Le gouvernement vient de fixer les modalités nécessaires pour permettre à un nouvel acteur de déposer un dossier de candidatures en vue d'obtenir la quatrième licence de téléphonie mobile. C'est Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, qui vient d'annoncer lors d'un débat parlementaire que son prix sera fixé à 206 millions d'euros, c'est à dire un tiers du prix des licences 3G d'Orange, de SFR et de bouygues-telecom qui ont chacun du s'acquitter de la somme de 619 millions pour l'obtenir dans les années 2000. A cela s'ajoute une redevance de 1% du chiffre d'affaires des opérateurs.
Mais cela est finalement assez logique. Dans le précédent appel d'offres initié par l'Arcep, l'Autorité de régulation des télécoms, ce sont des fréquences de 15 Mhz qui ont été attribuées alors qu'il s'agit ici de 3 blocs de fréquences 5 Mhz, dont l'un réservé à un nouvel entrant. « Nous proposons une règle simple, guidée par un souci d'équité avec les opérateurs existants », a-t-il ajouté, misant sur une baisse des prix des offres de l'ordre de 7% grâce à l'arrivée d'une nouvelle concurrence en matière de téléphonie mobile.
Côté calendrier, l'attribution de la 4ème licence 3G devrait être faite avant la fin de l'année prochaine pour une ouverture commerciale du service dans le courant de l'année 2012. D'ici là, l'appel à candidatures récompensera le « meilleur dossier » et devra « faire jouer la concurrence non pas sur les prix mais sur la capacité à répondre à ces engagements. [...] Nous ne souhaitons pas de quatrième opérateur au rabais », a déclaré Luc Chatel, misant donc fortement sur la couverture mobile de tout le territoire et sur les types d'offres proposées.
Les deux autres blocs de fréquences de 5 Mhz seront pour leur part attribués à l'un des trois opérateurs mobiles ou au nouvel entrant qui pourrait profiter de cette aubaine pour améliorer davantage sa couverture réseau. La procédure d'attribution des deux blocs de fréquence n'est pas encore définie. Il pourrait s'agir d'enchères ou d'une sélection des candidats sur dossier.
Diviser par deux la facture ?
Interrogés dans la presse ce matin, Xavier Niel et Maxime Lombardini se sont tous deux redits prêts à payer le montant de la licence. Ils tablaient alors sur un droit d'entrée de 210 millions d'euros, et ont également précisé qu'Iliad ne s'interdirait pas d'être candidat pour les deux blocs restants.
Xavier Niel a une nouvelle fois pointé du doigt « l'oligopole » des trois opérateurs de téléphonie mobile historique et précisé que Free comptait couvrir l'ensemble de la population rapidement, à condition de gagner de l'argent : « Nous n'allons pas attendre vingt ans de profits pour nous poser la question des zones blanches ».
Entre autres objectifs, Free promet également de diviser par deux la facture. « Pour un foyer de trois personnes disposant chacun d'un forfait, cela représente 2 340 euros par an. Notre but est bien de faire économiser 1 000 euros par an aux familles, » déclare Xavier Niel en s'appuyant sur les montants moyens perçus d'après l'Arcep par les opérateurs. Free Mobile s'engage par ailleurs à offrir aux opérateurs virtuels (MVNO) « un accès très favorable » à son réseau. De quoi « leur permettre de se différencier » au lieu de « revendre les offres des opérateurs sans pouvoir innover ».