voter comme citoyen et comme élu de Paris. Vous avez compris dans quel sens », dit-il à ce sujet.

Source : JDD