Le tout n'étant absolument pas réservé aux seules mamans, les papas sont aussi fortement invités à lire ce qui suit ... à tout le moins le manga de J.P. Nishi qui pense avoir trouvé le bon plan pour calmer les pleurs de bébé.
La principale préoccupation d'une maman durant ses derniers jours à la maternité et les premiers mois à la maison est la croissance et la santé de son trognon rejeton. Il faut tout suivre, tout noter, tout calculer, du moins si l'on applique les méthodes modernes en général, japonaises en particulier. Pour ce faire, il existe au Japon plusieurs applications pour iPhone, dont une intitulée « ikuji note » (notes d'éducation).
Elle permet de tenir un journal très précis sur les minutes d'allaitement (sein droit, sein gauche), sur le dosage des biberons complémentaires si nécessaires, sur le nombre de fois où bébé a fait pipi et caca et sur son temps de dodo. Le tout n'est pas gadget mais est exigé par les maternités nippones durant au moins les six premiers mois de vie de l'enfant. Par sécurité, il vaut quand même mieux conserver un double sur papier. Ces données d'ordre fonctionnel et sanitaire peuvent être accompagnées de notes plus sentimentales et poétiques (journal intime).
Autre inquiétude des jeunes parents: le sommeil de l'enfant et surtout comment calmer ses pleurs. Là encore, l'iPhone peut s'avérer de grand secours... si le bébé est sensible aux sons et ne se préoccupe guère de la qualité du haut-parleur. Il existe en effet plusieurs applications censées faire taire un nourrisson en colère. Citons notamment « Nakiyami oto » (littéralement « sons pour stopper les pleurs »), d'une simplicité enfantine puisque ce mini-programme se contente de jouer, durant un temps paramétrable par l'utilisateur, des bruits dont on dit qu'ils ont des effets calmants sur les tout-petits. Exemples: aspirateur, sèche-cheveux, eau qui coule (parfois si exaspérante pour les adultes), aspiration très sonore de « ramen » (nouilles japonaises), froissement d'un sac en plastique. Toutes ces sonorités (qui sont assez proches de ce qu'on appelle généralement un bruit blanc) rappellent peut-être à bébé celles entendues lorsqu'il était dans le ventre de maman où les aigus étaient certainement atténués par la barrière corporelle et l'environnement liquide.
Dans le même genre, l'application BabyTune, créée avec un compositeur et la société Shogakugan Shueisha Production, qui gère aussi des crèches, permet non seulement de faire écouter des tonalités apaisantes aux bébés mais aussi de créer soi-même des « mélodies » et de les partager avec les autres parents en détresse.
L'auteur de ces lignes a essayé une de ces applications avec son petit garçon de trois semaines... résultat : ça marche une fois sur deux ou trois, mais il n'est pas sûr du tout que la raison en soit réellement l'application. Une tétée est en fait largement plus efficace, mais ça, l'iPhone ne sait pas faire !
Enfin, dans le registre des applications pour conserver un historique de la croissance de bébé, il est indispensable de télécharger un programme de gestion de photos horodatées (BabyBaby par exemple) que l'on pourra compléter avec un équivalent sonore comme « Akachan koe nikki » (journal de la voix de bébé) pour garder la trace des premiers « harreu » et autres gazoullis du petit chéri.
Outre les logiciels, il existe pour bébé une belle panoplie matérielle technologique à souhait pour dissiper les craintes des parents qui redoutent toujours que bébé ne s'échappe de son lit, n'y vomisse, n'y meurt de fièvre, ne s'y étouffe ou que sais-je encore.
Quand, par angoisse, on en vient à prendre dix fois par jour la température de son petit protégé, mieux vaut un appareil simple et rapide à utiliser, autrement dit qui ne nécessite pas de déshabiller à moitié bébé ni de tenter de lui maintenir le bras immobile pendant plus d'une minute. Face à ces deux problèmes, la société nippone Pigeon, spécialisée dans les objets en tout genre pour nourrissons, propose un thermomètre qu'il suffit de poser une seconde (réellement une seconde) sur le front de l'enfant pour connaître sa température. La mesure s'effectue grâce à une lumière infrarouge. Pour éviter les perturbations et erreurs trop importantes de mesure, l'appareil est muni d'un programme comportant des algorithmes de correction. A lire les comptes-rendus d'utilisateurs, la fiabilité n'est pas à 100% garantie, mais elle ne l'est pas davantage avec les autres types de thermomètres électroniques, surtout si la mesure est effectuée alors que bébé bouge sans arrêt.
Le fait qu'il ne faille qu'une seconde est le principal avantage. Même si des appareils infrarouges à glisser dans l'oreille permettent aussi une prise de température en une seconde, ils ne sont pas recommandés par les maternités car le faisceau infrarouge atteint difficilement le fond de l'oreille de bébé et le chiffre relevé s'en trouve de facto incorrect. Tout plaide donc a priori pour le modèle frontal de Pigeon, tout...sauf son prix (entre 100 et 120 euros).
En sus de la prise de température, l'une des principales tâches répétitives (mais pas nécessairement barbantes) de toute jeune maman est de changer les couches. Un bébé, en dépit d'une taille minuscule, a une capacité phénoménale à déféquer. Inutile d'espérer pouvoir se contenter de quelques lingettes pour nettoyer son derrière. Il faut au moins de l'huile spéciale pour en venir à bout, à moins de préférer la solution électronique de Toto, spécialiste japonais des sanitaires, à savoir un nettoyeur à eau électrique portable (Keitai Washlet).
L'engin n'est pas expressément conçu pour les nourrissons (les adultes peuvent aussi s'en servir) mais fait bien l'affaire, surtout lorsque l'on est forcé de changer bébé à l'extérieur. Prix: environ 110 euros.
Une bonne hygiène est un pré-requis incontournable pour la santé de bébé et, au Japon, ce concept va loin, au point même que certains veulent un environnement tellement pur que le développement du système défensif de bébé face aux insanités finit par en être affaibli. La propreté de l'air est un des credo actuellement en vogue grâce à une offre extrêmement étendue de purificateurs d'air à base d'ions négatifs, appareils que proposent à l'envi en tout format les groupes Sharp, Panasonic ou Mitsubishi Electric.
Tous les parents et futurs parents ne sont toutefois pas convaincus et l'on débat intensément sur les forums en ligne des risques de développement ultérieur d'allergies ou autres anomalies, dangers qu'écartent bien évidemment les fabricants.
Enfin, à l'anxiété permanente qui fait qu'une jeune mère a généralement beaucoup de mal à quitter du regard sa progéniture, répondent les caméras de surveillance plus ou moins spécifiquement pensées afin d'avoir toujours un oeil sur bébé.
Le modèle le plus fréquemment vendu au Japon dans les boutiques de puériculture est proposé par la firme Nihon ikuji. Il se présente sous la forme d'un ensemble comprenant une caméra à brancher sur une prise secteur et à placer à proximité de bébé et d'un moniteur de contrôle (mini-TV) sans fil fonctionnant sur batterie. Les deux appareils communiquent par liaison radiofréquences dans la bande des 2,4 GHz. Le jour, l'image en couleur est de plutôt bonne qualité. La nuit, grâce à un éclairage infrarouge, l'enfant reste tout autant visible (mais en noir et blanc). Outre la scène présentant bébé, le moniteur affiche aussi la température de la pièce où il se trouve. Si bébé pleure et que le son du moniteur est stoppé, des bips retentissent pour donner l'alerte. Il est aussi possible de parler au bébé depuis ce même moniteur de contrôle qui fait alors office d'interphone.
Enfin, la caméra fait aussi à la demande office de veilleuse et peut jouer par simple pression sur une touche du moniteur une des cinq mélodies préenregistrées afin d'aider bébé à s'endormir. Bref, le tout, qui vaut en gros 175 euros, est bien pensé mais on regrette l'absence de télécommande d'orientation de la caméra et la faiblesse de la batterie. Enfin, une angoisse demeure : les ondes radio dans la bande des 2,4GHz ne sont-elles pas dangereuses pour un bambin aussi fragile ?