Intriguant, énigmatique voire cryptique : à une semaine de sa sortie, le nouveau projet de Hideo Kojima soulève encore de nombreuses interrogations. Mais la publication des premiers tests de la part de la presse spécialisée donne largement de quoi se rassurer.
Oui, Death Stranding est bien la claque annoncée de cette fin d'année. Récolant déjà le score de 84 sur Metacritic et 85 sur Opencritic, la nouvelle exclusivité temporaire de la PlayStation 4 reçoit d'ores et déjà les honneurs de la presse spécialisée. Même si elle ne cache pas que les barrières à l'entrée sont nombreuses pour apprécier pleinement le jeu.
Death Stranding : revue de presse des tests
C'est ce matin qu'était fixée par Sony la levée de l'embargo sur les tests de Death Stranding. Nous avons donc assisté à une véritable avalanche de réactions tout autour du globe concernant le nouveau titre de Kojima. Mais si les avis divergent parfois sur les détails, tous s'accordent à dire que Death Stranding ne ressemble à rien de connu.Gamekult accorde un généreux 9/10 au jeu d'aventure. Le journaliste en charge du test loue particulièrement la promesse — tenue — d'un jeu qui casse les codes et fait l'économie de repères accordés aux joueurs. L'objectif ? Pousser les curseurs de l'immersion à leur paroxysme... quitte à laisser « pas mal de monde à la porte ». C'est un fait : Death Stranding est une bizarrerie sans commune mesure, « une vision d'auteur, un objet ludique singulier, et c'est aussi ce qui lui donne son intérêt ».
Du côté de jvcom le journaliste met un point d'honneur a expliquer combien il est complexe de décrire l'expérience Death Stranding. Manifestement bluffé par la narration monstre du titre de Kojima, l'auteur du test réaffirme la dimension presque élitiste du jeu. « Par nature, Death Stranding n'est pas un jeu amusant, c'est un jeu sérieux, stressant et soutenu par une très longue phase d'apprentissage qui s'étalera sur une dizaine d'heures. Il est clair que ce n'est pas un jeu qui plaira à tout le monde... ».
Pour autant, il ne faudrait pas voir dans Death Stranding un jeu qui se prend trop au sérieux et contribue à renforcer l'image un peu épuisante de Kojima superstar. Le game designer n'est pas qu'une sommité de l'industrie. C'est aussi un programmeur talentueux qui livre avec Death Stranding son grand œuvre. Chez Gameblog, on a particulièrement apprécié la topographie du monde ouvert. La représentation de ces États-Unis abîmés en fait un terrain de jeu idéal pour notre livreur UberEats qu'est Sam. Le journaliste paraît moins convaincu sur la forme choisie par Kojima pour la dimension online du titre qui, à l'instar d'un Dark Souls, se matérialise par quelques traces laissées ci et là par les autres joueurs.
Mais s'il y a un point sur lequel tous accordent leur violon : ce sont les combats. Arrivant de façon assez tardive dans une aventure durant entre 40 et 60 heures, ils ne brillent pas par leur complexité. N'atteignant pas le degré de profondeur de Metal Gear Solid V, ceux-ci sont toutefois reconnus par IGN comme une bouffée d'air frais nécessaire dans une aventure faisant la part belle aux quêtes FedEx.
Même sentiment contrasté du côté de chez Kotaku, où la journaliste s'extasie devant la bizarrerie du titre, mais ne manque pas de pointer certains de ses aspects les plus problématiques. Et de rappeler qu'en bon jeu signé Kojima, « Death Stranding est aussi un jeu dans lequel il s'agit de jeter des grenades confectionnées avec votre urine et vos défécations à la face de fantômes ».
Enfin, Game Informer regrette un tantinet l'egotrip auquel semble se livrer Hideo Kojima dans Death Stranding. Le game designer a en effet tendance à tirer toute la couverture à soi, quitte à oublier de répondre à la promesse ludique inhérente au concept de jeu vidéo.
Des avis qui, bien que contrastés, donnent à voir toute la complexité et la fraîcheur néanmoins soufflée par Death Stranding sur le jeu triple A actuel.