De son côté, Google s'appuie sur la notion de « fair use », un terme juridique qui autorise l'utilisation de certains contenus sans demander d'autorisation, du moment que cela se fait de manière raisonnable et appropriée... Gallimard estime à 12 millions le nombre d'ouvrages numérisés en six ans sans l'autorisation des maisons d'édition et des ayant-droit.
Déjà Google avait été reconnu coupable de contrefaçon pour avoir reproduit sans autorisation des extraits de livres sur sa plate-forme Google Books. Le tribunal de grande instance de Paris avait alors condamné l'entreprise de Mountain View à verser 300.000 euros de dommages et intérêts à divers éditeurs.
Pourtant d'autres éditeurs dénoncent clairement la défense par les majors d'un « pré-carré économique ». Eric Martin, directeur de la diffusion du Petit Futé, qui donne libre accès à ses guides, estime que certains éditeurs souhaitent « défendre un modèle économique vieux de plusieurs siècles basé sur l'impression et la diffusion d'ouvrages. Ils doivent désormais s'auto-protéger ».
Le conflit se durcit entre éditeurs français et la firme Google. A l'heure où notamment l'université de Tokyo innove en matière de numérisation d'ouvrages, la question de l'avenir du livre reste ouverte.