Avec au moins 2,3 milliards d'habitants incités à rester chez eux pour stopper la propagation du COVID-19, la vie tourne au ralenti. Une baisse d'activité que mesurent plusieurs satellites et constellations autour du monde.
Confinés !
En Europe, en Inde, aux Etats-Unis et dans plusieurs dizaines de nations autour du monde, les consignes sont claires : il faut rester chez soi. Les conséquences du confinement sont évidemment visibles sur les lieux les plus visités de la planète, que ces derniers soient touristiques, liés à des pèlerinages ou tout simplement piliers de l'activité urbaine de cités congestionnées qui accueillent des millions d'habitants.Les constellations d'imagerie satellites permettent alors de mesurer l'impact de ces mesures uniques dans l'Histoire récente et de se rendre compte, à une autre échelle, des effets de la baisse de l'activité.
Les agences spatiales à l'heure de la pandémie
La pollution baisse
Avec un confinement à large échelle, ce sont les émissions de toute une frange de la population qui sont mesurables depuis l'espace. Le satellite Sentinel-5p, équipé d'un instrument unique au monde pour détecter (entre autres) le dioxyde d'azote, polluant majeur de l'atmosphère terrestre, a pu observer une baisse significative des émissions au-dessus de la Chine entre janvier et février, et détecte ces derniers jours la reprise de l'activité. Un témoin que les agences du monde entier observent désormais régulièrement, et qui fait partie de la constellation Copernicus, mise en place par l'Union Européenne et l'ESA.
À Venise, les bateaux ne remuent plus les sédiments
Vous avez peut-être vu ces photographies des canaux à l'eau claire, ces observations de bancs de poissons et même d'un dauphin dans le port de Venise. On doit essentiellement ce phénomène à la disparition des bateaux à moteurs qui remuent les boues au fond de l'eau, la rendant opaque. Mais ce dont on n'a pas forcément conscience, c'est que ce phénomène est présent sur l'ensemble de la baie de Venise, comme le montre ce cliché pris par le satellite Sentinel-2, lui aussi de la constellation Copernicus. On voit alors les fonds passer d'un bleu laiteux à un vert prononcé !
La place du Duomo silencieuse à Milan
À la croisée du luxe, de la mode et du tourisme historique, la place de la cathédrale de Milan (le Duomo) grouille de monde à toute heure en temps normal. Groupes de touristes et vendeurs à la sauvette, italiens pressés ou jeunes branchés, tout le monde avait déserté la place lorsque ce satellite de Maxar a pris le cliché.
À La Mecque, la Kaaba sans pèlerins
Si le Hadj en 2020 n'aura lieu que fin juillet, La Mecque et plus précisément la Kaaba sont de hauts lieux de pèlerinage toute l'année. Pourtant, suite aux restrictions strictes de l'Arabie Saoudite, le site est plus ou moins fermé. On voit sur le cliché la circulation qui a disparu, les parkings de bus vides, et bien entendu la Kaaba, au centre du Masjid ah-Haram, vide.
Le « campus » de Google et le site NASA Ames déserts à Mountain View
Les bâtiments ont beau être espacés, et entourés d'espaces verts, la disparition quasi-totale de la circulation au pays de la voiture, du SUV de trois tonnes et du pick-up, ne passe pas inaperçue. Google a demandé à ses employés de rester chez eux, tout comme le centre Ames voisin, où travaillent les chercheurs de la NASA. La Californie est aujourd'hui l'un des états américains les plus touchés par l'épidémie.
Les péages déserts de San Francisco
Toujours en Californie, observons un... Péage vide. Celui de Bay Bridge, devant lequel les automobilistes de San Francisco doivent en général s'attendre à d'importants bouchons, surtout aux heures de pointe. La région a toujours eu du mal à installer des transports en commun, et les prix de l'immobilier de la ville forcent les banlieusards à des heures d'attente... Sauf en ce moment. Confinement oblige, les voies de circulation sont vides...
Les parkings de Peugeot-Dongfeng sont vides
Les usines de production situées à Wuhan sont en train de reprendre progressivement leurs activités. Mais tout n'est pas encore revenu à la normale, plus de deux mois après le premier confinement massif de la ville et d'une partie de la région. Sur ce cliché début février, les parkings des ouvriers sont vides... Seuls restent ceux des voitures produites, alignées en attendant de prendre la route.
Avec l'aimable autorisation de Planet Labs pour leurs clichés.
Source : Planet Labs, ESA