La marque Mitchell Acoustics, c’est pour l’instant un seul produit, les enceintes uStream One. Afin de se différencier de l’offre actuelle, ce modèle, vendu par paire, fonctionne sans fil, non pas en Wi-Fi mais en Bluetooth. Cette particularité assure une grande facilité d’usage et une indépendance face à un réseau Wi-Fi pouvant être tantôt instable, tantôt congestionné. Que proposent ces jolies petites uStream One en termes de qualité sonore ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.
Après avoir travaillé pour différentes sociétés dans l’audio ainsi que dans l’industrie musicale, le britannique Paul Mitchell a créé une marque à son nom. L’idée initiale était de marier la qualité avec la facilité d’utilisation, pour les plus fainéants d’entre nous qui ne veulent ni appareils HiFi, ni câbles qui traînent, et utilisant leur smartphone en source sonore principale.
Pour atteindre ce résultat, Mitchell s’est reposé sur le protocole Bluetooth True Wireless Stereo. C’est celui que l’on trouve dans les écouteurs intra-auriculaires sans fil. Il permet de synchroniser parfaitement le son dans l’oreille droite avec celui de l’oreille gauche. Le Bluetooth propose normalement une liaison stéréo unique avec un seul appareil à la fois. Grâce au TWS, il y a bien deux liaisons sans fil simultanées. Le TWS se limite à la stéréo, il ne permet pas d’appairer plusieurs casques ou plusieurs paires d’enceintes pour faire de la multidiffusion. Si l’on revient à l’objectif de Mitchell Acoustics, le TWS est parfait pour une paire d’enceintes.
Caractéristiques techniques générales
- Enceintes Bluetooth stéréo
- Référence : uStream One
- Haut-parleurs : 1x woofer 106 mm, 1x tweeter 38 mm
- Puissance : 2x50 Watts
- Connectivité : Bluetooth 5.0, 1x entrée RCA stéréo, 1x entrée mini jack 3,5 mm, 1x entrée optique, 1x port USB
- Autres : télécommande infrarouge
- Dimensions (L x H x P) : 150 x 237 x 230 mm
- Poids : 3,3 kg
- Prix public indicatif au moment du test : 499 €
Design : un look HiFi derrière une belle finition
Ces petites uStream One prennent l’aspect d’une paire d’enceintes de bibliothèque. Leur format, leur construction et la disposition des haut-parleurs respectent d'ailleurs tous les critères de ce genre. En bois, elles pèsent un poids respectable de 3,3 kg pour assurer une bonne stabilité renforcée par des patins. Les uStream sont recouvertes d’une peinture laquée noire ou blanche. Dans la version noire que nous avons reçue, la finition attire traces de doigt et poussière ; c’est le compromis à accepter pour profiter d'un aspect luxueux.
Mitchell a choisi de ne pas protéger les haut-parleurs pour renforcer l’aspect HiFi. Les membranes des woofers sont de couleur cuivre, avec l'inscription du logo de la marque. Les tweeters sont fragiles et il faudra veiller à ne pas les toucher… À ce niveau, une paire de grilles aimantées, même optionnelle, aurait été la bienvenue.
Équipement : une conception technique de qualité
Le haut-parleur de grave de 10,6 cm est chargé en bass-reflex. Mitchell ne communique pas sur la bande passante, mais on s’attend qu’elle soit forcément limitée dans les basses fréquences avec ce format d’enceintes. Le tweeter de 28 mm prend le relai. Son diamètre est important, ce qui a pour but d‘améliorer le raccordement entre les deux haut-parleurs.
L’amplification est de 50 Watts par enceinte. Comme souvent désormais, elle est en classe D, gage de puissance rapidement disponible via des composants peu encombrants et chauffant modérément. Chaque enceinte étant indépendante, il n’y a pas ici de système maître/esclave où une seule enceinte renfermerait l’amplification pour la paire.
Connectivité : du Bluetooth 5.0 et jusqu’à trois sources externes
Évidemment, la source principale des uStream One, c’est le Bluetooth, ici en version 5.0. Les codecs n’étant pas précisés, les versions Hi-Res aptX ou LDAC ne sont pas de la partie. Si vous possédez des sources physiques, les uStream disposent de trois entrées distinctes : une analogique sur RCA, une analogique mini-jack et une numérique optique. Cela permet de relier par exemple à la fois une platine vinyle, un baladeur et un téléviseur.
Comme nous le précisions précédemment, les deux enceintes communiquent sans fil et sont totalement identiques, elles disposent donc chacune des trois entrées physiques. Lorsque l’on associe les enceintes, il faut toutefois définir l’enceinte gauche comme la première enceinte. C’est sur celle-ci uniquement qu’il faudra relier les sources externes. Vous pouvez aussi ne pas associer la paire et les utiliser de façon indépendante dans deux pièces différentes, chacune avec ses entrées pleinement utilisables.
L’alimentation n’est pas intégrée dans les enceintes, sûrement pour un gain de place. Elles sont fournies avec un bloc externe type chargeur d’ordinateur. Ce bloc est équipé d’une petite LED verte confirmant que l’enceinte est bien reliée au courant.
Ergonomie : un fonctionnement laborieux
On ne retrouve aucun indicateur sur les enceintes. Si bien que l’on ne sait pas si elles sont allumées ou éteintes, sur quelle source on se trouve, ni sur quel mode audio. Aucune chance de connaître le niveau sonore en cours non plus. Maigre lot de consolation, on note toutefois la présence d’une notice complète en français.
Six touches sensitives sont positionnées sur ces enceintes. Elles permettent d’allumer l’enceinte, de sélectionner l’entrée, de contrôler le volume, la lecture et la mise en pause, ainsi que d’associer les deux enceintes. Cette dernière fonction est dénommée très logiquement TWS. Attention à ne pas laisser son doigt appuyé pour monter le volume, ce qui vous ferait passer à la piste suivante. Pour monter le volume, il faut appuyer rapidement plusieurs fois.
Les uStream One fonctionnent également avec une télécommande infrarouge qu'il faut pointer sur l’enceinte principale (donc celle de gauche). Elle apporte en plus le choix entre trois modes sonores : news, music et movie. En revanche, si une confirmation vocale (en anglais) vient indiquer lorsque l’on change de source ou lorsque l’on connecte les deux enceintes, rien n’indique à aucun moment dans quel mode audio on se trouve.
Ces petits défauts d’ergonomie peuvent déjà être agaçants, et il y a pire encore. En effet, une fois que l’on a associé les deux enceintes, cette action est conservée en mémoire. Cependant, dès que les enceintes se sont mises en veille, il faut les allumer manuellement, et pas seulement la principale, mais bien les deux.
Par ailleurs, le niveau sonore revient au minimum à chaque fois. C’est-à-dire que lorsque vous souhaitez utiliser les enceintes et piloter le volume via le smartphone, vous devez allumer la première enceinte, la seconde, puis monter le volume à fond soit sur l’enceinte, soit à la télécommande. Vous pourrez alors utiliser pleinement le smartphone.
Terminons avec le fait que les enceintes ne mémorisent pas la dernière source utilisée. Vous avez l'habitude d'écouter la TV via l'entrée optique ?Peu importe, à chaque fois que vous allumerez les enceintes, elles reviendront sur le Bluetooth et il vous faudra trois appuis sur la touche « sources » de la télécommande pour revenir à l'entrée optique.
Analyse : un son pas forcément fidèle mais agréable
Ces enceintes s’installent un peu n’importe où grâce à leur format mini : sur un bureau pour accompagner un PC, dans le salon, la chambre ou pour améliorer le son d’un téléviseur. Pour ce test, nous les avons installées dans notre pièce habituelle, idéalement orientées vers la position d’écoute.
Le son produit par ces petites enceintes est vraiment intéressant dans le sens où elles cochent toutes les cases pour séduire un maximum d’utilisateurs. Le grave est bien présent, avec un certain impact. Le médium-aigu est légèrement sifflant mais il apporte du détail et de la présence. Il y a un léger souffle qui s’oublie totalement en dehors des silences.
En mode Music, la courbe est subjectivement plutôt physiologique, avec un bas-médium/médium en retrait. Cela donne un caractère un peu fluet à l’ensemble, plus fin que rond, pas fidèle mais charmeur car peu agressif.
Si l’on passe en mode Movie, les enceintes récupèrent le médium qui revient en avant pour souligner les voix. Mais le son devient peu agréable, fortement coloré. Le mode News est sûrement adapté pour écouter les informations, il n’apporte rien de particulier. Nous vous conseillons de rester sur le mode Music et de ne plus toucher à rien. Ça tombe bien, c’est le mode par défaut.
Nous avons ensuite testé les entrées externes en analogique et en optique. Dans ce dernier cas, le contrôle de volume passe obligatoirement par la télécommande infrarouge. Le fait de relier les sources à une seule enceinte qui transmet ensuite l’autre canal à la seconde enceinte en Bluetooth n’a posé aucun problème. Cela n’ajoute pas de retard particulier pour une association parfaite son/image avec un téléviseur par exemple.
Pour terminer, il nous faut souligner un problème étrange auquel nous avons été confrontés. L’une des deux enceintes perdait le haut-parleur de grave au bout d’une certaine durée d’écoute, mais pas le tweeter. Néanmoins, cela étant apparu sur une seule des deux enceintes, et toujours la même, même après les avoir inversées, on peut raisonnablement dire que c’est un souci technique qui aurait été réglé par un échange avec une paire neuve d’uStream One.
Prix et concurrence
Si l’on réduit la concurrence aux seules enceintes HiFi en Bluetooth TWS, alors les Mitchell n’ont aucun concurrent en face d’elles. Cependant, plusieurs fabricants d’enceintes Bluetooth portables proposent la fonction TWS. Cela permet d’acquérir deux enceintes identiques pour créer une paire. C’est le cas chez JBL et Sony par exemple, qui proposent d'ailleurs d’associer deux modèles d’enceintes différents si on le souhaite.
Les seules vraies concurrentes directes que nous voyons face aux uStream sont les Audio Pro A26. Alors oui, elles sont Wi-Fi et la liaison entre les enceintes droite et gauche est filaire. Mais la proposition est assez similaire en termes de format et de fonctions. Notez que les A26 ajoutent une entrée HDMI ARC et une sortie pour caisson de basse. Elle n'ont pas forcément le même usage ni le même côté pratique, mais les A26 sont strictement au même prix que les uStream One.
L’avis de Clubic
Sur le papier, nous avons été séduits par la proposition de Mitchell Acoustics. Placer une paire d’enceintes au look HiFi sans avoir à les relier ensemble ni à un amplificateur, et encore moins au Wi-Fi, qui dit mieux côté pratique ? À l’usage, on se rend compte que tout n’est pas aussi simple. Devoir allumer manuellement les deux enceintes et remettre le volume à fond à chaque fois va totalement à l’encontre de l’idée initiale. Ce n’est plus du tout pratique mais contraignant. À cela s’ajoute une ergonomie plus qu'approximative, des indications toujours un peu floues sans LED, et des touches sensitives sans retour d’information.
C’est dommage, car la signature sonore est vraiment correcte pour des enceintes de ce gabarit, tant que l’on reste sur le mode Music. Au prix auxquelles les uStream One sont proposées et avec les défauts qu’elles possèdent, la seule présence du Bluetooth TWS aura sans doute du mal à faire pencher la balance en leur faveur.
13 novembre 2024 à 11h45