Kunlun Tech Co Ltd, la société chinoise mère de Grindr, a annoncé lundi s'être accordée avec l'administration américaine pour vendre la populaire application de rencontres gay.
L'administration américaine a-t-elle fait plier un géant chinois ? Reuters rapporte qu'en mars le CFIUS, l'organisation interministérielle chargée d'analyser les acquisitions d'entreprises américaine par des investisseurs étrangers, a demandé à Kunlu de finalement recéder Grindr.
En attendant 2020, la firme fait profil bas
Une acquisition finalisée par Kunlun en 2018 après deux ans de transaction, mais qui n'avait pas été soumis à l'examen du CFIUS. Si aucun motif « spécifique » n'a été invoqué pour justifier cette inversion d'acquisition, la nature des données récoltées par Grindr sur le territoire américain pourrait avoir officieusement appuyé cette décision.En pleine débâcle avec les géants chinois de la tech, dont Huawei, les Etats-Unis veulent désormais appliquer une tolérance zéro envers les entreprises étrangères exploitant les données de ses citoyens. D'autant plus lorsque celles-ci sont d'ordre sensible. Très populaire aux Etats-Unis, Grindr récole par millions des données ayant trait à la géolocalisation et au statut VIH de certains d'entre eux.
Des données qui peuvent impliquer « des membres du personnel militaire ou des services de renseignement américains ». Deux sénateurs américains, Edward Markey et Richard Blumenthal, avaient déjà enjoint la firme à rendre des comptes sur sa politique de données. Mais Kunlun s'est accordé avec le CFIUS pour ne pas envoyer de données en Chine. En attendant 2020, la firme a décidé de conserver son siège social aux Etats-Unis et d'inclure deux citoyens américains dans son conseil d'administration.
Source : Reuters.