Directeur Général et co-fondateur de Twenga, Bastien Duclaux réagit à l'apparition d'un label pour les comparateurs de prix. Il revient également sur le modèle de ce 'moteur de recherche de shopping' cherchant à distinguer résultats naturels et résultats commerciaux.
JB - Twenga n'est pas satisfait par la nouvelle charte sur les comparateurs de prix. Souhaitez-vous un label spécifique pour un guide d'achat comme le vôtre ?
BD - Non, nous ne souhaitons pas un label spécifique, mais plutôt une prise en compte de notre modèle dans le label existant, ce qui impliquerait sans doute une révision de la charte.
La Charte des comparateurs de prix définie en juin 2008 par le Secrétariat d'Etat au développement de l'économie numérique et la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) a été conçue pour le modèle particulier de comparateurs de prix de ses sept signataires. Cette charte suppose que tous les marchands présents sur le site du comparateur ont une relation directe et contractuelle avec ce dernier.
Cette condition ne s'applique pas à Twenga. Twenga est un véritable moteur de recherche de shopping, un comparateur de deuxième génération. Nous utilisons des robots pour « crawler » les sites marchands. Nous n'avons pas de relation commerciale avec la plus grande partie des 60 000 sites dont nous présentons les offres.
Nous pensons que la charte devrait être adaptée à notre modèle parce que c'est un modèle d'avenir. Il vise à donner aux consommateurs l'accès à toutes les offres marchandes du Web, en toute objectivité et sans limitation. Nous souhaiterions donc être inclus dans une nouvelle discussion de la charte et du label qui en dépend. Nous voulons suggérer de nouvelles idées, par exemple que la transparence sur la fraîcheur des données soit matérialisée par la publication de la dernière date et heure de rafraîchissement des données.
JB - Quel est votre modèle économique exactement ? CPC, CPA ? Avez vous néanmoins des relations commerciales avec certains des marchands référencés sur votre site ?
BD - Nous indexons 3 à 10 fois plus d'offres que nos concurrents (au total près de 150 millions d'offres dans 13 pays) mais nous entretenons des relations commerciales avec seulement un petit nombre des marchands que nous indexons, moins de 10%.
Ces marchands choisissent de nous rémunérer en échange d'une plus grande visibilité dans des emplacements dédiés, clairement différenciés des résultats naturels de recherche.
Nous tirons la plupart de nos revenus, environ 80%, du modèle CPA. Nous avons choisi ce modèle de rémunération basé sur les ventes réalisées parce que c'est un modèle vertueux. Il est sans risque pour les marchands et il nous force à être un bon moteur de recherche de shopping. Si nous ne présentons pas le bon produit au bon consommateur au bon moment, nous ne générons pas de vente et donc pas de commission pour nous.
En ces temps de crise, nous pensons que le marché est demandeur de ce type de proposition au CPA et qu'il va se développer.
JB - Pourquoi le modèle des enchères, si populaire dans le SEM, ne s'impose pas à celui des guides d'achat ?
BD - En fait, certains de nos concurrents utilisent déjà un système d'enchères. La plupart des acteurs ne font pas payer le CPC à un prix fixe, mais selon un système d'enchères basée sur la demande de visibilité des marchands sur les différentes catégories de produits. C'est un système qui n'est pas très connu, car il opère à l'intérieur de la communauté fermée des clients de chacun de ces comparateurs.
Dans les modèles ouverts, dont nous faisons partie, je pense que le modèle des enchères trouvera sa place sous forme d'enchères ouvertes et que de plus ces enchères incorporeront la notion de performance des marchands - créant ainsi un environnement plus transparent et plus vertueux pour le consommateur final.
Cependant, il faut d'abord que les marchands se familiarisent avec notre modèle, celui d'un comparateur de prix ouvert où tout marchand peut être référencé. Nous sommes le troisième comparateur de prix du Web français et le 14ème mondial, mais nous sommes peu connus. C'est en grande partie pour cela que la Fevad et le Secrétariat d'Etat au développement de l'économie numérique ont pu passer à coté de notre modèle. C'est à nous de faire entendre notre voix, d'éduquer le marché et de proposer de nouvelles options.
JB - A l'image de Google avec Product Search (ex Froogle), l'avenir est-il d'établir une différence claire entre résultats naturels et résultats commerciaux ?
BD - Oui, la distinction entre résultats de recherche naturels et résultats de recherche sponsorisés est certainement l'avenir des moteurs de recherche de shopping comme Twenga. C'est un élément essentiel de la qualité de l'expérience utilisateur et de la confiance qu'il a dans le moteur de recherche. C'est certainement aussi l'une des clés du succès de Google.
C'est une forme de transparence que la charte des comparateurs de prix ne prend pas encore en compte. C'est un des aspects que nous souhaiterions contribuer à incorporer dans cette charte.
JB - Bastien Duclaux, je vous remercie.
B. Duclaux, Twenga : "La charte des comparateurs de prix ne prend pas en compte notre modèle"
Publié le 06 juillet 2009 à 16h44
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