Depuis 2013 et la sortie de Banshee, de nombreuses séries ont essayé de reprendre, d'imiter et d'adapter son style pulp percutant. Mais aucune n'est arrivée à la cheville de cette reine du genre, dont il est enfin l'heure de parler dans cette chronique.
- Vous aimez le genre pulp et les personnages charismatiques
- Vous voulez voir ce qu'Antony Starr a fait avant The Boys
- Vous appréciez les scénarios surprenants et coup de poing
- La violence omniprésente et graphique, c'est non merci
- Les scènes de sexe souvent gratuites vous dérangent
- Vous êtes sensible (il y a des morts et des passages difficiles, vraiment)
Le veilleur d'écran[s] S04E09 📺 : Banshee
Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série (ou en tout cas son incroyable générique d'intro par Methodic Doubt, impossible à passer) :
Fiche technique Banshee
Genre | Thriller, Action, Drame, Mystère, Policier |
Réalisation | David Schickler, Jonathan Tropper |
Editeur | Your Face Goes Here Entertainment, Cinemax |
Plateforme | OCS, MyCanal |
Nombre de saisons | 4 |
Nombre d'épisodes (Total) | 38 |
Classification | Déconseillé / interdit aux moins de 16 ans |
Banshee, Painsylvanie
Chères lectrices, chers lecteurs,
Je me dois de commencer cette chronique par des excuses. D'abord, pour avoir attendu tant de mois avant de vous parler de Banshee dans Le Veilleur d'écran[s], qui a aujourd'hui plus d'un an d'existence. Ensuite, et surtout, pour les bleus au visage et à l'âme que vous aurez probablement à l'issue de cette chronique « coup de poing », centrée sur ce qui est, pour moi, la meilleure série dite « pulp », de ces dernières années. Par « pulp » j'entends parler de ces fictions américaines populaires, qui jouent des stéréotypes en abusant sans vergogne du cocktail action, sexe et violence, pour un résultat rocambolesque et parfois teinté de kitch.
Quarry, Jett, Reprisal, Hap and Leonard ou encore Warrior, sont quelques séries qui se sont essayées au genre ces dernières années, dans le sillage du show qui nous intéresse aujourd'hui. Mais si aucune n'a vraiment démérité - surtout Warrior, créée comme Banshee, par Jonathan Tropper et dont j'ai impatiemment attendu la saison 2 en ce mois d'octobre -, aucune ne peut se targuer d'être à la hauteur du maître étalon proposé par Cinemax.
Dans le premier épisode de cette série composée de quatre saisons, Lucas Hood (incarné par un déjà solide Antony Starr, dont la notoriété a surtout explosé depuis son rôle de Homelander dans The Boys), un cambrioleur professionnel tout juste sorti de prison, s'installe dans la petit ville reculée de Banshee. Suite à un événement que je vous laisserai découvrir, il va se faire passer pour le shérif de cette ville de Pennsylvanie (le vrai étant mort, bien évidemment).
Lucapuche
Lucas Hood va donc devoir assumer les responsabilités de shérif en tentant de mêler le respect de la loi qui incombe à son nouveau statut, surtout face à ses collègues, et ses méthodes personnelles, assurément plus expéditives et répréhensibles - bien que plus efficaces. Et il va avoir du boulot.
En effet, différents camps se font la guerre dans ce territoire Amish où les forces en présence n'hésitent pas à faire couler le sang pour dominer les autres. Ajoutez à cela un voile de mystère enveloppant le passé de notre anti-héros et de son ex-compagne Carrie (Ivana Miličević), également sur place, et vous avez les grandes lignes du démarrage de Banshee.
Dans ce show, qui ne fait que gagner en intensité, en enjeux et en qualité au fil de ses épisodes, les personnages sont tous plus charismatiques, percutants et badass, les uns que les autres. Au final, seule l'ultime saison est un peu en-dessous du niveau des précédentes, et ce malgré la présence d'Eliza Dushku au casting.
« Banshee est toujours l'une, si ce n'est LA référence de la bagarre, tant elle est efficace et inventive dans ses façons de casser des bouches et de le montrer ».
Je pourrais donner des exemples pour vanter les mérites des personnages pendant des paragraphes, mais je vais me contenter de quelques mentions spéciales au-delà des deux personnages déjà cités : l'inquiétant et profondément marquant antagoniste Kai Proctor (Ulrich Thomsen), la solide et sérieuse flic Siobhan (Trieste Kelly Dunn), le démesuré et excentrique Job (Hoon Lee) ou encore la séduisante et intrigante Rebecca (Lili Simmons).
Au bar Shérif
Ces quelques personnages (et tant d'autres, vraiment, aucun n'est oubliable, principaux comme secondaires) sont tellement bien écrits et incarnés que leurs caractères et leurs actions risquent de vous marquer au fer rouge. Le revers de la médaille ? Les rôles collent tant à la peau de leurs acteurs/actrices respectifs qu'aujourd'hui leurs apparitions dans d'autres shows me replonge immédiatement dans Banshee…
Mais outre les personnages, qui dit « pulp » dit surtout « action ». Et croyez moi, le show ne se moque pas du monde de ce côté là. On y trouve certaines des meilleures scènes de combat que j'aie pu voir sur écran.
Violentes et crues, extrêmement bien chorégraphiées et réalisées, la série ne lésine ni sur les moyens ni sur les effets, et les bastons de Banshee percutent le spectateur, le laissant sonné, quitte à tuer un personnage important au passage pour faire bonne mesure. Pour moi, il s'agit toujours de l'une si ce n'est de LA référence de la bagarre, tant elle est efficace et inventive dans ses façons de casser des bouches et de le montrer.
Banshee, c'est donc des personnages inoubliables, des explosions de violence jubilatoires (si on aime le genre, bien entendu) et des scènes de sexe qui ponctuent l'action, pour répondre à nos plus bas instincts et doper le rythme. Mais au milieu de tout ça, la série s'attarde aussi sur différentes problématiques qui peuvent réellement impacter les petites villes rurales où la loi du plus fort l'emporte. Racisme décomplexé, communautarisme extrême, problèmes de drogue, de corruption et d'armes… Ce ne sont pas les sujets qui manquent pour ajouter un peu de fond et d'émotions à un show qui va bien au-delà de la simple série d'action bas du front.
Je préfère être franc et vous prévenir : certains passages sont véritablement difficiles (graphiquement et émotionnellement) et risquent de vous laisser des douleurs durables. Je sais en tout cas que certaines des miennes sont toujours là. Et pourtant, je ne regrette pas une seconde les heures investies dans cette série de haut vol qu'est Banshee.
- Vous aimez le genre pulp et les personnages charismatiques
- Vous voulez voir ce qu'Antony Starr a fait avant The Boys
- Vous appréciez les scénarios surprenants et coup de poing
- La violence omniprésente et graphique, c'est non merci
- Les scènes de sexe souvent gratuites vous dérangent
- Vous êtes sensible (il y a des morts et des passages difficiles, vraiment)
Au moment de l'écriture de ces lignes, les quatre saisons de Banshee sont disponibles sur Canal+ et OCS.
Besoin d'une nouvelle série à regarder ? Retrouvez toutes nos critiques et chroniques séries.