Corsair HS1
Corsair, un acteur dans le monde de l'audio ?! Après tout, il n'y a rien d'illogique pour un corsaire de partir à l'abordage de vaisseaux inconnus. Le flibustier des composants de PC (barrettes mémoire, disques durs SSD, alimentations, boîtiers...) se lance ainsi à la conquête de l'audio haut de gamme, pour gamer. Une aventure palpitante, qui on l'espère, ne virera pas au naufrage !Corsair HS1 USB Gaming Headset
Présentation du casque
Avant de décortiquer la bête, il faut savoir que Corsair ne s'est pas immiscé la fleur au fusil dans cet univers de l'audio, férocement gardé par quelques géants comme Logitech, Razer ou Creative. En effet, la marque américaine a au préalable débauché des ingénieurs et autres responsables marketing de... Logitech, Creative ou encore Sandisk (division audio Sansa).
Avant tout de la technique...
Le HS1 est un casque de type circum-auriculaire à acoustique fermée. Le casque est équipé d'un micro et dispose d'une seule et unique connectique USB. Il est donc reconnu comme une carte son dès qu'on le connecte. Les écouteurs sont dotés de transducteurs de 50 mm, plus grands que ceux de 40 mm qu'on trouve sur la plupart des concurrents. C'est en théorie un atout pour obtenir davantage d'efficacité et moins de distorsion. En effet, une surface de haut-parleurs 56 % plus grande déplace plus d'air en vibrant moins.Le HS1 est doté d'écouteurs circum-auriculaires dont on peut enlever les mousses. Une fois branché en USB, il est reconnu comme une carte son
Voici le détail des autres caractéristiques techniques :
- réponse en fréquence de 20 Hz - 20 kHz ;
- plage dynamique de 93 dB ;
- impédance de 32 Ohms ;
- consommation électrique de 250 mW ;
- câble USB de 3 mètres.
La partie acquisition est assurée par un micro à condensateurs unidirectionnel avec réduction du bruit. Cette dernière technologie utilise un deuxième micro, orienté vers l'extérieur, qui capte les bruits environnants pour les soustraire du flux enregistré par le micro principal, orienté lui vers la bouche.
Le micro braqué vers l'extérieur servant à la réduction des bruits environnants
...mais aussi un objet
Comme tout casque orienté gamer, le HS1 est plutôt imposant mais pas trop typé. Sans être exceptionnelle, la finition se montre sérieuse : assemblage soigné et matériaux robustes. Le HS1 dispose bien entendu de branches réglables en hauteur mais également pliables, et d'écouteurs qui pivotent à 90° vers l'avant. Pas de quoi rendre le HS1 plus facile à transporter mais en matière d'ergonomie, c'est toujours appréciable de disposer d'un arceau un tant soit peu flexible.Les branches du casque sont réglables et articulées, de sorte à permettre la rotation des écouteurs vers l'avant
Aucun bouton sur le casque, mais une télécommande filaire assez rudimentaire avec volume + et - et une touche pour couper ou non le micro. Dommage que Corsair l'ait placée aussi loin de l'écouteur : à plus d'un mètre, elle jonche trop souvent le sol.
Télécommande du casque : la lumière est rouge quand le micro est coupé
Question confort, le HS1 dispose aussi d'arguments sérieux. Ses imposants coussinets d'écouteurs en mousse à mémoire de forme procurent un contact tout à fait douillet, même si l'arceau exerce une certaine pression latérale. Ce dernier est par ailleurs copieusement rembourré et doublé d'un simili-cuir fort agréable. Le point le plus gênant finalement, c'est le poids assez conséquent du casque : 342 g (d'autres font pire mais tout de même).
L'arceau du HS1 est généreusement rembourré
Evaluation du casque à l'écoute
Le HS1 de Corsair est un casque certifié Dolby Headphone, capable de reproduire une source audio 7.1 mais aussi de simuler les 8 canaux depuis des sources 5.1 ou stéréo (Dolby ProLogic IIx), sans encodage particulier. Pour parvenir à ce résultat, les DSP Dolby jouent sur les principes de la psycho-acoustique, en particulier sur les mécanismes qui permettent au cerveau de localiser le son dans l'espace. Ils appliquent alors les algorithmes de traitement audio en conséquence. Le pilote proposé par Corsair est assez complet et simple à paramétrer mais quel coup de vieux ! Vivement une mise à jour de modernisation de l'interface...Les différents onglets du pilotes Corsair du HS1
Sur du jeu vidéo
Pour tester un casque 7.1, quoi de mieux qu'un jeu en 7.1 ? Hum... le problème c'est que les titres ne courent pas les rues... Ce sont principalement des FPS, comme Left 4 Dead 2 testé ici, qui proposent un son réparti sur 8 canaux... parfois seulement. Alors, convaincus ? Entendre les râles des zombies qui surgissent de partout vous glace le sang avant même de les voir débouler. Vous repérez par ailleurs plus facilement où sont vos coéquipiers. Vraiment grisant ! Y a-t-il une grosse différence avec du 5.1 ?
Nous avons également testé le casque avec les célèbres Call of Duty : Modern Warfare 2 et Battelfield Bad Company 2, lancés via Steam. Ces jeux sont en Dolby Digital 5.1, norme plus fréquente. Nous passons donc le casque en 5.1 dans les pilotes Corsair avant de lancer le jeu. Et bien force est de constater que le rendu est tout aussi excellent ! On perçoit manifestement l'hélicoptère qui tournoie dans les airs, les voies des soldats vous parlant qui viennent de l'arrière lorsque vous vous retournez, le bruit des douilles de balles qui tombent à vos côtés...
La spatialisation est tout aussi efficace en 5.1
Si on passe le casque en virtualisation 7.1, la spatialisation tend à s'homogénéiser : le son venant des côtés diminue légèrement en intensité tandis que celui venant d'en face et de derrière en reprend un peu. Pas de grand changement au final, l'expérience reste réaliste. L'argument du 7.1 n'a donc pas d'impact majeur sur le 5.1, déjà très qualitatif.
Choix du nombre de canaux dans les pilotes
Avec des films
Côté film, les Blu-ray avec son 7.1 se font plus courants. Nous avons testé le 7.1 natif avec la galette de démo The sound of High Definition fournie par Dolby. Sur les extraits de films, de documentaires ou de concerts, le 7.1 est clairement bien restitué. L'acoustique parvient à envelopper, avec une résonnance très bien dosée, réglable en fonction du type de volume de pièce que vous souhaitez reproduire (studio, cinéma, hall). L'image sonore colle à l'image réelle, on s'y croit vraiment ! Par exemple, une moto qui traverse l'écran se traduit bien par une panoramique audio allant de la gauche à la droite en passant par le centre. L'écoute d'un concert symphonique permet bien de situer les instruments sur scène. On notera en revanche que l'isolation, aussi bien dans un sens que dans l'autre, est assez faible pour un casque fermé.
Le Blu-ray de test Dolby propose des contenus variés exploitant le 7.1
Pour de la musique
Sauf SACD, la musique est enregistrée sur 2 canaux seulement. Vous aurez donc la possibilité soit de l'écouter telle quelle, soit de simuler du 7.1. En stéréo de base, le HS1 dispose d'un bon potentiel, mais... il faudra passer par l'égaliseur Corsair sur dix bandes pour le révéler. En effet, de base le HS1 propose un rendu plutôt plat et froid, avec des aigus très présents et une frange haute de mediums (entre 1 000 et 4 000 Hz) trop prononcée. Un tour du côté de l'égaliseur s'imposera donc, avec rehaussage du bas de spectre et une légère sourdine là où c'est nécessaire. Une manipulation que les transducteurs de 50 mm digèrent parfaitement.Le passage par l'égaliseur Corsair est quasi-obligatoire
Et le surround ? Toutes les musiques ne s'y prêtent pas. La spatialisation peut être vraiment immersive comme tout à fait répulsive, selon la façon dont l'album a été masterisé et le type de musique. Globalement, les fonctions Dolby Headphone et virtualisation 7.1 combinées sont plutôt convaincantes, tandis que le Dolby ProLogic IIx peine davantage à séduire. L'effet provoque perte de volume assez flagrante et sur bon nombre de MP3 un déséquilibre gauche/droite étrange. L'avis est subjectif, mais c'est encore en stéréo classique que le HS1 nous plait le plus avec de la musique.