La Space Force, sixième branche de l'armée américaine fraîchement créée, se fait de plus en plus concrète. Dans la continuité de l'initiative spatiale de l'administration Trump, le Space Fence (« barrière spatiale ») devrait entrer en service en février.
Ce nouveau système radar améliorera un ensemble déjà existant, autorisant la détection de petits objets spatiaux.
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Davantage un radar qu'une barrière
Le système Space Fence a été installé sur l'atoll de Kwajalein, dans le Pacifique. Le 30 janvier, un rapport a été émis par le Pentagone, faisant état d'une période de test ayant eu lieu entre le 6 août et le 1er novembre derniers. Le rapport précise : « [ Space Fence (SF) ] détecte, suit, identifie et caractérise les objets artificiels et naturels orbitant autour de la Terre. La capacité principale du Space Fence est la détection et le suivi d'objets (satellites, débris spatiaux, etc.) sans indications en orbite basse, et une capacité inhérente à détecter et suivre des objets en orbite moyenne (MEO, entre 2 000 et 35 789 kilomètres d'altitude, ndlr.), et en orbite géostationnaire (GEO, à 35 789 kilomètres d'altitude, ndlr.) ».Ici, il faut comprendre que sa précision n'est pas encore démontrée pour les orbites moyenne et géostationnaire.
Le système a été conçu par la société Martin Lockheed, qui travaille déjà sur la capsule Orion avec la NASA et ne se prive pas d'une publicité supplémentaire avec le Space Fence. Ce système serait en mesure, d'après le site C4isrnet, de détecter des objets de moins de 10 centimètres d'envergure. Mais le rapport du Pentagone n'est pas aussi catégorique, se cantonnant à stipuler que « SF a démontré sa capacité à détecter de nombreux petits des objets qui n'avaient pas été suivis ou catalogués auparavant ».
Aujourd'hui dans le Pacifique, demain en Australie
Le rapport ajoute qu'« une fois que SF sera opérationnel, le nombre d'objets suivis et orbitant la Terre augmentera considérablement ». Il annonce également la suite du projet en précisant que « SF déploie actuellement l'incrément 1, qui consiste en un site radar à l'atoll de Kwajalein et un centre d'opérations colocalisé avec le Reagan Test Site Operations Center à Huntsville, Alabama. L'incrément 2, qui n'est pas encore financé, prévoit de livrer un deuxième site radar en Australie ». Etant donné les tests déjà effectués, il prédit qu'une fois achevé, le Space Fence pourra assurer le suivi de milliers d'objets dans l'espace.Le Directeur des tests opérationnels et de l'évaluation (Director of Operational Test and Evaluation, DOT&E) du Pentagone espère publier un nouveau rapport concernant l'efficacité réelle du Space Fence avant le milieu de l'année 2020. Ce programme de détection spatiale initié en 2009 fait partie des activités de la Space Force, et aura certainement une vocation militaire : au moment du lancement de la Space Force, le président américain Donald Trump a déclaré que « l'espace est le nouveau front de guerre du monde ».
Source : C4isrnet