Un peu plus d'un an après la sortie du premier volet, Activision nous offre la suite de son jeu de stratégie à grand succès. On remarquera au passage que l'éditeur n'a pas jugé bon de conserver le mot Civilization dans le titre, c'est pourtant ce simple mot qui avait lancé la carrière du premier. Ce Call To Power 2 était bien sûr très attendu dans la mesure où il constitue la suite d'un jeu qui a très bien marché mais aussi parce qu'il est censé corriger les défauts de jeunesse qui ont énervé nombre de joueurs.
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes
L'équipe de développement de Call To Power 2, a bien compris le principe et suit ce proverbe à la lettre. Ainsi au premier coup d'oeil il est bien difficile de différencier les deux épisodes, et seule l'allure générale de l'interface a été remaniée. Le principe du jeu est lui aussi identique. D'ailleurs celui-ci n'a pas vraiment changé depuis le premier Civilization développé par Sid Meier. Il s'agit donc toujours de prendre en main un peuple entre 3500 avant et 2300 après JC, en essayant de vous assurer la victoire d'une des trois manières possibles : en écrasant toutes les autres civilisations (victoire par la force), en construisant le "Gaia Controller" (victoire scientifique), en assurant la paix dans le monde pendant un certain laps de temps (victoire diplomatique). Pour réaliser ces objectifs, il faudra, comme d'habitude, prendre le contrôle de territoires de plus en plus grands pour être à même de produire davantage que les autres peuples. Ces peuples peuvent être au maximum huit en début de partie.Mais, si l'un deux disparaît prématurémment, il est toujours possible que d'autres nations voient le jour, sans jamais dépasser la limite des 8 civilisations simultanées. L'élément moteur de la croissance de votre empire est toujours la ville. Du nombre de celles-ci, dépendra la puissance de votre nation. Ce sont elles qui génèrent le commerce (et donc vos ressources financières), la recherche scientifique et la production industrielle. Cette dernière se divise en deux catégories : la production brute pour la construction d'unités ou de batiments et les travaux publics pour les transformations du terrain environnant la ville. Ces travaux publics constituaient l'une des innovations majeures de Call To Power premier du nom. Il n'est plus nécessaire de construire un grand nombre de côlons pour mettre en place des routes, pour irriguer les champs et construire des mines. Le côlon ne sert plus qu'à bâtir de nouvelles villes. Ce système apportait une plus grande souplesse de maniement et c'est tout naturellement que Call To Power 2 conserve cette nouveauté.
Cliquez sur les images pour agrandir
Jamais content...
S'il corrige un très grand nombre de problèmes, permettant ainsi un jeu plus rapide et plus agréable. Call To Power 2 n'est cependant pas exempt de défauts. C'est effectivement le moment d'être vilain et de dire toutes les méchancetés que l'on peut en penser. La première chose à critiquer est justement l'un des points qui a été le plus retravaillé, puisqu'il s'agit du système de négociations ! Non pas que les possibilités offertes soient désagréables mais elles sont incomplètes. Il n'est par exemple pas possible de négocier une trève pour le compte d'un allié... Plus grave : malgré toutes les possibilités offertes, on a toujours une certaine impression d'inconsistance. Les réactions des différents bélligérants sont très stéréotypées et il n'y a jamais de doute sur la nature de l'adversaire : c'est toujours une stupide machine contrôlée par des scripts bien basiques !L'ergonomie générale du logiciel n'est pas non plus parfaite. Il est ainsi très difficile de comprendre comment sont régies les productions de chaque ville en particulier la recherche scientifique. Il faut souvent repasser par les écrans récapitulatifs pour avoir des infos précises sur son empire. Et ce problème est alors encore plus gênant car le nombre de clics de souris à effectuer pour passer d'un écran à l'autre est parfois impressionnant. Le pire est cependant atteint lorsque votre empire fait un progrès scientifique permettant la construction de nouveaux bâtiments : il faut alors changer la production dans chacune des villes... Une à une ! Dans le même genre, les fonctions de gestion automatique sont ridicules. Ne confiez surtout pas la maintenance de vos villes aux maires : ce sont des incapables. Les développeurs ont-ils chercher à reproduire ce qu'ils ont pu observer dans la réalité ? En tout cas ils ont réussi à nous fournir un assistant tout à fait inutile... Dommage !
Le troisième élément très décevant dans Call To Power 2, concerne la réalisation technique. C'est une constante dans ce genre de jeux mais on aurait aimé avoir au moins quelques innovations. La matérialisation des frontières est la seule à signaler et le graphisme général, s'il est lisible, reste très basique. Les sons quant à eux remplissent bien leur office ce qui n'est pas le cas des musiques assez rapidement agaçantes... Enfin, pour en finir avec les critiques, le mode réseau est toujours, à mon sens, aussi décevant. Le principal reproche qu'il avait été fait à Call To Power était de ne pas proposer de mode simultané. Dans ce nouvel opus , il faut encore se contenter d'un mode batard. Pendant qu'un joueur fait son tour, les autres ne peuvent que visualiser certaines infos et essayer d'élaborer une stratégie. Seul CivNet, un titre vieux de plusieurs années, permet réellement de jouer en même temps, avec temps limité ou non. Dommage espérons qu'une énième version repropose cette option...
Cliquez sur les images pour agrandir
Conclusion
Que peut-on dire finalement ? Tout d'abord ce n'est pas un titre révolutionnaire, mais ça je crois que vous l'avez déjà tous compris. Le principe du jeu n'a pas bougé depuis la première version de 1991 et l'interface est la même que dans Civilization : Call To Power. Néanmoins, ce Call To Power 2 apporte suffisament de modifications pour rendre son achat indispensable à tous les fans de la série. Pour tout vous dire, je n'avais pas franchement apprécié Call To Power premier du nom, que je trouvais trop brouillon, mais cette nouvelle mouture m'a conquis et ce d'autant qu'il se paye le luxe de tourner tout à fait convenablement sur un simple Pentium 233 MMX, chose suffisamment rare pour être soulignée.Une remarque toutefois, pour relativiser mon enthousiasme : malgré un didacticiel plutôt bien fait et une aide contextuelle précise, le jeu sera difficile à prendre en main pour le néophyte. C'est une remarque que l'on a pu faire à tous les "Civilization" et je crains, qu'encore une fois, beaucoup de joueurs ne soient découragés par tant de possibilités. Il est à ce sujet surprenant de voir que près de 10 ans après la sortie du Civilization originel, les mêmes problèmes soient encore apparants.