©Jérôme Cartegini pour Clubic
©Jérôme Cartegini pour Clubic

Très en forme, le groupe Volkswagen continue de développer sa gamme de véhicules électrifiés. Après la Golf, la Passat, le Tiguan, et le Touareg, c’est au tour de la séduisante Arteon d’intégrer une motorisation hybride rechargeable. Disponible en version berline ou Shooting Brake, elle affiche une autonomie électrique de 59 km dans la moyenne haute du moment. Un argument de poids pour les clients urbains et périurbains qui veulent limiter leur passage à la pompe.

Hormis sa petite citadine Polo, Volkswagen couvre aujourd'hui presque tous les segments avec pas moins de 7 modèles déclinés sous deux différents labels : les GTE, orientés performances et sportivité, et les eHybrid, qui mettent l’accent sur le confort et l’élégance. Outre les avantages fiscaux dont bénéficient les PHEV (en particulier pour les entreprises), les progrès technologiques réalisés ces dernières années ont permis d’améliorer significativement leur autonomie.

Le marché est plus que jamais au beau fixe pour cette nouvelle génération de motorisations. À fin juin 2021, l’hybride rechargeable affichait une croissance de 7,8% contre 2,8% en 2020 à la même période. L’électro-mobilité (toutes motorisations électriques confondues) représente désormais 32% du marché auto. Tous les feux sont au vert pour les constructeurs comme Volkswagen, qui ont pris de l’avance dans le domaine de l’électrification.

Selon une étude publiée par Statista en 2021, 84% des Français parcourent moins de 49 km pour leurs trajets quotidiens en voiture (95% en Allemagne). Avec une autonomie comprise entre 54 et 62 km (cycle WLTP) en mode 100% électrique, l’Arteon eHybrid peut donc permettre de réaliser de substantielles économies de carburant à ceux pouvant facilement recharger leur véhicule. Deux finitions sont proposées : Elegance à partir de 54 765 €, et R-Line à 54 865 €. Il faut compter 600 € supplémentaires pour la version Shooting Brake.

 ©Jérôme Cartegini pour Clubic
©Jérôme Cartegini pour Clubic

Le plaisir de conduire une berline

Quatre ans après son lancement, l'Arteon fait partie des grandes berlines qui évoluent dans l’ombre des SUV. Restylé en 2020 et complété dans le même temps par une élégante version break, ce modèle (qui demeure l’un des moins connus de la marque) vaut le détour. Le constructeur a pris soin d’agrémenter son vaisseau amiral d’un mode GTE (une sorte de mode Sport poussé à l’extrême) permettant de profiter en un clin d’œil d’une puissance maximale. La direction se raffermit, tout comme les suspensions ainsi que les pédales de l’accélérateur et des freins. Un vrai bonheur qui rappelle le mode Cupra sur les voitures éponymes.

L’autre atout de cette Arteon réside dans sa fonction boost qui est activée en permanence. Sous le capot, cette propulsion dissimule un groupe motopropulseur désormais éprouvé qui se compose d’un bloc essence 1,4 TSI de 156 ch et d’un moteur électrique de 115 ch alimenté par une batterie en lithium-ion 13 kWh. Associé à une boite à double embrayage DSG6, l’ensemble délivre une puissance combinée de 218 ch et un couple de 300 Nm à 1500 trs/mn. Sans être un foudre de guerre, notre modèle de test a tout de même suffisamment de répondant pour abattre le 0 à 100 km/h en 7,8 s et assurer une vitesse de pointe maximale de 237 km/h (130 km/h en mode 100% électrique). Batterie rechargée, les accélérations sont franches, voire fulgurantes en activant le mode GTE. Pour augmenter les sensations, celui-ci est agrémenté d'un bruitage artificiel de grosse cylindrée diffusé via les haut-parleurs, plutôt bien conçu et réaliste.

Même s’il l’on peut s’amuser un peu, l’Arteon est avant tout une grande routière typée confort. Grâce à des amortisseurs pilotés de série qui gomment parfaitement les imperfections de la route, une insonorisation remarquable et un habitacle spacieux et confortable, c’est un véhicule qui s’apprécie tout particulièrement en conduite coulée. Malgré son gabarit, elle sait se montrer très agile et souple sur les petites routes, en ville ou durant les manœuvres. Sur le papier, la consommation du PHEV allemand s’élève à 1,1 l/100 km (cycle WLTP) avec des émissions de CO2 à 27 g/km.

©Jérôme Cartegini pour Clubic

Performances et recharge

Durant notre essai sur un parcours mêlant petites routes de campagnes et passages en ville, notre consommation moyenne s'élevait à 1,9 l/100 km sans trop forcer sur le pied. Durant un autre trajet (batterie vidée) de 39 km exclusivement sur autoroute en respectant les limitations de vitesse, la consommation moyenne a grimpé à 7,6 l/100 km. Pas si mal pour une berline de plus de 1,8 tonne. Même lorsque l’ordinateur de bord indique que la batterie est vide, le véhicule garderait toujours un seuil minimum invisible afin qu’il puisse toujours fonctionner en mode hybride simple. À l’usage, le moteur perd néanmoins un peu de sa sobriété lorsque la batterie est vidée.

©Jérôme Cartegini pour Clubic

En plus des classiques modes de récupération d’énergie durant les phases de décélération et de freinage, l’Arteon eHybrid permet au besoin de recharger la batterie via le moteur thermique. À noter qu’il est possible d'activer la récupération d’énergie à l’ancienne via le levier de la boite auto DSG6 (D ou B). Comme sur les autres PHEV de la marque, on peut choisir de conserver un seuil de charge via le menu de l’ordinateur de bord. Côté autonomie, nous avons pu parcourir 41 km en forçant le mode tout-électrique (bouton E-Mode de la console) sans adopter un mode d’écoconduite particulier. Des performances qui se situent dans la moyenne des berlines PHEV de dernière génération.

La recharge de la batterie de 13 kWh, placée sous la banquette arrière, demande 5h45 sur une prise à domicile de 1,8 kW et 3 h 40 sur une borne publique ou une Wallbox 3,7 kW. Contrairement à d’autres constructeurs qui ont intégré des sécurités pour qu’il ne soit pas possible de brancher les voitures sur certaines prises ou rallonges électriques, les Volkswagen branchées dotées d'un faible ampérage peuvent être rechargées n’importe. Un avantage certain, car il n’est pas toujours évident de trouver une prise compatible à moins de 3 mètres du véhicule pour brancher le câble. La trappe se trouve sur la droite de la calandre avant, ce qui reste à l'usage bien plus pratique que sur le côté.

©Jérôme Cartegini pour Clubic

À bord de l’Arteon eHybrid

Présenté comme un coupé 4 portes, le véhicule de 4,87 m de long pour un empâtement XXL de 2,84 m flirte avec les dimensions d’une limousine. Dotée d’un châssis assez bas (on a plus l’habitude), elle affiche un style dynamique renforcé par sa silhouette élancée, son pavillon fuyant, son grand capot légèrement bombé, et sa belle signature LED. À l’intérieur, c’est du Volkswagen pur jus : sans être premium, la qualité et l’assemblage des matériaux ne souffrent d’aucun défaut, mais l’ambiance est sérieuse, voire un peu austère. Malgré une position de conduite très basse, on trouve très vite ses marques et le plaisir de conduire une berline qui accroche bien à la route.

Les assises sont larges et confortables avec un espace aux jambes royal pour les passagers arrière. La hauteur sous plafond à l’arrière se révèle en revanche un peu juste pour les plus grands. Le volume de 557 litres du coffre est quant à lui très satisfaisant. Pour ceux qui n’utilisent pas les caméras de recul, l’inclinaison marquée du hayon rend la visibilité arrière difficile durant les manœuvres.

Hormis pour la climatisation, il faut composer avec le virage à 160° du tout tactile qu’a pris (un peu trop vite) Volkswagen. Même si par la force des choses on finit par s’y faire, cela nuit à l’ergonomie du véhicule. Le superbe volant multifonctions et ses divers boutons compensent un peu l'absence de commandes physiques.

Aides à la conduite : du mieux !

La grande berline allemande eHybrid embarque une foison d’aides à la conduite parmi les plus évoluées du moment. Au menu on retrouve le système de conduite semi-autonome de niveau 2 « Travel Assist », capable d’adapter automatiquement la vitesse du véhicule à l’approche d’un rond-point ou d’un virage en fonction des marquages routiers, des panneaux de signalisation, et des véhicules qui le précèdent. Ce système peut en outre gérer seul la vitesse en fonction du flux de circulation jusqu’à 210 km/h. L’Arteon dispose en sus d’un contrôle adaptatif du châssis (DCC) qui permet de modifier la configuration du châssis en fonction du mode de conduite choisi : Confort, Eco ou Sport.

Le véhicule intègre également un régulateur de distance adaptatif « ACC », l’assistant de maintien de voie « Lane Assist », ou encore le freinage d'urgence « Emergency Assist ». En cas de risque de collision, ce dernier stoppe seul le véhicule si pour une raison ou une autre le conducteur ne réagit pas aux alertes sonores et visuelles. À l’usage, ces assistances à la conduite nous ont semblé mieux intégrées dans l’Arteon que dans la Golf eHybrid. Difficile de savoir si c’est là une simple impression, ou si cela vient de véritables améliorations au niveau des réglages, du cerveau-moteur, etc.

Quoi qu’il en soit, nous avons notamment pu rouler jusqu’à 125 km/h sur l’autoroute en laissant le « Travel Assist » réguler seul la vitesse sans nous faire peur. Bien que moins sensible, le « Lane Assist » demeure toujours trop brusque pour être utilisé sereinement. Hérités de la Touareg, les projecteurs matriciels à LED IQ.Light renforcent la sécurité et le confort au volant. Ces feux intelligents, qui fonctionnent de concert avec la caméra frontale, adaptent leur faisceau lumineux pour rouler en pleins phares sans éblouir les autres automobilistes.

Des technologies dernier cri

Comme tous les derniers modèles du groupe allemand, l’Arteon embarque tous les gadgets high-tech en vogue. Pourvue des connexions Wi-Fi, Bluetooth et 4 G (via une eSim intégrée en usine), elle donne accès à une pléiade de services en ligne : streaming audio, webradios, commandes vocales, appel des secours, etc. Compatible avec les services « Over The Air », le véhicule peut recevoir de nouvelles mises à jour à distance, pour de nouvelles fonctionnalités comme pour des améliorations système. L’ordinateur de bord permet de gérer les fonctionnalités multimédias et relatives au véhicule : navigation GPS avec informations trafic en temps réel, affichage tête haute, éclairage d'ambiance, assistances à la conduite, etc.

L’agencement du menu et des sous-menus nous a semblé plus simple que dans la Golf. Réactif et lisible même en plein jour, le système se distingue en outre par des interfaces graphiques très soignées. Les commandes des aides à la conduite sont réparties entre le volant multifonction et l’instrumentation 100% numérique, et l’ordinateur de bord. Il faut un certain temps pour se familiariser avec l’ergonomie, qui manque d'intuitivité. Le menu de l’ordinateur de bord s’avère toutefois un poil plus simple que sur la Golf, mais celui de l’instrumentation reste trop brouillon.

Le volant multifonction permet de piloter et afficher certaines fonctions sur l’instrumentation telles que les modes de conduite, les commandes vocales, la consommation énergétique, etc. Soulignons également la présence d’Apple CarPlay (sans fil) et Android Auto qui s’activent en toute transparence dès lors qu’on monte à bord du véhicule.

Véhicule connecté oblige, l’Arteon eHybrid est associée à une app mobile (Android et iOS) baptisée We Connect. Dotée d’une interface très conviviale, elle offre une multitude de fonctionnalités à distance : données de conduites, verrouiller/déverrouiller le véhicule à distance (portières, vitres, capot…), activer les feux de croisement, niveau de charge de la batterie et de carburant, programmer la climatisation, historique de ses derniers parcours, etc. Une application ultra complète qui comprend des nouveautés très intéressantes, comme le dégivrage du pare-brise à distance.

Application Arteon We Connect

Fiche technique

©Jérôme Cartegini pour Clubic

Verdict : faut-il craquer pour la Volkswagen Arteon eHybrid ?

Avec l’Arteon eHybrid, Volkswagen chasse du côté des « cadres sup » en entreprises. Même si son tarif au-dessus de la barre fatidique des 50 000 € euros ne lui permet pas de prétendre au bonus écologique de 1 000 €, elle échappe tout de même au malus en vigueur pour les modèles thermiques. Les sociétés ont en outre droit à de plus en plus d’aides de l’État et des collectivités locales pour acquérir des modèles branchés et même s’équiper de bornes compatibles.

La berline allemande ne manque pas de charme avec son profil de grand coupé et ses lignes bien affutées. Confortable et spacieuse avec un espace à l’arrière digne d’une limousine, notre version d’essai bénéficie d’une dotation de série particulièrement riche tant en termes d’aides à la conduite que d’équipements high-tech. Bien qu’elle ait tous les atouts d’une grande routière avec ses amortisseurs pilotés de série qui absorbent parfaitement les irrégularités de la route et son silence de fonctionnement royal, elle sait aussi se montrer presque sportive avec le mode GTE activé.

Une belle polyvalence pour cette berline, qui se présente comme une excellente alternative aux SUV. Avec un ticket d’entrée à 54 865 €, notre version d’essai Arteon 1.4 eHybrid 218 DSG6 R-Line se paie néanmoins au prix fort. Elle fait face essentiellement à la Peugeot 508 Hybrid 225 e-EAT8 (à partir de 45 850 €) qui dispose également de sérieux arguments à faire valoir pour un prix plus mesuré.

Prix et équipements

Volkswagen Arteon 1.4 eHybrid 218 DSG6 R-Line : 54 865 €
Prix du modèle hors options : 54 765 €

Principales options du modèle de test

  • Projecteurs « IQ.Light – LED » directionnels, calandre avec bande LED
  • Dynamic Light Assist
  • Clignotants défilant à l’arrière
  • Travel Assist : Assistant de conduite
  • Jantes en alliage léger 18” Sebring
  • Vitres arrière et lunette arrière surteintées à 65%
  • Ciel de pavillon Noir Titane
  • Sellerie Microfleece Vienna
  • Sélection du profil de conduite
  • Android Auto et Apple CarPlay
  • Sellerie Microfleece Vienna
  • Volant sport multifonction en cuir, chauffant, avec commandes tactiles et palettes au volant

Principaux équipements de série

  • Projecteurs avant à LED avec feux de jour à LED, Feux arrière LED
  • Front Assist avec freinage d’urgence en ville et détection des piétons
    Lane Assist : assistant de maintien dans la voie
  • Régulateur de vitesse adaptatif et prédictif « ACC » avec limiteur de vitesse
  • Park Assist 3.0 : système d’assistance aux manœuvres de stationnement en créneau et en bataille
  • Jantes en alliage léger 18” « Valdemossa » diamantée noire
  • App Connect sans fil
  • Climatisation automatique tri-zones tactile
  • Digital Cockpit Pro : combiné d’instruments digital
  • Interface Bluetooth
  • Keyless Access : système de verrouillage/déverrouillage sans clé
  • Sièges avant Confort réglables en hauteur et en appui lombaire
  • Siège conducteur ergoComfort
  • Système Navigation et Infotainment « Discover Media »
  • Ouverture et fermeture du coffre mains libres « Easy Open/Easy Clos »