La planète est confinée ! Le ralentissement est visible depuis l'espace

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 25 mars 2020 à 11h12
covid copacabana desert
La plage de Copacabana (Rio) déserte suite au confinement. © 2020 Planet Labs, Inc.

Avec au moins 2,3 milliards d'habitants incités à rester chez eux pour stopper la propagation du COVID-19, la vie tourne au ralenti. Une baisse d'activité que mesurent plusieurs satellites et constellations autour du monde.

Confinés !

En Europe, en Inde, aux Etats-Unis et dans plusieurs dizaines de nations autour du monde, les consignes sont claires : il faut rester chez soi. Les conséquences du confinement sont évidemment visibles sur les lieux les plus visités de la planète, que ces derniers soient touristiques, liés à des pèlerinages ou tout simplement piliers de l'activité urbaine de cités congestionnées qui accueillent des millions d'habitants.

Les constellations d'imagerie satellites permettent alors de mesurer l'impact de ces mesures uniques dans l'Histoire récente et de se rendre compte, à une autre échelle, des effets de la baisse de l'activité.


La pollution baisse


Observation de la pollution au-dessus de la Chine au cours de la crise © ESA


Avec un confinement à large échelle, ce sont les émissions de toute une frange de la population qui sont mesurables depuis l'espace. Le satellite Sentinel-5p, équipé d'un instrument unique au monde pour détecter (entre autres) le dioxyde d'azote, polluant majeur de l'atmosphère terrestre, a pu observer une baisse significative des émissions au-dessus de la Chine entre janvier et février, et détecte ces derniers jours la reprise de l'activité. Un témoin que les agences du monde entier observent désormais régulièrement, et qui fait partie de la constellation Copernicus, mise en place par l'Union Européenne et l'ESA.

À Venise, les bateaux ne remuent plus les sédiments

covid venise limon
La baie de Venise, sans son trafic habituel. © ESA/Copernicus Hub

Vous avez peut-être vu ces photographies des canaux à l'eau claire, ces observations de bancs de poissons et même d'un dauphin dans le port de Venise. On doit essentiellement ce phénomène à la disparition des bateaux à moteurs qui remuent les boues au fond de l'eau, la rendant opaque. Mais ce dont on n'a pas forcément conscience, c'est que ce phénomène est présent sur l'ensemble de la baie de Venise, comme le montre ce cliché pris par le satellite Sentinel-2, lui aussi de la constellation Copernicus. On voit alors les fonds passer d'un bleu laiteux à un vert prononcé !

La place du Duomo silencieuse à Milan

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Milan confinée à la mi-mars. © Maxar Technologies

À la croisée du luxe, de la mode et du tourisme historique, la place de la cathédrale de Milan (le Duomo) grouille de monde à toute heure en temps normal. Groupes de touristes et vendeurs à la sauvette, italiens pressés ou jeunes branchés, tout le monde avait déserté la place lorsque ce satellite de Maxar a pris le cliché.

À La Mecque, la Kaaba sans pèlerins


Crédits © 2020 Planet Labs, Inc.


Si le Hadj en 2020 n'aura lieu que fin juillet, La Mecque et plus précisément la Kaaba sont de hauts lieux de pèlerinage toute l'année. Pourtant, suite aux restrictions strictes de l'Arabie Saoudite, le site est plus ou moins fermé. On voit sur le cliché la circulation qui a disparu, les parkings de bus vides, et bien entendu la Kaaba, au centre du Masjid ah-Haram, vide.


Le « campus » de Google et le site NASA Ames déserts à Mountain View


Crédits © 2020 Planet Labs, Inc.


Les bâtiments ont beau être espacés, et entourés d'espaces verts, la disparition quasi-totale de la circulation au pays de la voiture, du SUV de trois tonnes et du pick-up, ne passe pas inaperçue. Google a demandé à ses employés de rester chez eux, tout comme le centre Ames voisin, où travaillent les chercheurs de la NASA. La Californie est aujourd'hui l'un des états américains les plus touchés par l'épidémie.

Les péages déserts de San Francisco


Crédits © 2020 Planet Labs, Inc.


Toujours en Californie, observons un... Péage vide. Celui de Bay Bridge, devant lequel les automobilistes de San Francisco doivent en général s'attendre à d'importants bouchons, surtout aux heures de pointe. La région a toujours eu du mal à installer des transports en commun, et les prix de l'immobilier de la ville forcent les banlieusards à des heures d'attente... Sauf en ce moment. Confinement oblige, les voies de circulation sont vides...

Les parkings de Peugeot-Dongfeng sont vides


Crédits © 2020 Planet Labs, Inc.


Les usines de production situées à Wuhan sont en train de reprendre progressivement leurs activités. Mais tout n'est pas encore revenu à la normale, plus de deux mois après le premier confinement massif de la ville et d'une partie de la région. Sur ce cliché début février, les parkings des ouvriers sont vides... Seuls restent ceux des voitures produites, alignées en attendant de prendre la route.

Avec l'aimable autorisation de Planet Labs pour leurs clichés.

Source : Planet Labs, ESA
Eric Bottlaender
Spécialiste espace
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Commentaires (10)
Fodger

Ca y’est il y en a qui vont enfin comprendre que tout est lié ? Que la croissance illimité est d’une bêtise infinie ? C’est bon là ?

Vive la pandémie pour sauver la planète, puisque l’Homme est déraisonnable.

toug19

ca fait pas du bien aux économies, mais ça fait du bien à la planète. L’homme devrait maintenant réfléchir à ce qui doit passer en premier. La planète ou l’économie? Biensur il ne faut pas que l’homme reste confiner comme actuellement, mais prendre en considération l’impact réel des projets humain. Pas toujours facile c’est vrai, mais souvent on le connaît et on fait passer la futilité avant l’impact sur l’environnement. Il faudrait déjà arrêter la mondialisation des économies et on arrêterait d’avoir un PC + une tablette + un smartphone + 1 console et j’en passe. 1 PC par foyer + 1 smartphone que l’on change le plus tard possible me semblent largement suffisant. Encore faut-il acheter / produire de la qualité pour que ces engins ne soient pas obsolètes ou en panne ou bout de 2 ans. Voila c’est ma pensée du jour et la philo vers laquelle j’essaie de tendre.

Daeneroc

C’est facile à dire tout ca … Le vrai problème c’est comment fournir un emploi à tout le monde pour que chaque humain puisse vivre correctement ? Sans production, sans consommation c’est impossible, nous sommes trop nombreux.

Ce que les gens ne comprennent pas c’est que de ces usines/chantiers/déplacements/tourisme dépendent la survie (nourriture/logement/santé/éducation) de tous les humains !!

Le SEUL moyen de sauver la planète c’est de diminuer la démographie ! Limiter le nombre d’enfant à 2 par couple sur toute la planète … utopique mais c’est le seul moyen

Maga83

Un petit camarade a posté ça sur un autre forum…

Jerry…:rofl::rofl::rofl:

jaceneliot

On peut arrêter une fois avec cette expression stupide et risible de « sauver, aider la planète » ? C’est stupide mais surtout ça donne une fausse perception du problème. La « planète » c’est un caillou, un astre qui n’a ni sentiments, ni envies, ni besoins. C’est une grosse pierre. Pareil pour « la nature ». Elle n’a aucune conscience ou unité. Sur Terre, il n’y a que des espèces qui luttent chacunes pour leur survie. Les bactéries luttent, les virus aussi, les animaux, les plantes, les champignons, et bien-sûr, les hommes. Chacun veut s’étendre, se reproduire, c’est le trait commun à tous. En dehors du règne vivant, il n’existe rien. C’est le néant. Notre planète n’a que faire d’avoir de la vie ou non sur elle. C’est un caillou parmis une infinité d’autres caillous.

L’écologie se résume à une chose : sauver notre cul. On peut l’élargir selon les définitions à

  • Sauver d’autres espèces animales, végétales ou fongiques.

  • Sauver « la beauté », tout subjective qu’elle soit, de notre monde.

  • Sauver l’équilibre climatique (mais dans l’unique but de sauver encore une fois notre cul, puisque au final tout le monde serait content s’il faisait plus chaud sinon).

  • Rajoutez autre chose éventuellement.

Tout ça pour dire qu’il faut arrêter de biaiser le problème. La cause écologique n’est pas abstraite ou utopique. Tout comme la cause économique ou d’autres, il s’agit uniquement de garantir notre survie, et éventuellement, celles d’autres êtres vivants qu’on a décidé avec orgueil qu’on devait protéger. C’est tout.

jaceneliot

Totalement merci. Les gens sont tellement pétris d’idéologie et ignorants des faits ou des mathématiques basiques qu’il ne voient pas l’évidence. Si on a un gateau, on peut essayer de changer la répartition, couper des parts égales, garder la moitié pour demain, mais le constat est simple : si on est dix à manger, on aura moins que si on est 5, c’est tout. Et comme on vit dans un monde finit aux ressources finies et que la quantité d’énergie utilisable est également finie (soit elle vient de la terre et elle est finie, soit les matériaux pour récupérer celle qui vient du soleil sont finis), alors on doit diminuer la demande puisqu’on ne peut rien pour l’offre.

toug19

Tu penses que la multiplication des appareils au sein d’un foyer multiplié par les milliards de foyers ne posent pas de problèmes?

Poolnich

Je partage grandement votre point de vue concernant la démographie : Effectivement nous sommes trop nombreux sur la planète (Il semble que 2 milliards d’humains soit la limite haute)
J’ai essayé de partager cette idée et je me suis heurté à des levées de boucliers complètement hors de mes propos : Je voulais assassiné tout le monde, je voulais empêcher les gens d’avoir des enfants…un nazi…Impossible de discuter…La bien pensence…
Malheureusement, nos enfants connaîtront ces contraintes (ils subiront des lois beaucoup plus dures et coercitives que celles que mous connaissons)

toug19

Je pense qu’avec une tel vision on va continuer à sauver certains animaux parce qu’on y voit un intérêt direct pour l’homme. Bref on va pas changer grand chose. Sauf que l’homme qui pense tout savoir a de grosse lacunes scientifiques. Et les découvertes de ces dernières années le démontrent bien. On pourrait appeler ça l’effet papillon.
Heureusement on connait l’effet de serre, qui a un effet globale que l’on voit directement (enfin pour certains, d’autres ont des œillères).

ultrabill

Le SEUL moyen de sauver la planète c’est de diminuer la démographie ! Limiter le nombre d’enfant à 2 par couple sur toute la planète … utopique mais c’est le seul moyen

Dans le meilleur des cas, avec 2 enfants par couple ça ne fera que maintenir le nombre d’habitants.

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