Président et fondateur de Playsoft, Nicolas Bensignor présente cet éditeur spécialisé dans les "jeux sérieux" (serious games en V.O.), un nouveau segment soutenu par Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat à l'économie numérique.
JB - Nicolas Bensignor, bonjour. Un jeu peut-il être sérieux ? Quelle est votre définition du "Serious Game" ?
NB - Un jeu peut être sérieux dans son sujet et dans les messages et valeurs qu'il transmet. Mais pour connaître le succès, un Serious Game a intérêt à être sérieusement ludique ! L'enjeu de tout créateur de Serious Game est de trouver le bon équilibre entre l'aspect éducatif du jeu et le divertissement qu'il procure. Un Serious Game est d'autant plus efficace et pertinent que l'apprentissage est intuitif, non ostensible et fait partie intégrante du gameplay.
Un « Serious Game » est un jeu vidéo qui inclut mais surtout dépasse le pur divertissement pour être un vecteur innovant d'éducation, d'information, d'apprentissage. Le plaisir, le vécu virtuel, l'investissement personnel des joueurs renforcent l'efficacité pédagogique.
JB - A qui s'adresse Star Ecologie ? Quel sera le modèle économique de cette application ?
NB - Star Ecologie s'adresse aux jeunes de tous âges, de 6 à 66 ans. Conçu par Playsoft et l'Exploradome (musée interactif des sciences et du développement durable), ce Serious Game a été labellisé par Cap Digital comme particulièrement innovant. L'objectif est de permettre d'appréhender le développement durable d'une manière simple et ludique mais dans toute sa complexité (imbrication des problématiques économiques, environnementales et sociales) et dans toute son envergure (omniprésence de la problématique au quotidien). Il s'agit aussi de défendre une vision constructive et optimiste et de permettre au joueur de prendre conscience de son pouvoir d'action, à travers ses choix quotidiens et le vote démocratique. Surtout aujourd'hui où il ne faut pas laisser se développer un « blues écolo » défaitiste, mais au contraire mobiliser les capacités d'actions de chacun.
Le modèle économique sera un mélange classique de gratuit et de premium, mais l'univers dans lequel le joueur évoluera sera totalement gratuit.
JB - NKM a fait du développement des Serious Games une priorité. Pensez vous que cette activité puisse valoriser le savoir faire hexagonal et la "French Touch" à l'international ?
NB - L'initiative de NKM est excellente. Le Serious Game est un secteur à fort potentiel de croissance et d'emplois. La French Touch dans le jeu vidéo est reconnue et appréciée à travers le monde, cela vaut également dans le Serious Game. Notre pays allie des capacités uniques pour devenir un des premiers viviers de créateurs de Serious Games : créativité et sens du design, savoir faire technique, excellence de l'éducation, nombreux projets d'entreprises (comme l'a révélé le succès de l'appel à projet de la DGCIS sur le Serious Game) .
Dans ce secteur de forte innovation, le soutien public est primordial. Par exemple, le Canada s'est hissé en 15 ans aux premiers rangs mondiaux du jeu vidéo, grâce à des incitations publiques astucieuses et cohérentes sur la durée. L'action de NKM va dans ce sens. C'est un investissement de long terme pour l'avenir de notre pays. Bien accompagné par des incitations publiques, le Serious Game français est voué à un fort développement à l'international.
JB - Nicolas Bensignor, je vous remercie.
Nicolas Bensignor, Playsoft : "un Serious Game a intérêt à être sérieusement ludique !"
Publié le 06 octobre 2009 à 15h34
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