Les livres d'histoire retiendront sans aucun doute les crises climatiques et les enjeux de la transition énergétique pour décrire notre époque. Si les batailles politiques font rage d'un côté, les ingénieurs poursuivent leur travail sans relâche pour faire évoluer le secteur de l'énergie.
Voilà déjà quelque temps que la première éolienne offshore a produit son tout premier kWh. Tirant parti des vents plus forts et plus réguliers du climat marin, cette technologie est un atout essentiel dans la production d'une énergie moins carbonée, mais industriellement viable. L'une des dernières innovations dans ce domaine est l'éolienne flottante, dont le parc éolien Hywind Scotland, au large des côtes écossaises, a été le premier projet pilote à l'échelle commerciale.
De bons résultats…
Ce parc éolien, exploité par le géant norvégien Equinor, se compose de cinq éoliennes flottantes capables d'alimenter 34 000 foyers au Royaume-Uni. D'une hauteur, de la base à la turbine, de 255 mètres (pas loin d'une tour Eiffel), elles bénéficient de l'expérience acquise avec les plateformes pétrolières et gazières offshore, qui peuvent être déployées dans des conditions géographiques plus variées. Ainsi, avec cette technologie, il est possible d'installer des parcs éoliens là où les fonds marins sont plus profonds, mais où le climat permet un rendement plus élevé et plus stable.
C'était du moins l'objectif affiché par Equinor, qui affirme l'avoir atteint alors que le site Hywind Scotland fête son cinquième anniversaire. Il s'agirait du parc éolien offshore le plus efficace au monde, avec un facteur de charge de 54 %. Celui-ci représente le rapport entre la production réelle sur une période donnée et l'énergie qui aurait pu être produite si le parc avait fonctionné 24 heures sur 24. À titre de comparaison, en 2019, l'offshore en Europe a enregistré un facteur de charge moyen de 39 %.
… dans des conditions plus extrêmes
L'entreprise partage non seulement les résultats de production du parc éolien, mais également son retour d'expérience. En effet, s'il a fallu innover pour faire fonctionner correctement des éoliennes soumises à un environnement plus rude, il aura aussi été nécessaire de former des techniciens capables d'y travailler sans heurts.
William Munn, directeur du parc, explique :
L'exploitation du projet Hywind Scotland au cours des cinq dernières années a permis à Equinor de prendre conscience de certains des défis uniques associés à un parc éolien flottant, ainsi que des bénéfices à en retirer si nous réussissons.
En raison de son emplacement et des conditions météorologiques difficiles qu'il rencontre, Hywind Scotland est exposé à des vitesses de vent plus élevées que celles que l'on observe généralement sur un parc éolien à fond fixe, mais doit également résister à de grandes vagues, tout en continuant à produire de l'énergie avec des hauteurs de vagues de 10 mètres.
Du fait de l'environnement, des méthodes d'exploitation et de maintenance uniques ont été nécessaires, comme le recours à un navire de transfert d'équipage très performant, capable de poursuivre les opérations dans des conditions de transfert plus difficiles que la norme.
Des projets de ce type sont en cours de développement ailleurs dans le monde. L'un d'entre eux, installé au large des côtes japonaises, a déjà enduré avec succès trois typhons, témoignant de la résilience de cette technique dans un climat changeant. Sans être une réponse révolutionnaire aux défis actuels, l'éolienne flottante se présente comme un bon outil supplémentaire dans un contexte énergétique toujours plus complexe.
Source : Elektrek