AL - Julien Braun, bonjour. Au terme d'une année 2009 assez difficile dans le domaine de la publicité, quel bilan tire Blogbang de ses activités en ligne ?
JB - Blogbang est resté fidèle à son modèle de départ, issu d'un constat simple : la fragmentation actuelle des médias nécessite une agrégation des contenus via de nouveaux réseaux (blogs, réseaux sociaux...). L'outil BlogBang est simple : des vignettes animées sont présentes sur les blogs de notre plateforme. Quand l'internaute y passe sa souris, le lecteur se déploie et la vidéo est enclenchée. Nous continuons facturons donc à la performance, puisque c'est l'internaute qui sollicite manuellement la vidéo, et que l'annonceur ne paye que l'interaction entre son client potentiel et sa publicité.
Aujourd'hui, on compte plus de 5.000 blogs affiliés à notre plateforme qui nous permettent de toucher une population de plus 21 millions d'internautes et l'on diffuse plus de trois millions de vidéos par semaine, qui passent aussi maintenant par le biais d'applications Facebook partenaires. En 2008, première année pleine d'activité, nous avions fait 1,1 million d'euros de chiffre d'affaires. Sur 2009, nous avons réalisé 1,8 million, ce qui correspond à une progression d'environ 60% alors que le marché du display accuse un recul de 6%.
Quel est le principal argument de Blogbang aujourd'hui, cette promesse d'une performance aisément mesurable ?
JB - Bogbang est un média de masse, à la fois dans une logique d'image et de ROI (retour sur investissement). Nous ne sommes donc pas dans une démarche de transformation pure comme peut l'être un Google, mais plus dans une optique de campagne média, avec un prix unique pour l'annonceur basé sur le nombre d'activations de sa publicité. Comme l'internaute est moteur dans le processus de vision de la publicité, on atteint un taux de mémorisation très important, de l'ordre de 60% environ. En tous les cas, un chiffre bien supérieur à ce que l'on obtient dans un tunnel de publicités classique adressé à un spectateur passif, où l'on tourne plutôt autour des 15%. L'avantage de notre solution, c'est qu'il n'est pas nécessaire de faire voir plusieurs fois la vidéo pour obtenir une bonne mémorisation. En juin dernier, nous avons mis en place un bouquet offrant à l'annonceur 1 million de visionnages actifs. Nous sommes passés à 2 millions en octobre, et là nous allons lancer une formule qui comprendra 5 millions de visionnages pour 100.000 euros. Avec de tels volumes, on estime être nettement au delà d'une simple émergence médiatique.
Média de masse, absence de ciblage précis et vidéo, l'idée est-elle de positionner Blogbang comme une alternative à la pub TV ?
JB - Aujourd'hui, Blogbang est compétitif par rapport à la télévision dont il peut très bien compléter l'action et l'on communiquera peut-être autour de cette nouvelle offre en ramenant nos metrics au fameux GRP (Point de couverture brute en français, indice de pression d'une campagne publicitaire utilisé en télévision, ndlr). Pour les annonceurs présents en TV, qui représentent à peu près 50% de notre chiffre d'affaires publicitaire aujourd'hui, notre stratégie ne sera pas de suggérer que tous les investissements doivent aller sur Internet, mais plutôt de dire qu'une partie du budget global d'un plan de communication peut être employée de façon efficace sur Blogbang, avec une distribution de contacts qui sera complémentaire de celle de la cible TV, notamment sur la cible des 25-49 ans.
Tous vos clients ne sont pourtant pas présents en TV ?
JB - 50% de notre chiffre d'affaire proviennent de clients issus de la Grande Consommation (L'Oréal, Axe ou Diesel...), qui sont tous en TV. 30% sont issus des secteurs du cinéma et de l'entertainment, qui eux, n'y vont pas. Les 20% restants sont des constitués d'annonceurs dont les plans média ne leur permettent ce type de support. Comme ils n'ont pas forcément la surface médiatique pour faire passer leur message, ils ont besoin d'influence. A ces derniers, on propose nos « opérations spéciales » : relations publiques, événements blogueurs, contenus sponsorisés, en vue d'une expérience de marque enrichie qui sera largement relayée sur le Web.
En tant qu'éditeur de site, pourquoi devrais-je monétiser mon site via Blogbang plutôt qu'avec un concurrent comme eBuzzing ou GoViral ?
JB - Tout d'abord, parce que notre plateforme est rodée et qu'aujourd'hui elle marche sans problème, ce qui n'est pas forcément le cas partout. C'est l'avantage d'être arrivé les premiers, nous avons été moteurs sur un certain nombre de développements - tous nos outils ont été pensés et développés en interne - et ça, le marché le reconnait. Ensuite, tout simplement parce que nous avons un réseau puissant, qui attire toujours plus d'annonceurs, et fédère donc toujours plus de blogueurs et de partenaires média.
Quel est votre principal objectif pour 2010 ? Le développement du portail Blogbang, qui s'est récemment étoffé de contenus sélectionnés parmi les publication des blogs affiliés ?
JB - Arriver avec un agrégateur en 2010 serait une erreur. Nous essayons donc de développer autour de notre site un concept plus qualitatif, qui permettrait de mettre en valeur l'influence du réseau des partenaires Blogbang. L'idée serait donc plutôt d'en faire une porte d'entrée vers la blogosphère. C'est également un espace qui nous permet de mettre en valeur nos opérations spéciales et de faire de la gestion de communauté au service des marques. En 2010, média va avec influence et e-réputation, il faut qu'on soit capable de répondre à ça. Au niveau des blogs et du « Web 2.0 » en général, les annonceurs veulent une offre globale, qui combine les propositions de valeur de l'agence, de la régie ou de la relation publique.
Julien Braun, merci.
