Un objet virtuel qui passe « de votre écran à vos mains » en un e-mail. C'est la philosophie de la société américaine Shapeways, spécialisée dans l'impression 3D à bas prix pour le grand public. Son service en ligne, lancé la semaine dernière, permet pour une centaine de dollars de commander puis recevoir un prototype physique d'une création en image de synthèses.
L'apparition des imprimantes 3D n'est pas nouvelle. Nombre de sociétés, comme Protomold, Starprototype, Cerion ou encore Dimension, se sont positionnées sur ce marché du « prototypage rapide ». Un processus long et onéreux, généralement réservé au designer ou aux industriels. « Jusqu'à présent ce genre d'imprimantes 3D, dans lesquelles plusieurs couches de polymères sont successivement accumulées, matérialisant ainsi un objet en trois dimensions, restaient très cher », explique Peter Weijmarshausen, PDG de Shapeways, un essaimage de la branche recherche de Philips aux Pays-Bas. « Le prototypage rapide a été utilisé par l'industrie automobile et aéronautique depuis des années, mais maintenant nous la rendons accessible aux consommateurs finaux », ajoute-t-il.
L'utilisateur soumet son objet sous forme digitale, puis Shapeway vérifie qu'il est bien réalisable: « il faut s'assurer que l'objet ait un volume plein », précise Weijmarshausen. Car certaines sociétés comme Ponoko permettent déjà de créer de tels objets. En revanche leurs différentes parties doivent être assemblées après coup. Shapeway va plus loin en construisant des objets en un bloc, permettant même d'y inclure des parties mobiles. « Il est ainsi possible de faire une horloge en état de marche », insiste-t-il.
Les imprimantes qu'emploie la firme sont disponibles dans le commerce. Mais elle cherche à élargir le spectre des plastiques imprimables et même à intégrer d'autres matériaux tels que le métal ou la céramique. Mais pour le moment, cette technique nécessite un laser beaucoup plus cher et lent.
Dans ce secteur, la complexité de l'objet n'est pas primordiale, le coût de ces réalisations réside essentiellement dans la quantité de matière nécessaire. À terme il sera possible d'intégrer aux imprimantes 3D des « cartouches » de divers matériaux, afin de produire des objets bien plus complexes.
Lorsque Shapeways reçoit l'objet virtuel, il lui suffit ensuite de le transmettre à sa chaine de production, avant de le livrer en dix jours maximum, pour un coût compris entre 50 et 150 dollars en moyenne, contre plus de mille pour ses principaux concurrents. Un véritable service d'impression 3D à la demande.